Dans un
texte qui circule actuellement sur Facebook, JEAN BONIN, un militant du FPI « proche
de Pascal Affi N’Guessan », s’exprime sur les causes et les enjeux de la
confuse et interminable crise de l’appareil dirigeant de son parti. Quoique son
propos relève bien plus de la vaine polémique que de la saine et sereine analyse
politique, nous croyons qu’il peut tout de même aider les observateurs neutres
-- (neutres, certes, mais pas indifférents) -- que nous sommes à se faire une
idée approchée de ce qui est réellement en jeu, aujourd’hui, dans le parti
fondé par Laurent Gbagbo et dont il confia la direction à Pascal Affi N’Guessan
lorsque, devenu président de la République en l’An 2000, lui-même se plaça
au-dessus des partis. C’est pourquoi nous en publions ici l’intégralité, à
l’intention de nos amis lecteurs.
La
Rédaction
« AVANT GBAGBO, C’EST GBAGBO. APRÈS GBAGBO
CE DOIT DONC ÊTRE GBAGBO ».
Comme beaucoup, moi aussi je me suis fait
avoir. Je me suis fait rouler dans la farine. Je m’étais dit qu’il suffirait
que Gbagbo mette Affi et Sangaré face à leur responsabilité politique pour que
cesse la crise au FPI. Qu’il suffirait que Gbagbo désigne un médiateur entre
Affi et Sangaré pour qu’ils s’asseyent et discutent.
Non, Gbagbo ne le fera pas car avant
Gbagbo, c’est Gbagbo. Après Gbagbo ce doit donc être Gbagbo. D’ailleurs
n’entendez-vous pas les uns et les autres dire que le FPI est la chose de Gbagbo
? Sa chose à lui seule et à personne d’autre ?
Dommage pour tous ces hommes et femmes qui
sont morts pour et à cause du FPI. Tant pis pour tous ces exilés, ces
handicapés, ces chômeurs qui, à cause du FPI, vivent l’enfer. On ne leur avait
pas dit que le FPI était une propriété privée et non un parti politique.
Ne comptez pas sur Gbagbo pour régler un
problème…
Dans cette propriété privée, nous autres
n’y sommes que des faire-valoir et des manœuvres, corvéables à souhait qu’on
peut éjecter comme on veut, suivant l’humeur du souverain ou des membres de sa
famille biologique. Qu’il est beau un certain FPI !
Non, Gbagbo n’a pas intérêt à ce que le
FPI ait des maires pour que tous ces jeunes jetés dans les rues par le RHDP
puissent trouver du travail. Non Gbagbo ne veut pas que, comme lui en 1990,
d’autres puissent être députés pour défendre les intérêts locaux de leur
région. Non il ne veut pas qu’après lui quelqu’un d’autre soit président de la
République.
D’ailleurs, n’est-ce pas lui le président
légal de la Côte d’Ivoire actuellement ? Je me demande bien pourquoi le
président légal et légitime de la Côte d’Ivoire voudrait encore lutter (sic) le
poste de Affi. Vraiment l’homme n’est rien.
Oui, l’homme n’est rien. Vraiment rien.
Sinon comment comprendre qu’alors que des Africains et même des Européens
érigent Gbagbo au rang d’un Mandela, il veuille se rabaisser à lutter un poste
de simple président de parti avec Affi. Qui va lutter le poste de Ouattara
alors ? Les bras m’en tombent.
En réalité, ne comptez pas sur Gbagbo pour
régler un problème. Ce n’est pas dans sa culture et dans ses habitudes. Il
suffit de voir la cacophonie qui régnait au sommet de l’Etat et au sein de la
fameuse galaxie patriotique pour s’en rendre compte.
PLUS LE CONFLIT
DURERA ET MIEUX CELA SERA POUR GBAGBO
Le leader, le vrai, le sage, comme un bon
père de famille, ne fait pas de différence entre ses enfants. Quand survient un
conflit dans la famille, il les écoute tous puis il tranche. Il ne boude pas
les uns au profit des autres.
Plus le conflit durera et mieux cela sera
pour Gbagbo. En effet, il apparaît alors aux yeux de tous comme le seul capable
de diriger le FPI et à faire l’unanimité. Donc ne comptez surtout pas sur lui
pour mettre fin à cette absurde guerre de positionnement qui n’honore personne,
sauf Gbagbo, le grand gagnant de cette confrontation.
Depuis près de trois (3) ans, à quoi
assistons-nous au FPI ? La désacralisation des mythes, une foire d’empoigne,
d’injures… tout y passe. Les détecteurs de traitres et de corrompus ne se sont
jamais autant vendus et n’ont jamais [autant] eu la cote.
LÂCHETÉ ET DÉSORDRE
Préoccupés à débusquer des vendus dans
leur propre camp, ils n’ont plus le temps d’affronter Ado. D’ailleurs c’est
plus risqué de s’en prendre à Ado qu’à Affi. Au point que quand Ado en met un
en prison, ils préfèrent attribuer cela à Affi. Quelle lâcheté !
Le désordre est devenu tel que ceux qui
n’ont jamais pris une seule fois une carte du FPI de leur vie s’autorisent à
s’ingérer dans les affaires internes du FPI au point où ils exigent que le
président statutaire de ce parti aille créer un autre parti. Ils veulent
décider à la place des militants du FPI de celui qui doit diriger le FPI, parti
dans lequel ils rechignent à s’engager.
Mieux, certains appartiennent notoirement
à d’autres partis politiques mais croient être ceux qui doivent décider pour et
à la place des militants du FPI. Votre femme est enceinte et ce sont les
voisins qui viennent vous dire dans quel hôpital vous devez l’emmener pour
l’accouchement. Comme si vous-même ne savez pas ce qui est bien pour elle et
votre enfant. Vraiment le monde à l’envers.
FPI, GBAGBO
N’EST PAS LA SOLUTION
En quoi l’organisation interne du PDCI ou
du RDR me concerne ? Pour ceux qui ne le sauraient pas, au FPI c’est à l’occasion
d’un congrès qu’on élit le président du parti. Ce n’est pas sur Facebook.
Parce que le FPI n’est pas une secte avec
un gourou qui s’appelle Gbagbo devant qui tout le monde doit se prosterner
comme au RHDP. Ceux qui veulent le fauteuil de Affi, conquis à l’occasion d’un
congrès en 2001, devront, parallélisme des formes, l’affronter au prochain
congrès pour l’en déloger. C’est aussi simple que ça.
Personne ne dirigera le FPI sans l’onction
électorale des militants du FPI exprimée lors d’un congrès électif. Et ce n’est
pas un simulacre de congrès sous une lugubre paillote dans un village qui
changera cela. Koh congrès de Mama.
Le prochain congrès devrait se tenir dans
moins d’un semestre et il se tiendra au palais des sports. Ceux qui veulent
diriger le FPI devront s’y conformer car personne ne dirigera le FPI par
nomination ou amitié personnelle avec Gbagbo. Trop facile.
« AFFI NE CRÉERA
PAS UN NOUVEAU PARTI. AFFI EST À LA BARRE ET POUR L’EN DÉLOGER, IL FAUDRA LE
BATTRE AU CONGRÈS »
Que ce soit clair pour tous, Affi ne
créera pas un nouveau parti. Affi est à la barre et pour l’y déloger il faudra
le battre au congrès, ce qui devrait être une simple formalité pour les ultras
« majoritaires sur Facebook ».
Ceux qui sont fâchés peuvent donc faire
comme le RDR ou l’UPDCI, qui sont sortis du PDCI pour créer leur parti. Ils
peuvent faire comme Anaky ou Koulibaly, qui sont partis du FPI pour créer le
MFA et Lider. Affi n’est pas fâché, il est serein. Il dirige un parti pour
lequel il a consacré 30 ans de sa vie. Il n’ira créer aucun autre parti. C’est
celui qui est fâché qui s’en va.
Parce que Gbagbo est la matière grise de
la fronde. Parce que la fronde n’a aucun projet politique pour la Côte
d’Ivoire. Parce que ceux qui combattent Affi n’ont que les injures comme
arguments. Parce qu’un parti politique qui combat le FPI est un adversaire du
FPI…
Gbagbo doit
être logiquement traité comme tel car il n’est pas neutre, il est
l’instigateur, il est celui qui donne des instructions à ceux qu’il reçoit pour
qu’ils aillent sur le terrain combattre Affi et le FPI. Sans lui, personne ne
doit devenir quelqu’un. Malgré cette politique de la terre brûlée, le FPI
vivra.
Jean Bonin
(cadre du FPI)
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons
des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à
l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec
l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par
leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des
causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : connectionivoirienne.net 30 décembre 2016
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