Dès juin 2011, la coordination du FPI en exil, dans
le cadre de sa mission s’est fixé les objectifs stratégiques suivants:
- La libération du Président Gbagbo;
- La libération de l’ensemble des prisonniers
politiques civils et militaires et le retour sécurisé des exilés;
- La restauration de la démocratie et la
souveraineté.
L’examen de la visite d’Etat en Côte d’Ivoire de
Monsieur François Hollande, Président de la République Française, s’inscrit
dans le cadre des objectifs stratégiques tels que définis. Ces objectifs sont
contenus dans les résolutions de la dernière convention du FPI, en particulier
au regard du sort réservé au Président Gbagbo qui symbolise pour l’immense
majorité des Ivoiriens la démocratie et la souveraineté.
LES FAITS
Le 11 avril 2011, la France parvient, par un coup
de force, à ses fins: installer Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire. C’est le
résultat d’un long processus entamé depuis le 19 septembre 2002. Il a commencé
par un coup d’Etat manqué, mué en rébellion armée, soutenu par l’arsenal
diplomatique, médiatique et militaire français. Il s’est prolongé par une auto
proclamation de victoire électorale de M.Ouattara soutenue par la communauté
internationale instrumentalisée par la France et enfin par une guerre
postélectorale menée par l’armée française après l’échec patent de la milice
tribale de M. Ouattara baptisée quelques jours plus tôt forces républicaines de
Côte d’Ivoire (FRCI).
Le Président Laurent Gbagbo est arrêté puis conduit
au QG de campagne d’Alassane Ouattara ainsi que son épouse Simone Ehivet
Gbagbo, ses enfants, ses petits-enfants et de nombreux cadres proches de lui.
Une battue est organisée par les FRCI aux trousses des partisans du Président
Gbagbo. Pour leur échapper, plus de 250 000 sont contraints à prendre le chemin
de l’exil. Les autres confient leur sécurité aux forces onusiennes qui les
livrent aux forces pro-Ouattara. Leurs domiciles, leurs biens sont
systématiquement pillés ou confisqués. La quasi-totalité de la direction du FPI
est en état d’arrestation ou en exil, le Président Gbagbo est déporté dans le
nord de la Côte d’Ivoire de même que son épouse et son fils Michel Gbagbo. Tous
sont en détention sans chef d’accusation précis. Ceux qui y échappent font
l’objet d’un mandat d’arrêt international. On compte depuis lors plus de 1000
prisonniers politiques. Ces prisonniers sont torturés. La coalition ivoirienne
pour la cour pénale internationale enregistre 298 ivoiriens morts sous la
torture et 2489 cas de traitements inhumains et cruels.
Pour se donner bonne conscience et satisfaire la
communauté internationale, Alassane Ouattara met en place une commission
nationale d’enquête pour faire la lumière sur les crimes commis durant la crise
postélectorale. Cette commission établit clairement la responsabilité entière
de quelques com’zone et certains civils et militaires des deux camps. Aucune
suite judiciaire n’a été donnée au rapport de cette commission.
Entre temps des crimes de masse contre l’humanité
sont perpétrés dans le camp de réfugiés de Nahibly à l’ouest de la Côte
d’Ivoire sous les yeux des forces onusiennes. Tous les rapports des ONG
établissent la responsabilité des FRCI. A ce jour aucune enquête n’a été
ouverte à ce sujet encore moins des sanctions n’ont été prises à l’encontre des
auteurs de ces crimes.
En réponse à tous ces faits, M. Alassane Ouattara
fait transférer le président Gbagbo à la CPI et fait la promotion de tous ses
chefs de guerre faisant du crime un exercice quotidien des FRCI.
Après plusieurs interpellations, M. Ouattara met en
liberté provisoire la direction du FPI à l’exception de Simone Gbagbo. Il
engage des discussions avec l’opposition sans résultat tangible. Pendant ce
temps, il continue de faire arrêter les opposants politiques après avoir
contraint à l’exil des villages entiers à l’ouest du pays. Il fait adopter une
loi relative à la nationalité lui permettant d’attribuer la nationalité sans
enquête préalable à tous ses mercenaires constitués à majorité de
ressortissants ouest africains non nationaux pour remplacer les Ivoiriens
contraints à l’exil et se constituer un bétail électoral.
Alassane Ouattara engage un recensement général de
la population malgré le mot d’ordre de boycott du FPI largement suivi par les
populations.
Alassane Ouattara fait adopter une nouvelle loi sur
la CEI qui donne une représentation marginale de l’opposition en son sein.
Le 12 juin dernier, les charges retenues par la Cpi
contre le Président Gbagbo ont été confirmées. Cette confirmation de charges
qui consacre visiblement la justice des vainqueurs à l’échelle internationale,
sonne comme un refus de la Communauté internationale d’une réconciliation
incluant les pro-Gbagbo qui font de la libération de leur leader la condition
d’une réconciliation inclusive. Le FPI a décidé de se mettre en ordre de
bataille pour la libération de son leader. Après l’échec de la voie judiciaire
marqué par l’avis majoritaire des juges d’estimer que les charges contre le
président Gbagbo étaient insuffisantes pour aller à un procès, les manœuvres
politiques ont permis de confirmer les charges par le même collège de juges.
Les manœuvres politiques viennent par ce verdict, de mettre le président Gbagbo
en hibernation politique.
Au plan économique, la situation est marquée par la
mainmise totale des parrains de la rébellion sur tous les marchés publics et
l’ensemble des matières premières du pays. Mieux, la réduction de la dette
consentie aux termes du processus PPTE par la communauté internationale a donné
l’occasion à la France d’imposer à la Cote d’Ivoire, la constitution d’un fonds
à hauteur de sa dette envers elle qui lui est rétrocédé sous forme d’aide au
développement. C’est pour alimenter ce fonds que le gouvernement ivoirien
procède à des augmentations tous azimuts (électricité, eau, péages…)
C’est dans ce contexte marqué par la transformation
par la France de la Force Licorne en Forces françaises de Côte d’Ivoire ayant
une compétence sous-régionale, l’entrainement des rebelles à la répression des
foules et faisant penser à une planification visant la préparation d’un
génocide du type rwandais en Côte d’Ivoire, la ratification des nouveaux
accords signés à Paris, que le Président français François Hollande vient
célébrer la mise sous tutelle de la Côte d’Ivoire.
ANALYSE ET PROPOSITIONS
La crise ivoirienne qui a éclaté depuis le 19
septembre 2002 suit une logique implacable marquée par la volonté de la France
de recoloniser la Côte d’Ivoire.
Pour ce faire, après son installation au forceps,
le clan Ouattara, avec le soutien financier, technique et militaire de la
France, a mis en œuvre un plan en 4 phases:
Violences inouïes sur les populations afin
d’asseoir son pouvoir par la terreur. Cette phase s’est soldée par
l’éloignement (exil forcé ou emprisonnement) de tous les leaders d’opinions
pouvant contester les décisions prises mais aussi par l’exil de certaines
populations ivoiriennes jugées hostiles, etc.
Mesures pour modifier le corps électoral
1. Loi sur la nationalité
2. Recensement général de la population
Mesures visant à tailler sur mesure les organes
chargés des élections (loi sur la CEI)
Mise en œuvre de mesures visant à organiser la
répression au nombre desquelles figure en bonne place l’accord de défense signé
avec la France. En effet, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, cet
accord de défense permet à la force française d’intervenir dans un conflit
interne en Côte d’Ivoire en utilisant les uniformes militaires des FRCI mais
précise que ses soldats ne peuvent être poursuivis pour les actes qu’ils
seraient amenés à poser dans le cadre de leur mission.
Toutes ces mesures étant prises avec la bénédiction
de la France, François Hollande arrive aujourd’hui dans un Etat conquis et en
voie de pacification au profit de la France pour demander au FPI de rentrer
dans les rangs, d’accompagner et légitimer Ouattara c’est-à-dire abdiquer ou
s’attendre à une répression des nouveaux tirailleurs entrainés constitués par
une armée tribale sous la direction des officiers français.
C’est pourquoi, la Coordination du FPI en exil,
Consciente des enjeux importants à relever;
Consciente des massacres de l’armée française en
Côte d’Ivoire et dans plusieurs pays africains dont le Rwanda restés impunis.
Demande à la direction du FPI de s’en tenir à
rappeler à monsieur le Président français les responsabilités de son pays dans
le drame qui est arrivé en Côte d’Ivoire et qui risque encore d’arriver et lui
demander en conséquence de faire en sorte que soient prises les mesures
susceptibles de ramener la paix et reconstruire un Etat démocratique, à savoir:
La libération du Président Laurent Gbagbo ;
La libération de tous les prisonniers politiques
civils et militaires;
Le retour sécurisé des exilés ;
Tout cela pour permettre le dialogue afin de
restaurer la démocratie et donner une chance à la Côte d’Ivoire d’aller à une
réconciliation sincère entre tous ses enfants.
Fait à Accra, le 12 juillet 2014
Pour la Coordination FPI
en exil, Le Coordonnateur et Porte-parole : Docteur ASSOA ADOU
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