samedi 29 mars 2014

Attribution des terrains industriels : International gagne, national gagne pas

Dans la jungle dramanistanaise des affaires, les plus forts mangent les plus faibles. Une évidence, dès l’instant où le théâtre des opérations est comparé à l’espace de vie des animaux. L’exploitation des terrains industriels n’échappe pas à la règle du règne animal. Selon le principe de l’offre et de la demande, les lots industriels reviennent aux plus offrants. Souvent avec le coup de pouce de la Commission interministérielle d’attribution de lots à usage industriel (Cidli). En effet, il arrive que cette commission arrache des lots industriels aux nationaux pour les attribuer à des non nationaux. Un opérateur économique témoigne qu’un Dramanistanais a plus de mal à monter une entreprise codivo-codivoirienne qu’un non Dramanistanais. Y en a pas un. Y en a plusieurs, les opérateurs économiques nationaux mécontents qui portent des accusations directes contre les ministères de la Construction et de l’Industrie. Selon eux, ces ministères se livrent à des trafics de terrains industriels sur fond de corruption. Evidemment et il fallait s’y attendre, ces ministères rejettent ces accusations qu’ils mettent sur le compte de la rumeur, du manque d’information et de l’ignorance des procédures. Toujours est-il que pour beaucoup des nationaux, face aux «gros chèques» des non nationaux, ils n’ont aucune chance d’acquérir des terrains industriels ou de conserver ce qu’ils ont acquis au prix d’un million de sacrifices. Car, il est régulier que le Goût Vainement Adokaflê les leur arrache pour les attribuer aux plus nantis.
Le prétexte pour les exproprier est simple : «Vous n’avez pas totalement utilisé le terrain qui vous a été attribué. Si vous n’avez pas les moyens de l’exploitation, vous ne pouvez pas le conserver pendant que des industriels prêts à booster notre économie en ont besoin». Pour les industriels locaux et nationaux, c’est un argument cousu de fil rouge et blanc. «C’est à croire qu’on a décidé de sacrifier la promotion de la petite et moyenne industrie locale. Vous avez beau fournir un dossier digne d’intérêt, si le terrain dont vous faites la demande pour implanter votre entreprise, en zone portuaire, industrielle ou ailleurs, intéresse un investisseur étranger plus nanti, vous le pauvre national, vous êtes écarté. Pis, à la moindre occasion de lenteur dans la mise en valeur, on vous retire le lot pour l’offrir à des conditions moins carabinées que celles qui nous sont imposées, au richissime opérateur étranger qui a plus de moyens que vous. Bref, on nous arrache à tout moment les terrains que nous avons difficilement obtenus», désespère un opérateur économique codivoirien.
Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, les nationaux sont lésés dans l’attribution des lots industriels. Une triste réalité vécue depuis l’avènement de Magellan au pouvoir. Pourtant, chaque jour, il invite les nationaux à investir chez eux, à créer des entreprises pour générer des emplois. A quoi ça sert de faire des campagnes contre la corruption, si les décideurs eux-mêmes nagent en haute mer dans la corruption ? A rien du tout, sauf à gaspiller le peu qui reste à un pays, au bord de la faillite économique. Pour rappel, les terrains industriels ne sont pas vendus. Ils appartiennent à l’Etat. Ils sont cédés gratuitement. Et c’est là le piège gratuit. Car, ce qu’un industriel paie dans gratuitement est  tellement élevé que si les Adorateurs avaient fixé un prix, c’était mieux ! 

Yaoly Sié 

 
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Source : Bôlkotch 14-20 mars 2014

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