mardi 16 juin 2015

À quoi bon une « Haute autorité pour la bonne gouvernance », si le mauvais exemple vient du sommet de l’Etat ?*

PREMIERE DAME ou ETAT dans L'ETAT ?!
 
"Le Premier ministre, D. Kablan Duncan, représentant l’Etat de Côte d’Ivoire,
et la Première Dame, Mme Ouattara, représentant la fondation Children Of Africa,
ont signé, le 11 juin, une convention relative à l’hôpital Mère-Enfant de Bingerville
dont les travaux ont été entièrement financés par Children of Africa et ses
partenaires à hauteur de 12,5 milliards de FCFA." (Ministères 12/06/2015)
© Présidence par David Zamblé
Alassane Ouattara a mis en place la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance. Cette structure, comme son nom l’indique, a pour mission de veiller voire imposer la bonne gouvernance dans la conduite des affaires de l’Etat. Le président de cette haute autorité se nomme Seydou Elimane Diarra. Il a pris fonction par une prestation de serment qui donne un caractère sacré à sa mission. Mais il y a lieu de se demander si la Haute autorité pour la bonne gouvernance, créée par Alassane Ouattara, a vraiment sa raison d’être et pour qui cette structure a été créée. Parce que dans l’entendement populaire, la culture de la bonne gouvernance à inculquer aux Ivoiriens doit prendre sa source au sommet de l’Etat. Si Alassane Ouattara veut montrer qu’il est si soucieux de la bonne gouvernance, il lui revient alors de donner le bon exemple. C’est par lui-même qu’il doit commencer à travers une gestion claire et sans suspicion de tout ce qui appartient à toute la communauté. Malheureusement, ce n’est pas cet exemple que M. Ouattara offre aux Ivoiriens. Quand il accorde toutes les facilités financières à son épouse là où le bon sens voudrait qu’il en soit autrement, on n’est plus de la bonne gouvernance. Quand Alassane Ouattara donne à Dominique Ouattara, c’est comme s’il donne de sa main droite pour récupérer avec sa main gauche. S’il s’agit de son bien personnel qu’il offre à son épouse, il n’y a pas de débat. Mais puiser dans les caisses de l’Etat de Côte d’Ivoirien, c’est-à-dire prendre l’argent de tous les Ivoiriens pour l’octroyer à son épouse en terme d’appui financier à son Ong, c’est malsain. Cela crée un véritable flou dans la gestion du bien public au point que M. Ouattara ne peut prétendre enseigner la bonne gouvernance aux Ivoiriens. Quelle leçon retenir d’un homme qui n’a jamais déclaré son patrimoine ni diffusé ses émoluments en sa qualité de chef de l’Etat ? Car ce n’est un secret pour personne qu’Alassane Ouattara n’a jamais présenté ses biens avant de prendre fonction. Et qu’il a aménagé sa propre résidence pour y habiter en tant que chef de l’Etat sans jamais donner d’explications au peuple par souci de transparence. Que peut-on attendre d’un chef d’Etat dont un ministre investit plus de 110 milliards de Fcfa dans des couches de peinture sur les murs de l’université et qu’un autre joue le « coupeur de route » sur les primes des joueurs de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire sans être poursuivis ? Rien du tout. Dès lors Alassane Ouattara ne peut s’ériger en donneur des leçons en matière de bonne gouvernance. Pourquoi s’étonner que le patrimoine de son épouse, la Première dame de Côte d’Ivoire, reste encore un mystère ? Et, à longueur de journée, elle distribue l’argent, des ambulances, des pagnes, des lits d’hôpital et autres équipements. Ce sont des pratiques qui sont diamétralement opposées à la bonne gouvernance. Dans ce cas, pourquoi instituer alors une Haute autorité pour la bonne gouvernance ? Cela paraît comme de la pure distraction du peuple pour mieux l’asservir.

Benjamin KORÉ
(*) Titre original : « À quoi sert donc la Haute autorité pour la bonne gouvernance ? » 

 
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 Source : Notre Voie 16 juin 2015

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