Dans
la jungle dramanistanaise des affaires, les plus forts mangent les plus
faibles. Une évidence, dès l’instant où le théâtre des opérations est comparé à
l’espace de vie des animaux. L’exploitation des terrains industriels n’échappe
pas à la règle du règne animal. Selon le principe de l’offre et de la demande,
les lots industriels reviennent aux plus offrants. Souvent avec le coup de
pouce de la Commission interministérielle d’attribution de lots à usage
industriel (Cidli). En effet, il arrive que cette commission arrache des lots
industriels aux nationaux pour les attribuer à des non nationaux. Un opérateur
économique témoigne qu’un Dramanistanais a plus de mal à monter une entreprise
codivo-codivoirienne qu’un non Dramanistanais. Y en a pas un. Y en a plusieurs,
les opérateurs économiques nationaux mécontents qui portent des accusations
directes contre les ministères de la Construction et de l’Industrie. Selon eux,
ces ministères se livrent à des trafics de terrains industriels sur fond de
corruption. Evidemment et il fallait s’y attendre, ces ministères rejettent ces
accusations qu’ils mettent sur le compte de la rumeur, du manque d’information
et de l’ignorance des procédures. Toujours est-il que pour beaucoup des
nationaux, face aux «gros chèques» des non nationaux, ils n’ont aucune chance
d’acquérir des terrains industriels ou de conserver ce qu’ils ont acquis au
prix d’un million de sacrifices. Car, il est régulier que le Goût Vainement
Adokaflê les leur arrache pour les attribuer aux plus nantis.
Le
prétexte pour les exproprier est simple : «Vous
n’avez pas totalement utilisé le terrain qui vous a été attribué. Si vous
n’avez pas les moyens de l’exploitation, vous ne pouvez pas le conserver
pendant que des industriels prêts à booster notre économie en ont besoin». Pour
les industriels locaux et nationaux, c’est un argument cousu de fil rouge et
blanc. «C’est à croire qu’on a décidé de
sacrifier la promotion de la petite et moyenne industrie locale. Vous avez beau
fournir un dossier digne d’intérêt, si le terrain dont vous faites la demande
pour implanter votre entreprise, en zone portuaire, industrielle ou ailleurs,
intéresse un investisseur étranger plus nanti, vous le pauvre national, vous
êtes écarté. Pis, à la moindre occasion de lenteur dans la mise en valeur, on
vous retire le lot pour l’offrir à des conditions moins carabinées que celles
qui nous sont imposées, au richissime opérateur étranger qui a plus de moyens
que vous. Bref, on nous arrache à tout moment les terrains que nous avons
difficilement obtenus», désespère un opérateur économique codivoirien.
Quoi
qu’on dise et quoi qu’on fasse, les nationaux sont lésés dans l’attribution des
lots industriels. Une triste réalité vécue depuis l’avènement de Magellan au
pouvoir. Pourtant, chaque jour, il invite les nationaux à investir chez eux, à
créer des entreprises pour générer des emplois. A quoi ça sert de faire des
campagnes contre la corruption, si les décideurs eux-mêmes nagent en haute mer
dans la corruption ? A rien du tout, sauf à gaspiller le peu qui reste à un
pays, au bord de la faillite économique. Pour rappel, les terrains industriels
ne sont pas vendus. Ils appartiennent à l’Etat. Ils sont cédés gratuitement. Et
c’est là le piège gratuit. Car, ce qu’un industriel paie dans gratuitement est tellement élevé que si les Adorateurs avaient
fixé un prix, c’était mieux !
Yaoly Sié
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de
provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou
l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, et que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : Bôlkotch 14-20 mars 2014
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