Le FPI est surtout fragilisé
par les suites de la crise électorale de 2010
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Candidat
à sa propre succession à la présidence du Front populaire ivoirien (FPI),
Pascal Affi N’Guessan est actuellement en butte à des attaques redoublées de la
part de certains de ses camarades qui le soupçonnent de vouloir détourner ce
parti de sa ligne traditionnelle, telle que son principal fondateur, Laurent
Gbagbo, l’a définie. Voulant absolument l’empêcher d’atteindre son but, ses
adversaires n’ont rien trouvé de mieux que de déposer la
candidature de L. Gbagbo entre les mains du « Comité de contrôle » du
FPI. Lequel a homologué cette candidature, bien que L. Gbagbo soit actuellement
en prison, et en instance de jugement, dans les geôles d’une soi-disant « cour
pénale internationale » (CPI) sise à La Haye aux Pays Bas. Dans cet entretien
avec le correspondant de « Jeune Afrique », Affi dit ce qu’il pense de cette entreprise
de ses adversaires.
La Rédaction
Jeune Afrique : Maintenez-vous votre
candidature face à Laurent Gbagbo ?
Pascal Affi N'Guessan : Oui, je suis évidemment
candidat à ma propre succession. Le pays va mal et il faut l'aider à se
redresser.
Comprenez-vous que
certains vous reprochent de vouloir « tuer le père » ?
Celui que vous appelez « le
père » n'est pas candidat à la présidence du parti, mais certains veulent
utiliser son nom pour m'évincer. Malheureusement, de fait, il ne peut pas
diriger le FPI.
En l'occurrence, c'est
Michel, le fils de Laurent Gbagbo, qui a remis ce dossier de candidature,
contre lequel vous avez d'ailleurs déposé un recours...
C'est son droit de
militant de souhaiter que son père revienne, mais je n'approuve pas son
initiative. C'est même une escroquerie politique, une forfaiture qui viole le
droit. Le document adopté le 26 novembre par le comité de contrôle n'a
aucune valeur.
Quelles relations
entretenez-vous avec Michel Gbagbo ?
Nous avons fait plusieurs
mois de prison ensemble. Nous avons été très proches.
Le FPI ne s'est-il pas
marginalisé en boycottant les élections locales de 2013 et en se retirant de la
Commission électorale indépendante (CEI) en septembre 2014 ?
Le FPI est surtout
fragilisé par les suites de la crise électorale [de 2010]. Il se trouve dans
une phase de reconstruction qui nécessite du doigté et de la lucidité.
Vous présidez le FPI
depuis treize ans. Comment se fait-il que vous ne le contrôliez pas mieux ?
Cette crise interne
résulte de notre perte du pouvoir en 2010. Nous sommes en pleine métamorphose
pour définir une nouvelle identité. Comme dans toutes les organisations et à
toutes les époques, un débat oppose ceux qui veulent maintenir le statu quo à
ceux qui veulent reconstruire.
La présidentielle de 2015
pourra-t-elle se dérouler sereinement ?
Tel est le défi que doit
relever la Côte d'Ivoire. C'est un rendez-vous très attendu, que certains
appréhendent parce que beaucoup de problèmes restent à régler en matière de
sécurité, de réintégration des anciens combattants et de réconciliation
nationale. Nous pressons le gouvernement de tout mettre en œuvre pour que ces
préalables soient levés.
Que pensez-vous du fait
que le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) et le Parti
démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) ne présentent qu'une seule candidature,
celle d’Alassane Ouattara ?
C'est une donnée
importante, car elle va reconfigurer le paysage politique pendant la campagne
et après l'élection. Tous les membres du PDCI n'approuvent pas cette
candidature unique. Comment vont-ils se positionner ? Présenteront-ils un
candidat tout de même ? Se rapprocheront-ils de nous et de tous les partisans
de l'unité nationale ? Nous espérons que cette recomposition débouchera sur une
alternance.
Propos recueillis à
Abidjan par Alain Faujas
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l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec
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leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des
causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
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