Les évêques lors de leur Assemblée plénière du 3 juin 2014 |
L’APPEL DES ÉVÊQUES IVOIRIENS À L’ISSUE
DE LEUR 105e ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE (22 janvier 2017)
Message au peuple de Dieu et à tous les
citoyens ivoiriens
Chers frères et sœurs, hommes et femmes
de bonne volonté, A l’occasion de notre 105ème Assemblée plénière dans le
diocèse de Katiola, nous, évêques catholiques de Côte d’Ivoire, marquons notre
inquiétude devant les évènements sociaux qui secouent notre pays :
mécontentements des militaires, grèves des fonctionnaires et agents de l’Etat.
En effet, force est de reconnaître
qu’un malaise social persiste au sein de la population.
Des sentiments de frustration et de
révolte habitent encore les cœurs de nombre d’Ivoiriens.
Les procès en cours, loin d’apaiser les
esprits, suscitent des passions et des inquiétudes. Certains de nos
compatriotes sont encore injustement détenus en prison et d’autres vivent en
exil, loin du pays.
Beaucoup de combattants et militaires
impliqués dans les crises successives qui ont secoué notre pays ne sont pas
sereins, quant à leur avenir.
De nombreux jeunes qui avaient espéré
une vie meilleure en s’engageant aux côtés des politiciens, expriment de plus
en plus leur déception et leur amertume. Tout ce climat délétère, si nous n’y
prenons garde, risque de compromettre gravement tous les acquis enregistrés,
fruits de nos efforts.
C’est pourquoi nous invitons instamment
toutes les composantes de la société ivoirienne à se retrouver autour d’une
même table pour débattre de toutes les questions relatives à la sécurité, à la
cherté de la vie, au chômage des jeunes, aux conditions de travail, à la
situation salariale, etc.
A vous, nos gouvernants, nous vous
remercions pour tout ce que vous faites pour le développement de notre pays,
mais nous demandons qu’un effort de plus soit fait en vue de la redistribution
des fruits de la croissance, d’une justice équitable et de la facilitation du
retour des exilés, avec des garanties de sécurité pour tous.
Nous vous exhortons à travailler sans
relâche à la paix véritable par une réconciliation sincère de tous les fils et
de toutes les filles de la Côte d’Ivoire.
Vous avez certes permis la libération
de prisonniers et le retour au pays de plusieurs exilés, mais nous vous
encourageons à faire davantage pour parvenir à la mise en liberté de tous les
détenus des crises militaro-politiques qui se sont succédées dans notre pays.
A vous, nos compatriotes, nous
comprenons et nous partageons vos souffrances et vos angoisses.
En effet, depuis de nombreuses années,
vous espérez légitimement pour vous-mêmes et vos progénitures, une vie
meilleure et vous ne voyez rien poindre à l’horizon. D’où le front social en
ébullition.
Devant cet état de fait, nous vous
demandons de ne pas céder à la tentation de la violence comme moyen de
revendication, mais d’accueillir le dialogue dans la justice et la vérité comme
voies de règlement des problèmes sociaux et économiques.
Ainsi vous pourrez offrir à la Côte
d’Ivoire, la chance d’avancer sur le chemin de la prospérité pour tous. Nous,
vos pères évêques, nous nous rendons disponibles pour accompagner ce processus
de dialogue et de réconciliation et le soutenir dans la prière.
A vous chers fils et filles en Christ, comme
vous le savez, Dieu est le principe de toute paix et de toute réconciliation.
Nous vous recommandons d’observer avec
nous trois jours de jeûne et de prière à partir du mercredi 25 janvier pour la
paix sociale.
Une messe sera célébrée le dimanche 29
janvier 2017 dans toutes nos paroisses, à l’issue de ce triduum de jeûne et de prière.
Puisse
la Vierge Marie, Notre Dame de la Paix, accorder la grâce de la paix à notre
pays.
Fait
à Katiola, le 22 janvier 2017.
Vos
pères archevêques et évêques de Côte d’Ivoire.
Titre original : « Les évêques de
Côte d’Ivoire appellent à "libérer tous les détenus des crises
militaro-politiques" ».
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de
provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou
l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : connectionivoirienne.net
23 Jan 2017
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