SAUF AUX AUTOCHTONES D’ÊTRE LES MAÎTRES CHEZ EUX
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Notre avenir à vau-l'eau ? |
La Côte d'Ivoire est un pays où tout ou presque est permis. On construit
partout et n'importe comment, surtout quand on a ses entrées au ministère de la
Construction. On bouche les canaux d'évacuation des eaux usées avec nos
ordures. Les garages poussent comme des champignons dans nos quartiers, les
rendant populeux parfois à proximité des bouches d’égout. Ce qui facilite la
tâche aux mécaniciens qui font tranquillement les vidanges des véhicules dans
ces égouts. Les inondations à Abidjan sont l'expression achevée de cette
indiscipline qui caractérise les populations. Ici en Côte d'Ivoire, on aime
tellement l'argent qu'on est prêt à vendre notre âme pour devenir riche. On
s'en fout des conséquences de nos actes. Certes, un orage assez dense peut
provoquer des inondations, même avec un meilleur système d'évacuation des eaux
usées. Cela se voit aux USA, en France, comme dans d'autres pays dits développés.
Dans ce cas, on admettra que la norme a été franchie. Mais dans nos pays, ce
n'est pas souvent le cas. C'est après les dégâts qu'on constate que le pire
aurait pu être évité, si tel immeuble ou ouvrage n'avait pas été là. Et c'est
maintenant qu'on sollicite les caméras pour des opérations de charme.
Ivoiriens, yako ! car tant que nous aurons des personnes qui ne vivent pas
nos réalités, qui ne dorment pas dans nos quartiers populaires et qui ne vont
pas dans nos marchés, nous serons toujours victimes de leurs agissements. Regardons
dans nos communes. Combien sont-ils, nos maires qui vivent avec nous ? C'est
sûr qu'étant habitants d'une autre commune (Cocody, c'est l'endroit qu'ils
aiment tous), ils sont coupés de nos réalités. Bruits intempestifs de klaxon de
woro-woro à toute heure, prolifération anarchique de lieux de cultes aux
allures de boîtes de nuit crachant des décibels à rendre fou les riverains.
Installation anarchique de maquis au mépris du droit à la tranquillité des
populations. Nos communes sont leur aire de jeu. Ils y réalisent leur désir. Et
les perdants, c'est toujours nous. N'allez surtout pas vous plaindre dans une mairie
en Côte d'Ivoire, sinon elle vous demandera de faire une pétition. Ce qu'elle
ne vous dira pas, c'est qu'elle perçoit des taxes sur l'objet de la plainte.
Imaginez un peu votre malheur. Pauvre de nous ! Ainsi va la vie en Côte
d'Ivoire, le pays où tout ou presque est permis.
Y.DOUMBIA
Titre
original : « On s'en fout ! »
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents
de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec
notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou
l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : L’inter 1er Juillet 2014
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