Il m’a dit : « Hamed, tu vas à Béoumi… »
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H. Bakayoko, le Vidocq des Ouattara |
Je vous adresse les
salutations de votre frère Allah N’San, le Président Alassane Ouattara. Ce
matin, il m’a dit : « Hamed, tu vas
à Béoumi saluer tous mes parents, les cadres, les amis et leur dire que je suis
de cœur avec eux et que très bientôt, je serai avec eux pour inaugurer le pont
de Béoumi ». Honorables invités, mesdames et messieurs, je salue à
cette tribune les éminentes personnalités qui ont fait le déplacement. Je vous
remercie pour cette cérémonie d’hommage au Président de la République. Vous faites
bien. Quand quelqu’un fait de bonnes choses, il faut le reconnaître. Cela
l’encouragera à continuer. Merci chers chefs, votre porte-parole a dit beaucoup
de choses mais j’ai été marqué par une phrase. Il a dit que c’est un Président
qui aime sincèrement son peuple. Oui ! Vous avez tout dit parlant du Président
Alassane Ouattara. Tous les jours, toutes les semaines, sa préoccupation, c’est
de tout faire pour améliorer le plus vite possible, les conditions de vie des
populations. Il ne pense pas à lui, à sa santé, mais à tout ce qu’il peut faire
pour aider les Ivoiriens, surtout ceux qui sont à l’intérieur du pays. C’est
cela sa préoccupation. Et c’est bien de l’avoir perçu et de lui rendre hommage.
Vous avez dit que le pont qui est en train de s’achever est un pont pour votre
développement. Vous savez, en 40 ans, il y a 8 mandats présidentiels de 5 ans.
Mais en un seul mandat, il vous a donné le pont. Donc imaginez tout ce qui
viendra après. Je vais aller lui dire de faire plus pour vous car Béoumi l’aime
et tout Béoumi est mobilisée pour lui. Merci mes chefs. Vous avez dit également
que depuis 1934, votre statut était régi par un arrêté colonial. Il vous a
promis et il l’a fait. Il vous a donné le statut des rois et chefs
traditionnels de Côte d’Ivoire pour que tout le monde vous respecte. Vous les
chefs, ce que vous nous avez enseigné, ce qui est précieux, c’est le respect.
Si on ne respecte pas les chefs, ce n’est pas bon. Et vous ici en pays Akan,
c’est la leçon que vous donnez à la Côte d’Ivoire et au monde. Une société qui
est bâtie sur ces valeurs avance dans l’ordre. C’est donc important. Ce statut
fera de vous de vrais chefs. Très bientôt, vous aurez votre siège et on mettra
en place la chambre des rois et chefs qui vous donnera une autre dimension.
C’est important. Le président a décidé de vous doter d’un budget équivalent à
celui du Conseil économique et social. C’est-à-dire, un budget d’environ 5
milliards de francs CFA. Un président qui fait cela est un président qui vous
aime. Il aurait pu prendre cet argent pour faire autre chose mais il préfère le
mettre à votre disposition. Vous avez trop souffert de la crise. On doit
maintenant vous apaiser. Chefs, je vous demande de le soutenir comme vous le
faites ce matin, mais surtout d’expliquer à tout le monde son engagement. On a
parlé tout à l’heure de l’Appel de Daoukro. C’est un appel pour la paix, la
réconciliation, le développement et pour lutter contre la division. C’est pour
cela que le Président Bédié, qui est un sage, un chef, a lancé cet appel. Il
veut que les périodes de campagne électorale ne soient pas des périodes de
division. Il s’est dit : « On vient
à peine de sortir de la crise. Il y a eu la guerre, nos parents ont souffert et
je ne veux pas encore que les enfants d’Houphouët se divisent avec les
multitudes de candidatures, PDCI, RDR… Je ne veux plus que les palabres
reprennent ». Chefs, le Président Bédié a parlé. Que peut-on dire
encore ? Les questions de pouvoir ne doivent pas être guidées par une ambition
personnelle. Cela doit être collectif, pour la société. Tout le monde ne peut
être chef en même temps et le même jour. Chacun a son temps. Des personnes
viendront certainement vous dire que le PDCI n’a pas beaucoup de postes ou les
Baoulé n’ont pas beaucoup de postes. Ce sont des choses qu’on peut arranger.
Mais est-ce à cause de cela qu’on va recommencer à faire palabre ? Les palabres
commencent doucement et prennent de l’ampleur. Les contradictions secondaires
se radicalisent et cela devient des crises graves, puis la guerre. Je compte
sur vous pour montrer le bon chemin à ces personnes. Chefs, l’Appel de Daoukro
est profitable à tous. Le Président Bédié sait que s’il y a la paix, les
élections vont vite se dérouler et ensemble on va continuer à développer notre
cher pays. Ce n’est pas la peine de gaspiller les énergies dans la politique
politicienne sinon le Président Bédié pouvait lui-même chercher à reprendre le
pouvoir. Mais il ne le fait pas. Ce n’est pas une affaire de personne, c’est la
Côte d’Ivoire qu’il faut voir. Donc je vous demande d’expliquer cela partout.
Je compte sur vous pour soutenir l’Appel de Daoukro. Les cadres de Béoumi,
soyez unis. Mettez-vous toujours au-dessus des contradictions, de vos ambitions
personnelles pour le développement de votre région. Vos ancêtres vous
regardent. Quand vous êtes unis, vous êtes plus forts. Béoumi a des cadres
compétents. Je suis fier de votre député Saraka Adolphe. A l’Assemblée
nationale, ses interventions sont précises dans la forme et dans le fond. Un
grand pays repose sur de grands hommes. Merci à toi, honorable. Je veux
maintenant parler du jeune frère Sidi Touré. Vous savez, le pouvoir n’est pas
une affaire d’âge. Si Dieu donne la chance à l’un des vôtres, vous devez le
soutenir. Mais si vous trouvez que c’est un jeune et que vous ne le soutenez
pas, il ne sera pas fort pour vous aider. Pour le découpage électoral, Sidi
m’appelait tous les jours pour que je suive le dossier et aujourd’hui c’est
chose faite. Quand on devait construire les ponts, il a soutenu le dossier
relatif à celui de Béoumi. C’est comme cela qu’il faut se battre pour que
chacun puisse avoir une promotion à travers lui. C’est vous qui devez le porter
parce qu’il est la première personne à qui le président parle le matin et la
dernière personne à qui il parle le soir. Quand j’ai un rendez-vous important
avec le président, il me dit d’en parler à Sidi pour qu’il n’oublie pas.
Députés, maires, cadres… vous devez vous mettre ensemble pour voir comment la
région peut profiter au maximum de ce cadre. Ne regardez pas son âge. Je vous
demande de vous unir autour de lui, c’est une opportunité. Tout le monde n’a
pas cette chance. Vous devez l’encourager. Chers parents, la Côte d’Ivoire est
en marche. Même si à titre personnel, certains n’ont pas encore senti les retombées,
chacun est unanime (sic) pour dire qu’on voit la direction et qu’on sent
qu’elle est bonne. Nous sommes sur la bonne voie. La Côte d’Ivoire est un
peuple rassemblé et uni aujourd’hui. Tous les signaux sont bons. Même la coupe
d’Afrique, nous venons de l’avoir, 23 ans après sous Alassane Ouattara. C’est
un président qui porte chance. Je peux vous dire que Béoumi ne sera pas en
reste. J’ai noté tous les points. A Abidjan, j’irai avec Sidi pour rencontrer
le président et lui dire que j’ai vu les populations, tous les chefs, toutes
les femmes, tous les jeunes mobilisés pour le remercier pour tout ce qu’il a
fait mais qu’il reste encore à faire là-bas. On va cibler des projets qui vont
se faire. Le budget de l’État, cette année, est de 5000 milliards. On va tout
faire pour que vous ayez votre part. C’est sur ces paroles que je voudrais vous
engager à prier pour le pays, le président. Soyez des garants de la paix, de
l’unité de Béoumi et de la Côte d’Ivoire. Si on est uni, nous allons progresser
tous les jours. Nous sommes en train de bâtir un grand pays. Cette année, le
président va lancer les travaux de l’autoroute qui va relier Yamoussoukro à
Bouaké. Il est concret. Ne regardons plus tout ce qui nous a divisés. Nous
sommes des frères, des enfants d’Houphouët-Boigny. Vive Béoumi, vive la région
de Gbêkê, vive la Côte d’Ivoire. Je vous remercie.
(*) - Titre original : Hamed
Bakayoko depuis Béoumi : « Ouattara va lancer les travaux de
l’autoroute Yamoussoukro-Bouaké »
Source : Le Patriote 18 février 2015
NOTRE COMMENTAIRE
Avec ce discours aux habitants de Béoumi, c’est un véritable
bêtisier-fleuve que nous a offert Hamed Bakayoko, le Vidocq des Ouattara, leur ministre de l’Intérieur
en tournée de propagande au cœur du Pays Baoulé pour ses seigneurs et maîtres. Il
serait dommage que ceux qui, dès avant le 11 avril 2011 et depuis, ont choisi
la cause de l’indépendance et de la dignité de la Côte d’Ivoire, notre patrie,
ignorent ce discours car ce sont les paroles d’un homme aux abois. Et comme cet
homme est l’un des piliers du régime fantoche, c’est tout ce régime-là qui
parlait par sa bouche. Mais ce n’est pas seulement pour cette raison que ces
paroles sont intéressantes. Pour bien les savourer, il faut les envisager dans
le contexte socio-politique, comme ils disent. Ce sont des temps où ces fantochards
n’ont pratiquement plus devant eux aucun adversaire consistant, n’ayant rien à
craindre du Fpi ni du Pdci, aujourd’hui éclatés en factions rivales, en tant
que forces politiques capables de les concurrencer. En revanche, ils ont tout à
craindre d’une opinion publique qui pour sa plus large part n’a jamais accepté
leur « victoire électorale » de 2010, ni leur
« victoire militaire » de 2011. Quant à ceux qui avaient favorisé
leur ascension, ils ont partout cessé d’avoir confiance en eux. A
preuve les graves incidents actuellement en cours à Ferkessédougou, ville dont
le député est un certain Guillaume Soro… Aussi bien, ce régime
ne tient que parce qu’il est soutenu à bout de bras par la France. Le récent
remplacement à la tête de l’ONUCI, juste à trois mois d’un nouveau scrutin
présidentiel, du Pakistanais Hafiz Masroor Ahmed par le Français Didier L’Hote, n’est évidemment pas anodin. Avec cette promotion de celui qui était
depuis 2014 l’adjoint du commandant de l’ONUCI, désormais toutes les forces
armées présentes en Côte d’Ivoire, y compris les « Frères Cissé », se
trouvent de facto sous commandement français… L’heure est trop grave sans doute ;
on ne se déguise plus ! Cinq ans après le déchaînement terroriste au printemps
2011 contre les forces vives de la Côte d’Ivoire, tout est à refaire parce que
les Ivoiriens, mêmes privés de dirigeants compétents ou conséquents, n’ont pas
plié les genoux. De sorte que, même si, face à une opposition qui a pratiquement
retourné contre elle-même sa propre énergie, le fantoche en exercice est à peu
près assuré de conserver sa place pour les cinq qui viennent, sa succession ne
laissera pas d’être aussi compliquée, sinon plus, que celle de Félix Houphouët
il y a 22 ans. A force, il faudra bien que ceux qui se sont arrogé le droit de
nous donner des rois que nous le voulions ou non, comprennent que nous sommes
un peuple, et qu’il faudrait soit qu’ils nous anéantissent, soit qu’ils nous rendent
nos droits légitimes. Tout leur est bon pour retarder ce moment de vérité. Mais
ils peuvent seulement le retarder…
Marcel Amondji (août 2015).
S'il faut juger ce pouvoir aux ponts construits, une question se pose : combien de régions ou de ville de Côte d'Ivoire ont reçu des ponts ? Celles qui n'ont rien eu peuvent aisément s'imaginer qu'elles n'auront jamais rien puisqu'il n'y a que ceux qui ont reçu quelque chose qui peuvent se permettre de faire le calcul avantageux que fait H. Bakayoko.
RépondreSupprimerAinsi donc c'est grâce à Ouattara que les chefs traditionnels sont respectés en Côte d'Ivoire. Lui, Ouattara, qui ignore que selon nos traditions, un adulte ou un roi qui s'abaisse devant vous doit être relevé par un geste d'humilité. Laurent Gbagbo le savait et appliquait cette règle. Ouattara l'ignore et laisse les rois s'abaisser jusqu'à ses genoux.