La crise qui a défiguré la Côte
d’Ivoire continue son chemin : les rebelles armés par la France via le Burkina
Faso, où ils ont eu leur base arrière, sont devenus FRCI et constituent
désormais l’armée nationale. La France est revenue en force à tous les niveaux
de la gestion de l’Etat, après un traitement inhumain, qu’elle a organisé avec
les puissances étrangères, contre la population ivoirienne ; un traitement de
cruauté qui alla jusqu’à l’embargo sur les médicaments ! Le monde des
bien-pensants ne mentionnera jamais cet acte de génocide, perpétré par Nicolas
Sarkozy et ses amis, sur les Ivoiriens ! Et on continuera d’inonder les esprits
de discours ronflants et prétentieux, sur des valeurs qu’on assaisonne au goût
de ses intérêts égoïstes et mesquins, dans un monde où les repères sont de plus
en plus flous.
Youssouf Bakayoko prêtant serment
…Youssouf
Bakayoko ayant une bonne avance
dans les actes de malhonnêteté, et une grande expérience, avec son attitude de cynique hypocrisie. |
Dans la crise ivoirienne, un des acteurs les plus en vue de la finalisation du
chaos s’appelle Youssouf Bakayoko. Cet homme, diplomate de formation et ancien
ministre des Affaires étrangères, a été placé à la tête de la Commission
Electorale Indépendante (CEI), par le président Laurent Gbagbo, dans sa quête
de compromis pour ramener la paix dans le pays. Et le président Gbagbo s’était
encore trompé, de croire en la capacité d’une personnalité de ce niveau de
compétence, de mesurer l’impact de ses actes sur le pays et ses populations,
au-delà de sa personne ! A la fin du scrutin présidentiel, Youssouf Bakayoko se
retrouva au quartier général du candidat Alassane Ouattara, et proclama, en
toute illégalité, un résultat totalement faux. La suite, ce furent les
bombardements de l’armée française, « pour la protection des civils » contre «
l’armée de Gbagbo ! » De jeunes Ivoiriens, massés autour de la résidence du
chef de l’Etat, pour faire dissuasion, furent massacrés : ils croyaient,
espéraient, ces jeunes gens, que les autorités françaises et américaines, qui
donnaient les ordres, prendraient en considération le fait qu’ils étaient
humains et désarmés, pour ne pas autoriser leurs soldats à utiliser les armes
de guerre dans leur avancée vers la résidence présidentielle : ils ne pouvaient
pas soupçonner le niveau de racisme prononcé de ces dirigeants occidentaux, qui
semblent croire que leurs peuples seuls constituent la race humaine ! Ces
jeunes gens furent massacrés par milliers, sans gêne aucune, par l’armée
française ! Les soldats français arrivèrent dans la résidence, achevèrent de la
détruire et arrêtèrent le président Laurent Gbagbo, avec tous ceux qu’ils
trouvèrent vivants dans les décombres, pour les remettre aux rebelles. Et le
chaos s’amplifia. Aujourd’hui encore, la Côte d’Ivoire continue de pleurer ses
morts et disparus. Et le pays vit avec le deuil, mais également dans la
séparation d’avec tous ses fils et toutes ses filles contraints à l’exil, au
mépris, comme depuis le début, des prescriptions de la constitution ivoirienne.
Un climat de malaise généralisé plane depuis sur le pays…
C’est dans cette atmosphère de
grande incertitude que l’on parle d’aller aux élections, en choisissant des
adversaires qui ne pèsent rien, face à celui que « la communauté internationale
» dirigée par les USA a installé au pouvoir. On parle d’associer les autres
acteurs politiques, en dehors de ceux qui sont au pouvoir, à la gestion des
questions électorales ! On parle même d’élections démocratiques. Pourtant, tout
porte à croire qu’on accentue davantage les moyens de réaliser une OPA sur le
scrutin. Car, au lieu de chercher à trouver les moyens de mettre d’accord les
acteurs politiques, on s’acharne à œuvrer unilatéralement, dans la logique du
rattrapage ethnique, mais pire encore en conservant les acteurs symboles de
l’accomplissement des actions allant à l’encontre du respect de la norme, le
respect des règles et procédures prescrites. L’un des exemples les plus
parlants en la matière, c’est le nommé Youssouf Bakayoko ! Quel message veut-on
livrer en maintenant cet homme à la tête de l’institution ?
En
direction de l’opinion nationale et internationale
Alors que tout le monde sait
aujourd’hui que Youssouf Bakayoko s’est rendu coupable d’une infâme dérogation
aux lois et principes auxquels l’astreignait sa position de président de la
CEI, pour proclamer des résultats autres que ceux des urnes, a-t-on l’intention
de faire une prime à l’imposture, le régime nous ayant habitué à porter au
pinacle les rebelles et autres personnes réfractaires aux lois et règles de vie
commune ? Si tel est le cas, tout le temps passé à la tête de la CEI n’a-t-il
pas suffi à récompenser cet homme pour sa forfaiture ? Tout comme l’autre, son
illustre prédécesseur, Beugré Mambé, qui se retrouve nommé gouverneur du
District d’Abidjan après être resté au frais à Paris, plusieurs mois, à la
suite d’une rocambolesque affaire de tricherie (il fut pris la main dans le sac
en train d’ajouter des électeurs fictifs pour le compte d’Alassane Ouattara) à
la même CEI, où il occupait le poste de président avant Bakayoko ? Quel est
l’intérêt d’une politique d’encensement du mauvais comportement ? La prime à
l’imposture ! Et, comme tout le monde sait qu’« un chien ne change pas sa façon
de s’asseoir », et que « qui a bu boira », il est évident qu’on ne peut rien
attendre de meilleur de la part du sieur Bakayoko. D’ailleurs, ceux qui veulent
le maintenir à ce poste peuvent-ils rechercher autre chose que de lui faire
rééditer « son exploit précédent » ? Personne n’attend de la tortue qu’elle
fasse de rejetons poilus ! A quoi servent donc les actes d’encouragements à la
forfaiture ?
En
direction de la jeunesse, qui n’a presque plus de repères
Le message serait-il d’inviter
nos enfants à poser des actes malhonnêtes, pour être bien vus dans la société
ou se préserver des représailles ? Quelqu’un m’a dit un jour, en riant, qu’«
il vaut mieux danser avec les loups pour éviter d’être mangé par eux ! » Je
me rappelle lui avoir rétorqué, en riant aussi, que « lorsque vous dansez
avec les loups, c’est qu’ils vous ont déjà mangés et que vous n’êtes plus que
la conséquence de leur digestion » : dans leur estime, ils vous mettent là
où on met les restes de la digestion !... Veut-on que toute notre jeunesse
n’ait d’avenir que de devenir les restes de la digestion des autres ? A ce jeu,
on est sûr de formater une société de gens dont la dignité ne se résume qu’au
confort physique, le matériel, c'est-à-dire à rien, le matériel étant dangereusement
périssable !
Au cas où ce serait vraiment
des messages d’encouragement à la malhonnêteté, des appels aux actes
d’imposture, le maintien du même homme à la tête de la CEI, pour un résultat
préconçu signifierait-il qu’on ne trouverait plus, dans toute la population
ivoirienne, une autre personne capable d’actes à la hauteur de la félonie de
Youssouf Bakayoko ? En même temps qu’il faudrait s’en réjouir, il faut craindre
de nous retrouver avec des actes bien pires que ceux qui ont déjà été posés, Youssouf
Bakayoko ayant une bonne avance dans les actes de malhonnêteté, et une grande
expérience, avec son attitude de cynique hypocrisie.
Dans un pays à construire, un
pays qu’on voudrait « émergent », il est vraiment regrettable que le quotidien
ne cesse de dévoiler des situations, toujours les mêmes, de veulerie où
l’ivraie devient la mesure, la référence même ! Ceux qui ont la charge de la
communauté semblent sourds à l’appel du bon sens et de la raison, s’enfermant
dans des attitudes d’un égoïsme puéril, parce qu’incapables de comprendre que
la vie ne s’arrête pas à aujourd’hui, et qu’on n’est vraiment heureux que
lorsqu’on peut partager la joie et la bonne humeur avec l(es)’ autre(s).
Que Dieu nous assiste !
Bédi Holy
(*) - Titre
original : « Youssouf Bakayoko à la tête de la CEI : Quel message
? »
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des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source : CIVOX.
NET 25 Juillet 2015
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