samedi 24 mars 2018

Nicolas Sarkozy et la justice immanente. Par Jean-Claude DJEREKE

N. Sarkozy le 21 mars 2018
(REUTERS/Benoit Tessier TPX IMAGES OF THE DAY)
D’abord, il est étonnant que TF1 donne la parole à un individu qui, si on était dans un pays normal, devrait être derrière les barreaux depuis longtemps car là est sa vraie place. Mais, comme le disait Emmanuel Todd, « la France n’est plus une démocratie, on est dans un monde d’illusions ». En tous les cas, il était dans tous ses états, ce 22 mars 2018 ; abondamment et énergiquement, il insulta, jura de défendre son honneur, joua les victimes et promit de ne pas se laisser faire mais ne convainquit personne in fine parce que ses gesticulations et objurgations n’impressionnent plus.

Excepté quelques Sarkolâtres comme Nadine Morano ou les Balkany qui peut-être eurent un peu de compassion pour lui, peu de gens crurent à son récit. Même sa famille politique, obligée de feindre de le soutenir, doit avoir sérieusement des doutes sur l’innocence de ce grand criminel et fieffé menteur. Comme un gant, ces deux qualificatifs lui vont bien ; ils résument parfaitement sa vie et son parcours politique. Fier d’avoir organisé la traque et l’assassinat de Kadhafi, il a osé affirmer qu’il était absent de Paris, le 26 janvier 2007 et donc qu’il ne pouvait pas avoir rencontré Ziad Takieddine. Un vrai mensonge puisque, ce jour-là, il était bel et bien présent à la cathédrale Notre Dame de Paris où étaient célébrées les obsèques de l’abbé Pierre.

Bref, en écoutant ce sinistre personnage, je ne pus m’empêcher de penser à Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget de F. Hollande qui, lui aussi, se défendait d’avoir trahi la confiance des Français mais qui finit par reconnaître qu’il avait un compte caché en Suisse. En attendant la suite et le dénouement de cette affaire scabreuse, on peut juste dire ceci : le nabot peut mentir avec aplomb comme l’autre qu’il a installé à la tête de notre pays, il peut avoir de puissants amis comme Bouygues qui complaisamment le laissent fanfaronner sur un plateau de télévision, il peut tuer qui il veut mais il y a une chose qu’on appelle la justice immanente. Certes, elle est « rarement imminente » (Pierre Dac) mais elle finit par sévir contre les voyous et les assassins, console et réhabilite toujours les victimes innocentes.

Jean-Claude DJEREKE

Source : connectionivoirienne.net 24 Mar 2018

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