lundi 15 août 2016

« Il ne suffit pas de s’indigner, il faut aussi résister ! » Georges Séguy

Notre hommage à un militant exemplaire de la démocratie et la justice sociales, de la paix et du progrès de l’humanité.
G. Séguy en 2008
Georges Séguy, ancien Secrétaire général de la CGT (1967 à 1982), est décédé samedi 13 août 2016 à l'âge de 89 ans à l'hôpital de Montargis (Loiret) où il était hospitalisé depuis quelques jours.
Ancien résistant et déporté, Georges Séguy avait succédé en 1967 à Benoît Frachon à la tête de la CGT. C'est lui qui avait mené pour son syndicat les négociations de Grenelle en mai 1968, avant de devenir l'adversaire principal sur le terrain syndical des gouvernements de la Ve République. En 1982, il avait cédé sa place à Henri Krasucki et quitté le bureau politique du PCF, parti dont il était membre depuis 1947. 
Son nom reste également associé à l'esprit d'ouverture du congrès de Grenoble de 1978.
En 1982, il avait quitté à la fois le Bureau politique du PCF et la direction de la centrale, en invoquant des « raisons de convenances personnelles ». 
Né le 16 mars 1927 à Toulouse dans une famille ouvrière, Georges Séguy entre à 15 ans comme typographe dans une imprimerie travaillant pour la Résistance. Adhérent de l'organisation clandestine des Jeunesses communistes, il est arrêté par la Gestapo et sera l'un des plus jeunes déportés FTP de France. En février 1944 il est interné au camp de concentration de Mauthausen en Autriche, où il restera 15 mois.
A son retour en France, Georges Séguy entre à la SNCF et participe activement comme militant aux grèves de 1947. Son ascension politique et syndicale sera fulgurante : en 1954, à 29 ans, il est élu au comité central du PCF et, seulement deux ans plus tard, entre au bureau politique. « Pour lui, rappelle Pierre Laurent, le Secrétaire national du PCF, ces deux engagements étaient une nécessité pour marcher sur ses deux jambes : défendre les droits des travailleurs et changer la société […] Georges a toujours été un acteur des combats de son temps : pour le droit des salariés (y compris dernièrement contre la loi El Khomri), pour la paix (en Algérie, au Vietnam, en Irak, en Palestine...), pour le désarmement nucléaire au nom duquel il anima l'Appel des Cent, contre le racisme, le fascisme et l'apartheid, pour la dignité humaine, pour l'égalité femme-homme, contre le capitalisme, pour une société du commun, du partage des richesses et des savoirs ».
Georges Séguy le 26 mai 1968,
durant les négociations de Grenelle.

(STF / UPI / AFP)
« Jusqu'à ses dernières semaines, se souvient Elyane Bressol, la présidente de l'Institut d'histoire sociale de la CGT dont Georges Séguy était le président d'honneur, il est resté un résistant qui s'intéressait à la vie sociale du pays et qui avait un avis ».
Georges Séguy nous laisse trois livres de témoignage : « Le Mai de la CGT » (1972), « Lutter » (1975), et « Résister, de Mauthausen à Mai 68 » (2008).

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