Alassane Ouattara a mis en place la Haute autorité
chargée de la bonne gouvernance. Cette structure, comme son nom l’indique, a
pour mission de veiller voire imposer la bonne gouvernance dans la conduite des
affaires de l’Etat. Le président de cette haute autorité se nomme Seydou
Elimane Diarra. Il a pris fonction par une prestation de serment qui donne un
caractère sacré à sa mission. Mais il y a lieu de se demander si la Haute
autorité pour la bonne gouvernance, créée par Alassane Ouattara, a vraiment sa raison
d’être et pour qui cette structure a été créée. Parce que dans l’entendement
populaire, la culture de la bonne gouvernance à inculquer aux Ivoiriens doit
prendre sa source au sommet de l’Etat. Si Alassane Ouattara veut montrer qu’il
est si soucieux de la bonne gouvernance, il lui revient alors de donner le bon
exemple. C’est par lui-même qu’il doit commencer à travers une gestion claire
et sans suspicion de tout ce qui appartient à toute la communauté.
Malheureusement, ce n’est pas cet exemple que M. Ouattara offre aux Ivoiriens.
Quand il accorde toutes les facilités financières à son épouse là où le bon
sens voudrait qu’il en soit autrement, on n’est plus de la bonne gouvernance.
Quand Alassane Ouattara donne à Dominique Ouattara, c’est comme s’il donne de
sa main droite pour récupérer avec sa main gauche. S’il s’agit de son bien
personnel qu’il offre à son épouse, il n’y a pas de débat. Mais puiser dans les
caisses de l’Etat de Côte d’Ivoirien, c’est-à-dire prendre l’argent de tous les
Ivoiriens pour l’octroyer à son épouse en terme d’appui financier à son Ong,
c’est malsain. Cela crée un véritable flou dans la gestion du bien public au
point que M. Ouattara ne peut prétendre enseigner la bonne gouvernance aux
Ivoiriens. Quelle leçon retenir d’un homme qui n’a jamais déclaré son
patrimoine ni diffusé ses émoluments en sa qualité de chef de l’Etat ? Car ce
n’est un secret pour personne qu’Alassane Ouattara n’a jamais présenté ses
biens avant de prendre fonction. Et qu’il a aménagé sa propre résidence pour y
habiter en tant que chef de l’Etat sans jamais donner d’explications au peuple
par souci de transparence. Que peut-on attendre d’un chef d’Etat dont un
ministre investit plus de 110 milliards de Fcfa dans des couches de peinture
sur les murs de l’université et qu’un autre joue le « coupeur de route » sur
les primes des joueurs de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire sans être
poursuivis ? Rien du tout. Dès lors Alassane Ouattara ne peut s’ériger en
donneur des leçons en matière de bonne gouvernance. Pourquoi s’étonner que le
patrimoine de son épouse, la Première dame de Côte d’Ivoire, reste encore un
mystère ? Et, à longueur de journée, elle distribue l’argent, des ambulances,
des pagnes, des lits d’hôpital et autres équipements. Ce sont des pratiques qui
sont diamétralement opposées à la bonne gouvernance. Dans ce cas, pourquoi
instituer alors une Haute autorité pour la bonne gouvernance ? Cela paraît
comme de la pure distraction du peuple pour mieux l’asservir.
Benjamin KORÉ
(*) Titre original : « À quoi sert donc la
Haute autorité pour la bonne gouvernance ? »
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