Quoi donc !!! Alassane
Dramane Ouattara et le Rassemblement des républicains (Rdr), le parti dont il
est le président, crient à la « déstabilisation » de leur régime ? Et, comble
de l’hypocrisie, leurs clameurs montent crescendo depuis les récentes attaques
menées contre des cibles militaires par « des individus armés non identifiés »
? Quel spectacle surréaliste d’une version indigeste de l’histoire du voleur
qui crie au voleur !
Les acteurs sont
médiocres. C’est à qui criera le plus fort. Le ci-devant nervis Hamed Bakayoko,
l’indécrottable pousse au crime Amadou Soumahoro alias « cimetière »,
secrétaire général par intérim du Rdr, et consorts se drapent abusivement dans
des habits usurpés et rapiécés de vierges effarouchées pour dénoncer les «
déstabilisateurs » qui proviendraient exclusivement du camp des « pro-Gbagbo ».
Les « déstabilisateurs » seraient même « apatrides », selon l’inénarrable
Bakayoko. Tiens ! Tiens ! « Apatrides », voilà un mot qui rappelle bien des
choses aux Ivoiriens.
Les adeptes de la déstabilisation de la Côte d’Ivoire depuis plus de deux
décennies crient à la « déstabilisation ». Mais le peuple ivoirien n’est pas
amnésique. Alassane Dramane Ouattara, le Rdr et leurs bras armés des Forces
nouvelles, valets patentés de l’impérialisme, ne parviendront pas à couvrir par
de hauts cris les plaies que leurs théories et leurs pratiques de la violence
réactionnaire ont ouvertes. Elles suffisent à les clouer à jamais au pilori.
Mais il vaut toujours mieux ramener inlassablement Ouattara et ses hommes de
main à leurs propres vomissements. Verba volent, scripta manent. Les paroles
s’envolent, les écrits restent.
Qui ne se souvient des
mots devenus fameux d’Alassane Dramane Ouattara jurant, en 1999, de frapper le
« pouvoir moribond » d’Henri Konan Bédié et du Parti démocratique de Côte
d’Ivoire (Pdci) et de rentrer à Abidjan « avant la fin de l’année », dès que la
basse besogne aurait été accomplie ?
Le 24 décembre 1999,
Bédié est renversé par un coup d’Etat et le régime du Pdci s’effondre. Alassane
Dramane Ouattara rentre en Côte d’Ivoire et, sous les vivats des membres de la
direction du Rdr, déclare fièrement : «
Mesdames, messieurs, chers compatriotes, je vous avais promis que je rentrerais
avant la fin de l’année, me voici. J’ai donc tenu parole. » (Le Patriote 13 décembre 1999-2 janvier
2000). Par cette bravade, Ouattara revendique on ne peut plus clairement la
paternité du coup d’Etat qui vient de renverser et d’humilier Bédié et le
régime du Pdci. Jamais Bédié et son parti n’ont eu le courage de relever ce
défi et de laver l’affront. Aujourd’hui, Ouattara et les déstabilisateurs
invétérés du Rdr crient aux « déstabilisateurs ». Les démons veulent se faire
anges.
Il faut rappeler un
épisode moins connu de la revendication du coup d’Etat de décembre 1999.
Alassane Dramane Ouattara n’a même pas attendu de poser le pied sur le sol
ivoirien pour éructer sa joie et savourer son triomphe. C’est dans les airs,
dans l’avion qui le ramène à Abidjan qu’il crache sa haine de Bédié et du Pdci
au micro du journaliste français Frédéric Fritscher. En voici quelques morceaux
choisis.
« Frédéric Fritscher. Vous étiez menacé par le régime du
président Bédié dont les dernières décisions vous bloquaient à l’étranger. Vous
êtes dans l’avion qui vous ramène à Abidjan. Imaginiez-vous pouvoir rentrer
aussi vite en Côte d’Ivoire ?
Alassane Dramane Ouattara. « J’avais toujours dit que je serai à Abidjan avant la fin de l’année. Mais il est vrai que je suis étonné par la rapidité avec laquelle les événements se sont précipités. La politique d’exclusion menée par Henri Konan Bédié me faisait craindre le pire : l’explosion d’une guerre civile à plus ou moins brève échéance. Je pensais qu’à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2000 le pays deviendrait ingouvernable. Mais contrairement à ce qui est dit ici et là, ce qui vient de se passer en Côte d’Ivoire n’est pas un coup d’Etat comme on en connaît ailleurs. Le pays vient de vivre une véritable « révolution des œillets » à l’ivoirienne… »
Alassane Dramane Ouattara. « J’avais toujours dit que je serai à Abidjan avant la fin de l’année. Mais il est vrai que je suis étonné par la rapidité avec laquelle les événements se sont précipités. La politique d’exclusion menée par Henri Konan Bédié me faisait craindre le pire : l’explosion d’une guerre civile à plus ou moins brève échéance. Je pensais qu’à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2000 le pays deviendrait ingouvernable. Mais contrairement à ce qui est dit ici et là, ce qui vient de se passer en Côte d’Ivoire n’est pas un coup d’Etat comme on en connaît ailleurs. Le pays vient de vivre une véritable « révolution des œillets » à l’ivoirienne… »
Frédéric Fritscher. Comment voyez-vous le futur proche de
la Côte d’Ivoire ?
Alassane Dramane Ouattara. « Je suis assez optimiste car nos compatriotes n’auront aucun mal à se réconcilier. J’ai également confiance dans les capacités du Général Guei à remettre les Ivoiriens au travail. Je suis en revanche assez inquiet en ce qui concerne l’économie, car notre pays a été littéralement pillé par l’équipe de Bédié. Il faut, en outre, que nous tenions au plus tôt des élections. L’idéal serait que nous puissions les organiser avant le prochain sommet de l’Organisation de l’unité africaine, l’Oua, en juin, pour ne pas nous retrouver au banc des nations africaines. Mais c’est un objectif difficile à atteindre. Tous les dés sont pipés : les listes électorales, le code électoral et même la constitution ont été modifiés de manière à favoriser le précédent régime. A ce propos, j’en appelle à la communauté internationale pour qu’elle nous appuie, tant dans les procédures que dans le financement de ce scrutin… » (Le Patriote 3-4 janvier 2000).
Alassane Dramane Ouattara. « Je suis assez optimiste car nos compatriotes n’auront aucun mal à se réconcilier. J’ai également confiance dans les capacités du Général Guei à remettre les Ivoiriens au travail. Je suis en revanche assez inquiet en ce qui concerne l’économie, car notre pays a été littéralement pillé par l’équipe de Bédié. Il faut, en outre, que nous tenions au plus tôt des élections. L’idéal serait que nous puissions les organiser avant le prochain sommet de l’Organisation de l’unité africaine, l’Oua, en juin, pour ne pas nous retrouver au banc des nations africaines. Mais c’est un objectif difficile à atteindre. Tous les dés sont pipés : les listes électorales, le code électoral et même la constitution ont été modifiés de manière à favoriser le précédent régime. A ce propos, j’en appelle à la communauté internationale pour qu’elle nous appuie, tant dans les procédures que dans le financement de ce scrutin… » (Le Patriote 3-4 janvier 2000).
Verba volent, scripta
manent. Des principes de base qui fondent la philosophie politique d’Alassane
Dramane Ouattara sont contenus dans les propos qu’il confie à Frédéric
Fritscher : l’apologie de la « guerre civile », la passion de rendre « le
pays…ingouvernable », le « coup d’Etat » déguisé en « révolution des œillets »,
la cabale contre Bédié et son « équipe » de « pilleurs » du Pdci, la
ritournelle sur la fameuse « communauté internationale », l’aversion de la
Constitution, etc. Aujourd’hui, c’est le même Ouattara et ses hommes liges qui
organisent de prétendues élections législatives où « tous les dés sont pipés »,
avec un découpage électoral sur mesure et une commission électorale à leur
solde, etc. Et Ouattara et ces mêmes gens ont l’impudence de crier à la «
déstabilisation » qui est pourtant leur marque de fabrique.
Le plus cocasse, c’est
que depuis les mystérieuses attaques armées de ces dernières semaines, Bédié et
le Pdci vitupèrent les « déstabilisateurs » et poussent à la répression sauvage
dans un bien curieux concerto avec leurs bourreaux du Rdr, au nom du
Rassemblement des houphouétistes (Rhdp), l’alliance de dupes de la bourgeoisie
parasitaire de Côte d’Ivoire.
Mais en dépit de leur
allégeance à Ouattara, Bédié et le Pdci ne trouvent guère grâce aux yeux du Rdr
qui n’hésite pas à les flageller pour les réduire définitivement au silence. Le
11 août 2012, Le Nouveau réveil tente de sauver Djédjé Madi, le secrétaire
général du Pdci, accusé par le Rdr d’être «
en phase avec les auteurs des attaques de Yopougon Niangon, d’Abengourou et
d’Akouédo » (Le Patriote 11 août
2012). Le quotidien du Pdci titre à la Une : « Qui veut assassiner le S.G. du PDCI ? Arrêtez de livrer les militants
du parti de Bédié à la vindicte populaire ! » Sous ces titres, il pointe du
doigt « L’Expression et Le Patriote…, deux journaux proches du Rdr » et
pleurniche : « Alliance ne veut pas dire
fusion. Qu’est-ce à dire ? Cela signifie que le Pdci-Rda a accompagné le
président Alassane Ouattara et le Rdr dans la conquête du pouvoir d’Etat. Mais
que le Pdci-Rda se réserve la marge de liberté de se prononcer sur les sujets
qui engagent l’avenir de la Côte d’Ivoire. » (Le Nouveau réveil 11-12 août 2012). On notera que le parti de Bédié
se contente d’une chétive « marge de liberté » et sacrifie ainsi sa liberté.
Tout est dit.
Bédié et ses « suiveurs »
sont donc devenus des accompagnateurs d’Alassane Dramane Ouattara. Ils sont
indéniablement les dindons de la farce dans leur alliance de façade avec le Rdr.
Ramasser et grignoter les miettes qui tombent de la table du festin de Ouattara
et du Rdr suffisent à leur bonheur. Le Rhdp est plus que jamais l’alliance de
la corde (le Rdr) et du pendu (le Pdci). A l’image de cette alliance, le pacte
entre Ouattara et Bédié est le pacte de la corde et du pendu.
En France, un homme
politique a dit un jour que la droite française est « la droite plus bête du
monde ». Et si la fraction poltronne de la bourgeoisie parasitaire qui dirige
le Pdci lui avait déjà ravi ce titre peu glorieux ? Une évidence ? Parbleu !!!
Deuxer Céi Angela - L'œil du juste
24 août 2012
Titre original : « Ouattara frappa Bédié et le Pdci et dit : "Je vous avais promis que je rentrerais avant la fin de l’année, me voici." La corde - le Rdr - et le pendu - le Pdci. »
en maraude dans le Web
Sous
cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui
ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu
qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et
des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la
« crise ivoirienne ».
le-cercle-victor-biaka-boda
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