L'accueil triomphal de l'opération Turquoise par les génocidaires |
Autour
de la lettre de Jacques Hogard, ancien de l’« opération Turquoise »,
à Tanguy Berthemet, du Figaro, suite à la publication dans le de la revue XXI (N°
39, Automne 2017, « Nos crimes en Afrique : Sénégal, Biafra, Rwanda »,
en librairie depuis le 28 juin) d’une enquête de Patrick de Saint-Exupéry sur le rôle de la
France lors du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, intitulée « Réarmez-les »,
allusion à un ordre qui aurait été donné depuis l’Elysée, pendant l’opération Turquoise, de
réarmer les génocidaires en déroute…
Monsieur,
Ancien de l’opération Turquoise au
Rwanda, dont j’ai eu l’honneur d’être l’un des trois commandants de Groupements
opérationnels (le groupement Sud, constitué d’unités de la Légion étrangère)
sous les ordres d’un chef unanimement respecté pour ses hautes qualités
morales, le général Jean-Claude Lafourcade, permettez-moi de vous faire part
très directement et très simplement de mon indignation, et de mon écœurement,
le mot n’est pas trop fort, à la lecture de l’article que vous venez d’écrire
dans le Figaro. Vous y faites de la publicité surprenante aux fantasmes
récurrents de M. de Saint-Exupéry qui vient en effet de récidiver dans ses
accusations aussi fumeuses que grotesques et mensongères dans sa revue « XXI »,
contre la France et l’armée française. Contrairement à ce que vous écrivez, la
« revue XXI » ne publie en aucun cas « une longue enquête », ni encore moins «
une enquête fouillée » (!) à propos de cette nouvelle accusation fantasmatique
selon laquelle l’armée française aurait réarmé les génocidaires hutus durant
l’opération Turquoise.
Ayant lu attentivement ce nouvel
article, j’atteste que la revue « XXI » publie une suite d’assertions
mensongères qui ne déshonorent que ceux qui les profèrent. Elle ne publie
évidemment aucun nom (à commencer par celui de ce fameux haut fonctionnaire qui
détiendrait ce fameux « ordre » dont aucun d’entre nous n’a jamais vu la
couleur !!...), ni aucun fait, aucune date, aucun élément précis à l’appui de
ses dires. Et pour cause, car c’est là la manière habituelle de procéder de M.
de Saint-Exupéry, comme il nous l’a montré en 2004 lors de la parution de son
pamphlet « L’inavouable », réédité
une fois en 2009 sous le nom de «
Complices de l’inavouable » (comprenez bien sûr par « inavouable », le
génocide de 1994 !)…
Tout ceci n’est pas nouveau et alourdit,
désolé de vous contredire, non pas « le dossier sur l’implication de la France
dans le génocide rwandais » mais bien celui, déjà ancien et chargé, de M. de
Saint-Exupéry dans ce dossier du génocide rwandais de 1994. Je vous mets en
pièce jointe le texte de la déclaration que j’ai faite au président de la 17ème
chambre correctionnelle de Paris, en octobre 2009, lorsque j’y ai assigné ce
personnage et son ami et associé M. Beccaria pour diffamation. Je ne change pas
une virgule, pas un mot de cette déclaration. Elle traduit parfaitement mon
état d’esprit à son égard et celui de ses commanditaires étrangers. Ma seule
satisfaction à l’époque est d’avoir ainsi fait baisser le regard de M. de
Saint-Exupéry et celui de son comparse devant le président du Tribunal, et de les
avoir entendu ânonner leurs excuses embarrassées…
Permettez-moi de vous dire que je suis
infiniment surpris et déçu de vous voir vous faire – dans les colonnes du
Figaro ! – le porte-voix de ces gens que je range dans le camp de l’anti France
et des « porteurs de valise » d’un des plus grands criminels de guerre de cette
période troublée qui est la nôtre : le général-président Paul Kagame.
Avant que vous ne repreniez éventuellement
un jour la plume sur cette bien triste histoire rwandaise, je me permets de
vous inviter à lire l’ouvrage du général Lafourcade, « Opération Turquoise » (éditions Perrin) et le mien, « Les larmes de l’Honneur » récemment
réédité (éditions Hugo), dont votre excellent confrère, Patrick Besson a fait
la critique dans le Point. Il me semble en effet que la déontologie du
journaliste n’est pas de désinformer mais d’informer ses lecteurs.
Avoir
fait partie de l’Opération Turquoise est et restera jusqu’à mon dernier souffle
une des vraies fiertés de ma vie. Je voulais vous le dire. Et la colossale
désinformation à laquelle nous sommes confrontés depuis des années, si elle me
blesse et m’écœure profondément bien sûr, n’entamera en rien cette fierté, bien
au contraire. Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations
distinguées.
Colonel
(er) Jacques Hogard
Source : le mur FBK de Leslie Varenne, 30 juin 2017
À NOTRE AVIS…
AFIN QUE
NOS AMIS LECTEURS PUISSENT GOÛTER TOUTE LA SAVEUR DES PROPOS CONTENUS DANS LA
LETTRE DE CE FOUGUEUX LÉGIONNAIRE SI FIER D’AVOIR PARTICIPÉ À L’OPÉRATION
TURQUOISE, UNE EQUIPÉE QUI, À DÉFAUT D’AVOIR PERMIS DE SAUVER LA VIE DES
DERNIÈRES VICTIMES DES FURIEUX PROTÉGÉS DU PRÉSIDENT FRANÇOIS MITTERRAND, LUI AURA
AU MOINS FOURNI PERSONNELLEMENT L’OCCASION DE RECONNAÎTRE ET DE DÉNONCER L’« UN DES PLUS GRANDS CRIMINELS DE GUERRE DE CETTE PERIODE TROUBLÉE QUI
EST LA NÔTRE… », VOICI LE PEDIGREE
DU COLONEL (ER) JACQUES HOGARD TEL QU’ON PEUT LE LIRE SUR LE SITE DE RÉVEIL-FM.
À EN
JUGER D’APRÈS SA GÉNÉALOGIE − QU’ON VA
LIRE −, PAS DE DOUTE, CE TYPE EST UN VÉRITABLE CONCENTRÉ DE L’HISTOIRE
GLORIEUSE ET SANS TACHES DES ARMÉES FRANÇAISES, EN PARTICULIER CELLE DE CES SOLDATS
SI VERTUEUX ET SI SECOURABLES QUI, DEPUIS LA FIN DE LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE,
N’ONT CESSÉ DE S’ILLUSTRER − ET, PLUS D’UNE FOIS, D’ILLUSTRER AUSSI, EN PASSANT,
LE PATRONYME QUASI-PRÉDESTINÉ DE NOTRE ÉPISTOLIER : HOGARD… POUR UN
LÉGIONNAIRE, PLUS QU’UN NOM, C’EST TOUT UN PROGRAMME ! − EN DÉFENDANT AU
PRIX D’IMMENSES SACRIFICES LES COULEURS ET LES VALEURS DE LA RÉVOLUTION
FRANÇAISE FACE AUX PRÉTENTIONS ABSURDES DE PEUPLADES GROSSIÈRES OU TROMPÉES PAR
DES PROPOGANDES ÉTRANGÈRES OU AVEUGLÉES PAR LEUR PROPRE INGRATITUDE… COMME À
SÉTIF ET GUELMA (8 MAI 1945), À MADAGASCAR (1947), EN INDOCHINE (1947-1954), EN ALGÉRIE
(1954-1962), AU CAMEROUN (1958-1971) ET AUJOURD’HUI MÊME, EN CÔTE D’IVOIRE…
RESTE À
SAVOIR SI, S'AGISSANT D’ÉVALUER LA PART DE LA FRANCE MITTERRANDIENNE DANS LE
GÉNOCIDE DES TUTSI AU RWANDA EN 1994, CETTE GÉNÉALOGIE DE RÊVE ET CE GRAND
RENOM SUFFISENT VRAIMENT À EUX SEULS POUR FAIRE D’UN COLONEL (ER) JACQUES
HOGARD UN TÉMOIN PLUS DIGNE DE FOI QU’UN « M. DE SAINT-EXUPÉRY », PAR
EXEMPLE. À VOUS, CHERS AMIS LECTEURS, DE VOUS FAIRE VOTRE PROPRE RÉPONSE…
POUR VOUS Y AIDER, MAIS SANS VOULOIR VOUS FORCER LA MAIN DANS UN SENS OU
DANS L’AUTRE, NOUS PUBLIONS À LA SUITE DE LA BIOGRAPHIE DE L’ANCIEN COLONEL DE
LA LÉGION HOGARD, LE BIEN NOMMÉ, LE DROIT DE RÉPONSE DE L’ANCIEN COLONEL ANCEL,
DONT IL Y A PEU CERTAINS D’ENTRE VOUS ONT PU LIRE, DANS CE BLOG, UN TÉMOIGNAGE ÉMOUVANT
SUR LE MÊME SUJET (HTTPS://CERCLEVICTORBIAKABODA.BLOGSPOT.DE/2017/07/GUILLAUME-ANCEL-UN-ANCIEN-OFFICIER-DE-L.HTML).
ET, POUR FAIRE BONNE MESURE, NOUS PUBLIONS AUSSI LE « COMMUNIQUÉ » PAR
LEQUEL BERNARD LUGAN, UN NÉGATIONNISTE NOTOIRE, NAGUÈRE AVOCAT COMPULSIF DE
L’APARTHEID, AUJOURD’HUI APPAREMMENT RECONVERTI DANS L’APOLOGIE DES CRIMES DU
COLONIALISME FRANÇAIS EN AFRIQUE, S’EST INGÉRÉ DANS CE DÉBAT. AVEC UN TEL COMPÈRE,
LE FIER LÉGIONNAIRE JACQUES HOGARD EST, POUR AINSI DIRE, VRAIMENT EN FAMILLE…
LA
RÉDACTION
BIOGRAPHIE DU COLONEL
JACQUES HOGARD
Jacques Hogard, né le 16 décembre 1955, est un officier parachutiste de la
Légion étrangère, de nationalité française.
Issu d'une vieille famille lorraine, il est le fils du général Jacques
Hogard, officier d'infanterie de marine, combattant de la Seconde Guerre
mondiale et des guerres d'Indochine et d'Algérie, et le neveu du général Pierre
de Bénouville, héros de la Résistance et Compagnon de la Libération. Il effectue
sa formation d'officier à l'École militaire interarmes de Saint Cyr Coëtquidan
(Promotion Général Laurier, 1978-79), puis entre en service dans la Légion
étrangère, où il est lieutenant, puis capitaine au 2e régiment étranger de
parachutistes, et enfin colonel. Il participe à plusieurs missions extérieures
dans les années 1980 et 1990, en Afrique notamment.
En 1992, il est affecté au bureau opérations de l'état-major des troupes
françaises stationnées à Djibouti. Il dirige le « bureau opérations »
de l'opération Oryx en Somalie (1992-1993) durant la tentative des Nations
unies de stopper la guerre civile somalienne, de l'opération Iskoutir en
République de Djibouti, de l'opération Diapason au Yémen. Il est commandant du
groupement de Légion Étrangère lors de l'opération Turquoise au Rwanda, en
19941). A ce titre, il est membre fondateur de l'association France-Turquoise,
dont l'objet principal est le « rétablissement
de la vérité sur l'action de l'armée française et des militaires français au
Rwanda » suite aux allégations concernant ceux-ci durant le génocide
au Rwanda, entre autres par la Commission Mucyo.
Il rejoint ensuite l'état-major de la Légion étrangère, puis celui de
l'armée de terre française et enfin le commandement des opérations spéciales
(COS). C'est ainsi qu'il commande le groupement interarmées des forces
spéciales qui ouvre la voie à la Brigade Leclerc en Macédoine, puis au Kosovo,
en 1999 lors de la guerre du Kosovo. Le colonel Hogard prend sa retraite
anticipée en 2000. Il fonde et dirige depuis une entreprise de conseil
spécialisée en intelligence stratégique et en lobbying à l'international.
Jacques Hogard est diplômé du CPA (Centre de Perfectionnement aux Affaires),
Exécutive MBA d'HEC.
Le 13 mai 2009, avec un certain nombre d'autres
anciens officiers de l'armée française ayant servi au Rwanda entre 1990 et
1994, il est distingué par un décret du Président de la République et promu au
grade d'officier de la Légion d'honneur.
Ses décorations
Officier de la Légion d'honneur
Officier de l'ordre national du Mérite
Croix de guerre des TOE
Croix de la Valeur militaire (trois citations)
Officier pro Merito Melitensi de l'Ordre de Malte avec épées
Titulaire de l'ordre de Saint Sava (Serbie)
Sa famille
Son grand-père : le général Emile-Louis
Hogard (1894-1990), officier de l'armée d'Afrique, proche collaborateur du
Maréchal Lyautey au Maroc, commandant les Goums Marocains (1944-45).
Son père : le général Jacques
Hogard
Le gl JF Hogard (le frère, à Dte) et le gauleiter JM Simon en pleine action lors de la Bataille d'Abidjan en mars-avril 2011 |
Son frère : le général Jean-François
Hogard, ancien chef de corps du 3e RPIMa (2002-04), ancien Conseiller Afrique
du Ministre de la Défense (2007-2009) commandant de la Force Licorne en Côte
d'Ivoire en 2009, commandant de la 9ème Brigade Légère Blindée d'Infanterie de
Marine (basée à Poitiers) et de la Brigade La Fayette en Afghanistan.
Son oncle : le général Pierre de
Bénouville
Son cousin : François Guillaume, ancien Ministre, ancien président de la FNSEA,
député de Meurthe-et-Moselle.
Ses publications
Les larmes de l'honneur : 60 jours dans la tourmente du Rwanda, Jacques
Hogard, Hugo et Compagnie, 2005, ISBN 2-7556-0054-3
Désinformation : le cas rwandais in Cahiers du CESAT (Collège
d'Enseignement Supérieur de l'Armée de terre), n°13, septembre 2008
A propos du Rwanda, des Grands Lacs et de la politique française en Afrique
in Revue "Diplomatie", numéro 37 (mars-avril 2009), voir
www.areion.fr
Le 6 Avril 1994, l'attentat perpétré par la
rébellion Tutsi contre le Président Hutu Habyarimana plonge le Rwanda dans le
chaos. Se déroule alors le plus atroce génocide de la fin du XXe siècle. Le 22
juin, l'ONU autorise du bout des lèvres la France à intervenir pour faire
cesser les massacres. Jacques Hogard est désigné pour prendre le commandement
d'un des trois groupements opérationnels de l'opération Turquoise. Homme dévoué
à son pays, il raconte comment il a exécuté avec fermeté, humanisme et
diplomatie, cette difficile mission. Par son témoignage, Jacques Hogard
rétablit la vérité sur cette terrible période de génocide, de rébellion, de
pillages, d'exode... Il livre ici la complexité de cette opération à la fois
militaire, humanitaire, diplomatique, politique et médiatique.
Source : http://reveil-fm.com 18 septembre
2011
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Le
débat sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda mérite un
peu mieux que les attaques personnelles lancées régulièrement par M. Hogard,
dont cette tribune intitulée les « révélations » de la revue XXI sur
la France au Rwanda font pschitt.
M.
Hogard semble avoir beaucoup oublié, en commençant par le respect pour les
anciens compagnons d’armes, même quand on ne partage pas leur avis.
Pour
rafraîchir cette mémoire défaillante, je vais d’abord rappeler quelques
faits dont j’ai été témoin au Rwanda pendant l’opération Turquoise.
Dans
une première période, du 22 au 30 juin 1994, nous avons tenté de remettre au
pouvoir le gouvernement que la France avait soutenu pendant quatre ans alors
même que celui-ci était l’organisateur du génocide des Tutsis :
Ordre
préparatoire pour un raid sur Kigali, puis opération de frappe aérienne que je
devais guider contre les colonnes du FPR (les soldats « ennemis » de
ce gouvernement). Cette frappe a été annulée in extremis, au lever du jour du
1° juillet, probablement par le PC Jupiter sous l’Élysée.
M.
Hogard explique volontiers le contraire bien qu’il ne fut pas là, en effet il
n’est arrivé sur le théâtre que le 29 ou le 30 juin selon ses versions. Pour ma
part je ne pense pas que quiconque soit mieux placé que moi pour dire ce que
j’ai fait…
Deuxième
période à partir du 1° juillet 1994 avec la création d’une « zone
humanitaire sûre » qui a surtout permis de protéger la fuite des
génocidaires vers le Zaïre (aujourd’hui la RDC). À cette époque, je me suis
occupé d’extractions de rescapés dans cette zone « sûre » que nous
contrôlions si peu. C’est M. Hogard qui m’a raconté, à plusieurs reprises, son
trouble de devoir escorter poliment les organisateurs du génocide, car il avait
reçu comme directive stricte de ne pas les arrêter, ni les neutraliser mais de
s’assurer qu’ils veuillent bien quitter la zone (ie qu’ils partent au Zaïre).
J’ai vu plusieurs de ces responsables du génocide transiter sur la base de
Cyangugu, et je n’en aurais rien su si M. Hogard n’avait pris le temps de me
l’expliquer et de me raconter combien cela l’interrogeait…
Troisième
période, que je situe sur la 2° quinzaine de juillet, les forces
gouvernementales et leurs responsables se sont débandés au Zaïre et nous leurs
livrons des armes, dans des camps de réfugiés, alors que nous sommes dans une
mission « humanitaire » et accessoirement sous embargo des Nations
Unies. Livrer des armes à des génocidaires et transformer des camps de réfugiés
en bases militaires est un acte d’une extrême gravité, susceptible d’être
qualifié pénalement de complicité dans un crime imprescriptible, le génocide. À
quoi cela sert-il de continuer à nier ces livraisons d’armes, alors que
l’origine de la directive est désormais connue (l’Elysée), de même que
l’intermédiaire financier (des banques encore liées à l’Etat) et les conditions
de leur livraison effective sur le terrain (aéroport de Goma, convois de
transport)…
M.
Hogard avait eu le plus grand mal à défendre et obtenir de désarmer les
factions qui traversaient notre zone, j’imagine son désarroi quand il a dû nous
justifier une telle livraison sous couvert « d’éviter
que les forces gouvernementales ne se retournent contre nous »…
En
fait, je viens de parler du lieutenant-colonel Hogard, l’officier droit et
mesuré qui assumait le commandement d’un des groupements tactiques, dans cette
mission d’intervention particulièrement difficile en 1994. Je ne reconnais en
rien le M. Hogard qui tente aujourd’hui de me décrédibiliser avec véhémence,
bien qu’il ne me connaisse pas et ne me connaîtra sans doute jamais. La logique
voudrait plutôt qu’il contredise mon témoignage, si cela était encore possible.
M. Hogard
a en effet d’abord affirmé que je n’avais pas participé à l’opération Turquoise
dans les conditions que j’ai décrites (comme officier contrôleur avancé, OCA,
chargé du guidage des frappes aériennes) et que j’étais donc un affabulateur « sans responsabilité, sauf peut-être
humanitaire… », dans un article du Point qui ne fait pas honneur au
journalisme. Il a dû se raviser devant mes témoignages précis et factuels car
je ne témoigne que de ce que j’ai fait. Il a dû reprendre aussi sa copie
lorsque j’ai publié un message confirmant ma fonction, signé par lui !
Le
CNE Guillaume ANCEL a été détaché au sein d’une [compagnie de combat]
pour y tenir les fonctions d’OCA.
J’ai
ensuite été approché par un grand gaillard, se présentant comme un
« proche de M. Hogard, pour me « parler » puis me
« convaincre » et finalement me menacer. Cela n’a pas fonctionné. Je
n’ai pas apprécié le procédé que je croyais ne plus exister que dans les films
de barbouzes.
Je me
suis donc interrogé sur les activités de M. Hogard :
M. Hogard
vend de l’information, pardon de « l’intelligence stratégique et de la
diplomatie d’entreprises », à travers une société spécialisée dont
l’activité réelle doit être en rappport avec son nom, ÉPÉE. Un ancien compagnon
d’armes y est décédé dans des conditions pour le moins étranges, criblé de
balles dans un hôtel en Libye.
Ensuite
M. Hogard a repris son entreprise de discrédit en affirmant cette fois que
j’aurais un compte à régler avec l’armée parce que celle-ci avait refusé de me
réintégrer. Je ne vois pas comment l’armée aurait pu me refuser… ce que je n’ai
jamais demandé. Je n’ai aucun contentieux avec l’institution militaire qui m’a
fort bien traité et que je respecte pour son grand professionnalisme. Mais sur
le site du colonel 2.0 comme dans son livre, les larmes d’un crocodile, M.
Hogard espère « démolir » mon témoignage avec cette accusation
ridicule, pour la cinquième fois, sans apporter aucun argument vraiment utile
sur le débat de fond.
Alors
quel objectif poursuit M. Hogard ? Détourner l’attention dans le débat sur le
rôle de la France dans le génocide de Tutsis au Rwanda ? Masquer sa peur d’être
rattrapé par la gravité des actes commis, alors même qu’il s’agissait d’une
politique décidée au plus haut niveau de l’Etat ? S’essayer dans une polémique
digne des meilleures heures de Donald Trump, mais qui n’a pas sa place dans un
débat aussi grave ? Par chance il ne twitte pas…
Heureusement
il peut citer le « professeur Bernard Lugan », celui qui explique que
les livraisons d’armes aux génocidaires seraient justifiées par le fait que le
président Kagame aurait fait assassiner le président Habyarimana. Ne cherchez
pas le lien, il relève d’une autre logique et s’expose d’ailleurs sur ce site…
Bernard Lugan ne cache pas ses liens avec la droite la plus extrême. J’espère
simplement qu’il n’est plus enseignant à l’Ecole militaire, ni ailleurs dans
les milieux militaires.
Si M.
Hogard comme le professeur Lugan souhaitaient réellement mettre fin à ce
questionnement, ils défendraient l’ouverture réelle des archives pour que nos
concitoyens puissent juger par eux-mêmes plutôt qu’on ne leur explique ce
qu’ils doivent en penser.
Le
débat auquel je souhaite participer est celui de la responsabilité des hommes
politiques de l’époque qui ont décidé de ces opérations, au nom de la France,
en notre nom à tous et qui ne se sont jamais expliqués.
Nous,
militaires, avons déjà dû assumer une mission que nous n’aurions pas dû mener,
ce n’est donc pas à nos compagnons d’armes de se justifier, encore moins de
s’ériger en bouclier de responsables politiques qui ne veulent pas assumer leur
responsabilité.
Personnellement,
je continuerai à témoigner aussi longtemps que nous ne connaîtrons pas le rôle
de la France dans le dernier génocide du XX° siècle, celui qui n’aurait jamais
dû se produire, celui que nous n’avons pas su empêcher et qu’il ne sert à rien
de cacher.
Guillaume
Ancel, ancien lieutenant-colonel.
Source : Le
Colonel 6 juillet 2017
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Rwanda
: M. de Saint-Exupéry accuse-t-il la France afin de protéger le général Kagamé
?
Fidèle
caisse de résonance du régime de Kigali, la presse française donne actuellement
une énorme publicité à un insignifiant article de M. Patrick de Saint-Exupéry
dans lequel, sans la moindre preuve, sans la publication du moindre document
nouveau, et uniquement sur la base de sous-entendus orientés, il accuse la
France d’avoir voulu « réarmer » les génocidaires rwandais durant
l’été 1994.
Plus
encore, voilà maintenant la BNP qui est désormais soupçonnée d’être partie
prenante dans cette rocambolesque affaire.
L’explication
d’une telle campagne orchestrée depuis le Rwanda est pourtant limpide: l’étau
se refermant peu à peu sur le régime Kagamé, dans le cadre de l’enquête sur
l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, ses amis français sont
actuellement à la manœuvre afin d’intimider Emmanuel Macron, comme ils avaient
si bien réussi à le faire avec Nicolas Sarkozy et François Hollande. A une
différence près : depuis quelques mois, les éléments qui s’accumulent sur
le bureau des magistrats français et qui mettent directement en cause le régime
de Kigali dans le déroulé des évènements de l’année 1994 sont tels qu’il est
désormais impossible d’étouffer l’affaire…
Deux
points sont établis :
1) L’attentat
du 6 avril 1994 qui provoqua la mort du président hutu Habyarimana fut le
déclencheur du génocide.
2) La
thèse du régime de Kigali, à savoir celle du génocide « programmé »
et « planifié » par les « extrémistes » hutu, a volé en
éclats devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda). Ce
tribunal créé par le Conseil de sécurité de l’ONU et siégeant à Arusha de 1995
à 2016, a en effet, dans ses jugements concernant les « principaux
responsables du génocide » − dont celui du colonel Bagosora présenté comme
l’architecte du génocide −, que ce soit en première instance ou en appel, clairement
établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour le commettre. Si ce
génocide n’était pas programmé, c’est donc qu’il fut spontané, et ce qui le
provoqua fut l’assassinat du président Habyarimana.
Voilà
pourquoi la question de savoir qui a ourdi cet attentat est primordiale. Or, il
n’y a jamais eu d’enquête internationale menée sur ce crime qui coûta la vie à
deux présidents en exercice élus, celui du Rwanda et celui du Burundi, qui
avaient pris place dans le même avion.
Par
les énormes pressions qu’ils exercèrent sur le Conseil de sécurité de l’ONU,
les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, alliés indéfectibles du régime de Kigali,
réussirent en effet à interdire au TPIR de mener cette enquête.
Au
mois de janvier 1997, Madame Louise Arbour, Procureur du TPIR de septembre 1996
à septembre 1999, ordonna ainsi à Michael Hourigan de cesser ses
investigations. Ce fonctionnaire de l’ONU avait pourtant été personnellement
chargé par elle, d’identifier les commanditaires et les auteurs de l’attentat
du 6 avril 1994. Madame Arbour voulait alors étayer l’acte d’accusation
rachitique qu’elle était occupée à dresser contre les anciens dirigeants du
régime Habyarimana, en montrant que cet attentat avait été commis par des
« extrémistes hutu », et qu’en le commettant, ces derniers
avaient donné le signal du génocide qu’ils avaient programmé.
Or,
sur place, à Kigali, menant son enquête, Michael Hourigan découvrit tout au
contraire que les auteurs de l’attentat n’étaient pas des « Hutu
extrémistes », mais des Tutsi du FPR… et il obtint même les noms de ceux
qui, selon lui, auraient abattu l’avion du président Habyarimana. Il rédigea un
rapport qu’il remit personnellement à Madame Arbour qui le somma alors de
mettre un terme à ses recherches, exigeant la confidentialité absolue sur ses
découvertes. Le contrat de Michael Hourigan avec l’ONU ne fut pas
renouvelé.
Saisie
par les familles de l’équipage français de l’avion présidentiel abattu, la
justice française s’est ensuite risquée sur cette affaire qui fut confiée au
juge Bruguière. Bien que le TPIR ait refusé de le lui communiquer, et cela au
prétexte qu’il n’existait pas (!!!), le juge Bruguière obtint malgré tout une
copie du « Rapport Hourigan ». Puis, devant le juge, Michael Hourigan
authentifia son texte dont il confirma la teneur. Poussant plus loin ses
investigations, le juge Bruguière interrogea le capitaine sénégalais Amadou
Deme, adjoint de Michael Hourigan et ancien numéro 2 du renseignement de l’ONU
au Rwanda. Cet officier lui confirma à la fois les résultats de l’enquête à
laquelle il avait personnellement participé, et l’insolite changement
d’attitude de madame Arbour à partir du moment où le FPR fut suspecté d’avoir
assassiné le président Habyarimana.
Le 16
novembre 2006, au terme de son enquête, le juge Bruguière accusa à son
tour le général Kagamé et il lança neuf mandats d’arrêt contre des membres
importants de son premier cercle. Après le départ à la retraite de ce
magistrat, l’enquête fut reprise par le juge Trévidic, puis par les juges
Herbaut et Poux.
Au
mois de juillet 2013 puis en janvier 2014, le juge Trévidic interrogea
Jean-Marie Micombero, ancien secrétaire général au ministère rwandais de la
Défense et qui, le 6 avril 1994, était affecté à une section chargée du
renseignement dépendant directement de Paul Kagamé. Le témoin lui confirma les
noms des deux membres de l'armée de Paul Kagamé qui, le 6 avril 1994, auraient
tiré les deux missiles qui abattirent l’avion présidentiel. Il livra également
au juge nombre de détails sur les préparatifs et sur le déroulement de
l’attentat. Ces déclarations recoupaient en les confirmant celles recueillies
en leur temps par le juge Bruguière auprès d’autres témoins.
La
contre-attaque du général Kagamé se fit à travers ses puissants réseaux
d’influence français et par le biais d’une presse qui ne cessa jamais de lui
servir de porte-voix, notamment Libération, Le Monde et Le
Figaro.
Appuyé
sur les uns et sur les autres, il tenta de répétitives manœuvres dilatoires
destinées à discréditer le travail du juge Bruguière. Mais, au moment où, de
guerre lasse, le juge Trévidic s’apprêtait à clôturer son instruction, trois
témoins de la plus haute importance se manifestèrent.
Il
s’agissait du général Faustin Kayumba Nyamwaza, ancien chef d’état-major de
l’APR (Armée patriotique rwandaise, l’armée tutsi), à l’époque responsable du
renseignement militaire, du colonel Patrick Karegeya, ancien chef des
renseignements du Rwanda, tous deux réfugiés en Afrique du Sud d’où ils
accusaient de la façon la plus claire le président Kagamé d’être le responsable
de l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président hutu Habyarimana,
et d’Emile Gafarita qui prétendait être l'un des trois membres du FPR qui
transportèrent depuis l'Ouganda jusqu'à Kigali les missiles qui abattirent
l'avion du président Habyarimana.
Au
mois de juin 2010, le général Kayumba survécut par miracle à une tentative
d’assassinat dont les auteurs, des Rwandais, furent arrêtés et jugés en Afrique
du Sud. Le colonel Patrick Karegeya fut étranglé le 31 décembre 2013 dans sa
chambre d’hôtel de Johannesburg.
Emile
Gafarita fut quant à lui enlevé à Nairobi le 13 novembre 2014 à la veille de
son départ pour la France où il devait être interrogé par le juge Trévidic.
Dans la procédure de réouverture d'instruction qui était alors en cours, la
teneur de ce que le témoin-acteur allait dire aux juges était accessible à la
Défense. Cette dernière informa ses clients de l’existence d’Emile Gafirita et
de son prochain témoignage. Avocat de l’Etat rwandais (Afrikarabia, 19 octobre
2016) et de 6 des 7 mis en examen, M° Léon-Lef Forster, dans un entretien avec
la journaliste canadienne Judi Rever[4] l’a reconnu : « J’ai informé les mis en examen, un avocat a l’obligation
d’indiquer à ses clients où en est la procédure…il est parfaitement légitime
que les clients soient informés des raisons pour lesquelles le dossier est
ré-ouvert ».
A
partir de ce moment, Emile Gafirita fut en danger de mort[5]. Dans ces
conditions, il est pour le moins « insolite » que les juges français
qui allaient l’interroger n’aient pas pris la précaution de le mettre sous
protection. D’autant plus qu’Emile Gafirita se savait menacé et que, dans
l’attente de sa convocation qui arriva le jour de sa disparition, il avait
écrit par mail à son avocat, M° Cantier, qu’il souhaitait être entendu : « le plus vite serait le mieux avant
qu’ils ne me fassent taire à jamais ».
Emile
Gafirita avait demandé à être entendu sous X avec le statut de « témoin
protégé », ce qui ne lui fut pas accordé par le juge Trévidic. Et
pourtant, comme l’a révélé plus tard Emmanuel Fansten
dans Libération du 4 mars 2015, à la même époque, le juge Trévidic
qui enquêtait sur l’attentat de la rue Copernic entendit sous X un ancien
membre du groupe Abou Nidal.
Pourquoi
une telle différence de traitement ? Le juge Trévidic justifia son
refus d’entendre anonymement Emile Gafarita « par
le nombre conséquent de manipulations constatées dans l’instruction »
(Jeune Afrique, 9 décembre 2014). Cette explication laisse pour le moins
perplexe car le juge d’instruction a précisément parmi ses missions celle de
faire le tri entre les éléments qu’il recueille. Dans tous les cas, ceux qui
enlevèrent Emile Gafirita ne partageaient pas ses doutes…
La
justice française a donc été incapable de protéger ce témoin essentiel puisque
ses ravisseurs ont été prévenus qu'il était depuis quelques semaines à Nairobi
où il vivait clandestinement sous un nom d'emprunt dans l'attente de son départ
pour la France.
Dans
son livre « La France dans la terreur rwandaise » (Editions Duboiris,
2014, page 302), le journaliste Onana rapporte de graves propos tenus par le
colonel Karegeya peu avant son assassinat : « (...)
tout ce que fait votre juge (Trévidic) se trouve dans les médias, même les noms
des témoins qui peuvent ainsi être retournés par Kigali ou assassinés ».
Allons
plus loin : certaines sources sud-africaines laisseraient entendre que des
fonctionnaires de l’ambassade de France à Pretoria auraient oralement tenté de
dissuader, fin novembre 2016, les autorités judiciaires sud-africaines d’accorder
aux magistrats français les possibilités d’entraide judiciaire leur permettant
d’interroger le général Nyamwaza.
Le 30
novembre 2016, interloquées par cette demande orale insolite, les autorités
sud-africaines auraient alors demandé que cette requête soit formulée par
écrit… ce qui aurait mis un terme à cette tentative d’entrave à la justice…et,
les quatre « visas » des autorités judiciaires sud-africaines
nécessaires à l’exécution de l’entraide judiciaire internationale furent
accordés aux juges français mi-février 2017. Avant d’être bloqués à la fin du
mois à la suite de la visite exceptionnelle faite en Afrique du Sud par le
général Joseph Nzabamwita, Responsable des services nationaux de
renseignement et de sécurité (NISS), envoyé du général Kagamé.
Dans
une enquête très documentée parue dans le « UN », n°140 du 1° février
2017 sous le titre « Récit d’une manipulation », Pierre Péan explique
comment, à partir de l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy et jusqu’au départ
du juge Trévidic, un groupe comprenant diplomates, magistrats, politiques et
hommes de l’ombre, groupe relayé par les réseaux pro-Kagamé français se serait
ingénié à saboter l’enquête du juge Bruguière. Cet article n’a été relayé par
aucun média français bien qu’il détaille de nombreux et très graves faits
d’entrave à la justice.
Quoiqu’il
en soit, loin des tumultes et des manipulations médiatiques, un dossier existe
et, pour le régime de Kigali, ses avancées pourraient être dévastatrices. Voilà
pourquoi ses amis ont reçu l’ordre d’allumer des contre-feux et voilà pourquoi,
la presse française est actuellement et une nouvelle fois à la manœuvre.
Que
contient en effet le dossier des juges Herbaut et Poux ?
Les
éléments qui figurent dans le dossier d’instruction pèsent plus lourd que les
sous-entendus de M. de Saint-Exupéry :
1) Le
dossier donne, entre autres, le lieu du tir des missiles, les noms des deux
tireurs et des membres de leur escorte, la marque et la couleur des véhicules
utilisés pour transporter les missiles depuis l’Ouganda jusqu’au casernement de
l’APR situé au centre de Kigali et de là, jusqu’au lieu de tir à travers les
lignes de l’armée rwandaise, ainsi que le déroulé de l’action.
2) Le
dossier contient la preuve que l’avion présidentiel rwandais a été engagé par
deux missiles dont la traçabilité a été établie. Grâce à la coopération
judiciaire de la Russie, la justice française sait en effet que ces deux
missiles dont les numéros de série étaient
respectivement 04-87-04814 et 04-87-04835 faisaient partie
d’un lot de 40 missiles SA-16 IGLA livrés à l’armée ougandaise
quelques années auparavant. Or, Paul Kagamé et ses principaux adjoints furent
officiers supérieurs dans l’armée ougandaise avant la guerre civile rwandaise
et, de 1990 à 1994, l’Ouganda fut la base arrière, mais aussi l’arsenal du FPR.
De plus, devant le TPIR, il fut amplement démontré que l’armée rwandaise ne
disposait pas de tels missiles et que l’arme du crime était bien entre les
mains du FPR.
D’autant
plus qu’au mois d’août 2016, la MONUSCO a saisi en RDC un missile de type SA-16
de la même série que ceux qui furent tirés contre l’avion du président
Habyarimana le 6 avril 1994. Or, ce missile avait appartenu à une milice
soutenue par le Rwanda. Un rapport officiel de la MONUSCO a été transmis au
siège de l’ONU à New-York qui visiblement tarde à le transmettre au juge
français malgré les recommandations du rédacteur du rapport en question
(Référence : Strictly Confidential. Goma, 20 septembre 2016).
En
dépit de toutes les pressions qu’ils subissent et qui vont aller croissant, il
faudra bien que, tôt ou tard, les juges fassent la balance entre les éléments
que contient le dossier de l’assassinat du président Habyarimana. Or, comme les
magistrats instructeurs auraient entre les mains suffisamment d’éléments pour étayer
la thèse de la responsabilité du général Kagamé dans l’attentat du 6 avril 1994
qui coûta vie au président Habyarimana, attentat qui fut l’élément déclencheur
du génocide, tout va in fine dépendre du Parquet chargé de porter
l’accusation à l’audience.
Nous
voilà donc revenus à la politique, donc aux réseaux d’influence que Kigali
entretient en France et dont la mission est de tenter d’influencer la Justice
pour que soit étouffé le dossier car, comme l’a dit Madame Carla Del Ponte qui
succéda à Louise Arbour au poste de Procureur du TPIR : « S’il était avéré que c’est le FPR qui
a abattu l’avion du président Habyarimana, c’est toute l’histoire du génocide
du Rwanda qu’il faudrait re-écrire ».
Et
de cela, les alliés, les soutiens et les obligés du général Kagamé ne veulent
évidemment pas entendre parler.
Bernard
Lugan
Source : Le
Colonel 29 juin 2017
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