dimanche 6 juillet 2014

SABRI LAMOUCHI OU LE MÉPRIS POUR LE PEUPLE IVOIRIEN


François Zahoui et Sabri Lamouchi
Et leur prix respectif, très loin d’être proportionné
à leurs capacités prouvées.

Abidjan, juin 2014, il y a plusieurs jours que « les éléphants » de Côte d’Ivoire ont été lamentablement éliminés du mondial qui se déroule cette année au Brésil. Certes les pluies diluviennes ne cessent, chaque jour de causer d’énormes dégâts, mais au sein des populations ivoiriennes, l’amertume née de l’élimination, est encore palpable. Par petits groupes on se ressasse les temps forts du match. On tente de comprendre ce qui n’a pas marché. Les Ivoiriens semblent n’avoir pas digérés la défaite de leur équipe nationale, pourtant si près d’accéder – pour la première fois de son histoire – au second tour d’un mondial. Dure, dure est l’élimination.
S’il ne s’agissait que d’une simple élimination, la pilule aurait été plus facile à digérer. Mais il y avait plus navrant. C’est d’avoir cru qu’on pouvait aller loin dans une telle compétition avec quelqu’un qui n’avait jamais coaché la moindre équipe, ni été sur un banc de touche en tant qu’assistant. Du jamais vu !
Jamais dans l’histoire du football ivoirien, sélectionneur national n’a été aussi contesté, aussi controversé que Sabri Lamouchi. Mais au fait, qui est Sabri Lamouchi ?
Lamouchi est un ex-fooballeur franco-tunisien, qui débarqua – un de ces quatre matins – en Côte d’Ivoire avec un diplôme d’entraineur flambant neuf et un CV carrément vierge, pour ne pas dire inexistant. Il fut bombardé sélectionneur national, par la seule volonté des dirigeants de la fédération ivoirienne de football (FIF), en l’occurrence Sidy Diallo et ses amis, avec un salaire estimé dix fois supérieur à celui de son prédécesseur Zahoui François. Lamouchi remplace Zahoui, pourtant crédité d’une excellente CAN, co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale du 21 janvier au 12 février 2012.
Eh oui, Zahoui a été remercié. C’est le cas de le dire. Mais pourquoi donc ? Se demandent encore les Ivoiriens à ce jour. Car les arguments qui ont pu être avancés pour justifier son limogeage, ne les ont visiblement pas convaincus.
Mais revenons à celui qui fut le sélectionneur « des éléphants », l’équipe nationale de football de Côte d’Ivoire, du 28 mai 2012 au 24 juin 2014, à savoir : Sabri Lamouchi.

Sabri Lamouchi, sa femme, Eric et Yasmine Besson
lors de la présentation du film Or Noir
au festival du film de Tribeca à Doha
le 25 octobre 2011
En effet, pour mettre à la tête de la première équipe africaine au classement FIFA et 15ème au niveau mondial ; une équipe bourrée de joueurs talentueux et de renommée mondiale…, un entraineur à peine sorti de son centre de formation, un patenté novice, dans un pays comme la Côte d’Ivoire, il faut oser, il faut avoir du culot ! Et ce culot, Sidy Diallo et ses amis l’ont eu. Mais là n’est pas le problème. Le plus grave est de savoir : quelles ont été leurs véritables motivations ? Qu’est-ce qui a déterminé leur acte au point de choquer, d’indigner, voire de couvrir de honte le peuple ivoirien dont le cœur continue de battre – malgré tout – pour son équipe nationale ? La réponse à cette question nous permettra certainement de comprendre les méandres de la débâcle des éléphants.

L’épouse de Sabri Lamouchi (ici à sa droite) serait
une proche parente de Dominique Nouvian-Ouattara.
Cela explique-t-il le choix de Sidi Diallo et consort ?
Sidy Diallo et ses amis de la FIF ont imposé contre vents et marées Sabri Lamouchi à la tête des éléphants. Ils l’ont fait sachant pertinemment que ce choix ne serait pas du goût des Ivoiriens. Ils l’ont fait parce qu’ils savaient que les contestations des uns et des autres n’iraient pas plus loin que le stade de simples contestations. Ils ont compté sur le laxisme des Ivoiriens, ils ont abusé de leur tolérance…, ils ont abusé de la confiance des Ivoiriens. Et cela n’est rien d’autre qu’un mépris total, un manque flagrant de respect envers ces Ivoiriens, envers tout un peuple. Justement, le manque d’égards et de respect : voilà ce qui mine depuis toujours notre football, voilà ce qui fait d’une génération bourrée de talents, un énorme gâchis.
Naturellement, cela, rejailli sur les joueurs et s’en ressens sur le terrain. Yaya Touré qui ne pense pas à remettre le brassard de capitaine à Drogba quand celui-ci fait son entrée sur l’aire de jeu ; Didier Drogba qui refuse de saluer le staff technique, parce qu’il ne voulait pas être remplacé ; des joueurs qui se méprisent entre eux ; un tel joueur qui exige que ses caprices soient satisfaites avant de porter le maillot national ; des joueurs écartés de la sélection pour des raisons à dormir debout ; la politique qui fait son entrée dans les vestiaires ; le rattrapage ethnique qui n’est pas loin…
Didier Zokora l’un des plus anciens de l’équipe reconnait qu’au sein de l’équipe, l’atmosphère n’est pas saine : « Je pense qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Et c’est dommage ».
Après l’élimination au mondial et alors qu’il se trouve encore au Brésil, Sabri Lamouchi a démissionné, sans crier gare. C’est une preuve que cet homme – tout comme ceux qui l’ont recruté – n’a aucune considération pour les Ivoiriens et qu’il les méprise au plus haut point.
De sa responsabilité dans l’élimination des éléphants, Gervinho déclare : « (…) il n’y a pas que les joueurs qui sont concernés. (…) Le staff et le coach doivent aussi avoir l’expérience pour gérer ce genre de rencontres. C’est aussi la responsabilité du coach (…) ».
L’affront subi par le peuple ivoirien ne doit pas rester impuni. La FIF doit être auditée ; Sidy Diallo et ses amis de la FIF Ils doivent rendre compte aux Ivoiriens à qui ils ont manqué de respect. Sabri Lamouchi – soupçonné aux dernières nouvelles, d’être le gendre d’une personnalité au sommet du pouvoir ivoirien – doit s’expliquer sur ses méthodes et ses choix douteux, après avoir empoché l’argent du contribuable ivoirien. Les joueurs qui se sont illustrés par leur mauvais comportements, doivent présenter leurs excuses publics aux Ivoiriens. Car le non-respect pour ceux au service de qui l’on est censé être, le non-respect des lois et règles. Tant que l’on continuera dans ce sens, quelqu’un l’a dit, à juste titre : « rien ne nous sera donné ».
Marc Micael
 

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Source : Connectionivoirienne.net 6 juillet 2014


 

 
 
 

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