jeudi 8 mars 2018

« En 2004, la Russie et la Côte d'Ivoire ont signé un accord militaire mais, à cause de l'embargo, cet accord n'a pas fonctionné ».

Entretien avec SEM. Vladimir Baykov,
ambassadeur de Russie[*] 

En poste à Abidjan depuis deux ans, l’ambassadeur Baykov est un fin connaisseur de la politique de son pays en Afrique et dans le monde. Dans cet entretien avec des journalistes de « L’Infodrome », il parle non seulement des relations ivoiro-russes mais il évoque aussi les grands événements mondiaux dans lesquels son pays est impliqué actuellement.
Excellence Monsieur l'ambassadeur, quel est l'état des relations diplomatiques entre la Russie et la Côte d'Ivoire ?
SEM. Vladimir Baykov. Les relations diplomatiques sont excellentes, l'année ernière, nous avons célébré avec faste les 50 ans de l'établissement des relations diplomatiques avec la Côte d'Ivoire. La Russie a appuyé la candidature de la Côte d'Ivoire comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l'Onu. Elle compte beaucoup sur le soutien de la Côte d'Ivoire qui parlera au nom de tous les pays africains. L'Afrique joue un grand rôle dans les relations internationales. La Russie attache une grande importance à la présence de la Côte d'Ivoire au sein du Conseil. Le 27 octobre 2017, il y a eu des concertations politiques entre les deux pays. Une importante délégation du ministère ivoirien des Affaires étrangères s'est rendue à Moscou. Elle était conduite par M. Alcide Djédjé, conseiller du ministre. Les deux parties ont eu des discussions très intéressantes. L’éventuelle visite de travail de M. Marcel Amon Tanoh devrait marquer une nouvelle étape dans les relations diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et la Russie. Au cours de ce même mois d'octobre, le ministre ivoirien de la Promotion de la Jeunesse, de l'Emploi des jeunes et du Service civique, M. Sidi Touré, a participé au XIXe Festival mondial de la jeunesse et des étudiants. Ces dernières années, il n'y a malheureusement pas eu des contacts au niveau politique élevé, notamment ministériel. Nous voulons les dynamiser davantage.

Cette absence de relations de haut niveau depuis la prise du pouvoir du président Ouattara, signifie-t-elle que les relations étaient meilleures au temps de l'ex-président Gbagbo ?
Je suis en Côte d’Ivoire depuis deux ans seulement, il m'est difficile de faire de comparaison, mais le problème n'est pas là. Votre pays a connu une grave crise et il y avait des questions urgentes à régler. Mais, il y a tout de même des relations entre les deux pays, notamment au niveau parlementaire. Le président de l'Assemblée nationale, M. Guillaume Soro, s'est rendu à Saint-Pétersbourg en Russie à une réunion des parlementaires du monde. Il a rencontré le vice-président du Parlement russe. Je pense que nous allons reconstituer le groupe d'amitié, renforcer les relations entre les deux organes législatifs, développer d'autres volets dans ces relations.

Vous avez parlé de nouveaux volets à développer. Lesquels précisément ?
J'ai déjà évoqué les relations politiques, mais il y a aussi les relations économiques. Les choses ne sont pas aussi simples que ça. L’État russe ne peut pas dire à tel ou tel opérateur économique d’aller dans tel ou tel pays africain. L’initiative doit provenir de ces opérateurs économiques eux-mêmes. Ils tiennent compte du climat politique, s'il est favorable ou non. Je ne peux pas vous confirmer la présence d'opérateurs économiques russes en Côte d'Ivoire. Il y en avait eu par le passé, mais ils sont repartis. Depuis lors, d’autres ne se sont pas encore manifestés. Mais il y a des volets à explorer, notamment dans le domaine de l'extraction de matières premières, du pétrole, du gaz, de la transformation de produits agro-alimentaires et autres. En 2016, le volume des échanges commerciaux bilatéraux s’élevait à 303,3 millions de dollars, (151 milliards 650 millions de Fcfa), soit une hausse de 30 % par rapport à celui de 2015. Les importations de la Russie se chiffraient à 235,4 millions de dollars (117 milliards 700 millions de Fcfa) et les exportations 67,9 millions de dollars (33 milliards 950 millions de Fcfa). Le solde commercial restait déficitaire de 167,5 millions de dollars (83 milliards 750 millions de Fcfa). En 2016, la Russie a exporté vers la Côte d'Ivoire des produits chimiques (62 % du total des exportations), des produits agricoles et alimentaires, du bois, des produits à base de cellulose, du papier. En 2016, la Russie a importé de la Côte d'Ivoire principalement des produits agricoles (99,49% de toutes les importations). Il s'agit essentiellement du cacao et des produits à base de cacao. Selon les données du service des douanes de la Russie, de janvier à octobre 2017, le volume des échanges commerciaux bilatéraux se chiffrait à 174 millions de dollars (87 milliards de Fcfa), soit une baisse d'environ 35 % par rapport à celui de janvier-octobre 2016. Dans ce volume, les importations de la Russie s'élevaient à 129 millions de dollars,(64 milliards 500 millions de Fcfa) et les exportations à 45 millions de dollars (22 milliards 500 millions de Fcfa). Les opérateurs économiques ivoiriens doivent aussi explorer le marché russe, parce que la Côte d'Ivoire a beaucoup de produits à proposer à la Russie. Nous y travaillions de toute façon. Il y a des secteurs prometteurs comme celui de la formation. C'est le domaine où il y a eu vraiment du progrès. En 2017, le gouvernement russe a accordé 56 bourses d’État, prises en charge par le budget fédéral. Dans la même année, 386 jeunes Ivoiriens sont partis en Russie pour faire des études supérieures au compte de leurs parents. Au niveau de l'Afrique subsaharienne, dans la même année 2017, la Russie a octroyé au total près de 1560 bourses d'études à différents pays subsahariens du continent africain. Je dois rappeler qu'en 2014, l'Université russe de l'amitié des peuples (Urap) de Moscou (ex-Université Patrice Lumumba, ndlr), a proposé à l'Université Félix Houphouët-Boigny (Ufhb) de Cocody à Abidjan, la signature d'un accord de coopération dans le domaine des sciences et de l'éducation. En décembre 2017, l'Ufhb de Cocody a officiellement communiqué à l'Urap de Moscou sa volonté d'envoyer une délégation pour la signature de l'accord.

Dans quelles filières ces bourses sont accordées ?
Nous tenons compte des besoins du gouvernement ivoirien. Mais je peux vous affirmer qu'il y a un grand engouement des Ivoiriens pour les études en Russie. Généralement, ce sont les filières techniques et la pharmacie qui sont concernées. Pour l'année 2017, il y a eu 105 demandes de bourses d’Etat et nous en avons accordé 56. L'année dernière, l'Ambassade de Russie a délivré 441 visas pour les études. Un autre domaine aussi prometteur, c'est celui de la culture. Les échanges au plan culturel sont d'une grande importance. Nous nous félicitons d'ailleurs de l'inscription des danses ivoiriennes au patrimoine immatériel mondial de l'Unesco. Au plan touristique, la Côte d'Ivoire a de très beaux sites, des parcs, mais les moyens logistiques font souvent défaut pour attirer les touristes russes.

Y a-t-il encore une coopération militaire entre la Russie et la Côte d'Ivoire ?
En 2004, la Russie et la Côte d'Ivoire avaient signé un accord militaire, mais du fait de l'embargo qui frappait le pays pendant la crise, cet accord n'a pas fonctionné. Certes, on trouve beaucoup d'armes de fabrication russe, mais la Russie n'a jamais directement vendu d'armes à la Côte d'Ivoire. Elles provenaient d'autres marchés. C'est le cas des hélicoptères de combat MI 24, ces fameux « crocodiles ». Au plan militaire, la Russie ne vient pas en compétition contre les partenaires traditionnels de qui que ce soit, mais développe aussi son partenariat. Moscou a envoyé l'année dernière à Abidjan une importante délégation pour prendre part à l'exposition « Bouclier d'Afrique », en vue d'envisager une coopération militaire. Récemment, des experts russes sont venus en Côte d'Ivoire rencontrer les autorités pour une coopération dans ce domaine. Je peux vous assurer que nos propositions sont très concurrentielles, nos équipements sont robustes et faciles à manipuler et il y a un service après-vente assuré. En tant qu'ambassadeur, je fonde beaucoup d'espoir sur cette coopération technique et militaire, pour permettre à la Côte d'Ivoire et aux autres pays africains de faire face à cette menace terroriste.

La Force du G5 sahel est en train d'être mise en place par certains pays avec le soutien financier de puissances occidentales pour combattre le terrorisme. La Russie pourrait-elle participer à cet effort ?
La Russie est déjà présente militairement dans certains pays du G5 Sahel, comme le Mali et le Burkina Faso, par la fourniture d'armement et par ses conseillers militaires. Mais dans le cadre de cette opération du G5 Sahel, il n'est pas dans les habitudes de la Russie de participer aux tours de tables financiers. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies, la Russie joue déjà un grand rôle dans le maintien de la paix. Mais les troupes russes ne sont pas présentes sur le théâtre des opérations onusiennes du maintien de la paix.

La Russie s'implique-t-elle véritablement dans la lutte contre le réchauffement climatique ?
La Russie est bel et bien partie prenante à l’accord de Paris sur le climat, la ''Cop 21'' ainsi que la Cop 22 de Marrakech. La Russie est un acteur très important dans cette lutte.

Excellence, la Russie est beaucoup plus présente dans certains pays africains que la Côte d'Ivoire, c'est le cas de la Guinée, du Nigeria de l'Angola. Qu'est-ce qui motive cela ?
C'est une histoire d'héritage politique. Effectivement, il y a des pays où la présence russe est plus visible, pas seulement au plan militaire, mais aussi au plan économique. Mais cette présence est beaucoup plus le fait des opérateurs économiques que de l’État. C'est le cas de la Guinée Conakry avec qui la Russie développe une grande coopération dans la région depuis de longues années. Cette coopération remonte au temps du défunt président Sékou Touré. Dans ce pays, nos opérateurs économiques ne sont pas seulement dans l'exploitation de la bauxite, ils sont également dans le domaine du social. La Russie y a construit un hôpital d’un coût de 5 milliards de Fcfa pour lutter contre la maladie à virus Ebola. Concernant la lutte contre cette maladie, la Russie a développé un vaccin qui est en phase expérimentale et qui sera opérationnel à la fin de cette année. Dans le domaine de la formation également, de nombreux cadres de ce pays ont été formés en Russie. Au Nigeria, la Russie est présente dans le pétrole et le gaz à travers Gazprom. Nous sommes également présents en Afrique du Sud.

Le soutien de la Russie au régime syrien est très critiqué par les occidentaux. Comment expliquez-vous la position de Moscou dans la crise syrienne ?
Avant la crise actuelle, la Syrie était un Etat stable, sa population vivait en sécurité. Le printemps arabe est arrivé, des pays comme la Libye et le Yémen ont été déstabilisés jusqu'aujourd'hui. C'était pratiquement le même scénario qui était prévu pour la Syrie. On a dit que c'est une même famille qui règne, c'est une minorité, etc. Ce qu'on ne peut pas accepter ailleurs dans certaines démocraties, comme si les règles démocratiques sont universelles, c'est ce qu'on veut faire en Syrie. Aujourd'hui cette ingérence extérieure a provoqué une guerre civile, avec Daech qui voulait créer un Etat dans l’État syrien. La Russie a dit non à cette ingérence et a proposé le dialogue entre les différentes parties au conflit, exception faite de l’État islamique, comme solution à cette crise. On a vu les atrocités commises par Daech, notamment ce pilote jordanien qui a été mis en cage et brûlé vif. La Russie a décidé d’aider l'armée syrienne à chasser de son territoire ces terroristes, en lui fournissant une couverture aérienne. A l'opposé de l'accord de Genève qui exige le départ de Bachar, la Russie et ses alliés iraniens et turcs ont envisagé une autre solution. La Russie a organisé la rencontre de Sotchi que certaines parties ont boycottée. Aujourd’hui Daech est défait, il ne contrôle plus aucun territoire en Syrie. La Russie a réussi à créer des zones de désescalade, de sécurité, de paix garantie par l'Iran et la Turquie. Les convois humanitaires vont dans ces zones. La Russie a réussi à réunir autour d'une même table, les principaux belligérants, notamment l'opposition modérée, en présence du représentant du Secrétaire général de l'Onu. Cette rencontre, qui a réuni 1600 participants, a permis aux belligérants de discuter de la future Constitution de la Syrie. Les seules parties avec lesquelles nous ne pouvons pas discuter, c'est Daech et un autre groupuscule de l’ex-Al-Qaida. Laissons aux Syriens le choix de décider de leur propre destin. La Russie a déjà commencé le retrait de ses troupes déployées sur le sol syrien.

La fête de la diplomatie russe sera organisée le 12 février prochain. Quel est le sens de cette célébration ?
C'est le 10 février 1802 que l'empereur Alexandre 1er a signé un décret créant le ministère russe des Affaires étrangères, bien qu'il y avaient des bureaux qui s'occupaient de la diplomatie russe. Mais, officiellement, le ministère des Affaires étrangères a vu le jour le 10 février 1802. C'est à l'occasion du 200e anniversaire de cette signature que le président Poutine a institué cette fête de la diplomatie russe. C'est la deuxième fois qu'elle sera célébrée en Côte d'Ivoire. Ce sera aussi le moment de rendre hommage à nos diplomates morts à la tâche comme c'est le cas de notre ambassadeur en Turquie assassiné. Il y en a aussi qui sont décédés en poste à l'Onu et en Inde.

Y a-t-il des pays avec lesquels la Russie n'a pas de relations diplomatiques ?
La Russie a des missions diplomatiques dans environ 150 pays à travers le monde. En Afrique sub-saharienne, nous sommes dans une quarantaine de pays. Dans certains pays, nous avons des ambassadeurs non-résidents. C'est mon cas, je suis basé à Abidjan, mais je suis également accrédité auprès du Burkina Faso où je ne réside pas. En Somalie, c’est notre collègue de Djibouti qui s'occupe de ce pays. Avant, la Russie était présente même dans de tous petits pays comme São Tomé et Principe. Mais pour des raisons économiques, certaines représentations diplomatiques ont été fermées. En 1967, la Russie et la Côte d'Ivoire ont établi des relations diplomatiques mais, deux ans plus tard, l'ambassade a été fermée pour raison de guerre froide. C'est seulement 17 ans plus tard, que nous sommes revenus. Depuis 30 ans, nous sommes en Côte d'Ivoire.

La Russie va bientôt organiser la coupe du monde et participer aux JO d'hiver de Pyeongchang en Corée du Sud du 9 au 25 février 2018. Or de nombreux athlètes russes ont été sanctionnés pour dopage. Quel est votre avis sur ces sanctions ?
La Russie est victime de sa politique en Syrie, en Ukraine et du retour de la Crimée à la Mère Patrie. C'est une campagne orchestrée pour boycotter le Mondial que nous organisons en 2018. Concernant les JO d'hiver de Pyeongchang, le plus scandaleux, c'est qu'il y a des athlètes russes qui ont été sanctionnés à vie. Mais le Tribunal arbitral du sport (Tas) les a reconnus non coupables, et les 30 athlètes ont été autorisés à prendre part aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang. Mais contre toute attente, en décembre 2017, une autre décision, celle du CIO, est venue leur en interdire de nouveau la participation. C'est scandaleux ! C'est clair qu'il y a une campagne orchestrée contre la Russie pour punir ses athlètes. Mais le président Poutine est très serein. Malgré cette campagne calomnieuse, la Russie sera présente dans toutes les disciplines avec une équipe de 170 athlètes. Cette affaire de dopage ne concerne pas que la Russie. Les JO sont aujourd'hui politisés. Voyez-vous, les deux Corées vont constituer une seule équipe pour le hockey sur glace féminin. Durant les jeux paralympiques d'été, toute l'équipe russe a été interdite de participation. Concernant la coupe du Monde, malgré quelques problèmes techniques, la Russie est prête à accueillir ce grand événement sportif. Elle est en train de tout entreprendre pour accueillir dans les meilleures conditions les joueurs, afin qu'ils gardent de bons souvenirs de notre pays. Les supporters n'auront pas besoin de visa, rien qu'avec leurs cartes de supporter, ils peuvent venir en Russie pour assister aux différents matches.

Le Mondial en Russie sera très médiatisé. Mais pour une compétition qui se déroule en Russie, ce ne sont pas les médias russes qui nous informeront ici en Afrique, mais plutôt les chaînes occidentales. Pourquoi ce paradoxe ?
La Russie dispose de capacités techniques pour diffuser des images vers tous les pays du monde, notamment vers les pays africains. A ma résidence, j'ai des antennes paraboliques qui me permettent de capter les différentes chaînes russes. Il y a aussi des chaînes russes comme Russia Today, (la Russie aujourd'hui) qui émettent en français. Nous avons une base à Paris. Mais cette chaîne est accusée de faire de la propagande. Les bouquets comme Canal+ ne veulent donc pas inclure les chaînes russes dans leurs programmes, sous ce prétexte de propagande justement. Les journalistes russes de ces chaînes ne sont parfois même pas autorisés à couvrir des cérémonies, quand bien même ils disposent d'accréditations en bonne et due forme. Sur Canal+, on peut regarder les chaînes japonaise, chinoise, israélienne, arabe, anglaise, américaine et autres, mais les chaînes russes sont indésirables. Lorsque j'étais en poste au Maroc, j’avais la possibilité de regarder Russia Today sur leur bouquet. Cette absence des chaînes russes sur le bouquet, est une question de volonté politique. On ne veut pas laisser le choix aux téléspectateurs de voir ce qui se passe aussi en Russie afin de comparer.

Pourquoi tant de méfiance des occidentaux à l'égard de la Russie. Est-ce parce qu'elle ne pratique pas une démocratie à l'occidentale ?
Vous avez bien fait de préciser « démocratie à l'occidentale » ! Le monde devient global, la démocratie telle que pratiquée en Occident n'a plus une valeur universelle. Il n'y a pas de recette universelle en matière de démocratie. Prenez le cas des mariages homosexuels, il ne s'agit pas de valeurs universelles partagées par tous ! On ne peut pas l'imposer à tous les pays. C'est le cas de la démocratie à l'occidentale. Dire que la Russie n'est pas une démocratie, c'est exagéré. La Russie a un système politique, elle a chef d’État, un parlement, un système judiciaire et autres institutions. La Russie est signataire de nombreux accords internationaux qui ont primauté sur les lois nationales. Elle a signé la charte universelle des droits de l'homme, elle exécute toutes les décisions prises dans le cadre de ces accords. La Russie est une économie de marché, elle a ses oligarques, ses milliardaires. On peut toujours critiquer, car rien n'est parfait dans ce monde. D'ailleurs, la Russie organisera bientôt la présidentielle. En Côte d'Ivoire, j'ai la responsabilité de veiller à ce que tout se déroule bien, pour que les ressortissants russes de Côte d'Ivoire puissent voter librement. Chaque pays a ses intérêts géopolitiques. Pourquoi nous accuse-t-on d'être des fauteurs de trouble, lorsqu'on refuse de s'aligner sur la position des autres ?

Que dites-vous des accusations d’ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine ?
La meilleure réponse, c'est celle du président Trump lui-même qui a dit que tout cela est destiné à l'empêcher de dérouler son programme. Après tout, c'est le peuple américain qui a élu le président Trump. C'est une volonté manifeste de ne pas reconnaître le libre choix du peuple américain.

Interview réalisée par Charles d'ALMEIDA et Kisselminan COULIBALY

Source : http://www.linfodrome.com 12 février 2018

[*] - Vladimir BAYKOV est né le 11 août 1952 dans la région d’Orenbourg (Russie). Diplômé de l’Institut des relations internationales (Moscou) en 1974 et de l’Académie diplomatique en 1988. Docteur en Sciences économiques (économie mondiale). Il maitrise le français, l’anglais, le portugais. Vladimir BAYKOV a effectué plusieurs fois des missions de longue durée, notamment, au Tchad (1974-1978), en République Démocratique du Congo, ex-Zaïre (1980-1985), en France (1988-1994, 1997-2002), au Maroc (2010-2013). Il a occupé des postes de responsabilité au sein du ministère des Affaires étrangères. Avant sa nomination comme ambassadeur, il exerçait les fonctions du Directeur-Adjoint des Services informatiques du ministère. Il est titulaire du grade diplomatique de ministre extraordinaire et plénipotentiaire de première classe. Il est marié et père d’un fils adulte.
(Source : https://cotedivoire.mid.ru)

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