Vladimir Poutine s’est adressé aux députés de la
Douma, aux membres du Conseil de la Fédération, aux délégués des régions russes
et aux représentants de la société civile au Kremlin.
Bonjour,
chers membres du Conseil de la Fédération et députés de la Douma ! Les
représentants de la République de Crimée et de la municipalité de Sébastopol
sont ici parmi nous, citoyens de Russie, habitants de Crimée et de Sébastopol !
(Standing
ovation)
Chers
amis,
Nous
sommes réunis ici aujourd’hui au sujet d’une question d’une importance vitale,
d’une portée historique pour nous tous. Un référendum a été organisé en Crimée
le 16 mars, dans le plein respect des procédures et des normes démocratiques
internationales en vigueur.
Plus
de 82% de l’électorat a pris part au vote. Plus de 96% des votants se sont prononcés
en faveur de la réunification avec la Russie. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes.
(Applaudissements)
Pour
comprendre la raison d’un tel choix, il suffit de connaître l’histoire de la
Crimée et ce que la Russie et la Crimée ont toujours signifié l’une pour
l’autre.
Tout
en Crimée évoque notre histoire et notre fierté communes. Là s’y situe
l’ancienne Chersonèse Taurique, où le Grand-prince Vladimir Ier a été baptisé.
Son exploit spirituel, à savoir l’adoption du christianisme orthodoxe, a
prédéterminé les bases globales de la culture, de la civilisation et des
valeurs humaines qui unissent les peuples de la Russie, de l’Ukraine et de la
Biélorussie. Les tombes des soldats russes, dont la bravoure a permis
l’intégration de la Crimée à l’Empire russe, se trouvent également en Crimée.
La Crimée, c’est aussi Sébastopol, une ville légendaire ayant une histoire
exceptionnelle, une forteresse qui constitue le lieu de naissance de la Flotte
russe de la mer Noire. (Applaudissements). La Crimée, c’est Balaklava et
Kertch, Malakhov Kurgan et le mont Sapoun. Chacun de ces lieux est cher à nos
cœurs, symbolisant la gloire de l’armée russe et sa bravoure exceptionnelle.
La
Crimée est un mélange unique de cultures et de traditions de différents
peuples. Elle est en cela similaire à la Russie dans son ensemble, où pas un
seul groupe ethnique n’a été perdu au cours des siècles. Russes et Ukrainiens,
Tatars de Crimée et autres groupes ethniques ont vécu côte à côte en Crimée, en
conservant leurs propres identités, leurs traditions, leurs langues et leurs
confessions.
Il
faut noter que la population totale de la péninsule de Crimée est aujourd’hui
de 2,2 millions de personnes, dont près d’1,5 million sont Russes, 350 000 sont
des Ukrainiens qui considèrent majoritairement le russe comme leur langue
maternelle, et environ 290 000-300 000 sont des Tatars de Crimée, qui, comme le
référendum l’a montré, sont eux aussi favorables à un rapprochement avec la
Russie.
Certes,
il fut un temps où les Tatars de Crimée étaient traités injustement, tout comme
un certain nombre d’autres peuples de l’URSS. Il n’y a qu’une seule chose que
je puis dire ici : des millions de personnes de différentes ethnies ont
souffert durant ces répressions, et principalement des Russes.
Les
Tatars de Crimée retournèrent dans leur patrie. J’estime qu’il est de notre
devoir de prendre toutes les décisions politiques et législatives nécessaires
afin de finaliser la réhabilitation des Tatars de Crimée, de les restaurer dans
leurs droits et de rétablir pleinement leur renom. (Applaudissements)
Nous
avons énormément de respect pour les membres de tous les groupes ethniques
vivant en Crimée. C’est leur foyer commun, leur patrie, et il serait juste – je
sais que la population locale y est favorable – que la Crimée ait trois langues
nationales sur un même pied d’égalité: le russe, l’ukrainien et le tatar. (Applaudissements)
Chers
collègues,
Dans
les cœurs et les esprits des gens, la Crimée a toujours été une partie
inséparable de la Russie. Cette conviction profonde, fondée sur la vérité et la
justice, a été transmise de génération en génération, au fil du temps, en
toutes circonstances, malgré tous les changements dramatiques que notre pays a
connus tout au long du XXème siècle.
Après
la révolution, les bolcheviks, pour diverses raisons – que Dieu les juge – ont
ajouté de grandes sections du Sud historique de la Russie à la République
d’Ukraine. Cela a été fait sans tenir compte de la composition ethnique de la
population, et aujourd’hui, ces zones forment le Sud-Est de l’Ukraine. Puis, en
1954, il a été décidé que la région de Crimée serait transférée à l’Ukraine,
ainsi que Sébastopol, en dépit du fait qu’il s’agissait d’une ville fédérale.
Ce fut là l’initiative personnelle du chef du Parti communiste Nikita
Khrouchtchev. Déterminer ce qui a motivé sa décision – un désir de gagner le
soutien de l’establishment politique ukrainien ou d’expier les répressions de
masse des années 1930 en Ukraine – est la tâche des historiens.
Ce
qui importe maintenant, c’est que cette décision avait été prise en violation
flagrante des normes constitutionnelles qui étaient en vigueur à l’époque. La
décision avait été prise dans les coulisses. Naturellement, puisque cela se
passait dans un Etat totalitaire, personne n’avait pris la peine de demander
l’avis des citoyens de Crimée et de Sébastopol. Ils ont été mis devant le fait
accompli. Les gens, bien sûr, se sont demandés pourquoi tout d’un coup, la
Crimée devenait une partie de l’Ukraine. Mais dans l’ensemble – et nous devons
le dire clairement, car nous le savons tous – cette décision a été considérée
comme une simple formalité parce que le territoire de Crimée était transféré à
l’intérieur des limites d’un seul et même État [l’URSS]. À l’époque, il était
impossible d’imaginer que l’Ukraine et la Russie pourraient se séparer et
devenir deux États distincts. Cependant, c’est ce qui s’est produit.
Malheureusement,
ce qui semblait impossible est devenu une réalité. L’URSS s’est effondrée. Les
choses ont évolué si rapidement que peu de gens ont réalisé à quel point ces
événements et leurs conséquences allaient prendre des proportions véritablement
dramatiques. Beaucoup de gens en Russie et en Ukraine, ainsi que dans d’autres
républiques, espéraient que la Communauté des États indépendants qui a été
créée à ce moment deviendrait la nouvelle forme commune de l’Etat. On leur a
dit qu’il y aurait une monnaie unique, un espace économique unique, des forces
armées conjointes ; mais tout cela n’a pas dépassé le stade des promesses
vides, alors que le grand pays avait disparu. Ce n’est que lorsque la Crimée a
fini en tant que partie d’un autre pays que la Russie s’est rendue compte
qu’elle n’était pas simplement spoliée, mais bel et bien pillée.
Dans
le même temps, nous devons reconnaître qu’en lançant le mouvement des
souverainetés, la Russie elle-même a contribué à l’effondrement de l’Union
soviétique. Et lorsque cet effondrement a été légalisé, tout le monde a oublié
et la Crimée, et Sébastopol, base principale de la Flotte de la mer Noire. Des
millions de personnes se sont couchées dans un pays et se sont réveillées dans
d’autres, devenant du jour au lendemain des minorités ethniques dans les
anciennes républiques de l’Union, tandis que la nation russe est devenue l’un
des plus grands, sinon le plus grand groupe ethnique au monde à être divisé par
des frontières.
Maintenant,
des années plus tard, j’ai entendu des résidents de Crimée dire qu’en 1991, ils
ont été abandonnés comme un sac de pommes de terre. Il est difficile d’être en
désaccord avec cette affirmation. Qu’a fait l’Etat russe ? Qu’a fait la Russie
? Elle a accepté humblement la situation. Ce pays traversait alors des temps si
difficiles qu’il était alors absolument incapable de protéger ses intérêts.
Cependant, les gens ne pouvaient pas se résigner à cette injustice historique
scandaleuse. Durant toutes ces années, des citoyens et de nombreuses
personnalités sont revenus sur cette question, affirmant que la Crimée est une
terre historiquement russe et que Sébastopol est une ville russe. Oui, nous le
savions tous dans nos cœurs et dans nos esprits, mais nous devions agir selon
la réalité existante et construire nos relations de bon voisinage avec
l’Ukraine indépendante sur une nouvelle base. Durant toutes ces années, nos
relations avec l’Ukraine, avec le peuple ukrainien frère ont toujours été et
resteront de toute première importance pour nous. (Applaudissements)
Aujourd’hui,
nous pouvons en parler ouvertement, et je voudrais partager avec vous quelques
détails concernant les négociations qui ont eu lieu au début des années 2000.
Le Président de l’Ukraine d’alors, M. Koutchma, m’a demandé d’accélérer le
processus de délimitation de la frontière russo-ukrainienne. À ce moment, le
processus était pratiquement à l’arrêt. La Russie semblait avoir reconnu la
Crimée comme une partie de l’Ukraine, mais il n’y avait pas de négociations sur
la délimitation des frontières. Malgré la complexité de la situation, j’ai
immédiatement donné des instructions aux organismes gouvernementaux russes afin
d’accélérer leur travail pour documenter les frontières, de sorte que tout le
monde ait une compréhension claire du fait qu’en acceptant de délimiter la
frontière, nous admettions de facto et de jure que la Crimée était un
territoire ukrainien, mettant ainsi un terme à cette question.
Nous
avons donné satisfaction à l’Ukraine non seulement en ce qui concerne la
Crimée, mais aussi sur une question aussi complexe que les frontières maritimes
en mer d’Azov et dans le détroit de Kertch. Les considérations qui motivaient
alors nos actions étaient qu’avoir de bonnes relations avec l’Ukraine était
primordial pour nous et que cela ne devait pas être compromis par une impasse
dans des conflits territoriaux. Toutefois, nous nous attendions à ce que
l’Ukraine reste un bon voisin, et nous espérions que les citoyens russes et
russophones d’Ukraine, en particulier le Sud-Est et la Crimée, vivent dans un
Etat ami, démocratique et civilisé qui protégerait leurs droits, conformément
aux normes du droit international.
Cependant,
ce n’est pas la manière dont les choses ont évolué. Maintes et maintes fois,
des tentatives ont été faites pour priver les Russes de leur mémoire historique
et même de leur langue, et pour les soumettre à une assimilation forcée. En
outre, les Russes, tout comme d’autres citoyens de l’Ukraine, souffrent de la
crise politique et institutionnelle constante qui a secoué le pays depuis plus
de 20 ans.
Je
comprends pourquoi le peuple ukrainien voulait un changement. Il en a eu assez
des autorités au pouvoir durant les années d’indépendance de l’Ukraine.
(Applaudissements) Les présidents, les Premiers ministres et les parlementaires
changeaient, mais leur attitude à l’égard du pays et de ses habitants restait
la même. Ils ont dépouillé le pays, se sont battus entre eux pour obtenir du
pouvoir, des actifs et des liquidités et ne se sont guère souciés des gens du
quotidien. Ils ne se sont pas demandés pourquoi des millions de citoyens
ukrainiens ne voyaient aucune opportunité chez eux et partaient dans d’autres
pays pour travailler comme journaliers. Je tiens à souligner ceci : ils n’ont
pas fui en direction d’une quelconque Silicon Valley, mais pour devenir
journaliers. Rien que l’an dernier, près de 3 millions de personnes ont trouvé
de tels emplois en Russie. Selon diverses sources, en 2013, leurs revenus en
Russie ont totalisé plus de 20 milliards de dollars, ce qui représente environ
12% du PIB de l’Ukraine.
Je
tiens à répéter que je comprends ceux qui sont venus sur la place Maïdan avec
des slogans pacifiques contre la corruption, la mauvaise gestion de l’Etat et
la pauvreté. Le droit à la manifestation pacifique, à des procédures
démocratiques et à des élections pacifiques existe dans le seul but de
remplacer les autorités qui ne donnent pas satisfaction au peuple par d’autres.
Cependant, ceux qui étaient derrière les derniers événements en Ukraine avaient
un ordre du jour différent : ils préparaient un nouveau renversement du
gouvernement ; ils voulaient s’emparer du pouvoir et ne reculaient devant rien.
Ils ont eu recours à la terreur, à l’assassinat et aux pogroms. Des
nationalistes, des néo-nazis, des russophobes et des antisémites ont exécuté ce
coup d’Etat. Ils continuent à donner le ton en Ukraine jusqu’à ce jour.
Les
nouvelles soi-disant autorités ont commencé par introduire un projet de loi de
révision de la politique linguistique, qui était une violation directe des
droits des minorités ethniques. Cependant, ils ont été immédiatement « rappelés
à l’ordre » par les bailleurs de fonds étrangers de ces soi-disant politiciens.
Il faut admettre que les mentors de ces autorités actuelles sont intelligents
et savent bien à quoi ces tentatives de construire un Etat purement ukrainien
peuvent conduire. Le projet de loi a été mis de côté, mais clairement gardé en
réserve pour l’avenir. Aujourd’hui, pratiquement plus aucune mention n’est
faite de cette tentative, probablement sur la présomption que les gens ont la
mémoire courte. Néanmoins, nous pouvons tous clairement percevoir les
intentions de ces héritiers idéologiques de Bandera, le complice d’Hitler
pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il
est également évident qu’il n’y a pas d’autorité exécutive légitime en Ukraine
à présent, il n’y a personne à qui parler. De nombreux organismes
gouvernementaux ont été saisis par les imposteurs, mais ils n’ont aucun
contrôle sur le pays, alors qu’eux-mêmes – et je tiens à le souligner – sont
souvent contrôlés par des radicaux. Dans certains cas, vous avez besoin d’un
permis spécial des militants de la place Maïdan pour rencontrer certains ministres
de l’actuel gouvernement. Ce n’est pas une plaisanterie : c’est la réalité.
Ceux
qui se sont opposés au coup d’Etat ont été immédiatement menacés de répression.
Bien entendu, la première ligne a été la Crimée, la Crimée russophone. Face à
ces événements, les habitants de Crimée et de Sébastopol se sont tournés vers
la Russie pour qu’elle les aide à défendre leurs droits et leurs vies et à
empêcher la propagation des événements qui se déroulaient et sont toujours en
cours à Kiev, Donetsk, Kharkov et dans d’autres villes ukrainiennes.
Naturellement,
nous ne pouvions pas laisser cet appel sans réponse ; nous ne pouvions pas
abandonner la Crimée et ses habitants en détresse. Cela aurait été une trahison
de notre part. (Applaudissements)
Tout
d’abord, nous avons dû les aider à créer des conditions telles que les
habitants de la Crimée puissent, pour la première fois dans l’histoire,
exprimer pacifiquement leur libre arbitre quant à leur propre avenir.
Cependant, qu’entendons-nous aujourd’hui de la part de nos collègues en Europe
occidentale et en Amérique du Nord ? Ils disent que nous violons les normes du
droit international. Tout d’abord, c’est une bonne chose qu’ils se souviennent
enfin, au moins, qu’il existe une telle chose, à savoir le droit international,
mieux vaut tard que jamais. (Applaudissements)
Deuxièmement,
et plus important encore, qu’est-ce que nous violons exactement ? Certes, le
président de la Fédération de Russie a reçu l’autorisation de la Chambre haute
du Parlement d’utiliser les forces armées en Ukraine. Cependant, à proprement
parler, personne n’a encore donné suite à cette autorisation. Les forces armées
russes ne sont jamais entrées en Crimée ; elles étaient déjà là, conformément à
un accord international. Certes, nous avons rehaussé nos forces en présence,
mais – c’est quelque chose que je voudrais que tout le monde entende et sache –
nous n’avons pas dépassé la limite en personnel pour nos forces armées en
Crimée, qui est fixée à 25 000 hommes, parce qu’il n’y avait pas besoin de le faire.
Point
suivant. Lorsqu’il a déclaré son indépendance et décidé d’organiser un
référendum, le Conseil suprême de Crimée s’est référé à la Charte des Nations
Unies, qui parle du droit des nations à l’autodétermination. A ce propos, je
tiens à vous rappeler que lorsque l’Ukraine a fait sécession de l’URSS, elle a
fait exactement la même chose, presque mot pour mot. L’Ukraine a utilisé ce
droit, mais les habitants de la Crimée se le voient dénié. Pourquoi donc ?
En
outre, les autorités de Crimée se sont référées au précédent bien connu du
Kosovo – un précédent que nos collègues occidentaux ont créé de leur propre
fait dans une situation très semblable, quand ils ont convenu que la séparation
unilatérale du Kosovo d’avec la Serbie, exactement ce que la Crimée est en
train de faire en ce moment, était légitime et n’avait pas besoin d’une
quelconque autorisation des autorités centrales du pays. Conformément à
l’article 2 du chapitre 1 de la Charte des Nations Unies, la Cour
internationale de l’ONU a approuvé cette approche et a fait le commentaire
suivant dans sa décision du 22 juillet 2010, et je cite: « Aucune interdiction
générale ne peut être déduite de la pratique du Conseil de sécurité en ce qui
concerne les déclarations d’indépendance ». Et encore : « Le droit
international général ne contient aucune interdiction contre les déclarations
d’indépendance. » Clair comme de l’eau de roche, comme ils disent.
Je
n’aime pas à recourir à des citations, mais dans ce cas, je ne peux pas faire
autrement. Voici une citation extraite d’un autre document officiel : l’exposé
écrit des Etats-Unis d’Amérique du 17 avril 2009, soumis à la même Cour
internationale des Nations Unies dans le cadre des audiences sur le Kosovo.
Encore une fois, je cite : « Les déclarations d’indépendance peuvent – et c’est
souvent le cas – violer la législation nationale. Toutefois, cela n’en fait pas
des violations du droit international. » Fin de citation. Ils ont écrit cela,
ils l’ont disséminé partout dans le monde, ils ont obtenu l’accord de tous, et
maintenant, ils sont scandalisés. Qu’est-ce qui les rend si outrés ? (Applaudissements)
En
l’occurrence, les actions du peuple de Crimée sont tout à fait conformes à ces
instructions. Pour une raison quelconque, des choses que les Albanais du Kosovo
(et nous avons beaucoup de respect pour eux) ont été autorisés à faire, les
Russes, les Ukrainiens et les Tatars de Crimée ne sont pas autorisés à le
faire. Encore une fois, on se demande pourquoi.
Nous
ne cessons d’entendre de la part des États-Unis et de l’Europe occidentale que
le Kosovo est une sorte de cas particulier. Qu’est-ce qui le rend si spécial
aux yeux de nos collègues ? Il s’avère que c’est le fait que le conflit au
Kosovo ait donné lieu à tant de pertes en vies humaines. Est-ce là un argument
juridique ? La décision de la Cour internationale ne dit rien à ce sujet. Ce
n’est même pas un « deux poids deux mesures » ; c’est du cynisme brutal,
primitif, colossal. Il ne faut pas essayer aussi crûment de tout adapter à ses
intérêts particuliers, qualifiant une même chose de « blanche » aujourd’hui et
« noire » demain. Selon cette logique, nous devrions faire en sorte que tous
les conflits conduisent à des pertes en vies humaines.
Je
vais l’affirmer clairement : si les forces locales d’auto-défense de Crimée
n’avaient pas pris la situation en main, il aurait également pu y avoir des
victimes. Heureusement, cela n’est pas arrivé. Il n’y a pas eu la moindre
confrontation armée en Crimée et il n’y a eu aucune victime. (Applaudissements)
D’après vous, pourquoi les choses se sont-elles passées ainsi ? La réponse est
simple : parce qu’il est très difficile, pratiquement impossible, de lutter
contre la volonté du peuple. Ici, je tiens à remercier l’armée ukrainienne – et
il s’agit de 22 000 militaires portant les armes. Je tiens à remercier les
membres des forces de sécurité ukrainiennes qui se sont abstenus de répandre le
sang et qui n’en ont pas tâché leurs uniformes. (Applaudissements)
D’autres
réflexions viennent à l’esprit à cet égard. Ils n’arrêtent pas de parler de
quelque intervention russe en Crimée, d’une sorte d’agression. Il est étrange
d’entendre cela. Je ne connais pas un seul cas dans l’histoire où une telle
intervention se soit produite sans un seul coup de feu et sans faire de
victimes.
Chers
collègues,
Comme
un miroir, la situation en Ukraine reflète ce qui se passe et ce qui s’est
passé dans le monde au cours des dernières décennies. Depuis la dissolution de
la bipolarité sur la planète, nous n’avons plus de stabilité. Les principales
institutions internationales ne sont pas renforcées ; au contraire, dans de
nombreux cas, elles se dégradent gravement. Nos partenaires occidentaux, menés
par les États-Unis d’Amérique, préfèrent ne pas être guidés par le droit
international dans leurs politiques concrètes, mais par la force des armes. Ils
en sont venus à croire en leur exclusivité et à leur caractère exceptionnel, à
croire qu’ils peuvent décider eux-mêmes ce que doivent être les destinées du
monde, à croire qu’ils sont les seuls à être toujours dans leur bon droit. Ils
agissent à leur guise : ici et là, ils utilisent la force contre des États
souverains, créant des coalitions sur la base du principe « Si vous n’êtes pas
avec nous, vous êtes contre nous. » Afin de donner un semblant de légitimité à
leurs agressions, ils forcent les organisations internationales à adopter les
résolutions nécessaires, et si pour quelque raison cela ne fonctionne pas, ils
ignorent tout simplement le Conseil de sécurité de l’ONU et même l’ONU dans son
ensemble.
Cela
s’est produit en Yougoslavie ; nous nous souvenons très bien de l’année 1999.
Il était difficile de croire, même en le voyant de mes propres yeux, qu’à la
fin du XXe siècle, l’une des capitales de l’Europe, Belgrade, était soumise à
une attaque de missiles pendant plusieurs semaines, avant que l’intervention
réelle n’ait lieu. Y a-t-il eu une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU
sur cette question, autorisant de telles actions ? Rien de tel. Puis ils ont
frappé l’Afghanistan, l’Irak, et ils ont franchement violé la résolution du
Conseil de sécurité de l’ONU sur la Libye, quand, au lieu d’imposer la zone
dite d’exclusion aérienne au-dessus de ce pays, ils ont également commencé à le
bombarder.
Il
y a eu toute une série de révolutions « colorées » contrôlées depuis
l’extérieur. De toute évidence, les populations de ces pays, dans lesquels ces
événements ont eu lieu, en avaient assez de la tyrannie et de la pauvreté, de
leur manque de perspectives ; mais ces sentiments ont été cyniquement mis à
profit. Des normes qui ne correspondaient en aucune façon aux modes de vie, aux
traditions ou aux cultures de ces peuples leur ont été imposées. En
conséquence, au lieu de la démocratie et de la liberté, il y a eu le chaos, les
flambées de violences et une série de bouleversements dramatiques. Le «
Printemps arabe » s’est transformé en « Hiver arabe ».
Des
événements similaires se sont déroulés en Ukraine. En 2004, pour faire passer
leur candidat aux élections présidentielles, ils ont concocté une sorte de
troisième tour qui n’était pas prévu par la loi. C’était un simulacre absurde,
un détournement grossier de la Constitution. Et maintenant, ils ont jeté au
pouvoir une armée de militants organisés et bien équipés.
Nous
comprenons parfaitement ce qui se passe ; nous comprenons que ces actions ont
été dirigées contre l’Ukraine et la Russie et contre l’intégration eurasienne.
Et tout cela alors que la Russie s’efforçait d’engager un dialogue avec nos
collègues de l’Ouest. Nous proposons constamment la coopération sur toutes les
questions clés ; nous voulons renforcer notre niveau de confiance et nous
voulons que nos relations se fassent sur un pied d’égalité, et soient ouvertes
et équitables. Mais nous n’avons vu aucune mesure réciproque.
Au
contraire, ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions
dans notre dos, ils nous ont placés devant des faits accomplis. Cela s’est
produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement
d’infrastructures militaires à nos frontières. Ils nous répétaient à chaque
fois la même chose: « Eh bien, cela ne vous concerne pas. » Facile à dire.
Cela
s’est produit avec le déploiement d’un système de défense antimissile. En dépit
de toutes nos appréhensions, le projet a été mis en place et va de l’avant. Cela
s’est produit avec les atermoiements sempiternels dans les négociations sur les
questions de visa, les promesses d’une concurrence loyale et le libre accès aux
marchés mondiaux.
Aujourd’hui,
nous sommes menacés de sanctions, mais nous subissons déjà de nombreuses
limitations qui ont un impact majeur pour nous, pour notre économie et pour
notre nation. Par exemple, toujours à l’époque de la guerre froide, les
États-Unis et par la suite d’autres nations ont dressé une grande liste de
technologies et d’équipements qui ne pouvaient pas être importés par l’URSS,
créant pour cela le Comité de coordination pour le contrôle multilatéral des
exportations. Aujourd’hui, il a officiellement été dissout, mais seulement
formellement, et en réalité, de nombreuses limitations sont toujours en
vigueur.
En
bref, nous avons toutes les raisons de supposer que l’infâme politique
d’endiguement conduite aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles se poursuit aujourd’hui.
Ils sont constamment en train d’essayer de nous confiner dans un coin parce que
nous avons une position indépendante, parce que nous la maintenons et parce que
nous appelons les choses par leur nom et nous ne nous engageons pas dans
l’hypocrisie. Mais il y a une limite à tout. Et avec l’Ukraine, nos partenaires
occidentaux ont dépassé les bornes, en jouant les durs et en agissant de façon
irresponsable et non professionnelle. (Applaudissements)
Après
tout, ils étaient pleinement conscients du fait qu’il y a des millions de
Russes vivant en Ukraine et en Crimée. Ils doivent avoir vraiment manqué
d’instinct politique et de bon sens pour ne pas avoir prévu toutes les
conséquences de leurs actes. La Russie s’est trouvée dans une position où elle
ne pouvait pas se retirer. Si vous compressez le ressort au maximum, il se
détendra avec vigueur. Vous devez toujours vous souvenir de cela.
Aujourd’hui,
il est impératif de mettre fin à cette hystérie, de réfuter la rhétorique de la
guerre froide et d’accepter l’évidence : la Russie est un participant
indépendant et actif dans les affaires internationales ; comme d’autres pays,
elle a ses propres intérêts nationaux qui doivent être pris en compte et
respectés.
(Applaudissements)
Dans
le même temps, nous sommes reconnaissants envers tous ceux qui ont compris nos
actions en Crimée ; nous sommes reconnaissants envers le peuple chinois
(Applaudissements), dont les dirigeants ont toujours considéré la situation en
Ukraine et en Crimée en tenant compte de l’ensemble du contexte historique et
politique, et nous apprécions grandement la retenue et l’objectivité de l’Inde.
Aujourd’hui,
je voudrais m’adresser au peuple des États-Unis d’Amérique, ce peuple qui,
depuis la fondation de sa nation et l’adoption de la Déclaration
d’Indépendance, s’est toujours enorgueilli de placer la liberté par-dessus tout.
Le désir des habitants de Crimée de choisir librement leur sort n’est-il pas
basé sur une valeur similaire ? Je vous prie de nous comprendre.
Je
crois que les Européens, surtout les Allemands, pourront aussi me comprendre.
Permettez-moi de vous rappeler que dans le cadre des consultations politiques
sur l’unification de l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest, les experts – pourtant
placés à un très haut niveau de responsabilités – de certains pays qui étaient
alors et sont maintenant les alliés de l’Allemagne, n’ont pas soutenu l’idée de
l’unification. Notre nation, cependant, a soutenu sans équivoque le désir
sincère et irrésistible des Allemands à une unité nationale. Je suis convaincu
que vous n’avez pas oublié cela, et je m’attends à ce que les citoyens d’Allemagne
soutiennent également l’aspiration des Russes, de la Russie historique, à
restaurer l’unité.
(Applaudissements)
Je
tiens également à m’adresser au peuple d’Ukraine. Je souhaite sincèrement que
vous nous compreniez : nous ne voulons vous nuire en aucune façon, pas plus que
nous ne voulons blesser vos sentiments nationaux. Nous avons toujours respecté
l’intégrité territoriale de l’Etat ukrainien, contrairement – il faut le
souligner – à ceux qui ont sacrifié l’unité de l’Ukraine à leurs ambitions politiques.
Ils affichent des slogans sur la grandeur de l’Ukraine, mais ce sont eux qui
ont tout fait pour diviser la nation. L’impasse civile d’aujourd’hui repose
entièrement sur leur conscience. Je veux que vous m’entendiez, mes chers amis.
Ne croyez pas ceux qui veulent que vous ayez peur de la Russie, et qui crient
que d’autres régions suivront la Crimée. Nous ne voulons pas diviser l’Ukraine
; nous n’avons pas besoin de cela. Quant à la Crimée, elle était et demeure une
terre russe, ukrainienne et tatare. (Applaudissements)
Je
le répète, tout comme elle l’a été durant des siècles, elle sera un foyer pour
tous les peuples qui y vivent. Ce qu’elle ne sera et ne fera jamais, c’est
suivre la voie de Bandera ! (Ovation)
La
Crimée est notre héritage historique commun et un facteur très important pour
la stabilité régionale. Et ce territoire stratégique devrait faire partie d’une
souveraineté forte et stable, qui, aujourd’hui, ne peut être que russe.
(Ovation) Sinon, mes chers amis (je m’adresse à la fois à l’Ukraine et à la
Russie), vous et nous, Russes comme Ukrainiens, pourrions perdre complètement
la Crimée, et cela pourrait se produire dans une perspective historique proche.
Je vous prie de réfléchir à cela.
Permettez-moi
de souligner également que nous avons déjà entendu des déclarations de Kiev
selon lesquelles l’Ukraine allait bientôt rejoindre l’OTAN. Qu’est-ce que cela
aurait impliqué pour la Crimée et Sébastopol dans l’avenir ? Cela aurait
signifié que la marine de l’OTAN serait juste là, dans cette ville de la gloire
militaire de la Russie, et cela ne créerait non pas une menace illusoire mais
une menace parfaitement réelle pour l’ensemble du Sud de la Russie. Ce sont des
choses qui auraient pu devenir réalité sans le choix qu’a fait le peuple de
Crimée, et je tiens à le remercier pour cela. (Applaudissements)
Mais
permettez-moi également de vous dire que nous ne sommes pas opposés à la
coopération avec l’OTAN, loin de là. Nous sommes contre le fait que malgré tous
les processus internes à l’œuvre dans cette organisation, l’OTAN demeure une
alliance militaire, et nous sommes contre le fait qu’une alliance militaire
prenne ses quartiers dans notre arrière-cour ou dans notre territoire
historique. Je ne peux tout simplement pas imaginer que nous allions rendre
visite aux marins de l’OTAN à Sébastopol. Bien sûr, la plupart d’entre eux sont
des gens merveilleux, mais il serait préférable que ce soit eux qui nous
rendent visite et soient nos hôtes [à Sébastopol], plutôt que l’inverse. (Applaudissements)
Permettez-moi
de dire très franchement que ce qui se passe actuellement en Ukraine nous
touche profondément, et qu’il est douloureux pour nous de voir la souffrance de
la population et son incertitude sur la façon de s’en sortir aujourd’hui et sur
ce qui l’attend demain. Nos préoccupations sont compréhensibles parce que nous
ne sommes pas simplement de proches voisins, mais, comme je l’ai dit plusieurs
fois déjà, nous sommes un même peuple. Kiev est la mère des villes russes.
(Applaudissements) La Rus’ de Kiev ancienne est notre source commune et nous ne
pouvons pas vivre l’un sans l’autre.
Permettez-moi
de dire encore une autre chose. Des millions de Russes et de russophones vivent
en Ukraine et continueront à y vivre. La Russie défendra toujours leurs
intérêts par des moyens politiques, diplomatiques et juridiques.
(Applaudissements) Mais il devrait être avant tout dans l’intérêt de l’Ukraine
elle-même de garantir que les droits et les intérêts de ces personnes soient
pleinement protégés. C’est la garantie de la stabilité de l’Etat de l’Ukraine
et de son intégrité territoriale.
Nous
voulons être amis avec l’Ukraine et nous voulons que l’Ukraine soit un pays
fort, souverain et autonome. Après tout, l’Ukraine est l’un de nos principaux
partenaires. Nous avons beaucoup de projets communs et je crois en leur succès,
malgré les difficultés actuelles. Plus important encore, nous voulons que la
paix et l’harmonie règnent en Ukraine, et nous sommes prêts à travailler avec
d’autres pays et à faire tout notre possible pour faciliter et soutenir ces
objectifs. Mais comme je l’ai dit, seul le peuple de l’Ukraine lui-même peut
redresser sa propre maison.
Résidents
de Crimée et de la municipalité de Sébastopol, la Russie tout entière a admiré
votre courage, votre dignité et votre bravoure. (Applaudissements) C’est vous
qui avez décidé de l’avenir de la Crimée. Nous étions plus proches que jamais
durant ces jours, nous soutenant mutuellement. C’étaient des sentiments
sincères de solidarité. C’est lors de tels tournants historiques qu’une nation
démontre sa maturité et sa force d’esprit. Le peuple russe a démontré sa
maturité et sa force par son soutien uni en faveur de ses compatriotes. (Applaudissements)
Sur
cette question, la politique étrangère de la Russie a tiré sa fermeté de la volonté
de millions de personnes parmi notre peuple, de notre unité nationale et du
soutien des principales forces politiques et publiques de notre pays. Je tiens
à remercier tout le monde pour cet esprit patriotique, tout le monde sans
exception. Maintenant, nous devons continuer dans cette voie et maintenir ce
genre de consolidation afin de résoudre les tâches auxquelles notre pays est
confronté sur le chemin qu’il a à parcourir.
Évidemment,
nous rencontrerons une opposition externe, mais c’est une décision que nous
devons prendre pour nous-mêmes. Sommes-nous prêts à défendre systématiquement
nos intérêts nationaux, ou bien allons-nous toujours céder, nous retirer Dieu
sait où ? Certains politiciens occidentaux nous menacent déjà non seulement de
sanctions, mais aussi de la perspective de problèmes de plus en plus graves sur
le plan intérieur. Je voudrais savoir ce qu’ils ont précisément à l’esprit :
des actions par une cinquième colonne, ce groupe disparate de « traîtres à la
nation » ? Ou bien ont-ils l’espoir de nous mettre dans une situation sociale
et économique qui se dégrade de manière à provoquer le mécontentement populaire
? Nous considérons de telles déclarations comme irresponsables et clairement
agressives dans leur ton, et nous allons y répondre en conséquence. Dans le
même temps, nous ne rechercherons jamais la confrontation avec nos partenaires,
que ce soit à l’Est ou à l’Ouest, mais au contraire, nous ferons tout notre
possible pour bâtir les relations civilisées et de bon voisinage que l’on est
censé avoir dans le monde moderne.
Chers
collègues,
Je
comprends le peuple de Crimée, qui a posé la question du référendum dans les
termes les plus clairs possibles : la Crimée devrait-elle être avec l’Ukraine
ou avec la Russie ? Nous pouvons affirmer avec certitude que les autorités de
Crimée et de Sébastopol, les autorités législatives, lorsqu’elles ont formulé
la question, ont mis de côté les intérêts de groupe et les intérêts politiques,
faisant des seuls intérêts fondamentaux du peuple la pierre angulaire de leur
tâche. Les circonstances particulières de la Crimée – historiques,
démographiques, politiques et économiques – auraient rendu toute autre option
proposée, aussi tentante qu’elle puisse être à première vue, seulement
temporaire et fragile, et auraient inévitablement conduit à une nouvelle
aggravation de la situation locale, ce qui aurait eu des effets désastreux sur
la vie des habitants. Le peuple de Crimée a donc décidé de poser la question
dans des termes fermes et sans compromis, sans zones d’ombre. Le référendum a
été équitable et transparent, et le peuple de Crimée a exprimé sa volonté de
manière claire et convaincante en déclarant qu’il veut être avec la Russie. (Applaudissements)
La
Russie devra maintenant elle aussi prendre une décision difficile, en tenant
compte des diverses considérations internes et externes. Qu’en pense le peuple
ici en Russie ? Ici, comme dans tout pays démocratique, les gens ont différents
points de vue, mais je tiens à faire remarquer que la majorité absolue de notre
peuple soutient clairement ce qui se passe.
Les
sondages les plus récents de l’opinion publique menés ici en Russie montrent
que 95 % de notre peuple pense que la Russie doit protéger les intérêts des
Russes et des membres d’autres groupes ethniques vivant en Crimée. 95 % de nos
concitoyens. (Applaudissements) Plus de 83 % pensent que la Russie devrait le
faire même si cela devait compliquer nos relations avec d’autres pays.
(Applaudissements) Un total de 86 % de notre peuple considère la Crimée comme
étant toujours un territoire russe et une partie des terres de notre pays.
(Applaudissements) Et un chiffre particulièrement important, qui correspond
exactement aux résultats du référendum de Crimée : près de 92 % de notre peuple
soutient la réunification de la Crimée avec la Russie. (Applaudissements)
Ainsi,
nous voyons que l’écrasante majorité du peuple de Crimée et la majorité absolue
du peuple de la Fédération de Russie sont favorables à la réunification de la
République de Crimée et de la ville de Sébastopol avec la Russie. (Standing
ovation)
Maintenant,
c’est la propre décision politique de la Russie qui doit intervenir, et toute
décision ici ne peut être fondée que sur la volonté du peuple, car le peuple
est la source ultime de toute autorité. (Applaudissements)
Membres
du Conseil de la Fédération, députés de la Douma nationale, citoyens de Russie,
habitants de Crimée et de Sébastopol, aujourd’hui, conformément à la volonté du
peuple, je soumets à l’Assemblée fédérale une demande pour envisager une loi constitutionnelle
sur la création de deux nouvelles entités constitutives de la Fédération de
Russie : la République de Crimée et la municipalité de Sébastopol (Standing
ovation), et pour ratifier le traité d’admission de Crimée et de Sébastopol à
la Fédération de Russie, qui est déjà prêt à être signé. Je ne doute pas de
votre soutien. (Standing
ovation)
Par La Voix de la Russie | 18 mars 2014 –
Kremlin, Moscou
Traduction
: http://www.sayed7asan.blogspot.fr
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ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu
qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et
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faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source : Le Blog de Fernand Dindé 25 mars 2014
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