lundi 8 août 2016

L'INDÉPENDANCE, QUELLE INDÉPENDANCE ?


Cela fait aujourd'hui 56 ans que la France tient avec une force implacable le biberon pour la Côte d'Ivoire.
Tu n'en veux plus ? Je te le donne quand même, et tais-toi surtout. Tu n'as rien à dire.
Je parle pour toi, enfin plutôt contre toi à l'ONU.
Je prends tout ce que tu gagnes par la force de tes bras, et j'en garde une partie (50%) dans ma besace pour te le prêter avec intérêt parce que mes besoins sont énormes alors que toi, le biberon doit te suffire, que tu le veuilles ou non.
L'autre partie (50%) je la laisse à la BCEAO, la Banque centrale des États aliénés et opprimés, pour que tu puisses y avoir recours de temps en temps.
Mais attention, je peux te couper les vivres à tout moment parce que c'est moi qui ai les clés du coffre de la BCEAO, surtout si tu élis des dirigeants qui ont l'intention de remettre en cause ma monnaie.
Et puis, quel culot de qualifier ma monnaie de monnaie de singe ! Vous ne savez donc pas ce que vous êtes, alors qu'on vous l'a dit à Dakar en juillet 2007 ?
Vous voulez qu'on vous le répète ? Eh bien, vous n'êtes pas entrés dans l'histoire. Vous voulez qu'on vous le dise comment ?
C'est nous qui vous empêchons d'entrer dans l'histoire en vous maintenant aujourd'hui dans l'étau d'une DÉPENDANCE ORGANISÉE après vous avoir fait connaître l'enfer de la traite négrière, de l'esclavage et du travail forcé.
Et puis, si vous n'êtes pas contents, vous avez vu ce qu'on vous a montré en 2011, non ?
On avait dit avant qu'on allait partir mais ça, c'était pour vous endormir. Maintenant, on a changé le statut et la mission de nos militaires sur place qui sont désormais devenus les Forces Françaises en Côte d'Ivoire[i]. Les choses sont ainsi claires parce qu'on n'est pas prêts d'envisager de partir.
D'ailleurs, nous avons des partisans sur place qui militent pour que nous restions les seuls maîtres de votre destin, et qui ne demandent seulement qu'à en tirer des profits personnels, peu importe si l'écrasante majorité vit dans la misère. Et cela nous arrange bien. Alors …on continue.

Alexis Gnagno


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Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».


Source : La Dépêche d'Abidjan 7 Août 2016




[i] - Simple changement de nom, apparemment, comme les Français en ont l’habitude. Ainsi, lors de la commémoration du 56e anniversaire du semblant de décolonisation, le 7 août, l’unité française qui a participé au défilé militaire fut présentée comme …un « détachement du 43e Bataillon d’infanterie de marine de l’armée française ». Comme quoi, 43e BIMa ou Forces françaises de Côte d’Ivoire, pour eux, c’est kifkif bourricot. [Note de la rédaction].

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