S. Diallo (à gauche) et R. Kabore première manière |
Si le débat autour
de la modification de l’article 37 a conduit le Burkina Faso à cette situation critique, c’est aussi en grande partie la faute des fondateurs du
MPP, Roch Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré, les fameux RSS, qui furent longtemps, longtemps, parmi les principaux collaborateurs de Blaise Compaoré.
La Rédaction
Grand frère, avant tout propos, je
m’incline avec respect devant votre combativité. Une combativité qui date de
1983, donc de plus de 30 ans. Une combativité qui ne s’est point détériorée
avec la Révolution d’août 1983, sous le Front populaire, sous l’ODP-MT, sous le
CDP, …et qui se poursuit avec le MPP. Une combativité qui nous sert toujours le
même repas depuis plus de 30 ans, dans des plats différents. Une combativité
qui refuse de prendre sa retraite, et qui, pire, refuse d’accepter que ce n’est
plus le même Peuple du temps des CDR, qui avalaient vos intox et propagandes.
Grand frère, quand vous racontez que
vous avez écrit maintes fois à Blaise Compaoré pour le
persuader de respecter
la limitation du nombre de mandats, je suis complètement surpris. Parce que
l’affaire de la limitation du nombre de mandats n’a pas débuté en 2013. En
1997, le verrou de la limitation du nombre de mandats a été sauté, et vous avez
applaudi à tout rompre, vous et les actuels leaders du MPP. Qu’avez-vous fait
pour empêcher Blaise Compaoré de charcuter la Constitution à l’époque ? Il
a fallu qu’un Burkinabè du nom de Norbert Zongo verse son sang, pour que les
Burkinabè exigent à nouveau la limitation du nombre de mandats. A la mort de
Norbert Zongo, pendant que certains Burkinabè manifestaient contre la
forfaiture, d’autres semaient la terreur avec des milices. Simon, vous vous
êtes tu à l’époque, parce que vous vous la couliez douce. Parce qu’après Dieu
et vos parents, c’était Blaise Compaoré.
La bande des Quatre avant leur brouille En médaillon, le martyr Norbert Zongo |
Grand frère, vous rappelez-vous des
réactions des actuels leaders du MPP, quand, en 2005, l’argument de la
non-rétroactivité a été avancé pour tuer l’esprit de l’article 37 et
permettre à Blaise Compaoré de rebeloter ? Salif Diallo était alors l’avocat de
la candidature du Blaiso National.
Grand frère, vous rappelez-vous avoir
dit qu’il fallait être fou pour prétendre remplacer Blaise Compaoré ? Si
vous vous rappelez, vous devez aussi admettre qu’il y a des fous qui ont osé,
qui ont mis en veille l’idée du Sénat, qui ont appelé les ténors du CDP à avoir
le courage de démissionner, qui les ont
accueillis sous une fine pluie un certain 18 janvier 2014, pour que vous
cessiez de « diviniser » Blaise
Compaoré. En 2009, des Burkinabè réunis au sein du FOCAL ont osé parler
d’alternance et de changement. Cela leur avait valu des volées vertes de votre
part.
Les RSS en tenue MPP Ha ! Quel bonheur, s'il suffisait de changer d'habits pour être lavé de tous ses péchés ! |
Cher grand frère, tant que vous étiez
au pouvoir, Blaise Compaoré était l’homme idéal. Mais, à partir du moment où il
vous a envoyé à la retraite, ce n’est plus le même pharaon. Vous tentez de
le diaboliser, de lui faire porter tous les péchés d’Israël, et vous gardez le
bilan positif dans vos armoires.
Vous êtes subitement devenu
l’avertisseur, le « metteur en garde ». Inventez vos lettres, créez-les. Fabriquez-en
davantage, et ventilez-les, déposez-les au Musée François. Là, les gens vous
croiront mieux.
C’est la reconquête du pouvoir qui
vous rend si créatif. Mais, rassurez-vous, la jeunesse consciente vous tient à
l’œil. La jeunesse Zida, facebook, cibale, … veillent au grain. C’est fini, la
malcause et la magouille. Etant donné que Ouaga n’est pas obligé, personne
n’est non plus obligé de voter les caïlcédrats, pour se retrouver devant une
mairie réfectionnée à coups de milliards, ou avec des milliers de tonnes de riz
qui s’évaporent. Un Burkina nouveau est là. C’est au tour du Peuple de fêter
ses milliards.
Respectueusement !
Robert B. NIKIEMA, citoyen burkinabè
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