Le Conseil National de la Presse (CNP) a suspendu
le quotidien Notre Voie pour six parutions. Le crime de ce quotidien est
d’avoir écrit que le professeur Aké NGbo a été Premier ministre de la
République de Côte d’Ivoire. Raphaël Lakpé dit s’appuyer sur l’ordonnance prise
par Alassane Dramane Ouattara pour annuler tous les actes posés par le
président Gbagbo à partir du 4 décembre 2010.
Pour Raphaël Lakpé, au nom de l’ordonnance de Ouattara, tous les actes qui ont été posés en Côte d’Ivoire à partir du 4 décembre 2010 jusqu’au 11 avril 2011 sont effacés. La Côte d’Ivoire n’a pas existé pendant cette période-là. En fait, Raphaël Lakpé veut réécrire l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Une histoire trop fraîche pourtant dans l’esprit des Ivoiriens. Il veut faire un lavage de cerveau aux Ivoiriens comme cela se faisait dans l’ancienne Union soviétique.
Et pourtant, c’est bien le Conseil constitutionnel qui a proclamé le président Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle de 2010. Il est bon d’indiquer que la Constitution de Côte d’Ivoire stipule à l’alinéa 4 de l’article 94 que « Le Conseil constitutionnel proclame les résultats définitifs des élections présidentielles ». C’est donc conformément à la loi fondamentale que le professeur Paul Yao NDré, qui était alors le président du Conseil constitutionnel et tout le collège des conseillers ont proclamé le candidat Laurent Gbagbo élu. Et c’est devant ce même Conseil constitutionnel qu’il a prêté serment. Toujours conformément à la Constitution de Côte d’Ivoire votée à plus de 86% en 2000 et pour laquelle tous les partis politiques avaient appelé à voter oui, y compris le RDR d’Alassane Dramane Ouattara. C’est après toutes ces étapes constitutionnelles que le président Laurent Gbagbo a nommé le professeur Aké NGbo, Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire. Lequel lui proposé par la suite un gouvernement qu’il a également nommé.
Ce gouvernement a dirigé la Côte d’Ivoire jusqu’au 11 avril 2011, jour de l’arrestation du président Gbagbo par l’armée française avant de le remettre aux forces de Ouattara. Pendant toute cette période, toutes les institutions du pays ont fonctionné y compris l’appareil judiciaire dont certains membres s’acharnent sur les pro-Gbagbo. Tous les fonctionnaires ont travaillé et tous ont perçu leurs salaires. Tous les appels à la désobéissance civile qui devraient se traduire en opération ville morte lancés par Ouattara et les siens depuis le Golf Hôtel n’ont pas été suivis. Mieux, les allocations viagères des anciens présidents de la République, des anciens Premiers ministres et des anciens ministres ont été payées par le gouvernement Aké NGbo dans cette période allant du 4 décembre 2010 au 11 avril 2011. Et elles ont été perçues par leurs destinataires. Personne n’y a renoncé. Ce sont des faits qui ont existé. Et rien ne peut les effacer de la mémoire des Ivoiriens. Pas même une ordonnance du chef de l’Etat.
C’est pour toutes ces raisons que le commun des mortels tombe à la renverse quand M. Lakpé soutient que le professeur Aké NGbo n’a pas été Premier ministre. C’est pour ces mêmes raisons que nous nous étonnons de ce que ceux-là même qui ont perçu des salaires et des allocations viagères de la part du gouvernement Aké NGbo traitent les membres de ce gouvernement d’usurpateurs qui auraient braqué la BCEAO. Devons-nous alors considérer tous ceux-là comme des co-auteurs du braquage de la BECAO dont ils accusent le gouvernement Aké NGbo ?
Soyons sérieux et œuvrons tous ensemble à l’avènement d’un Etat de droit et au retour de la paix dans notre pays en mettant fin à toutes ces mesquineries qui ne sont pas de nature à nous aider à sortir de la crise. Car ce que Raphaël Lakpé fait subir à la presse proche de l’opposition n’est pas différent de ce que font ceux qui procèdent aux enlèvements des pro-Gbagbo pour les torturer ou les assassiner dans des camps Frci.
Mario De Suza in L'Alternative
en
maraude dans le Web
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des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à
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« crise ivoirienne ».
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(source : La Dépêche D'Abidjan 12 Septembre 2012)
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