Cela fait aujourd'hui 56 ans que la France tient avec une force implacable le biberon pour la Côte d'Ivoire.
Tu n'en veux plus ? Je te le donne quand même, et tais-toi
surtout. Tu n'as rien à dire.
Je parle pour toi, enfin plutôt contre toi à l'ONU.
Je prends tout ce que tu gagnes par la force de tes bras, et j'en
garde une partie (50%) dans ma besace pour te le prêter avec intérêt parce que
mes besoins sont énormes alors que toi, le biberon doit te suffire, que tu le
veuilles ou non.
L'autre partie (50%) je la laisse à la BCEAO, la Banque centrale des États aliénés et
opprimés, pour que tu puisses y avoir recours de temps en temps.
Mais attention, je peux te couper les vivres à tout moment parce
que c'est moi qui ai les clés du coffre de la BCEAO, surtout si tu élis des
dirigeants qui ont l'intention de remettre en cause ma monnaie.
Et puis, quel culot de qualifier ma monnaie de monnaie de singe !
Vous ne savez donc pas ce que vous êtes, alors qu'on vous l'a dit à Dakar en
juillet 2007 ?
Vous voulez qu'on vous le répète ? Eh bien, vous n'êtes pas entrés
dans l'histoire. Vous voulez qu'on vous le dise comment ?
C'est nous qui vous empêchons d'entrer dans l'histoire en vous
maintenant aujourd'hui dans l'étau d'une DÉPENDANCE ORGANISÉE après vous avoir
fait connaître l'enfer de la traite négrière, de l'esclavage et du travail
forcé.
Et puis, si vous n'êtes pas contents, vous avez vu ce qu'on vous a
montré en 2011, non ?
On avait dit avant qu'on allait partir mais ça, c'était pour vous
endormir. Maintenant, on a changé le statut et la mission de nos militaires sur
place qui sont désormais devenus les Forces
Françaises en Côte d'Ivoire[i].
Les choses sont ainsi claires parce qu'on n'est pas prêts d'envisager de
partir.
D'ailleurs, nous avons des
partisans sur place qui militent pour que nous restions les seuls maîtres de
votre destin, et qui ne demandent seulement qu'à en tirer des profits personnels,
peu importe si l'écrasante majorité vit dans la misère. Et cela nous arrange
bien. Alors …on continue.
Alexis Gnagno
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique,
nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement
à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec
l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par
leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des
causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : La
Dépêche d'Abidjan 7 Août 2016
[i]
- Simple changement de nom, apparemment, comme les Français en ont l’habitude. Ainsi,
lors de la commémoration du 56e anniversaire du semblant de décolonisation, le 7 août, l’unité française qui a participé au défilé militaire fut présentée comme …un « détachement
du 43e Bataillon d’infanterie de marine de l’armée française ». Comme
quoi, 43e BIMa ou Forces françaises de Côte d’Ivoire, pour
eux, c’est kifkif bourricot. [Note de la rédaction].
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire