lundi 31 mars 2014

Et pendant ce temps, Soro, Ouattara, et leurs hommes de main…

Depuis la déportation du président Gbagbo à la Haye, la majorité écrasante des populations ivoiriennes ne cesse de réclamer sa libération. C’est dans cet esprit que la diaspora ivoirienne et le FPI ont pris le problème à bras le corps pour soit organiser des manifestations publiques, soit contacter des autorités politiques ou morales aux USA, au Canada, en Europe et ailleurs dans le monde. Des manifs ont même été organisées plusieurs fois à la Haye, sans résultat palpable sur l’objectif final qui est de voir Gbagbo libre.
Pendant ce temps, Soro, Ouattara et leurs hommes de main (les com’zones) dorment bien, contents de voir les patriotes viser autre chose que le pouvoir d’Abidjan, contents aussi de voir que cette stratégie des victimes de la rébellion donne au régime dozo une période de répit qui continue de s’allonger. Les rebelles se donnent même la liberté d’aller exterminer des centaines de GUÉRÉ et WOBÉ au camp de Nahibly, ou dans les forêts de l’Ouest au vu et au su de l’ONUCI, de toutes les ONG et de toutes les ambassades présentes en Côte d’Ivoire.
Ils sont si à l’aise que Soro et Ouattara se sont payés la tête des Bethé en allant narguer les parents de Gbagbo et Blé Goudé à Gagnoa pour au finish transférer Blé Goudé La Haye après l’avoir torturé. Cela ne devrait pas surprendre car seuls les niais et autres personnes naïves qui ne veulent jamais rien apprendre du passé se disent aujourd’hui surpris ou trahis par le régime des usurpateurs dans cette affaire de Blé Goudé.
Pourquoi cette insouciance de la part de la clique à Dramane ?
Eh bien ! parce que Ouattara et sa bande se disent qu’ils n’ont de compte à rendre à personne. Ils ne croient qu’au crime et à l’expropriation de leurs victimes aux fins de se livrer à la mondanité sans scrupule et sans limite.
Pourquoi devraient-ils s’inquiéter quand personne ne demande ouvertement leur départ comme condition au retour de la paix en Côte d’Ivoire ? Tout le monde parle de la libération de Gbagbo depuis 2011 mais qu’a-t-on obtenu en dehors des dérives d’une clique de juges payés à coups de millions d’Euros à La Haye.
Un petit rappel : En 1989-1990, après l’échec du Plan Komoé Koffi, la rue demandait le départ d’Houphouët et une conférence nationale, mais le FPI s’est cru malin et a donné une mi-temps au PDCI en demandant plutôt la démission du gouvernement. C’est dans cette période d’hésitation et de mots d’ordre inadaptés qu’est apparu Alassane Ouattara. Or si Houphouët avait été acculé jusqu’au point de voir son fauteuil vaciller il aurait (peut-être) nommé à la primature soit un leader de l’opposition, soit au moins un Ivoirien dont le passé ne serait pas un sac à problèmes comme celui de Ouattara. Les raisons qui militent en faveur de cette assertion est qu’on a vu Houphouët à la télévision taper sur la table en disant que les mesures du plan Komoé Koffi seraient intégralement appliquées. Mais quelques jours après il a été obligé de se dédire en annulant ces mêmes mesures.
Bref, revenons à l’actualité pour dire que face au dictateur Ouattara, la stratégie la mieux adaptée que devrait adopter actuellement tous les patriotes et les partis d’opposition devraient être la suivante :
1. La démission de Ouattara et Soro suivie de la mise en place d’un gouvernement neutre de transition.
Dans cette optique Affi ne devrait même plus reprendre les négociations ou prêcher le pardon au cours de ses tournées. « Si tu veux voir Gbagbo, Blé Goudé et tous les autres détenus libres, agissons pour obtenir la démission de Ouattara et Soro », tel devrait être le mot d’ordre désormais.
Au cas où des ambassadeurs et chefs d’Etats feraient des pressions sur Affi, qu’il leur demande où étaient-ils quand le régime brûlait vifs des centaines d’Ivoiriens à Nahibly, et assassinait partout ailleurs en Côte d’Ivoire ? Où sont-ils quand la CPI continue de s’ériger en prison politique au service de la dictature en place en Côte d’Ivoire alors qu’on les a vus être très incisifs contre Gbagbo.
2. La dissolution des FRCI. Cette soldatesque n’est rien d’autre qu’une milice tribale coupable de crimes contre l’humanité.
3. Le départ de l’armée française, de l’onuci et des forces de la CEDEAO.
Ces forces étrangères continuent de démontrer depuis plus de 10 ans qu’elles sont des forces d’appui aux rebelles qui ont planifié et exécuté un génocide contre les populations ivoiriennes.
4. Seul le gouvernement de transition doit être habilité à organiser les futures élections présidentielles après avoir assuré le retour des réfugiés et le recensement des populations.
5. L’inculpation de Blaise Compaoré pour complicité active dans le génocide dont sont responsables Ouattara et sa bande en Côte d’Ivoire. Il a hébergé et, avec l’aide de la mafia franco-africaine, armé les rebelles du duo Soro-Ouattara. Compaoré est même le gourou des groupes de bandits qui utilisent la rébellion comme alibi pour piller les ressources nationales en Afrique de l’Ouest. Il a été complice dans la guerre du Liberia au profit de Charles Taylor. Cette guerre s’est répandue en Sierra Leone. Il faut aussi rappeler que des « rebelles » venus du Liberia ont attaqué la Guinée au temps du Président Conté.
6. Soulignons aussi que les sites internet et les journaux proches de l’opposition doivent arrêter de se moquer des populations ivoiriennes en faisant croire que la CPI a mis la main sur Blé Goudé pour ensuite réclamer Soro. Cette manière de raisonner est une simple insulte à l’intelligence des populations qui souffrent depuis 2002 sous les crimes des milices de Ouattara et Soro, car la CPI n’a pas besoin d’embastiller Gbagbo et Blé Goudé avant de réclamer Soro.
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il convient de condamner ici l’attitude révoltante dont font preuve les journaux LG Info et le Figaro d’Abidjan. Pourquoi ? Parce qu’à force de faire croire qu’ils sont dans les secrets des dieux à la CPI au sujet de l’inculpation de Soro, ces deux journaux s’érigent en fait en Journaux de propagande embellissant astucieusement la réputation de cette cour pénale bancale qui n’est rien d’autre qu’un ramassis de magistrats au service de l’imposture.
Cette manière bizarre d’apprécier les réalités politiques du moment fait penser aux années d’or des fameux accords de Ouaga quand, au lieu d’exposer le criminel Compaoré, Gbagbo a choisi de faire de lui « le médiateur » dans la crise ivoirienne. Comment peut-on choisir comme féticheur le chef d’un gang de sorciers qui cherche depuis des années à vous abattre ?
Arrêtons de rendre service aux gens qui donnent des moyens politiques, financiers, légaux ou militaires à Ouattara et sa clique. Si la CPI veut inculper Ouattara et Soro, qu’elle le fasse, cela ne nous intéresse pas.
D’aucuns pourraient se demander en quoi la mise à l’écart de Soro, Ouattara et Compaoré règle-t-elle le problème de Gbagbo et des autres détenus politiques ?
La réponse va de soi quand on sait que Gbagbo a été simplement kidnappé sur ordre de la France pour le compte du régime Soro-Ouattara. Une fois que ce régime disparaîtra, le nouveau pouvoir aura toute la latitude de juger en Côte d’Ivoire tous ceux et celles coupables des tueries qui ont commencé depuis l’éclatement de la rébellion en 2002. D’autre part, quand Soro et Ouattara se rendront compte que sous la pression de la population leurs fauteuils leur échappent, ils reviendront sur terre. Tardivement.

Mackjavel

Titre original : « Pourquoi le Fpi et tous les patriotes doivent optimiser leur stratégie face à la dictature de Ouattara ».  


 
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Source : La Dépêche d'Abidjan 30 Mars 2014

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