Le temps des émissaires à la réputation sulfureuse, des
visiteurs du soir
François
Hollande et sa compagne
en Afrique
du Sud le 14 octobre.
(AFP/Fred
Dufour)
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pénétrant discrètement au Château par la "grille du
coq", est révolu. La cellule
Afrique
de l'Elysée n'existe plus, la coopération, qui fut pendant plus de cinq
décennies le ministère officieux chargé des affaires du continent, a cédé la
place à un plus politiquement correct ministère délégué au développement, confié
qui plus est à un écologiste, Pascal Canfin. Un diplomate proche de François Hollande en
atteste : "Quand nous sommes arrivés, des gens appelaient l'Elysée en
expliquant qu'il fallait recevoir tel ou tel… Aujourd'hui, il n'y a plus de
parasites."
A tel point, d'ailleurs, qu'aucune figure forte n'incarne
désormais la politique africaine
de la France. "Pour l'Afrique, il n'y a plus personne", lâche avec un
brin de désarroi un ancien ambassadeur. La réalité est plus nuancée. François
Hollande, qui n'a jamais eu d'appétence particulière pour l'Afrique, est arrivé
à l'Elysée vierge de tout réseau sur ce continent. Durant ses
onze années à la tête du PS, il avait fréquenté, dans le cadre de
l'Internationale socialiste, plusieurs leaders africains aujourd'hui au pouvoir, comme le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Guinéen
Alpha Condé, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta. Mais il n'a pas construit d'amitiés
fortes.
François Hollande appelle, reçoit, mais garde ses distances
avec les chefs d'Etat et les vieux "africanistes" du Parti socialiste.
Le président "normal" entend construire une relation normale avec la seule région du
monde où la France maintienne une influence démesurée par rapport à sa
puissance réelle.
Son équipe est à l'image de cette ambition. Installés dans
ce qui fut le temple de la "Françafrique", les bureaux du 2 rue de
l'Elysée, la diplomate Hélène Le Gal, la nouvelle "Mme Afrique", et
son adjoint, l'ex-responsable Afrique du PS Thomas Melonio, ne ressemblent en
rien à leurs prédécesseurs. Ils n'ont servi dans aucune grande ambassade du pré
carré et sont plus sensibles au respect des droits de l'homme et à la bonne
gouvernance qu'à l'idée de maintenir Paris dans un rôle de gendarme de ses anciennes
colonies.
Autres signes évidents d'un changement d'époque, le
ministère des affaires
étrangères a acquis une influence qu'il n'avait jamais eue jusque-là, et
les diplomates chargés des affaires africaines ont pour l'essentiel fait leurs
classes en Afrique de l'Est, où le rayonnement de la France est minime. "Les
modernes l'ont emporté sur les anciens, mais, avec ce changement de génération,
on a perdu une expertise dans les pays où il existe encore une forte demande à
l'égard de la France", analyse Yves Gounin, l'auteur de La France en
Afrique (De Boeck, 2009).
ABSENCE DE STRATÉGIE
Plus acide, un diplomate remarque l'absence de stratégie
française sur le continent. "Le problème de François Hollande, c'est qu'il
ne veut pas être sur la photo avec Denis Sassou-Nguesso, mais qu'il se
doit de préserver nos intérêts à Brazzaville… La fin de la
Françafrique, comme doctrine, c'est un peu court. Délaisser les vieilles relations, c'est bien, mais ça n'en
fait pas naître de nouvelles."
Reste que près de dix-huit mois après son accession au pouvoir, François Hollande a été rattrapé par la
realpolitik. La France est intervenue militairement au Mali et renforce ses troupes en Centrafrique. Dans l'ombre du
chef de l'Etat, un homme discret a gagné en importance. Déjà auréolé de sa
victoire militaire en Libye sous Nicolas Sarkozy, le général
Benoît Puga, chef d'état-major particulier du président, est, selon plusieurs observateurs,
l'une des personnalités les plus influentes auprès de François Hollande. "A
propos du Mali, raconte une bonne source, ce gradé a écouté les diplomates dire qu'il n'y aurait pas d'intervention. Il s'est tu et,
quand la situation s'est emballée, il a sorti son plan." Faute de ligne
politique claire, les militaires et leurs réseaux restent aujourd'hui les
gardiens du temple de la relation franco-africaine.
en maraude dans le web
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provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou
l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu
informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : Le Monde géo et politique 15.10.2013
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