dimanche 30 septembre 2012

Pourquoi brimer des citoyens qui, « de bonne foi », ont cru aux institutions de leur pays ?

Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Aké N’Gbo, après avoir géré le portefeuille de la Fonction publique dans une précédente équipe, Emile Guiriéoulou a été l’un des acteurs majeurs dans la gestion de la crise postélectorale. Il s’exprime ici sur les derniers développements de la situation intérieure, et sur les incohérences de la politique de réconciliation nationale à la mode de ce régime de rattrapage ethnique.

Depuis le début du mois d’août, on constate un regain de violence dans le pays. Les FRCI ont subi plusieurs attaques armées. Comment réagissez-vous à cette situation ?
Je voudrais vous dire que ce n’est pas depuis début août qu’il y a regain de violence. C’est depuis fin novembre 2010 que la trêve que l’on observait dans le pays depuis 2007 a été rompue par le RDR et sa branche armée. Depuis le 11 avril 2011, vous pensez que la violence a cessé en Côte d’Ivoire ? Vous-mêmes, journalistes, ne cessez de nous rapporter quotidiennement les exactions des FRCI à travers le pays avec des dizaines voire des centaines de morts. Ce qui est nouveau, c’est que les FRCI sont maintenant eux aussi victimes de la violence.
Ceci étant, je trouve regrettable tout ce qui arrive aujourd’hui à la Côte d’Ivoire et qu’on aurait pu éviter en acceptant un règlement négocié, pacifique du contentieux électoral plutôt que, fort de soutiens extérieurs, de se lancer dans la voie des armes. On a ouvert une boite de pandore avec la rébellion déclenchée en septembre 2002 et fièrement revendiquée même aujourd’hui encore. Quand Soro Guillaume déclare que son parcours est un modèle pour la jeunesse africaine, faut-il s’étonner de voir des jeunes chercher à avoir le même parcours afin de ressembler à ce modèle ?

Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara a effectué en avril dernier une visite d’Etat dans l’Ouest. En tant que cadre et élu de cette région, qu’en pensez-vous ?
Au vu des réactions qui me sont parvenues, cette visite d’Etat n’a rien apporté et n’a pas donné satisfaction aux populations dont aucune des préoccupations n’a trouvé de réponse ni même été discutée, à savoir la question du retrait des dozos de la région, l’épineux problème du burkinabé Amadé Ouérémi qui sévit dans la forêt classée du mont Péko, l’occupation et l’exploitation illégale des plantations, l’envahissement de la région par de nouveaux migrants qui accourent de toute la sous région et qui s’y installent sans aucune autorisation, encadrés par des groupes armés.
A propos d’ailleurs d’Amadé, vous ne trouvez pas curieux que le gouvernement annonce à l’avance qu’il va lancer une opération militaire pour le déloger du mont Péko ? N’est-ce pas une façon de lui dire : « Frère, sois rassuré, on te fera rien et prends tes dispositions pour la mise en scène le moment venu ».
A Duékoué, ville martyre, monsieur Ouattara aurait pu au moins visiter le quartier Diaye Bernard incendié et détruit en janvier 2011 par ses partisans ou encore se rendre sur les ruines du village de Niambly pour montrer sa compassion et sa solidarité avec les populations meurtrie ; et ainsi donner une preuve de sa volonté de réconciliation par les actes. Même ses visites de compassion ont été sélectives. Par exemple à Duékoué, il est allé saluer la famille d’un imam tué pendant la crise. Mais il a ignoré la famille de feu Léhi Paul, chef du village de Diahouin, un des chefs les plus écoutés dans ce département, tué dans son campement par les FRCI en avril 2011.

Mais pour la réconciliation, il a lancé un appel aux exilés originaires de la région que vous êtes, vous demandant de rentrer au pays.
Pour lancer deux mois après des mandats d’arrêt contre le ministre Kahé Eric et moi-même. Vous comprenez donc que cet appel n’était pas sincère. D’ailleurs, s’il était vraiment de bonne foi, M. Ouattara aurait pu, comme gage de sa volonté de réconciliation, commencer à l’occasion de cette visite par libérer le frère Basile Mahan Gahé qu’il maintient en prison uniquement au motif qu’il a demandé, pendant la crise, aux travailleurs ivoiriens de continuer d’aller au travail alors que lui Ouattara le leur avait interdit. Et pourtant, comme Mahan Gahé, de nombreux collaborateurs actuels du pouvoir, y compris ceux qui distribuent aujourd’hui les mandats d’arrêt contre nous, ne se sont pas à l’époque pliés à sa décision.
Mais comme pour ses partisans, M. Ouattara, avec cette visite, a réussi à faire la réconciliation à l’Ouest et que tout est bien dans le meilleur des mondes, je dis Alléluia ! Si vous les écoutez, les populations de cette région qui étaient « manipulées » sont maintenant désenvoutées et heureuses. Pour cela, elles remercient certainement monsieur Ouattara de les avoir débarrassés des « fils indésirables » que nous sommes. Dans cette logique, je crois que Toulépleu a dû saluer le départ en exil des Voho Sahi, Pol Dokoui, Tahi Zoué quand Bloléquin bénit le Seigneur parce que Marcel Gossio et Mahan Gahé n’y seront plus vus. Guiglo ne cessera jamais d’exprimer sa joie de voir Hubert Oulaye et moi-même éloignés du département. Exit Kahé Eric et Déhé Gnahou à Duékoué. Facobly doit maintenant être soulagé par la mort au Togo du maire Gnan Raymond. Comment voulez vous qu’après avoir réussi cette « éradication », la région ainsi « désinfectée et aseptisée », selon la volonté publiquement exprimée d’Amadou Soumahoro, ne soit pas « réconciliée » ? Quel drame ! Mais si cela peut faire le bonheur de ceux qui le pensent, le croient ou le souhaitent, je dis encore Alléluia ! Mais hélas, la réalité est autre et les souffrances des parents sont là qui nous interpellent.

Certains acteurs politiques disent qu’il y a des retombées pour les populations.
Oui, une très grande retombée : le camp de Nahibly n’existe plus et avec lui au moins 230 personnes innocentes parce que ce camp serait «infesté de miliciens». Parlant des jeunes de la région taxés de miliciens, je voudrais rappeler ceci. En 2002, on vivait tranquillement dans la région quand les rebelles, ayant en leur sein des mercenaires libériens et sierra léonais dont le tristement célèbre Sam Bockarie, ont attaqué Toulépleu et ont poursuivi leur avancée jusqu’à Bédi Goazon, village situé à 30 km de Guiglo après avoir pris Bloléquin. Les récits des survivants qui déferlaient sur Guiglo faisaient état de tueries effroyables de meurtres, de viols, de mutilations avec les fameux «manches longues ou manches courtes». C’est alors que des jeunes s’organisent en groupes d’autodéfense pour protéger leurs parents, mettre fin aux massacres et repousser les envahisseurs. Ce sont ceux-là qu’on accuse de tous les maux pendant que les vrais criminels sont encensés.

M. le ministre, vous êtes l’une des figures marquantes de la précédente législature, au niveau de l’Assemblée nationale. Quel regard portez-vous sur l’actuel parlement ivoirien ?
Vous savez, beaucoup a été dit sur cette nouvelle Assemble nationale. Déjà le «désert électoral», le terme est de la presse internationale, qui a sanctionné l’élection qui l’a mise en place, est un indicateur de son déficit de légitimité. Si vous ajoutez à cela l’absence de représentation d’au moins la moitié de la population ivoirienne, vous comprenez que cette Assemblée n’a de nationale que le nom. Et puis, quel crédit démocratique peut-on accorder à un parlement sans groupe d’opposition ? Mais si les tenants actuels du pouvoir sont satisfaits et heureux d’avoir une telle Assemblée Nationale, je leur souhaite bon vent !

Mais en 2000, l’absence du RDR ne vous avait pas empêchés d’aller aux législatives !
Ah non, les choses ne sont pas comparables ! En 2000, le RDR avait décidé de boycotter les législatives au motif que la candidature de Alassane Dramane Ouattara avait été rejetée par la Cour Suprême. Donc par solidarité, les candidats RDR ont décidé de lier leur sort à celui de leur leader. Sinon le RDR n’avait contesté ni la liste électorale d’alors ni les conditions d’organisation des élections encore moins l’organe chargé de les organiser, à savoir la CNE dirigée à l’époque par Honoré Guié. Les candidats issus du RDR avaient le plus normalement du monde déposé leurs dossiers qui ont été validés, à l’exception de celui de Ouattara. Donc en 2000, pour le RDR c’était « si Alassane Dramane Ouattara n’est pas député alors pas de députés RDR en Côte d’Ivoire ». Vous voyez que cela est complètement différent de la situation qui a contraint le FPI à ne pas participer aux législatives de 2010 : insécurité généralisée dans le pays, emprisonnement des responsables du parti, exil forcé de ses cadres, virtuels candidats, gel de leurs avoirs, CEI monocolore avec à sa tête un président à problèmes, découpage électoral scandaleux d’ailleurs dénoncé après coup par le PDCI, etc.

N’empêche que le RDR était absent pendant 10 ans de l’Assemblée nationale.
Oui, cela est vrai mais seulement en apparence, car le RDR n’était pas absent de l’hémicycle pendant la législature passée. En effet, le groupe parlementaire solidarité qui comprenait une dizaine de députés était en réalité RDR. En effet, en dehors de Mel Théodore et Anaky Kobénan, les autres membres étaient tous des militants du RDR qui s’étaient fait élire malgré l’appel au boycott et qui ont décidé de siéger contre l’avis de leur parti sans pour autant se voir infliger des sanctions pour cette «indiscipline».

Comment ça ?
Comment ? C’est simple à comprendre. En effet, non reconnus comme «députés RDR» à l’assemblée nationale, certains d’entre eux ont pourtant été investis candidats RDR pour les élections municipales de 2001 et reconnus «maires RDR» pour ceux qui ont pu être élus. Le RDR était donc présent à l’Assemblée nationale. De plus, la pluralité des opinions politiques qui fait la force d’un parlement démocratique était garantie au cours de notre législature. Le PDCI disposait d’un groupe parlementaire aussi important en termes de membres que celui du FPI. L’UDPCI avait son groupe. Donc face au groupe parlementaire FPI, il y avait trois groupes parlementaires RHDP. Peut-on en dire autant aujourd’hui ?

Cela fait près d’un an et demi que M. Alassane Ouattara est aux affaires. Quelle est votre appréciation de sa gouvernance ?
Avant de répondre à cette question, je voudrais d’abord qu’on pose une autre qui de mon point de vue est capitale, j’allais dire préjudicielle et qu’on y réponde. Voyez-vous, que ce soit la presse proche du pouvoir, les membres du gouvernement ou le chef de l’Etat lui-même, tout ce monde dit que Ouattara n’est au pouvoir que depuis le 11 avril 2011. Alors la question est : qui exerçait donc le pouvoir du 4 décembre 2010 au 11 avril 2011 ?
Je ne veux même pas ici discuter la question de la légitimité et/ou de la légalité de ce pouvoir. Un homme politique ivoirien disait récemment : « Etre président, c’est quand on est assis dans le fauteuil ». Et moi j’ajoute : « Dans le fauteuil qui se trouve au palais présidentiel ». Qui donc était assis dans le fauteuil qui se trouve au palais présidentiel entre le 4 décembre 2010 et le 11 avril 2011 ? Evidemment, c’est Laurent Gbagbo.
Alors si c’est Gbagbo, il faut arrêter de proclamer la nullité des décisions prises sous son autorité et brimer ceux qui ont pu en bénéficier. Il ne faut plus pénaliser des journaux parce qu’ils auront écrit que Aké N’Gbo a été Premier Ministre en Côte d’Ivoire. Il faut rétablir dans leurs droits tous ces jeunes Ivoiriens qui ont pu réussir à des concours dont les résultats ont été proclamés pendant cette période.
Alassane Ouattara, dans son discours lors de la récente rentrée solennelle du Conseil Constitutionnel, a déclaré que ceux des Ivoiriens qui ont cru que la décision du Conseil Constitutionnel proclamant Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle était juste l’ont fait « de bonne foi ». Pourquoi donc pourchasser, brimer, pénaliser, frustrer des citoyens qui, « de bonne foi », ont cru aux institutions de leur pays ?

Revenons, s’il vous plaît, à ma question précédente.
Oui d’accord. Vous m’avez demandé ce que je pense du pouvoir Ouattara ? Oh, je constate qu’on fait beaucoup de bruits pour rien. En matière d’infrastructures par exemple, je constate que tous les projets qui sont annoncés à grands frais publicitaires sont des projets qui étaient déjà là sous Laurent Gbagbo, avec des financements bouclés ou en voie de l’être. Certains étaient en cours de réalisation : Pont d’Azito, Pont de Jacqueville, prolongement de l’autoroute du nord, pipeline Abidjan-Burkina, troisième pont qui date de Bédié, échangeur de la Riviera 2, autoroute de Bassam, stade de Bassam, approvisionnement d’Abidjan en eau à partir de Bonoua. Pour ce dernier projet, je me souviens parfaitement de la communication faite en conseil des ministres en 2010 par Dagobert Banzio, à l’époque ministre des Infrastructures économiques. On nous a annoncé que les problèmes de l’échangeur de l’Indénié étaient définitivement réglés mais la réalité est là, rien n’a été fait. Au plan social, le chômage s’accroît, le gouvernement est impuissant face à la cherté de la vie et le délai de 3 mois donnés aux Ivoiriens par le Premier ministre Ahoussou Jeannot pour y mettre fin est derrière nous. L’insécurité a atteint des proportions inquiétantes d’autant plus qu’elle est l’œuvre de ceux supposés lutter contre ce fléau. Vous vous souvenez que ce gouvernement avait donné jusqu’au 30 juin 2012 aux FRCI pour libérer les bâtiments aussi bien de l’Etat que des personnes privées ainsi que les plantations qu’ils occupent et exploitent illégalement. Nous sommes fin septembre 2012 et on attend toujours la réaction vigoureuse promise par le gouvernement. En un mot, le pouvoir Ouattara a montré ses limites et son incapacité à offrir aux Ivoiriens le bien-être qu’ils sont en droit d’attendre de leurs dirigeants de circonstance.

Que dites-vous de la conduite du processus de réconciliation nationale ?
La réconciliation ? Comme beaucoup d’autres Ivoiriens, je me pose encore la question de savoir qui on veut réconcilier en Côte d’Ivoire. Parce que quand j’entends ceux qui sont au pouvoir, je ne perçois aucune volonté de réconciliation. Et pourtant, ce sont eux qui ont créé une commission appelée Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Vous voyez bien que dans la dénomination de cette commission, « dialogue et vérité » viennent avant « réconciliation ». Or nous avons face à nous des gens qui refusent le Dialogue et ne veulent entendre que leur Vérité. Comment allons-nous alors arriver à la Réconciliation ?

Mais on dit que c’est le FPI qui ne veut pas saisir la main tendue du président pour aller à la réconciliation.
Ah oui ? Nous sommes en Côte d’Ivoire et les événements sont vieux même pas de deux ans. Ce n’est pas Laurent Gbagbo qui, en décembre 2010, a proposé le dialogue pour régler le contentieux électoral par le recomptage des voix ? Ce n’est pas le même Laurent Gbagbo qui, le 11 avril 2011, a demandé qu’après les armes on passe à la partie civile de la crise ? Ce n’est pas Affi N’Guessan qui, en avril 2011, a demandé l’ouverture de discussions politiques en appelant à la fin des violences ? Ce n’est pas le FPI qui le premier a tendu la main au pouvoir en sollicitant une rencontre avec le Chef de l’Etat en août 2011 ? Ce n’est pas Miaka Ouretto qui, en compagnie d’Akoun Laurent, Dano Djédjé et Marie Odette Lorougnon, est allé à Daoukro pour y rencontrer Bédié ? En réponse, que voyons nous sinon menaces, mandats d’arrêt, arrestations, enlèvements, emprisonnements, tortures, assassinats. Le FPI a pris toutes ces initiatives et bien d’autres parce qu’il veut la paix, fidèle à son slogan « Asseyons-nous et discutons ». Sinon, en temps normal, c’est celui qui est au pouvoir qui a intérêt à prendre de telles initiatives. Mais ceux qui sont là aujourd’hui pensent que c’est par la terreur et la répression tous azimuts, par la négation de l’autre qu’ils vont réussir. On les regarde.

Il est dit aussi que le FPI ne veut pas reconnaître le pouvoir de Ouattara.
Ceux qui disent cela peuvent-ils produire une déclaration du FPI affirmant que M. Ouattara n’est pas le chef de l’Etat actuel de la Côte d’Ivoire ? Non. Par contre, nous disons que M. Ouattara n’est pas le vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. (…) Aujourd’hui, c’est un fait, il est assis dans le fauteuil présidentiel grâce à cela. Voici ce que nous disons.

Le pouvoir ne comprend pas que le FPI pose des préalables et tienne à un dialogue direct alors qu’un cadre de discussion existe avec les autres partis pro-Gbagbo.
Mais qu’appelle-t-on préalables ? Le FPI a soumis au chef de l’Etat et au gouvernement les préoccupations qui sont les siennes et autour desquelles il souhaite voir les discussions se tenir et attend l’ouverture du dialogue. Le FPI dit : «Nous sommes d’accord pour le dialogue mais voici nos préoccupations sur lesquelles doivent porter les négociations : libération des prisonniers y compris le Président Laurent Gbagbo, retour apaisé des exilés, dégel des avoirs de ses militants, etc.». C’est çà les préalables ?
Non, ce sont des points de discussion.
Par ailleurs, le FPI demande un dialogue direct avec le gouvernement parce qu’il y a des problèmes qui lui sont spécifiques et qui lui tiennent à cœur. Quand après l’accord politique de Ouagadougou, il a été institué le CPC, seuls le RDR et le PDCI y ont été associés alors qu’ils n’étaient les seuls partis d’opposition. Le MFA et l’UDPCI membres du RHDP n’y  étaient pas, le PIT non plus. Donc si aujourd’hui le FPI en raison de préoccupations spécifiques demande un dialogue direct entre lui et le pouvoir, qu’est-ce que cela coûte à celui-ci d’accéder à cette requête et qui motive son refus ? D’autant que ça n’empêche pas le gouvernement de continuer de discuter avec les autres. Quand on est au pouvoir et qu’on veut la paix, on y  met le prix, on ne compte pas son temps.

Propos recueillis par Saint-Claver Oula


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Source : Le Nouveau Courrier 29 septembre 2012
Titre original : « Interview exclusive / Sortie définitive de crise
Emile Guiriéoulou, depuis l’exil : "La preuve que Ouattara ne veut pas de la réconciliation". »

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