jeudi 6 août 2015

La vie dorée des hôtes burkinabè de Ouattara

Au-delà de la figure emblématique de Blaise Compaoré, de nombreux proches de l'ex-président se sont placés sous le parapluie protecteur du régime ivoirien. 
Alassane Ouattara ne lésine pas sur les moyens pour mettre à l’asse ses per­sonnalités du régime de Blaise Compaoré en exil à Abidjan. Totalement black-listée à Ouagadougou, Alizèta Ouédraogo a aménagé à Cocody Les-Deux-Plateaux, quartier chic d'Abidjan. Selon nos sources, l’une de ses sociétés, Azimmo, pourrait récupérer dans les prochaines semaines un contrat de construction de logements sociaux à Abidjan, opération qui devrait lui permettre de se relancer alors que ses affaires piétinent au Burkina Faso. Surnommée « la belle-mère nationale » sous l'ère Compaoré en raison du mariage de sa fille avec François Compaoré, frère cadet du « Beau Blaise », Alizèta Ouédraogo bénéficie du soutien de l’ancien Premier ministre ivoirien, Jeannot Ahoussou Kouadio, dont elle est une parente. Ce dernier occupe actuellement le poste de ministre d’Etat auprès de la présidence.

Ancien ministre de la Justice et repré­sentant spécial de Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire, Boureima Badini s'est lancé dans la production et l'exportation d’ana­carde, filière aussi discrète que rémuné­ratrice dans ce pays. Sa fille, Guénatou Badini, détient plusieurs permis miniers en Côte d’Ivoire via sa société Sermis. Pour sa part, l'ex-chef du gouvernement de Blaise Compaoré, Tertius Zongo, s’est recyclé comme consultant dans le secteur minier. Lors de ses fréquents déplace­ments en Côte d’Ivoire, le palais d'Abidjan lui affecte un agent de sécurité, membre du Groupement de sécurité de la prési­dence de la République (GSPR). D'autres Burkinabè installés en Côte d'Ivoire avant la chute de Compaoré en 2014, continuent d'emporter de juteux contrats d’Etat à l’instar de Mohamed Abdulal. Ce dernier, patron de Faso constructions, réhabilite le siège du Trésor public. 

ÕÕ

L'ARMÉE OUATTARISTE AUX ABONNÉS ABSENTS
DANS LA LUTTE ANTI-DJIHADISTE
 
Point névralgique du mandat d’Alassane Ouat­tara, l’armée ivoirienne a brillé par son absence lors des opérations menées fin juillet par l’aimée malienne dans le Sud du pays. Ce déploiement était destiné à identifier de potentielles cellules djihadistes installées à la frontière avec la Côte d'Ivoire. Alors que Paris a dépêché discrètement des éléments de ses forces spéciales pour surveiller et boucler cette zone forestière, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), censées avoir été réformées ces quatre dernières années, se sont montrées totalement inertes. Selon une source sécuritaire française interrogée par La Lettre du Continent, l’Etat ivoirien aurait théo­riquement dû envoyer des troupes d'élite à sa frontière avec le Mali pour participer à cette opération. Toutefois, comme celles-ci ne dispo­saient pas des effectifs nécessaires, Abidjan a préféré se défausser sur les dispositifs français et malien. Pour le moins préoccupant…
 
 
EN MARAUDE DANS LE WEB
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Source : La Lettre du Continent N°711, 29 juillet 2015.

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