lundi 21 janvier 2013

De 2011 à 2013, LES MYSTERES BLE GOUDE

REPONSE A MOUSSA ZEGUEN TOURE

Je viens juste de finir de lire votre texte intitulé « L’extradition de Blé Goudé est suspecte », et cette lecture m’a inspiré les remarques suivantes que je vous soumets avec l’espoir que vous y réagirez à votre tour par la même voie, si brièvement que ce soit.
La "UNE" du Nouveau Réveil du 19/01/2013
1 – A moi aussi cette histoire m’a parue suspecte ; non pas le fait en lui-même, mais la manière dont cette nouvelle gravissime a été traitée tant par les officiels ivoiriens et les médias étrangers (AFP, RFI, France24, Jeune Afrique…) ou locaux qui leurs sont liés, que par les journaux dits « pro-Gbagbo ». La seule certitude qui se dégage ce déluge de dépêches aussi bavardes qu’elles sont vides de véritables informations, c’est que Blé Goudé se trouve bien en Côte d’Ivoire et aux mains des autorités de faits y régnant depuis le 11 avril 2011. Quant à savoir depuis quand, mystère…
2 – Car, dans tout ce que j’ai lu jusqu’à cette heure sur cette ténébreuse affaire, y compris votre texte, je ne trouve pas le moindre indice que Blé Goudé, qu’on a jusqu’alors localisé dans tant de pays différents mais, à ma connaissance,  jamais au Ghana avec une telle précision, se trouvait bien dans ce dernier pays, et y possédait même une résidence, au moment de sa soi-disant « arrestation » suivie de sa prétendue « extradition ». Cependant je note que vous tenez pour vrai que tout cela a bien eu lieu au (et à partir du) Ghana. Je suppose que vous pourriez en donner des preuves concrètes, mais je ne vous en demande pas tant. Vous avez écrit : « Blé Goudé avait quitté le premier la Côte d'Ivoire en mars 2011 ». Voulez-vous simplement me confirmer le fait ? Je vous fais confiance : si vous répondez seulement « oui », je vous croirai.
Car, pour moi, la réponse à cette question constitue la clé du problème : le vôtre, qui est de savoir si tout cela n’a pas été arrangé entre Blé Goudé et les autorités ivoiriennes actuelles ; ou le mien, qui est de savoir si, en fait, Blé Goudé ne se trouvait pas déjà en Côte d’Ivoire – qu’il n’aurait peut-être même jamais quittée ! – ; qu’il n’a jamais été arrêté au Ghana ni extradé par le Ghana ; et que tout le battage actuel ne servirait qu’à préparer sa réapparition dans un nouveau rôle… Où vous constatez que je vous rejoins en partie.
Ce n’est pas le premier mystère Blé Goudé auquel nous sommes confrontés. Voici quelques dépêches datant d’avril 2011, qui ne sont pas sans rappeler celles dont on nous bombarde ces jours-ci. 

Confusion autour de l'arrestation de Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes

AFP 15/04/2011  

Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Patrick Achi, s'est rétracté, après avoir annoncé que Charles Blé Goudé, leader des Jeunes patriotes et farouche partisan de l'ex-président Gbagbo, avait été arrêté jeudi et placé en résidence surveillée.

AFP - La confusion régnait vendredi autour du sort de Charles Blé Goudé, personnage clé du régime du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, dont on est sans nouvelles et dont les nouvelles autorités ont annoncé l'arrestation avant de se rétracter.
Chef des "jeunes patriotes", farouches partisans de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé ne fait pas partie des fidèles de l'ex-chef d'Etat arrêtés en sa compagnie lundi dans la résidence présidentielle, lors de l'assaut des forces du président Alassane Ouattara, appuyées par la France et l'ONU.
Vendredi, le porte-parole du gouvernement, Patrick Achi, a déclaré à l'AFP que M. Blé Goudé avait été "appréhendé" jeudi et qu'il se trouvait actuellement en "résidence surveillée", mais il s'est rétracté peu après.
"Les premières informations que j'avais n'ont pas été confirmées par la suite", a indiqué plus tard Patrick Achi, sans fournir d'explication sur cette confusion.
Pour la porte-parole du président Ouattara, Anne Ouloto, "un certain nombre de rumeurs circulent, mais il n'y a aucune confirmation officielle et il appartiendra aux Forces républicaines de confirmer son éventuelle arrestation".
"Charles Blé Goudé est en tout cas activement recherché. C'est l'un des principaux piliers du régime de Laurent Gbagbo, notamment dans la gestion des milices : il a transformé les jeunes patriotes en milices, distribué des armes aux gens", a-t-elle ajouté.
Sollicitée par l'AFP, la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a dit ne pas disposer d'information sur le sort de M. Blé Goudé. 

Le gouvernement Ouattara se rétracte à propos de l'arrestation de Charles Blé Goudé
Par RFI 15 avril 2011

Ce vendredi 15 avril 2011, Patrick Achi a affirmé que Charles Blé Goudé, le chef des « jeunes patriotes », ces  partisans radicaux de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, avait été arrêté et placé en résidence surveillée. Mais il s'est finalement rétracté, déclarant que «les premières informations (...) n'ont pas été confirmées par la suite ».
Charles Blé Goudé a « été appréhendé hier (jeudi) et il se trouve actuellement en résidence surveillée », a donc annoncé ce vendredi matin, Patrick Achi, avant de se rétacter quelques heures plus tard, expliquant: « les premières informations que j'avais n'ont pas été confirmées par la suite ».
La porte-parole du président Ouattara, Anne Ouloto, a confié à l'AFP, qu'« un certain nombre de rumeurs circulent, mais il n'y a aucune confirmation officielle et il appartiendra aux Forces républicaines de confirmer son éventuelle arrestation ». 

Des diplomates annoncent la mort de Blé Goudé

SlateAfrique 12/05/2011


Des sources diplomatiques et militaires à Abidjan affirment que Charles Blé Goudé a été tué. Le leader des Jeunes patriotes pro-Gbagbo aurait été enterré dans un lieu tenu secret.
«On n’entendra plus jamais parler de Charles Blé Goudé.» Cette confidence d’un colonel ouest-africain, en poste à l’Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), sonne comme une messe de requiem pour le leader des Jeunes patriotes, fidèle parmi les fidèles de Laurent Gbagbo. Le «général de la rue», tombé entre les mains des Forces pro-Ouattara après l'arrestation de Gbagbo le 11 avril 2011, aurait été torturé à mort et enterré dans un lieu tenu secret. Une information confirmée par un diplomate de l’Onuci qui a requis l’anonymat:
«Dès qu’il est tombé entre leurs mains, les FRCI [Forces républicaines de Côte d'Ivoire, ndlr] se sont particulièrement acharnées sur lui. Ils l’ont littéralement massacré.»
Ces révélations corroborent les rumeurs insistantes et inquiétantes qui avaient circulé au sujet de Blé Goudé après la chute de son mentor. L’on avait noté alors un cafouillage en règle dans le camp des pro-Ouattara. Patrick Achi, porte-parole du gouvernement, avait déclaré à la presse que Blé Goudé avait été «appréhendé» et  qu’il se trouvait en «résidence surveillée», mais il s’était  rétracté peu après.
Alain Toussaint, conseiller de Laurent Gbagbo à Paris, avait déclaré après sa capture: «Charles Blé Goudé est entre la vie et la mort.» «Il a été arrêté par l’Onuci et cette dernière l’a remis aux forces d’Alassane Ouattara», avait-t-il déclaré à Reuters à Paris.
Si cette mort venait à être confirmée, elle n’étonnerait pas grand monde. Charles Blé Goudé était depuis longtemps une cible et ne se déplaçait qu’avec une armada de gardes du corps. D’autres farouches partisans de Gbagbo, dont on n’aurait pas donné cher de la peau, ont pu eux échapper à la vindicte des FRCI. C’est le cas notamment du général Bruno Dogbo Blé, chef de la garde républicaine dont les troupes sont accusées d’avoir commis plusieurs exactions sur les populations civiles, et notamment le meurtre de six femmes après une marche de partisans d’Alassane Ouattara. De même, le chef des miliciens pro-Gbagbo «Maguy-le-tocard», capturé par des éléments du «commando invisible» d’Ibrahim Coulibaly, avait eu la vie sauve. 

CI: Charles Blé Goudé arrêté et acheminé au golf hotel

Par amycocos 15/04/2011  

 

Charles Blé Goudé (ph) serait arrivé à l'hôtel du golf dans un état inquiétant. 

Le porte parole du gouvernement, Patrick Achi a annoncé ce vendredi l'arrestation ce jeudi de Charles Blé Goudé en indiquant que ce dernier serait actuellement placé en résidence surveillée.
Achi a déclaré que Blé Goudé aurait selon ses propos: « été appréhendé hier (jeudi) et il se trouve actuellement en résidence surveillée ».
Selon nos informations, Charles Blé Goudé est bel et bien au Golf Hôtel, où il a été acheminé par les troupes de l'onuci, mais ce dernier serait dans un sale état selon plusieurs témoignages concordants. Tout indique que le leader de la galaxie patriotique, un des symboles de l'ère Gbagbo dont la traque avait été lancée par les Frci et la capture promise par ces derniers, aurait été fortement passé à tabac lors de son arrestation avant d'être livré aux forces impartiales.
Peu d'informations précises à cette heure sur les conditions de son arrestations. Nous en serons plus d'ici peu. 

Amy, Koaci.Com Abidjan 

Selon Alain Toussaint, Conseiller de Gbagbo, contredisant Patrick Achi, porte parole de Ouattara : "Charles Blé Goudé a été torturé, maltraité, et les coups ont touché des organes vitaux"
IvoireBusiness 16 avril 2011  

Charles Blé Goudé, ancien leader des "Jeunes Patriotes" ivoiriens qui soutenaient le président Laurent Gbagbo, serait entre la vie et la mort aux mains des forces d`Alassane Ouattara, a déclaré vendredi à Reuters, un conseiller de Gbagbo en France, Alain Toussaint.
Le gouvernement Ouattara, par la voix de Patrick Achi, qui avait dans la journée confirmé des informations de médias français évoquant l`arrestation de Blé Goudé, s`était ensuite rétracté.
Dans un message adressé à Reuters, un porte-parole du gouvernement du président Ouattara avait déclaré à propos de l`arrestation: "Ce n`est pas confirmé. Nous ne savons pas."
Selon Toussaint Alain, conseiller de Gbagbo, "Charles Blé Goudé est entre la vie et la mort".
"Il a été arrêté jeudi par l`Onuci (la force des Nations unies en Côte d`Ivoire, ndlr)" et cette dernière l`a remis aux forces d`Alassane Ouattara, a-t-il déclaré à Reuters à Paris.
De source militaire au sein du nouveau gouvernement ivoirien, on a déclaré à Reuters que Blé Goudé s`était rendu de lui-même aux casques bleus jeudi.
Un porte-parole de l`Onu en Côte d`Ivoire a déclaré que Blé Goudé n`était pas aux mains de l`Onuci. "Nous ne savons rien au sujet de Blé Goudé. Nous ne détenons personne. Cela ne fait pas partie de notre mandat", a dit ce porte-parole.
Selon Toussain Alain, "Charles Blé Goudé a été torturé, maltraité, et les coups ont touché des organes vitaux."
"Nous lançons un message au CICR pour qu`il soit pris en charge en tant que prisonnier de guerre", a-t-il ajouté. "C`est une question d`heures." 

Source Reuters 

Le mystère Charles Blé Goudé

Allain Jules le 8 mai 2011 

Abidjan – D’Allemagne, à Bonn, d’où je vous écris de l’aéroport en partance ce matin pour Stockholm, en Suède, je m’interroge. Une question à mille balles sur le sort du « général de la rue » Charles Blé Goudé, qui n’a plus donné de signe de vie depuis le 12…avril dernier. Un mois après la chute de Laurent Gbagbo, presque jour pour jour, son ancien ministre de la Jeunesse, harangueur de foule devant Dieu et les hommes est aux abonnés absents. Ambiance.
C’est assez bizarre que cet inconditionnel du président Laurent Gbagbo garde le silence après tous les évènements tristes ou malheureux qui se sont déroulés ces derniers temps en Côte d’Ivoire, notamment à Abidjan. Le mystère Charles Blé Goudé sera-t-il élucidé un jour ? Ce qui est sûr, il n’y a que deux possibilités: soit, il est décédé, soit, ceux qui le protègent lui ont instamment demandé de se taire comme d’usage lorsqu’on est un exilé politique dans un quelconque pays…
L’hypothèse du décès qui doit tarauder les esprits, serait plus plausible selon de nombreux observateurs. Primo, lors de l’« assaut final » donné au domicile présidentiel de Cocody, une rumeur allait courir sur son tabassage…à mort, avant que lui-même ne démente sur les antennes d’I>Télé. Par la suite, le nouveau Gouvernement ivoirien attesta, par la voix de son porte-parole le ministre Patrick Achi, que Blé Goudé avait été arrêté, avant de se rétracter. Tertio, un conseiller du président Laurent Gbagbo allait à son tour démentir l’information du Gouvernement ivoirien tout en précisant que le chef des « patriotes » est en lieu sûr, sans toutefois mentionner la position géographique.
Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour dire que le démenti du camp Gbagbo n’était là que pour occuper le terrain. En revanche, toujours selon eux, l’arrestation de Charles Blé Goudé par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), se serait mal passée, et que le leader des jeunes aurait été tué d’où la précipitation du Gouvernement de démentir aussitôt son arrestation de peur d’être accusé de crime. Avec toutes les rumeurs en provenance d’Abidjan, il faut tout prendre avec des pincettes.
La probabilité d’un cas d’exil ne serait pas fortuite. En effet, certains régimes vous accueillent sans grande difficulté, mais vous interdisent de communiquer, pour peu que vous êtes un exilé politique. Il faut parfois maintenir la coopération bilatérale entre deux Nations et par conséquent, pour un seul individu, on ne peu rompre ou compromettre ses relations, notamment diplomatiques.
Comme rien ne se cache, un jour, on saura ce qui est advenu… 

Voilà, si vous voulez, sur quoi se fondent mes suppositions. Mes doutes, je les ai conçus dès les lendemains du 11 avril 2011, dès la publication du communiqué de Patrick Achi repris par l’AFP et RFI, puis précipitamment démenti par les mêmes… C’était un procédé tout à fait inhabituel. Il ne s’agissait pas de corriger une erreur, mais d’effacer une information gênante. Gênante non parce qu’elle était erronée, mais parce qu’elle risquait de dévoiler quelque chose qu’il fallait absolument cacher à l’opinion, par crainte des réactions qu’elle pouvait provoquer.
J’en avais conclu à l’époque que, soit Blé Goudé avait été tué après sa capture, soit il se trouvait dans un état tel qu’on n’osait pas le montrer… Rappelez-vous le cas de Désiré Tagro !
Naturellement il ne s’agissait que d’hypothèses, et je ne demande qu’à croire que Blé Goudé était l’un de vos compagnons d’exil, et qu’il se trouvait effectivement à Tema, au Ghana, le jour où il aurait été enlevé par des policiers ghanéens et ivoiriens, puis conduit par ces derniers jusqu’à Abidjan. Mais sur ce point, je suis comme saint Thomas…
Maintenant quel intérêt ai-je dans tout ça ? C’est en tant que bloggueur que je m’adresse à vous : comment traiter de cette affaire avec le plus d’exactitude possible, et sans faire le jeu de ceux qui ont tout intérêt à nous distraire des vrais enjeux de cette crise, et à ce que nous nous battions entre nous au lieu de les combattre ? Je pense que vous ne me refuserez pas votre aide.
Bien à vous, et Bonne Année à vous et à tous vos camarades. 

Marcel Amondji, ce 21 janvier 2013.

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