Au-delà de la figure emblématique de Blaise
Compaoré, de nombreux proches de l'ex-président se sont placés sous le
parapluie protecteur du régime ivoirien.
Alassane Ouattara
ne lésine
pas sur les moyens pour mettre à l’asse ses personnalités du régime de Blaise Compaoré
en exil à
Abidjan. Totalement black-listée à Ouagadougou, Alizèta Ouédraogo
a aménagé à Cocody
Les-Deux-Plateaux, quartier chic d'Abidjan. Selon nos sources, l’une de ses sociétés,
Azimmo,
pourrait
récupérer dans les prochaines semaines un contrat de construction de logements
sociaux à Abidjan, opération qui devrait lui permettre de se relancer alors que
ses affaires piétinent au Burkina Faso. Surnommée « la belle-mère
nationale » sous l'ère Compaoré en raison du mariage de sa fille avec François Compaoré,
frère cadet
du « Beau Blaise », Alizèta Ouédraogo bénéficie du soutien
de l’ancien Premier ministre ivoirien, Jeannot Ahoussou Kouadio, dont elle est une parente. Ce
dernier occupe actuellement le poste de ministre d’Etat auprès de la
présidence.
Ancien ministre de la Justice
et représentant spécial de Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire, Boureima Badini s'est lancé dans la production
et l'exportation d’anacarde, filière aussi discrète que rémunératrice dans ce
pays. Sa fille, Guénatou Badini, détient plusieurs permis
miniers en Côte d’Ivoire via sa société Sermis. Pour sa part, l'ex-chef du
gouvernement de Blaise Compaoré, Tertius Zongo, s’est recyclé comme consultant
dans le secteur minier. Lors de ses fréquents déplacements en Côte d’Ivoire,
le palais d'Abidjan lui affecte un agent de sécurité, membre du Groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR). D'autres Burkinabè
installés en Côte d'Ivoire avant la chute de Compaoré en 2014, continuent
d'emporter de juteux contrats d’Etat à l’instar de Mohamed Abdulal. Ce dernier, patron de Faso constructions,
réhabilite
le siège du Trésor public.
ÕÕ
L'ARMÉE OUATTARISTE AUX ABONNÉS ABSENTS
DANS LA
LUTTE ANTI-DJIHADISTE
Point névralgique du mandat d’Alassane
Ouattara, l’armée
ivoirienne a brillé par son absence lors des opérations menées fin juillet par l’aimée
malienne dans le Sud du pays. Ce déploiement était destiné à identifier de potentielles
cellules djihadistes installées à la frontière avec la Côte d'Ivoire. Alors que
Paris a dépêché discrètement des éléments de ses forces spéciales pour surveiller
et boucler cette zone forestière, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), censées avoir été réformées ces quatre
dernières années, se sont montrées totalement inertes. Selon une source
sécuritaire française interrogée par La Lettre du Continent, l’Etat ivoirien aurait théoriquement dû envoyer
des troupes d'élite à sa frontière avec le Mali pour participer à cette
opération. Toutefois, comme celles-ci ne disposaient pas des effectifs
nécessaires, Abidjan a préféré se défausser sur les dispositifs français et
malien. Pour le moins préoccupant…
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous
vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas
nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en
rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou
que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la
compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne
».
Source : La Lettre du Continent N°711, 29 juillet 2015.
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