Cher Wambi,
SEM Gilles Thibault, ambassadeur de France à Ouagadougou |
Dimanche 20 septembre aux environs de 11h. Des manifestants
pro-CND, du nom de l’éphémère Conseil national pour la démocratie du général
Diendéré, pénètrent à l’intérieur de l’hôtel Laïco, où se déroulent depuis deux
jours les négociations entre les acteurs de la crise qui secoue alors notre
pays. Attendant sagement leur tour dans un salon attenant, les quelques
ambassadeurs de la place s’inquiètent de l’intrusion de cette poignée
d’énervés, que les bienveillants soldats du Régiment d’Insécurité Présidentielle
ont l’air de complaisamment laisser faire. D’autant qu’ils se trouvent – au
sens propre – sous un plafond de verre, et que celui-ci ne manquera pas de
s’effondrer sur leurs diplomatiques trombines à la moindre balle perdue.
La panique commence à saisir la communauté internationale
lorsque se dresse, chevaleresque, le valeureux émissaire gaulois. Visiblement
spécialiste ès exfiltrations, comme il le démontrera de nouveau le lendemain en
sauvant un M’Ba Michel des griffes des tigres du RSP, il calme d’abord ses
apeurés confrères, qu’il divise en deux groupes pour ne pas attirer l’attention
des assaillants, avant de les conduire jusqu’à une porte dérobée que lui
indique discrètement le personnel de l’hôtel. La truculente légion étrangère
est alors contrainte de battre en retraite par les souterrains et les cuisines
du palace, avant de redresser fièrement la tête dix étages plus haut, pour
retrouver comme si de rien n’était les médiateurs ouest-africains.
Opération terminée donc pour le digne héritier de l’Empire
napoléonien, qui s’offrira un petit gazouillis de 140 caractères en guise de
récompense : « Je suis avec mes
collègues, nous allons bien. Nous ne sommes pas pris en otage, nous sommes libres ». Ce dimanche de
septembre, on aurait donc frôlé l’accident diplomatique.
Source : L’observateur Paalga 01 octobre 2015
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