L’HISTOIRE L’ACQUITTERA…
« Le
jugement d’un tribunal se ressent toujours, incontestablement, des combinaisons
politiques du moment actuel et des tendances politiques dominantes. » Georgi
Mikhailov Dimitrov
Arrêté pour « trouble à l’ordre public », le secrétaire général par intérim du Fpi, Laurent Akoun, a été condamné, le vendredi 31 août 2012, à 6 mois d’emprisonnement ferme, un an de privation de droit et un an d’interdiction de séjour en Côte d’Ivoire en dehors de son lieu de naissance. Rappelons que le procureur avait requis 5 ans d’emprisonnement ferme, 5 ans de privation de droit et 5 ans d’interdiction de séjour en Côte d’Ivoire en dehors de son lieu de naissance ! Laurent Akoun a profité de son procès pour dire certaines vérités, notamment au cours de ce dialogue avec un accusateur visiblement… inspiré.
Première question : « Quand vous dites que
Gbagbo a été maltraité à Korhogo et que Ouattara voulait le tuer, est-ce que
vous avez des preuves ? ».
Laurent Akoun dans le boxe des accusés |
Réponse d’Akoun : « En termes de preuves,
j’ai deux éléments qui me permettent de le dire. Ce sont les propos du
président Gbagbo, lui-même, lors de sa première comparution devant la Cpi (le 5
décembre 2011, ndlr) et les rapports des avocats qui se sont rendus à Korhogo pour
le rencontrer»
Deuxième question : « Est-ce que chez vous, on peut dire à un chef qu’il ment ? ».
Réponse de Laurent Akoun: « Oui, chez nous quand
un chef ment, on lui dit qu’il ment. J’aurais pu dire que Ouattara dit des
contrevérités. C’est une question de style. Mais le style est fonction du lieu
et de l’auditoire. Je m’adressais aux militants de base de mon parti et dans un
lieu clos et non public. Il s’agissait donc d’un public bien partisan, bien
ciblé pour lequel il fallait adapter mon langage pour que je sois compris. En
d’autres lieux et en d’autres circonstances plus solennelles, je ne dirai pas
que Ouattara ment. Je dirais que Ouattara dit des contrevérités ou ce que
Ouattara dit ne reflète pas la vérité ».
Troisième question : « Que voulez-vous dire lorsque vous affirmez que Ouattara n’a jamais gagné d’élections ? ».
Réponse d’Akoun : « avant l’élection
présidentielle de 2010, Ouattara n’avait jamais été candidat à une élection en
Côte d’Ivoire. Et comme il n’a pas gagné en 2010, vous comprenez qu’il n’a
jamais gagné d’élections ».
Quatrième question : « Après tout ce débat,
est-ce que vous soutenez encore que Ouattara n’a pas gagné les élections de
2010 ? »
Réponse d’Akoun : « Au regard des
résultats donnés par le Conseil constitutionnel, c’est bien le président Gbagbo
qui a gagné les élections. »
Cinquième question : « Est ce que les propos que vous tenez, sont de nature à favoriser la réconciliation nationale ? ».
Réponse d’Akoun: « Je ne sais pas de
quoi vous parlez quand vous parlez de réconciliation nationale. Parce que pour
moi, pour qu’il y ait réconciliation, il faut au moins la présence de ceux qui
se sont brouillés. En Côte d’ivoire, ceux qui se sont brouillés, ce sont le
président Ouattara et le président Gbagbo. Sinon, moi personnellement, je ne me
suis brouillé avec personne. Et donc pour qu’il y ait réconciliation, il faut
la présence des deux protagonistes pour que chaque groupe soit derrière son
champion. Le nôtre, c’est bien le président Gbagbo. Et tant qu’il n’est pas présent,
on ne sait pas de quoi on parle quand on parle de réconciliation. ».
Sixième question : « Que représente
Gbagbo pour vous et pour les militants du Fpi ? »
Réponse d’Akoun: « En 1971, Laurent
Gbagbo était enseignant au lycée classique d’Abidjan et moi j’y étais comme
élève en terminale. Expliquant une leçon d’histoire, Gbagbo a indiqué qu’Israël
est un Etat impérialiste. Cela a heurté la fille de l’ambassadeur d’Israël qui
était dans la classe. Elle s’est mal comportée et Gbagbo lui demandé de sortir
de la classe. A la suite de cette affaire, Gbagbo a été arrêté et avec lui,
tous les élèves qui avaient manifesté dont moi même. Et on nous a conduits à
Séguéla. C’est de là que remonte notre rencontre de militants pour les libertés
et la démocratie. Donc plus qu’un camarade, il est comme un père pour moi. En
ce qui concerne les militants du Fpi, je voudrais vous rappeler que le
président Gbagbo est le fondateur du Fpi. C’est donc notre leader, notre
référence ».
Septième question: « Que vouliez-vous dire à vos militants par l’appel : levez-vous parce que nos camarades sont dans l’antichambre de la mort ? »
Réponse d’Akoun : « Après le 11 avril
2011, nos militants étaient traqués et par conséquent se cachaient.
Aujourd’hui, les militants se réunissent. On a même tenu une convention où
étaient plus de 5 mille délégués. Je veux donc dire que le parti renaît quand
je parle des choses qui bougent. Quand je dis : « Levez-vous »,
je veux encourager les militants à se remobiliser en vue de la reconquête du pouvoir
d’Etat par les urnes».
Huitième question: « Qu’est-ce que vous attendiez de vos militants quand vous vous adressez à eux en ces termes ? ».
Réponse d’Akoun: « J’attends d’eux deux
choses : qu’ils aient de la compassion pour nos prisonniers en leur apportant
un peu de ce qu’ils ont. Qui un morceau de savon, qui un morceau de manioc et
de banane etc. Ensuite qu’ils prient pour eux. Pour leur santé surtout ».
Neuvième question: « M. Akoun, il se trouve qu’au lendemain de vos propos, il y a eu les attaques contre des cibles militaires…».
Neuvième question: « M. Akoun, il se trouve qu’au lendemain de vos propos, il y a eu les attaques contre des cibles militaires…».
Réponse d’Akoun: « Mes propos n’ont
aucun lien avec les attaques auxquelles vous faites allusions, M. le procureur.
A preuve, ce sont ces mêmes propos que je tiens aux militants du Fpi depuis que
je fais mes tournées. Et après Djibi-village, nous avons continué nos réunions
à Koumassi et à aucun moment, cela n’a provoqué des manifestations de la part
de nos militants. D’ailleurs, nous avons condamné et nous continuons de
condamner ces attaques. Au demeurant, M. le procureur, c’est à dessein que le
Fpi depuis sa création a inscrit dans ses textes, la transition pacifique à la
démocratie et l’alternance au pouvoir d’Etat. Et donc la violence n’est pas
notre culture ».
Propos recueillis par Boga Sivori (Notre Voie du 04 Septembre 2012)
Source : CIVOX. NET 5
Septembre 2012
en
maraude dans le Web
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qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et
des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la
« crise ivoirienne ».
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