lundi 21 octobre 2013

Un nouveau témoignage sur la désertion de Mamadou Koulibaly après le 11 avril 2011.

Les langues continuent de se délier, plus de deux ans après le départ de Mamadou Koulibaly du Front populaire ivoirien (FPI). En effet, après Katinan Koné, c'est le secrétaire national du FPI chargé des fédérations de Bouaké, N’dri Pierre, qui est revenu, le mardi 15 octobre 2013, au cours d'une réunion avec les militants du parti à la rose de Bouaké, sur la démission de M. Koulibaly. Pierre N’Dri a indiqué que le président-fondateur de LIDER n’a plus cru en la survie du parti de Laurent Gbagbo après le 11 avril 2010, parce que la tête avait été décapitée avec l’arrestation de certains dignitaires, et le départ en exil d’autres personnalités du FPI. Par la suite, a-t-il raconté, « Nous nous sommes tous retrouvés en exil. De là-bas, il fallait donc se regrouper pour s’informer pour voir qui vivait encore. Mais que s’est-il passé ? En exil, on a cherché à rencontrer Mamadou Koulibaly qui était déjà au Ghana. Il s’agit précisément du camarade Katinan Koné qui a cherché à le rencontrer. Cela n’a pas été facile mais finalement, il l’a vu. Une réunion a été convoquée à Accra et on a dit au camarade Mamadou Koulibaly : "Statutairement, c’est toi qui reste, qu’est-ce qu’on fait face à la situation que vit le parti ?". Il a été très clair : "Considérez que le FPI, c’est fini. Gbagbo est fini. La seule chose qui nous reste à faire est d’aller faire allégeance au président élu, c'est-à-dire au président Alassane Ouattara" ». N'Dri Pierre a expliqué que cette réaction de Mamadou Koulibaly a surpris toute l'assemblée. Mais à l'entendre, celui qui était considéré comme l'aile dure du FPI a poursuivi dans cette lancée. « Là-dessus, nos camarades n’ont pas été tendres, ils ont dit non. Il a persisté et il a dit : "Moi, c’est ce que je vais faire. Il faut rentrer au pays et faire allégeance. Quant au FPI, c’est terminé. Je m’en vais aux États-Unis et à mon retour, je rentre en Côte d’Ivoire". Il est arrivé en Côte d’Ivoire et il a convoqué une réunion du bureau central où j’étais. Le 25 mai 2011, quand il est arrivé, nous avons applaudi, sachant que Mamadou Koulibaly est une personnalité du pays très choyée au FPI pour son intelligence, pour ce qu’il fait pour le FPI. Et puis, nous savons aussi que c’est une personnalité au niveau constitutionnel. Qu’est-ce qu’il nous a proposé ce 25 mai 2011 ? Voilà ce qu’il nous a dit : "Camarades, c’est Gbagbo lui-même qui nous a dit que, "si un jour je tombe, enjambez mon corps et continuez la lutte". Gbagbo est arrêté et il y a deux schémas que je vous propose. On prend le parti, on le transforme, il ne va plus s’appeler FPI et il va avoir une nouvelle idéologie. Nous allons même partir très rapidement au congrès et choisir de nouveaux hommes et de nouvelles femmes pour diriger ce parti". C’est ce qu’il nous a dit », a révélé le secrétaire national du Front populaire ivoirien chargé des fédérations de Bouaké. Cette proposition qui n’a pas reçu l’adhésion du bureau central du FPI, a fait place à une autre initiative de l’ancien vice-président de ce parti. « "Pour le deuxième schéma, on croise les bras et on reste à la maison et on verra bien si Gbagbo sera libéré". Là-dessus, tous les camarades ont dit : "niet, on ne peut pas accepter cela. Et les camarades qui sont en prison, on va les laisser tomber ? On ne peut pas faire cela. Le FPI est un corps, le FPI est un esprit. Nous ne pouvons pas accepter cela". Mamadou nous a dit : "d’accord, je vous ai compris". C’est par la suite que nous avons appris dans les journaux qu’il avait démissionné », a conclu N’Dri Pierre.

Francis N'Goran, à Bouaké

 
en maraude dans le web
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Source : L’Inter 19-20 octobre 2013

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