François Zahoui et Sabri Lamouchi
Et leur prix respectif, très loin d’être
proportionné
à leurs
capacités prouvées. |
Abidjan, juin 2014, il y a plusieurs jours que « les
éléphants » de Côte d’Ivoire ont été lamentablement éliminés du
mondial qui se déroule cette année au Brésil. Certes les pluies diluviennes ne
cessent, chaque jour de causer d’énormes dégâts, mais au sein des populations
ivoiriennes, l’amertume née de l’élimination, est encore palpable. Par petits
groupes on se ressasse les temps forts du match. On tente de comprendre ce qui
n’a pas marché. Les Ivoiriens semblent n’avoir pas digérés la défaite de leur
équipe nationale, pourtant si près d’accéder – pour la première fois de son
histoire – au second tour d’un mondial. Dure, dure est l’élimination.
S’il ne s’agissait que d’une simple élimination, la pilule
aurait été plus facile à digérer. Mais il y avait plus navrant. C’est d’avoir
cru qu’on pouvait aller loin dans une telle compétition avec quelqu’un qui
n’avait jamais coaché la moindre équipe, ni été sur un banc de touche en tant
qu’assistant. Du jamais vu !
Jamais dans l’histoire du football ivoirien, sélectionneur
national n’a été aussi contesté, aussi controversé que Sabri Lamouchi. Mais au
fait, qui est Sabri Lamouchi ?
Lamouchi est un ex-fooballeur franco-tunisien, qui débarqua – un
de ces quatre matins – en Côte d’Ivoire avec un diplôme d’entraineur flambant
neuf et un CV carrément vierge, pour ne pas dire inexistant. Il fut bombardé
sélectionneur national, par la seule volonté des dirigeants de la fédération
ivoirienne de football (FIF), en l’occurrence Sidy Diallo et ses amis, avec un
salaire estimé dix fois supérieur à celui de son prédécesseur Zahoui François.
Lamouchi remplace Zahoui, pourtant crédité d’une excellente CAN, co-organisée
par le Gabon et la Guinée Equatoriale du 21 janvier au 12 février 2012.
Eh oui, Zahoui a été remercié. C’est le cas de le dire. Mais
pourquoi donc ? Se demandent encore les Ivoiriens à ce jour. Car les
arguments qui ont pu être avancés pour justifier son limogeage, ne les ont
visiblement pas convaincus.
Mais revenons à celui qui fut le sélectionneur « des
éléphants », l’équipe nationale de football de Côte d’Ivoire, du 28
mai 2012 au 24 juin 2014, à savoir : Sabri Lamouchi.
Sabri Lamouchi, sa femme, Eric et
Yasmine Besson
lors de la présentation du film Or Noir
au festival du film de Tribeca à Doha
le 25 octobre 2011
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En effet, pour mettre à la tête de la première équipe africaine
au classement FIFA et 15ème au niveau mondial ; une équipe bourrée
de joueurs talentueux et de renommée mondiale…, un entraineur à peine sorti de
son centre de formation, un patenté novice, dans un pays comme la Côte
d’Ivoire, il faut oser, il faut avoir du culot ! Et ce culot, Sidy Diallo
et ses amis l’ont eu. Mais là n’est pas le problème. Le plus grave est de
savoir : quelles ont été leurs véritables motivations ? Qu’est-ce qui
a déterminé leur acte au point de choquer, d’indigner, voire de couvrir de
honte le peuple ivoirien dont le cœur continue de battre – malgré tout – pour
son équipe nationale ? La réponse à cette question nous permettra
certainement de comprendre les méandres de la débâcle des éléphants.
L’épouse de Sabri Lamouchi (ici à sa droite) serait
une proche parente de Dominique Nouvian-Ouattara.
Cela explique-t-il le choix de Sidi Diallo et consort ?
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Sidy Diallo et ses amis de la FIF ont imposé contre vents et marées
Sabri Lamouchi à la tête des éléphants. Ils l’ont fait sachant pertinemment que
ce choix ne serait pas du goût des Ivoiriens. Ils l’ont fait parce qu’ils
savaient que les contestations des uns et des autres n’iraient pas plus loin
que le stade de simples contestations. Ils ont compté sur le laxisme des Ivoiriens,
ils ont abusé de leur tolérance…, ils ont abusé de la confiance des Ivoiriens.
Et cela n’est rien d’autre qu’un mépris total, un manque flagrant de respect
envers ces Ivoiriens, envers tout un peuple. Justement, le manque d’égards et
de respect : voilà ce qui mine depuis toujours notre football, voilà ce
qui fait d’une génération bourrée de talents, un énorme gâchis.
Naturellement, cela, rejailli sur les joueurs et s’en ressens
sur le terrain. Yaya Touré qui ne pense pas à remettre le brassard de capitaine
à Drogba quand celui-ci fait son entrée sur l’aire de jeu ; Didier Drogba
qui refuse de saluer le staff technique, parce qu’il ne voulait pas être
remplacé ; des joueurs qui se méprisent entre eux ; un tel joueur qui
exige que ses caprices soient satisfaites avant de porter le maillot
national ; des joueurs écartés de la sélection pour des raisons à dormir
debout ; la politique qui fait son entrée dans les vestiaires ; le
rattrapage ethnique qui n’est pas loin…
Didier Zokora l’un des plus anciens de l’équipe
reconnait qu’au sein de l’équipe, l’atmosphère n’est pas saine
: « Je pense qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Et c’est
dommage ».
Après l’élimination au mondial et alors qu’il se trouve encore
au Brésil, Sabri Lamouchi a démissionné, sans crier gare. C’est une preuve que
cet homme – tout comme ceux qui l’ont recruté – n’a aucune considération
pour les Ivoiriens et qu’il les méprise au plus haut point.
De sa responsabilité dans l’élimination des éléphants, Gervinho
déclare : « (…) il n’y a pas que les joueurs qui sont
concernés. (…) Le staff et le coach doivent aussi avoir l’expérience pour gérer
ce genre de rencontres. C’est aussi la responsabilité du coach (…) ».
L’affront subi par le peuple ivoirien ne doit pas rester impuni.
La FIF doit être auditée ; Sidy Diallo et ses amis de la FIF Ils doivent
rendre compte aux Ivoiriens à qui ils ont manqué de respect. Sabri Lamouchi –
soupçonné aux dernières nouvelles, d’être le gendre d’une personnalité au
sommet du pouvoir ivoirien – doit s’expliquer sur ses méthodes et ses choix
douteux, après avoir empoché l’argent du contribuable ivoirien. Les joueurs qui
se sont illustrés par leur mauvais comportements, doivent présenter leurs
excuses publics aux Ivoiriens. Car le non-respect pour ceux au service de qui
l’on est censé être, le non-respect des lois et règles. Tant que l’on
continuera dans ce sens, quelqu’un l’a dit, à juste titre : « rien
ne nous sera donné ».
Marc Micael
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Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de
provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou
l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : Connectionivoirienne.net 6 juillet 2014
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