dimanche 4 octobre 2015

UN CHEF DE COMMANDO NOMMÉ GILLES THIBAULT

Cher Wambi,


SEM Gilles Thibault, ambassadeur de France à Ouagadougou
Dimanche 20 septembre aux environs de 11h. Des manifestants pro-CND, du nom de l’éphémère Conseil national pour la démocratie du général Diendéré, pénètrent à l’intérieur de l’hôtel Laïco, où se déroulent depuis deux jours les négociations entre les acteurs de la crise qui secoue alors notre pays. Attendant sagement leur tour dans un salon attenant, les quelques ambassadeurs de la place s’inquiètent de l’intrusion de cette poignée d’énervés, que les bienveillants soldats du Régiment d’Insécurité Présidentielle ont l’air de complaisamment laisser faire. D’autant qu’ils se trouvent – au sens propre – sous un plafond de verre, et que celui-ci ne manquera pas de s’effondrer sur leurs diplomatiques trombines à la moindre balle perdue.
La panique commence à saisir la communauté internationale lorsque se dresse, chevaleresque, le valeureux émissaire gaulois. Visiblement spécialiste ès exfiltrations, comme il le démontrera de nouveau le lendemain en sauvant un M’Ba Michel des griffes des tigres du RSP, il calme d’abord ses apeurés confrères, qu’il divise en deux groupes pour ne pas attirer l’attention des assaillants, avant de les conduire jusqu’à une porte dérobée que lui indique discrètement le personnel de l’hôtel. La truculente légion étrangère est alors contrainte de battre en retraite par les souterrains et les cuisines du palace, avant de redresser fièrement la tête dix étages plus haut, pour retrouver comme si de rien n’était les médiateurs ouest-africains.
Opération terminée donc pour le digne héritier de l’Empire napoléonien, qui s’offrira un petit gazouillis de 140 caractères en guise de récompense : « Je suis avec mes collègues, nous allons bien. Nous ne sommes pas pris en otage, nous sommes libres ». Ce dimanche de septembre, on aurait donc frôlé l’accident diplomatique.

Source : L’observateur Paalga 01 octobre 2015

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