mercredi 17 décembre 2014

"ILS REVIENDRONT !" (Fidel Castro)

Ce mercredi 17 décembre 2014 restera dans l'histoire comme la confirmation qu'un peuple uni et déterminé est invincible. Telle est la grande leçon que nous pouvons puiser dans l'histoire d'un petit peuple opiniâtre qui, depuis plus d'un siècle et demi, à travers des difficultés innombrables et au prix de sacrifies immenses, poursuit inlassablement son rêve de liberté et de progrès. Certes, comme l'a dit le président Raul Castro, le fait que le gouvernement des Etats-Unis ait symboliquement renoncé, ce même jour, aux procédés barbares dont il accablait le peuple révolutionnaire de Cuba depuis 56 ans, ne signifie pas que tout est réglé. Reste encore aux intentions, si bonnes soient-elles, à se transformer en réalités. En particulier, le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba depuis plus d'un demi-siècle, et qui a causé tant de dommages humains et économiques dans le pays, doit cesser pour laisser place à des relations équilibrées, dans le respect mutuel des intérêts bien compris des deux peuples voisins.

En ce jour mémorable, nous avons tenu à marquer notre solidarité avec le peuple héroïque de Cuba et ses dirigeants exemplaires en publiant la traduction officielle du discours que le général d'armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d'Etat et du Conseil des ministres de la République de Cuba, a prononcé à cette occasion, simultanément avec le président Barack Obama, son homologue étatsunien.
 
La Rédaction
 

...ET ILS SONT REVENUS !

La Havane, mercredi 17 décembre 2014. Les cubains sont dans la rue et applaudissent à la libération de Gerardo Hernandez, Ramon Labañino et Antonio Guerrero. Ces agents cubains qui étaient prisonniers aux États-Unis depuis 1998 faisaient partie des « Cinq de Miami ». Les deux autres, René Gonzalez et Fernando Gonzalez, avaient déjà été relâchés. (Photo : Stringer/Reuters)
 


LE DISCOURS HISTORIQUE DU PRESIDENT DE CUBA
 
Le Président Raul Castro Ruz
Compatriotes,
 
Depuis mon élection en tant que Président des conseils d’Etat et des ministres, j’ai réitéré, à maintes reprises, notre disposition de tenir avec le gouvernement étasunien, un dialogue respectueux, sur la base de l’équité souveraine, pour aborder de différents sujets de façon réciproque, sans préjudice à l’indépendance nationale et l’autodétermination de notre peuple.
Il s’agit d’une position exprimée au gouvernement des Etats-Unis, de façon publique et privée, par le camarade Fidel, lors de notre long combat, et ceci, avec la proposition de discuter et régler les différends par des négociations, sans renoncer à aucun de nos principes.
L’héroïque peuple cubain a fait la preuve, face aux grands dangers, agressions, adversités et sacrifices, qu’il est et restera fidèle à nos idéaux d’indépendance et de justice sociale. Lors de ces 56 années de Révolution, nous sommes restés unis et nous avons gardé une profonde loyauté pour ceux qui sont tombés en défendant ces principes depuis le début de nos guerres d’indépendance en 1868.
Maintenant, nous sommes en train de mettre en œuvre, malgré les difficultés, l’actualisation de notre modèle économique pour bâtir un Etat socialiste prospère et durable.
A la suite d’un dialogue au plus haut niveau, y compris un entretien téléphonique que j’ai eu hier avec le Président Barack Obama, nous avons pu avancer dans le règlement de certains sujets d’intérêts pour les deux nations.
Fidel e Raul Castro


 Tel que Fidel l’a promis, en juin 2001, lorsqu’il a dit, je cite : "Ils reviendront !", aujourd’hui, ils arriveront dans notre patrie, Gerardo, Ramón et Antonio.
L’énorme joie de leurs parents et de tout notre peuple mobilisé infatigablement pour cet objectif s’étend sur les centaines de comités et groupes de solidarité, gouvernements, parlements, organisations, institutions et personnalités qui, pendant 16 ans, ont réclamé et consenti de courageux efforts pour leur libération. Nous leurs exprimons notre plus grande gratitude et engagement.
Cette décision du Président Obama, mérite le respect et la reconnaissance de notre peuple.
Je tiens à remercier et reconnaître le soutien du Vatican et particulièrement du Pape François, en vue de l’amélioration des relations entre Cuba et les Etats-Unis. De même, notre remerciement au gouvernement du Canada pour les facilités créées pour permettre le dialogue au plus haut niveau entre les deux pays.
En même temps, nous avons décidé de libérer et envoyer aux Etats-Unis, un espion d’origine cubaine qui a été au service de ce pays.
D’autre part, pour des raisons humanitaires, aujourd’hui, nous avons renvoyé dans son pays le citoyen nord-américain Alan Gross.
De façon unilatérale, telle que notre pratique l’exige et conformément à nos dispositions légales, les prisonniers concernés ont bénéficié de la remises de leur peine, et des personnes dont le sort intéressait le gouvernement étasunien ont été libérées.
De même, nous sommes convenus du rétablissement de nos relations diplomatiques.
Ceci ne veut pas dire que l’essentiel ait été réglé. Le blocus économique, commercial et financier provocant de gros dommages humains et économiques à notre pays doit cesser.
Bien que les mesures du blocus soient devenues des lois, le Président des Etats-Unis peut modifier leur application en vertu de ses pouvoirs exécutives.
Nous proposons au gouvernement étasunien de prendre des mesures réciproques en vue de l’amélioration du climat bilatéral et de l’avancement vers la normalisation des liens entre nos deux pays, conformément aux principes du droit international et de la charte des Nations unies.
Cuba réitère sa disposition à maintenir la coopération dans les organismes multilatéraux, à savoir, l’Organisation de Nations unies.
En reconnaissant que nous avons de profonds différends concernant la souveraineté nationale, la démocratie, les droits de l’homme et la politique extérieure, je confirme notre volonté de dialoguer à l’égard de ces sujets.
J’invite le gouvernement étasunien à surmonter les obstacles empêchant ou limitant les liens entre nos peuples, les familles et les citoyens de ces deux pays, en particulier, ce qui concerne les voyages, le service postal direct et les télécommunications.
Les progrès remportés lors des échanges montrent qu’il est possible de résoudre beaucoup de problèmes.
Tel que nous l’avons réitéré, nous devons apprendre l’art de coexister, d’une façon civilisée, avec nos différends.
Nous parlerons plus tard de ces importants sujets.
Je vous remercie.

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