Conférence de presse du Dr Bachar al-Jaafari, chef de
la délégation du gouvernement syrien, suite à la Déclaration finale
d’Astana
Dr Bachar al-Jaafari pendant sa conférencee |
Mesdames et Messieurs,
Ces deux derniers
jours, nous avons travaillé dur, jour et nuit, pour le succès de cette réunion
et avons fait tout notre possible pour surmonter les obstacles. C’est pourquoi,
nous croyons que la réunion d’Astana a réussi à atteindre « l’objectif de
cessation des hostilités pour une période déterminée » qui ouvre au
dialogue politique, en cours, entre Syriens.
À cette occasion,
comme je l’ai déjà fait, nous remercions la Direction du Kazakhstan de toutes
les facilités qu’elle nous a accordées pour le succès de nos réunions et de nos
travaux.
Nous remercions,
tout particulièrement, nos amis russes et iraniens pour les énormes efforts consentis,
lesquels ont efficacement contribué à cette réussite. Et cela, dans le but de
stopper l’effusion du sang syrien et de travailler avec ces groupes [armés]
afin de vaincre, ensemble, le terrorisme et de reconstruire la Syrie.
Et nous disons
aux États de la région connus pour leur soutien aux terroristes : c’est
assez. Assez ! Vous avez dilapidé les richesses de vos peuples, amené le
terrorisme dans vos pays, pris la responsabilité de faire couler le sang
syrien. Le temps est venu de reconsidérer les erreurs de vos politiques pour le
bien de votre peuple et le bien des peuples de la région.
C’est ce que
j’avais à dire pour commencer. Vous pouvez poser vos questions.
Question 1 [Hosni Mourtada, Al-Alam] : Vous avez dit que des États régionaux devaient cesser de
faire couler le sang syrien, pouvez-vous les nommer ? Ensuite, les groupes
armés présents à cette réunion ont-ils accepté de combattre Daech et le Front
al-Nosra ?
Bachar al-Jaafari : Je commencerai par la
deuxième partie de votre question. Je pense que vous avez écouté le ministre
des Affaires étrangères du Kazakhstan lire le texte de la Déclaration finale
émanant des trois États garants. Dans ce communiqué, ils réitèrent leur
détermination à combattre conjointement l’EIIL et le Front al-Nosra. Daech et
le Front al-Nosra sont donc nommément cités et c’est un article qui les engage
tous les trois, y compris la Turquie qui l’a signé. Nous pouvons supposer
qu’elle le respectera. Nous pouvons le supposer.
Quant à la première partie de votre question, tout le monde sait de quels
États régionaux il s’agit. La Turquie est l’un de ces États, avec des États du
Golfe, comme l’Arabie saoudite et le Qatar. Naturellement, ce discours
s’applique à tous ceux qui ont contribué directement ou indirectement à l’effusion
du sang syrien. À tous.
Le temps est venu pour ces États de modifier leurs politiques sanguinaires
à l’égard du peuple syrien, de la Syrie, et de leur propre peuple. Assez de ces
jeux avec le feu et de ces paris perdants. Tout le monde est perdant, y compris
les États qui soutiennent le terrorisme rendu au cœur de leurs maisons.
Terrorisme contre lequel nous n’avons cessé de les mettre en garde depuis le
début.
Question 2 [Ahmad Hadj Ali ; Al-Manar] : Le chef de la délégation des factions armées a déclaré que
la Russie est passée du rôle de soutien au régime à celui de garant du
règlement et qu’elle tente de surmonter les obstacles. Autrement dit, les
groupes armés parlent d’un changement du positionnement russe. D’autres
informations parlent de tentatives consistant à négocier la séparation entre
groupes armés et groupes terroristes, tel le Front al-Nosra, contre la sortie
des alliés de la Syrie ; ce qui, comme vous le savez, laisserait l’Armée
syrienne seule sur le terrain. Que veulent-ils dire et quel est, actuellement,
le rôle de la Russie ?
Bachar al-Jaafari : Nous ne faisons pas de
commentaires sur de telles informations. Nous sommes un État responsable qui
évalue la situation à partir des déclarations officielles de telle ou telle
capitale, de telle ou telle partie. Par conséquent, permettez-moi de ne pas les
commenter. Ceci dit et globalement parlant, cette réunion d’Astana s’est tenue
dans un but précis : consolider l’accord de cessation des combats et
trouver ensemble les mécanismes nécessaires à cet effet. Tel est le but. La
réunion d’Astana n’est pas un bazar pour troquer, acheter ou vendre. Des États
importants se sont réunis et sont arrivés à une Déclaration finale, lue par le
ministre du Kazakhstan. Je crois que cette image, colportée par certains, est
exagérée ou trop simplifiée.
Question 3 [Vitaly Varounine de Saint-Petersbourg ;
Canal 5] : Que ressentiez-vous face à ces représentants
de l’opposition armée syrienne ?
Bachar al-Jaafari : Ce fut douloureux de nous asseoir, dans la même
pièce, face à des Syriens associés à des agendas étrangers, travaillant pour
des puissances étrangères, certains d’entre eux s’étant engagés dans des
groupes terroristes. Ce n’est pas la première fois. Ce fut le cas lors des
première et deuxième consultations à Moscou, ainsi qu’aux réunions de Genève.
Mais quoi que cela nous coûte, nous le referons dans le cadre des prochaines
rencontres, prévues et programmées, afin de sauver notre État et notre peuple.
Nous ferons tout pour arrêter la guerre terroriste menée contre les Syriens,
quel qu’en soit le prix.
Question 4 [Assaf Aboud ; BBC] : La Déclaration finale parle d’un mécanisme trilatéral de
surveillance de la cessation des combats. Étant donné que votre délégation
comportait des officiers des forces gouvernementales, les modalités de ce
mécanisme ont-elles été discutées ? Un agenda a-t-il été fixé ?
Bachar al-Jaafari : La clause correspondant à
votre question dit et je cite en anglais : « The Russian, Iranian and Turkish sides have decided to establish
a trilateral mechanism to observe and ensure full compliance with the
ceasefire, prevent any provocations and determine all modalities of the
ceasefire » [Les parties russe,
iranienne et turque ont décidé d’établir un mécanisme trilatéral pour observer
et assurer le plein respect du cessez-le-feu, prévenir toute provocation et
déterminer toutes les modalités du cessez-le-feu]. Par conséquent, ces
modalités seront étudiées prochainement en concertation avec le gouvernement
syrien.
Question 5 [Agence Reuters] : Premièrement, est-il
possible que cette réunion mène directement aux négociations de Genève ou bien
faudra-il une deuxième rencontre ? Deuxièmement, les participants de
l’opposition ayant exprimé leur refus et leur colère quant au rôle iranien,
qu’en diriez-vous ?
Bachar al-Jaafari : Lorsque vous traitez
d’affaires politiques, vous ne devez pas tenir compte de vos émotions mais
garder votre sang froid et faire de votre mieux conformément aux intérêts
nationaux. Ici, la question n’est pas de savoir qui est heureux ou en colère,
mais du fait que nous avons abouti à un « document de négociation »,
qui est cette Déclaration finale sur laquelle tous se sont mis d’accord. C’est
cela l’essentiel et c’est de cela que nous devons nous occuper avant tout.
Ceux qui disent qu’ils ne sont pas heureux du rôle négatif de telle ou
telle partie cherchent à geler la situation. L’Iran, comme la Russie et la
Turquie, est garant de ces négociations et a joué un rôle positif pour qu’elles
aboutissent à la formulation finale, exprimée dans une déclaration tripartite.
Je n’ai pas entendu ces critiques et il est pitoyable que certains membres de
la délégation de l’opposition armée, ou des groupes terroristes, puissent
critiquer l’une des trois parties ayant travaillé à ce résultat, alors qu’ils
ont accepté l’accord tripartite signé le 29 décembre 2016.
De notre côté, nous pourrions dire que le rôle de la Turquie est
négatif ; ce qu’il est. Mais nous ne le disons pas parce que nous sommes
des diplomates conscients de nos responsabilités et que nous représentons un
gouvernement légitime et responsable. Et si nous n’agissons pas comme ils le
font, c’est parce qu’en matière de politique, vous devez traiter avec vos
adversaires pour sauver votre pays et votre peuple. Ce à quoi nous nous
employons ici et maintenant.
En ce qui concerne les pourparlers de Genève, je répète que le but de
cette réunion d’Astana est la consolidation du cessez-le feu en Syrie. Elle
fait partie de l’opération Genève, mais c’est une opération différente. Elle
pourrait la faciliter, ce qui nous conviendrait.
Question 6 [Dima Nassif ; Al-Mayadeen] : Concernant le Front al-Nosra, quelle sorte de coordination
a été prévue entre l’Armée syrienne et les factions armées ayant signé l’accord
tripartite ? Devrons-nous attendre longtemps des éclaircissements sur les
mécanismes de soutien au cessez-le-feu ? Quel prix politique devra payer
Damas contre l’intégration de ces factions armées au sein d’un front plus
large, pour combattre leurs alliés d’hier ?
Bachar al-Jaafari : La déclaration conjointe
des États garants répond à votre question. Premièrement, cette Déclaration
finale oblige les factions armées qui ont participé à la réunion d’Astana et
ont accepté l’accord tripartite. Le garant de ces factions étant la Turquie
pour la bonne raison qu’elle les parraine, la question concernant la
coordination avec l’Armée syrienne est à poser au gouvernement turc.
Quand à votre question sur le mécanisme trilatéral de soutien à la
cessation des hostilités, nous avons convenu qu’il sera limité dans le temps,
le gouvernement syrien estimant qu’il ne devra pas dépasser une année. Délai
pendant lequel les mesures techniques seront décidées par les experts
militaires des participants à la réunion d’Astana.
Il n’y a pas de prix politique à payer. S’il y en avait un, ce serait le
succès de ce qui a été déclaré suite à cette réunion. Un succès dont nous
serions heureux, car tout ce qui peut être utile pour arrêter cette guerre
terroriste, injuste et folle, contre notre peuple est bienvenu dans le cadre de
la poursuite de notre combat contre le terrorisme de Daesh, du Front al-Nosra
et des groupes associés.
Question 7 [Ramez al-Kadi ; Al-Jadid] : Il est vrai que ce n’est pas la première fois que vous
vous asseyez avec des opposants, mais c’est la première fois que vous vous
asseyez avec les factions terroristes. Est-ce que cela signifie que, désormais,
le gouvernement syrien cessera de qualifier ces factions d’organisations
terroristes ?
Bachar al-Jaafari : Ces groupes terroristes
armés ont décidé de se joindre à un processus précis, mettant fin à leurs
pratiques terroristes, les intégrant dans une nouvelle opération intitulée
« Accord de cessation des hostilités garanti par la Russie, l’Iran et la
Turquie ». Ce qui signifie que, suite à la libération d’Alep et aux
importantes victoires militaires de l’Armée syrienne sur tous les fronts, ces
groupes terroristes ont acquis la conviction qu’ils n’ont aucun avantage à
poursuivre leurs pratiques terroristes pour atteindre des objectifs politiques.
Ils ont donc choisi de rejoindre l’opération d’Astana. Par ce choix, ils
rejetteraient la violence et le terrorisme. C’est pourquoi nous avons accepté
de nous asseoir avec eux.
Intervention du journaliste : Qu’en serait-il si le Front al-Nosra décidait de rejoindre le
processus politique ?
Daech et le Front al-Nosra sont deux organisations classées terroristes
par le Conseil de sécurité. Là-dessus, il y a consensus dans la Déclaration
finale d’Astana, comme dans toutes les Résolutions du Conseil de sécurité en
rapport avec la lutte contre le terrorisme.
Intervention du journaliste : Est-il vrai que vous avez exigé la fermeture de la frontière
avec la Turquie et que la Déclaration finale n’en a pas tenu compte ?
Bachar al-Jaafari : Nous exigeons la
fermeture de la frontière avec la Turquie depuis six ans et non seulement
depuis cette réunion d’Astana.
Question 8 [Imad Sara ; Télévision arabe syrienne] : Quelles sont les régions concernées par l’accord de
cessation des combats ? S’étendront-elles à Wadi Barada et, par conséquent,
mettront-elles fin aux coupures d’eau à Damas ? S’étendront-elles à Deir
ez-Zor et d’autres régions ?
Bachar al-Jaafari : Concernant Wadi Barada,
les neuf villes ou villages qui s’y trouvent ont été complètement libérés,
reste le seul problème d’Aïn al-Fijeh, ville où jaillit la source principale
alimentant en eau potable Damas, qui compte aujourd’hui sept millions
d’habitants. Le groupe terroriste sévissant dans cette ville, usant de l’eau
comme arme de pression sur la population et le gouvernement, est le Front
al-Nosra. C’est pourquoi les opérations militaires se poursuivent contre le
Front al-Nosra à Aïn al-Fijeh.
Quant à l’identification des régions concernées par l’accord de cessation
des hostilités, elle revient aux experts militaires qui en établiront la
cartographie prochainement, après échange d’informations entre les garants et
l’Armée arabe syrienne, afin de localiser avec précision Daech, le Front
al-Nosra et les groupes qui leur sont liés, et les combattre.
Question 9 [Jaafar Ahmad ; Télévision syrienne] : La Déclaration commune finale de la réunion d’Astana a
affirmé son attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à
l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne en tant qu’État
multiethnique, multi-religieux, non confessionnel et démocratique. Pourquoi n’est-il pas fait mention de son caractère laïc ?
Existerait-il un doute à ce sujet ? D’autre part, il est question du
retour à Genève le 8 février. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?
Bachar al-Jaafari : La suppression de la référence au caractère
laïc de la Syrie a été faite à la demande de la délégation turque et des
groupes armés participant à la réunion d’Astana. C’est curieux et étrange qu’un
gouvernement qui prétend que la Turquie est un État laïc, se prononce contre ce
terme quand il s’agit des options du peuple syrien pour la Syrie. En soi, cela
témoigne de la grande contradiction entre les paroles et les actes du côté
turc.
Nous avons insisté pour que la laïcité fasse partie des caractéristiques du
futur État syrien sur lequel les Syriens devront s’entendre. Nos amis iraniens
et russes l’ont admis, mais la délégation turque et la délégation des groupes
armés l’ont refusé, alors que la Turquie a assisté à la réunion de Vienne 2,
laquelle a intégré ce terme dans sa déclaration finale. La Turquie est d’accord
à Vienne, mais vient de se contredire à Astana.
Question 10 [Firas Mardini, canal Sama, Al-Fadaiya] : Avez-vous signé la Déclaration finale ou bien a-t-elle
été signée par les États garants seulement ? Quant à Genève, la délégation
de l’opposition armée rejoindra-t-elle les délégués des autres plates-formes de
l’opposition, ou seuls les participants à la conférence d’Astana se
retrouveront à Genève ?
Bachar al-Jaafari : Avons-nous signé le communiqué ? Non,
parce qu’il exprime l’engagement des trois États garants. Évidemment, nous
avons été consultés en permanence et mis au courant à toutes les étapes de son
élaboration. Il n’est donc pas publié au nom de tous ceux qui ont participé à
cette conférence, mais au nom des trois États garants de la cessation des
hostilités. Quant à Genève, c’est l’Envoyé spécial, M. de Mistura, qui doit
mener les consultations afin de décider quels seront les participants.
Intervention du journaliste : À quelle date ?
Bachar al-Jaafari : Nous ne le savons pas. La date sera fixée
par les canaux diplomatiques.
Question 11 [Mohammad Khorchali, Canal Kurdistan] : Les Kurdes de Syrie ont joué un rôle important dans la
lutte contre Daech. Qu’en pensez-vous ? Quel sera leur sort dans la Syrie
à l’avenir ?
Bachar al-Jaafari : Je suis heureux que vous ayez parlé des
Kurdes en tant que Syriens. Disant cela, vous avez répondu partiellement à
votre question. Pour nous, que nous parlions d’Arabes, de Chaldéens, de Kurdes
ou de toute autre composante du peuple syrien, ce sont tous des Syriens, sans
aucune distinction. Nous sommes fiers de nos frères kurdes syriens, comme nous
serions fiers de nous-mêmes, parce que les Kurdes de Syrie ont joué un rôle
important dans notre Histoire et non seulement dans la lutte contre Daech.
Nous vivons ensemble depuis des milliers d’années et nous ne cherchons pas
à tester la fidélité des uns et des autres, parce que nous sommes fidèles. Il
se trouve que certains qui n’ont pas foi en la Syrie, mais en d’autres agendas
planifiés par des forces étrangères, ont choisi une autre voie. Ici, une
remarque s’impose : il y a aussi des Arabes syriens qui travaillent contre
leur propre pays. Nous avons des traîtres qui rendent visite à Israël et
combattent à ses côtés contre leur pays. Il ne faut donc pas généraliser en
parlant de telle ou telle composante, car la plupart des Syriens sont fiers
d’être syriens et c’est ainsi que nous les considérons.
Question 12 [journaliste de la BBC] : L’opposition a déclaré que l’opération Astana est
terminée. Partant de là, votre gouvernement cessera-t-il ses attaques contre
Wadi Barada ?
Bachar al-jaafari : Si vous n’y voyez pas
d’inconvénient, permettez que je rectifie votre question. Premièrement, j’ai
déjà dit qu’il n’y a rien qui puisse être qualifié d’« attaque contre Wadi
Barada », mais un problème à Aïn al-Fijeh où se trouve la source d’eau
potable qui alimente les sept millions d’habitants de la capitale, Damas,
depuis 41 jours. Je vous prie de répéter ce que je viens de dire. Depuis
combien de jours ? M’avez-vous entendu ? Combien de jours ?
Journaliste de la BBC : Vous avez dit 41 jours.
Bachar al-Jaafari : Imaginez que je vous
prive d’eau pendant deux jours, puis reposez-moi votre question. Quoi que dise
ladite opposition armée, vous devriez vérifier une, deux, puis trois fois,
avant de soutenir ses propos, parce que l’Armée syrienne libère des villes
capturées par les terroristes. Telle est la vérité. Telle est la réalité. Nous
ne combattons pas un pays étranger. Nous ne lançons pas une guerre contre nos
voisins. Nous combattons des terroristes sévissant à l’intérieur de nos
frontières et sur notre territoire, afin de protéger notre population. Il ne
s’agit donc pas de « la chute » d’une ville ou d’un village aux mains
de l’Armée syrienne, mais de « la libération » de la source d’eau
potable alimentant sept millions d’habitants privés de cette eau depuis 41
jours ! Tant qu’il en sera ainsi, l’Armée syrienne poursuivra ses
opérations.
Question 13 [identité de l’intervenant inaudible] : Lors d’un congrès à Genève, je vous ai interrogé sur les exigences
des Kurdes syriens. Vous m’aviez répondu que ceux qui songent au fédéralisme ou
à la partition de la Syrie prennent du Panadol. Or les Kurdes, avec d’autres
composantes, ont annoncé la fédéralisation, notamment au Nord de la Syrie.
Quel est votre avis à ce propos ?
Bachar al-Jaafari : Il existe un médicament encore plus efficace que le Panadol et c’est
l’advil. Quel que soit le régime qui pourrait être adopté par la Syrie, la
décision revient au peuple syrien, lui-même, et non à l’une de ses composantes
qui en déciderait de manière unilatérale. Celui qui a des idées sur le sujet
n’a qu’à les soumettre démocratiquement au Parlement syrien, aussi folles
soient-elles, telle celle du fédéralisme ; une idée folle qui ne se réalisera pas en Syrie. Il n’empêche
qu’un parti ou un autre peut soumettre n’importe quelle idée de manière
démocratique. Au cas où elle obtiendrait l’unanimité, nous pourrons en
reparler.
Mais qu’un groupe de personnes parle de créer un
petit État désigné comme « fédéral » et de diviser le pays au profit
d’agendas étrangers, c’est un discours en tout point inacceptable, d’autant
plus qu’il ne correspond pas à celui de tous les Syriens kurdes. Très nombreux
sont les Syriens kurdes patriotes, par excellence, et contre le fédéralisme.
Merci Mesdames et Messieurs.
Dr Bachar al-Jaafari, Délégué permanent de la Syrie auprès des Nations
Unies
Titre original : « Syrie : Les non-dits de la Déclaration finale d’Astana ».
Source : https://www.algerie1.com/ 24/01/2017
Transcription et traduction par Mouna
Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca
Avec l’espoir, mêlé de certitude, que les
violences perfides cachées sous la signature du gouvernement turc et de ses factions
terroristes seront contrées, le moment venu, par la volonté farouche du peuple
syrien de ne pas céder à leur odieux sectarisme en affirmant que la Syrie est,
et restera, un pays laïc.
Source : Vidéos / Al-Fadaiya (Syrie)
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