A L’heure où notre pays traverse une
sérieuse crise, mettant en péril le fondement de la nation et l’existence de
l’Etat, un préalable s’impose. Qu’est-ce
qu’un Etat ? En existe-t-il un en
Côte-d’Ivoire sous le régime Ouattara ?
Telles sont
les questions auxquelles nous devons apporter réponses avant d’entamer toutes
discussions sur les différentes menaces qui planent sur notre pays : menaces de
mouvements sociaux, crise de confiance entre citoyens, crise de confiance entre
citoyens et l’Etat, grève des enseignants, des sages-femmes, des infirmiers, la
réconciliation en panne, etc., etc.… Pour savoir ce qu’est un Etat, il est
indispensable d’élucider un certain nombre d’aspects qui vont de la définition
de l’Etat et de ses caractéristiques.
L’Etat
correspond à la forme d’organisation politique et juridique existante dans une
société pensée soit en tant que communauté rassemblant les citoyens, soit en
tant que pays. En d’autre terme, c’est une autorité qui s’exerce sur un
territoire et sa population. Il est en effet composé de trois éléments
essentiels : un territoire, une population… et un gouvernement. L’Etat
signifie société organisée, ayant des institutions et organes politiques,
administratifs, juridiques. Il signifie aussi l’ensemble de ces organes et
institutions.
- Le
territoire est une condition indispensable pour que l’autorité politique
s’exerce efficacement. L’assise territoriale implique une délimitation précise
et la notion de frontière apparaît indispensable. Le territoire joue un rôle
fondamental : il contribue à fixer la population en favorisant l’idée de nation
et détermine le titre et le cadre de compétence de l’Etat. Rôle essentiel, car
les autorités publiques doivent disposer de la plénitude des compétences pour
imposer des obligations aux individus et faire respecter le droit. Comment se
fait-il que, alors que les frontières naturelles et artificielles entre la
Côte-d’Ivoire et le Burkina sont déterminées, 4 millions de Burkinabés viennent
subitement dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire (Duékoue) et prennent les terres,
les plantations des populations autochtones ?
- La
population d’un Etat se présente comme une collectivité humaine. Cet ensemble
doit être également déterminé par une appartenance. C’est de là qu’on parle de
nationalité, et un contenu exprimé en termes de droit et de devoirs ou encore
de citoyenneté. Tous les individus d’un Etat sont soumis sans exception au même
ordre juridique, expression de la souveraineté de l’Etat qui s’applique aux nationaux
tout comme aux résidents étrangers.
Pourquoi
alors, dans notre pays, sous Ouattara, l’ordre juridique ne s’applique-t-il pas
à ces étrangers qui sont venus tout droit du Burkina, qui tuent des nationaux,
déchirent tout un tissu social organisé, prennent les terres et les plantations
de ces gens dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire… Où est l’ordre juridique qui est
l’expression de la souveraineté de l’Etat ? Alors que l’Etat a une obligation
morale de protéger ses citoyens, et de défendre la souveraineté territoriale
lorsque celle-ci est bafouée. Aujourd’hui dans les villes de l’intérieur tout
comme à Abidjan, les populations sont terrorisées par des bandes armées. Les
populations sont soumises quotidiennement à des rackets, à la torture et aux
tueries. Où est l’expression de la souveraineté de l’Etat ? Ceux qui ont tué à
Nahibly vadrouillent impunément.
Pour que
l’Etat fonctionne et se maintienne, l’unité de la population nationale doit
résulter d’une certaine harmonie et/ou homogénéité, qualité qui forme un tout
cohérent et harmonieux entre l’ensemble de ses membres. Des caractéristiques
communes comme la langue, l’ethnie, l’histoire commune …aident à préserver
cette unité nationale.
Cependant
dans un Etat comme le nôtre, qui est fondé sur une diversité de populations:
pluralité de langues, d’ethnies, de religions, il appartient à l’Etat de
préserver la cohésion nationale, ce qui n’est pas le cas sous Ouattara.
Tant de
déchirement de la nation, tant de haine en son sein. La réconciliation tant
chantée par Ouattara est lettre morte.
Comment donc
surmonter un passé odieux et se frayer un chemin vers un avenir radieux après
tant d’abomination et de crimes de guerre civile et domestique ? Réponse :
le problème de la réconciliation est fondamentalement politique et son
règlement ne peut être que politique. Libérer tous les prisonniers politiques,
engager un vrai dialogue social avec tous les partenaires sociaux. Permettre
que tous les partis politiques aient un espace d’expression. Les médias
d’opposition doivent jouer leur plein rôle, celui d’apporter la contradiction
dans le débat de société. C’est le seul gage d’une réconciliation RÉELLE.
Le
gouvernement est le troisième élément constitutif d’un Etat car le concept
d’Etat implique en partie une organisation politique. Cette organisation
bénéficie de la puissance publique et de sa capacité à commander et de se faire
obéir. Pour qu’un gouvernement puisse être obéi, il doit être légitime. C’est
pour maintenir l’ordre sur le territoire, il doit être légitime et respecter
les règles en vigueur dans la société. Or le pouvoir de Ouattara souffre d’une
légitimité criard. Il n’arrive pas à diriger le pays. Le pays est totalement
bloqué. Il n’arrive pas á commander et se faire obéir par ses groupes
militaires FRCI. Voilà pourquoi ceux-ci peuvent se permettre de dicter leur
propre loi sur les citoyens en les pillant, en les tuant, en les torturant
comme ils le veulent. Du côté de la population, il ne bénéficie pas d’une
légitimité populaire. On assiste à une disparition de l’Etat petit à petit.
L’Etat a
plusieurs rôles parmi lesquels, offrir un cadre juridique pour vivre dans
l’ordre et la sécurité. Mais aussi, il doit essentiellement assurer la défense
de l’ordre public afin de garantir la sécurité du pays. Il doit assurer la paix
et la sécurité des citoyens. L’Etat doit aussi assurer la construction de la
liberté humaine, apporter le bonheur car c’est sa fonction morale. Il doit
toujours viser le bien suprême : l’éducation, la santé, l’emploi, le
logement, faire rentrer les devises par le biais du Trésor public en faisant
payer l’impôt surtout aux sociétés étrangères. Tout ceci est inexistant sous
Ouattara.
Les
Ivoiriens vivent leur quotidien la peur au ventre à cause de l’insécurité
généralisée. On a une société ou les rapports entre les gouvernants et les
citoyens sont basés sur la force et non sur la légitimité démocratique… Le
pouvoir est aux mains d’un seigneur de guerre (Ouattara) et d’une junte (frci).
On a
désormais une société où le pouvoir n’est pas partagé ; où il n’existe pas
de contrôle de l’exécutif… Un pouvoir où la jeunesse est livrée à elle-même… Un
pouvoir dominé par une restriction de la liberté d’expression des opinions.
Opposants bannis, exilés, emprisonnés, persécutés… Absence de droits de l’homme.
C’est le totalitarisme dans toute sa forme, où la Justice est tenue par un seul
homme, Ouattara.
Les fusils
résonnent pratiquement chaque mois. La souveraineté de l’Etat est bradée. La
Côte-d’Ivoire fait marche-arrière, la démocratie est mise entre parenthèse.
Le rôle de
l’Etat est de capter les ressources internes du pays, pour son développement,
et non une coopération économique forcée avec la France qui fera de la
Côte-d’Ivoire un perdant. Si
la coopération économique avec la France pouvait contribuer à l’émergence,
Côte-d’Ivoire serait aujourd’hui le pays le plus développé de la sous-région.
Plus de 50 ans de coopération économique avec la France n’ont rien eu de
positif pour notre société. Il faut passer à autre chose. Tout ce que
Ouattara est en train de tricoter avec la France au bord de la banqueroute, et
quasiment en faillite n’est rien d’autre qu’une chimère. C’est la meilleure
façon que Ouattara a trouvée pour liquider les ressources de la Côte-d’Ivoire
et non les utiliser à des fins utiles pour les Ivoiriens. C’est une ardoise
lourde qui nous attend, car Ouattara est en train d’endetter les générations
futures. L’histoire des peuples d’Europe et d’Amérique a démontré que ce ne
sont pas les infrastructures financées et bâties par la coopération néocoloniale
qui crée le développement. Le développement d’un pays c’est d’abord
l’investissement dans l’homme par la formation, l’éducation, la liberté, le
travail et surtout la démocratie. Ce n’est pas dans un pays où la dictature est
le plat de résistance que les investisseurs vont accourir.
Abraham
Lincoln disait : « celui qui prend plaisir à faire porter les chaînes de
l’esclavage aux autres, qu’il s’apprête à les porter lui-même un jour ».
Une libre opinion d’Adolphe
Inagbé
Titre original :
« L’Etat existe-il sous
Alassane Dramane Ouattara en Côte-d’Ivoire ? »
en maraude dans le web
Sous
cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui
ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu
qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et
des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la
« crise ivoirienne ».
Source : Connectionivoirienne.net
8 février 2013
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