Funny Mitt
Romney And Barack Obama Pictures
(jpegdumpaday.com)
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Mardi, Barack Obama a
prononcé à Chicago son dernier discours de chef d’Etat de la première puissance
au monde. Pourquoi Chicago et non Washington ? Parce que c’est dans cette ville
qu’il a débuté sa carrière politique, sous l’aile du maire Richard M. Daley,
figure importante du Parti démocrate. Premier président noir des Etats-Unis, il
quitte le pouvoir auréolé d’une image d’homme de progrès. En réalité, il n’en
est rien.
Barack Obama, selon le
journaliste de gauche et directeur du Harper’s Magazine, John Mac Arthur,
auteur de L’illusion Obama, est un
produit du système clientéliste et corrompu mis en place par la dynastie des
Daley (père et fils), dynastie qui a dirigé la troisième ville des Etats-Unis
de 1955 à 2011. Une ville qui, depuis 2011, a pour maire Rahm Emanuel, autre
produit de l’appareil politique des Daley. Cet ex-chef de cabinet d’Obama
(2008-2010), ex-conseiller de Bill Clinton, pro-israélien, farouche partisan de
l’invasion de l’Irak, membre du Congrès et banquier, libéral doublé d’un faucon,
est l’archétype de ce type de personnages qui font dire au directeur du
Harper’s Magazine, que les Etats-Unis sont « un pays dont l’histoire regorge de
tricheurs d’exception ».
Obama, poursuit le
journaliste, qui « incarne le pouvoir oligarchique » au sein du Parti
démocrate, n’est ni « un cryptosocialiste », ni celui décrit par certains
médias comme le « pire cauchemar des conservateurs », mais plutôt un libéral,
lié aux forces de l’argent, un homme « sincère » dans son « désir d’apaiser les
riches élites professant les bienfaits du marché ». Aussi, s’est-il employé
durant ses deux mandats à ne pas déplaire à ces bailleurs de fonds, parmi
lesquels les banquiers de Goldman Sachs, qui ont financé ses campagnes
électorales à coups de centaines de millions de dollars et qui lui ont permis
d’être élu à deux reprises sénateur de l’Illinois, en 1997 puis en 2004, avant
d’accéder à la tête des USA en novembre 2008.
Sous son mandat, les inégalités sociales se sont creusées, indique le rapport
de la Réserve Fédérale (Fed) daté du 4 septembre dernier : les revenus des 10%
les plus riches du pays, qui détiennent plus de 50% de la richesse globale, ont
augmenté de 10% entre 2010 et 2013 alors que ceux des 40% les moins aisés ont
baissé dans la même proportion. Quant au racisme, il n’a pas reculé, comme en
témoignent la discrimination à l’emploi et cette vague d’assassinats racistes
dont ont été victimes les Noirs américains ces dernières années ! De plus,
Guantanamo n’a pas été fermée et la torture qu’il voulait interdire s’est
poursuivie sous d’autres formes.
Sur le plan international, Barack Obama a incarné l’impérialisme à visage
humain. Sous son mandat, jamais les USA n’ont été aussi en guerre :
Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen. La politique de fragmentation du
Moyen-Orient en entités sunnites, chiites, kurdes, voulue par Bush, a été
poursuivie mais sous une forme prudente, subtile, via l’instrumentalisation du
« printemps arabe » qu’on ne saurait réduire – raccourci un peu facile – à une
manipulation fomentée par l’impérialisme occidental.
Il n’a rien fait pour
empêcher la poursuite de la colonisation israélienne des territoires occupés.
En revanche, jamais Israël n’a bénéficié d’une aussi grande aide militaire que
sous ce Président. Concernant la Libye, sous le coup d’une émotion
instrumentalisée – éviter le massacre de Bengazi – Obama a autorisé le duo
Sarkozy-Cameron à réduire ce pays dans l’état où il se trouve aujourd’hui – un
pays déchiré par les conflits tribalo-islamistes. On l’a vu hésiter sur la Syrie,
refusant de bombarder Damas comme l’incitaient « le faucon libéral Hilary
Clinton » (dixit John Mac Arthur) et ses alliés français et arabes. Ces
derniers expliquaient à qui voulait les entendre que la fin de Daesh passait
par le renversement du régime syrien. En vérité, Obama a été instruit par la
situation irakienne, l’invasion de l’Irak en 2003 ayant fait que ce pays est
devenu 10 ans plus tard l’allié de Téhéran. Instruit aussi par le désastre
libyen – la démocratie post-Kadhafi promise par le duo Sarkozy-Bernard-Henri
Lévy n’a pas eu lieu –, il ne voulait pas perdre une autre guerre au
Moyen-Orient.
Ayant en tête l’objectif
d’assurer la suprématie US sur la région, Obama a choisi de soutenir
l’opposition syrienne dite modérée, pariant à terme sur la chute du maître de
Damas. Aussi a-t-il autorisé la formation et l’armement de quelque 5 000
Syriens et l’aide militaire via les pétromonarchies du Golfe, de la Jordanie et
de la Turquie aux groupes islamistes armés syriens dits modérés, aide (voir mes
chroniques précédentes) qui a finalement abouti dans les mains des djihadistes,
dont Fatah Cham (ex-Ennosra, filiale d’Al-Qaïda) et même Daesh. Au final, la
coalition anti-Bachar a échoué et ce dernier est toujours là !
A son actif, deux dégels. Avec l’Iran, où là encore il n’a écouté ni
François Hollande ni Netanyahu, et avec Cuba, bien qu’envers ce pays Obama
quitte le pouvoir sans avoir rien entrepris pour que soit levé un embargo
pénalisant les Cubains qui dure depuis plus de 50 ans. Deux dégels qui expliquent
mal son agressivité, en fin de règne, envers la Russie, accusée de tous les
maux.
Hassane Zerrouky (Le Soir d’Algérie )
Source : Page Facebook de H. Zerrouky 12 janvier 2017
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