photo d'archives utilisée ici seulement comme illustration (Infos du Zanzan) |
Accompagné
de ses collègues, des Ressources animales et halieutiques, Kobenan Kouassi
Adjoumani, de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandama, et du préfet
de la région du Gontougo, Goun François, le ministre de l’Industrie et des
mines, Jean-Claude Brou, s’est rendu, le jeudi dernier, sur le site
d’exploitation de manganèse de Bondoukou qui est à l’origine d’un conflit qui
oppose la société Bondoukou manganèse Sa et les populations riveraines. Et à
cette occasion, le ministre Jean-Claude Brou a vraiment touché de très près les
réalités du terrain qui prévalent entre les parties « belligérantes ».
Lesquelles réalités n’ont d’ailleurs pas rendu assez aisée, la visite des
membres du gouvernement et leur délégation. L’accueil réservé par les
villageois de Similimi, Séréoudé et Pougouvagne s’est voulu très révélateur.
Vieux, femmes et jeunes se sont réunis à un carrefour (une vingtaine de km de
Bondoukou) avant l’accès aux différents sites, munis, pour certains d’entre
eux, de pancartes avec des messages du genre : « Similimi, village de
pauvreté ; le manganèse, pas mieux que l’homme ; Bondoukou, richesse du
sous-sol rime avec appauvrissement des villageois ; au secours, nous mourons… ».
Ils ont obligé le cortège des autorités et des responsables de la société
exploitante à marquer cet arrêt pour leur exprimer leur détresse. Après une
demi-heure d’échanges, la délégation a pu se rendre sur le site d’extraction de
Similimi qui se trouve sur des montagnes de près de 2000 m à environ 5 km du
carrefour. Sur le site, les visiteurs ont trouvé des engins en plein travail.
C’est là que le directeur général de Bondoukou manganèse SA, Ansu Bajla, a
expliqué que sa société exploite uniquement sur le site le manganèse et que
dans cette activité, l’entreprise découvre en ces lieux généralement 30% de
manganèse pour 70% de terre. Il a aussi précisé que les plantations touchées
ont été dédommagées. Après une brève visite dans le village de Similimi qui,
visiblement, reflète la misère à quelques centaines [de mètres] d’où
travaillent les engins, la délégation s’est vue freinée à nouveau par les mêmes
populations qui l’ont interceptée en arrivant. Les villageois ont exigé que la
délégation prenne la direction d’un autre village. Malgré les explications des
uns et des autres pour leur faire comprendre que cela n’était pas possible pour
une question de calendrier du ministre de l’Industrie, ils n’ont pas voulu
entendre raison. Pis, ils se sont rués sur le véhicule du Dg de Bondoukou
manganèse SA comme pour lui « faire la peau ». Il a fallu
l’intervention des forces de l’ordre, suivie de l’explication subtile du
ministre Adjoumani (fils de la région) en koulango pour permettre au cortège de
reprendre son parcours après un peu plus d’une demi-heure chaude en ces lieux.
Le cap a été mis sur le village de Kouassi N’dawa où attendaient également les
chefs et des personnes des 7 villages concernés par l’exploitation du manganèse
dans la région. Là encore, la rencontre s’est déroulée dans une atmosphère
tendue. Mais avec beaucoup de tact, le ministre Jean-Claude Brou et ses
collègues ont pu calmer les villageois visiblement remontés et qui ont fini par
remettre un livre blanc traduisant leurs revendications. Le ministre de tutelle
a promis de revenir, le 8 novembre prochain, pour tenter de résoudre
définitivement le problème entre les villageois et les exploitants. Cela n’a
cependant pas empêché certains jeunes zélés de faire subir à l’une des voitures
du cortège un jet de pierres. Rappelons que les villageois ont dressé, le 7
octobre dernier, des barrages sur la voie des sites pour empêcher
l’exploitation des minerais.
François
Bécanthy, Envoyé spécial.
Titre original :
« Conflit autour de l’exploitation du manganèse à Bondoukou : Le
Gouvernement en pompier ».
en maraude dans le web
Sous
cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui
ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu
qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et
des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la
« crise ivoirienne ».
Source : Le Nouveau Réveil 19 octobre 2013
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