Cette
semaine, plus de vingt pays dont de nombreux états membres de l’UE ont annoncé
l’expulsion de diplomates russes dans le cadre de l’affaire Skripal. Toutefois,
il y a des pays qui n’ont pas rejoint ce flashmob qualifié par Moscou de
provocation. Lancée par le Royaume-Uni, la campagne d’expulsions de
diplomates russes à la suite de l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï
Skripal au Royaume-Uni dure depuis deux jours. Certains pays se sont prononcés
contre cette méthode de communication avec la Russie ou se sont abstenus.
Autriche
Vienne a pris la décision
de ne pas procéder à des expulsions. Le chancelier Sebastian Kurz a noté que
l’Autriche était un pays neutre et souhaitait dialoguer avec la Russie. «Il faut poursuivre le dialogue surtout en
ces temps difficiles. L’expulsion des diplomates doit être décidée par chaque
État au niveau bilatéral. Les pays de l’UE ont pris des décisions différentes.
Nous avons décidé de ne pas prendre cette mesure», a déclaré mardi la ministre
autrichienne des Affaires étrangères Karin Kneissl sur les ondes de radio Ö1.
Slovénie
La Slovénie s’est prononcée
contre l’expulsion de membres des missions diplomatiques russes. «Le Premier ministre par intérim Miro Cerar a
déclaré que Ljubljana n’expulserait aucun diplomate et ne prendra pas d’autres
mesures» dans le cadre de l’affaire Skripal, a annoncé lundi le site Delo.
Slovaquie
Le ministère slovaque des
Affaires étrangères a convoqué mardi l’ambassadeur de Russie Alexeï Fedotov
pour lui annoncer que Bratislava n’avait pas l’intention d’expulser des
diplomates avant la fin de l’enquête sur l’empoisonnement de Sergueï Skripal. «Nos partenaires slovaques ont déclaré qu’ils
agissaient dans un esprit de solidarité européenne, mais qu’ils n’allaient pas
prendre de mesures concrètes avant la fin de l’enquête», a indiqué un
représentant de l’ambassade de Russie en Slovaquie.
Luxembourg
Le chef de la diplomatie
luxembourgeoise Jean Asselborn a annoncé mardi que son pays n’expulserait pas
de diplomates russes. «En ce qui concerne le Luxembourg, nous comptons un
nombre très limité de diplomates russes et, malgré
tous nos efforts, on ne peut pas prouver qu'un espion ou une personne
travaille contre les intérêts luxembourgeois», a expliqué M. Asselborn sur les
ondes de la radio RTL. Il a noté que le Luxembourg
était «à 100% solidaire avec la Grande-Bretagne».
Israël
L'État hébreu a pris ses
distances vis-à-vis de l'action coordonnée des pays ayant décidé d'expulser des
diplomates russes après l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal
et de sa fille Ioulia. Israël préfère appliquer sa politique de non-participation
aux campagnes antirusses de l’Occident pour ne pas exposer la coopération
bilatérale en matière de sécurité nationale, a déclaré à Sputnik
l’ex-ambassadeur israélien à Moscou Zvi Magen.
Chypre
Selon le porte-parole du
gouvernement chypriote Prodromos Prodromou, Nicosie n’expulsera pas de
diplomate russe dans le cadre de la campagne actuelle. «Chypre se trouve parmi les pays qui ne
prendront pas de telles mesures. C’était aussi la position de Chypre au
COREPER, que nous sommes en accord [avec les conclusions et décisions de l'UE,
ndlr], mais que notre pays n’est pas en mesure de prendre des mesures contre
les pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies», a
indiqué M. Prodromou cité par les médias.
Bosnie-Herzégovine
«Nous
n’allons certainement pas prendre des mesures comme l’expulsion de diplomates»,
a déclaré mardi le ministre bosniaque des Affaires étrangères du pays, Igor
Crnadak, d’après les médias locaux. Il a noté que les pays
membres de l’UE n’étaient pas unanimes concernant la décision d’expulser des
diplomates russes. Selon M.Crnadak, les institutions bosniaques suivaient de
près l’évolution de cette affaire, mais qu’elles n’avaient pas de demandes
officielles d’adopter des sanctions.
Bulgarie
Sofia ne compte pas expulser des diplomates russes, a
annoncé lundi le ministère bulgare des Affaires étrangères à la radio nationale BNR.
Malte
Malte ne figure pas non
plus parmi les pays qui expulsent des diplomates russes. Selon le porte-parole
du gouvernement maltais Kurt Farrugia, la mission diplomatique de ce pays en
Russie est «trop petite» et cette mesure, qui entraînera une réaction
symétrique de la part de Moscou, risque de «mettre fin aux relations
diplomatiques» entre les deux pays.
Turquie
Ankara s’est montré ferme
en refusant d’expulser des diplomates ou de prendre d’autres mesures contre
Moscou malgré la campagne d’expulsions initiée par le Royaume-Uni et appuyée
par les États-Unis. «La Turquie et
la Russie ont actuellement de bonnes relations. Dans cette optique, la Turquie
n’envisage pas de prendre des décisions contre la Russie», a indiqué lundi le
vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag M. Bozdag devant les journalistes après
une réunion du gouvernement.
Nouvelle-Zélande
La Nouvelle-Zélande a
déclaré qu’elle n’arrivait pas à trouver des espions russes pour les expulser.
La Première ministre néozélandaise Jacinda Ardern et le ministre des Affaires
étrangères Winston Peters ont fait des déclarations en ce sens. «Alors que d’autres pays ont annoncé qu’ils
expulsaient des agents de renseignement russes non déclarés, nos responsables
ont indiqué qu’il n'y avait personne ici en Nouvelle-Zélande qui correspond à
ce profil. S'il y en avait, nous aurions déjà pris des mesures», a déclaré Mme
Ardern.
Portugal
Les autorités portugaises
ont déclaré avoir «pris note» de la position conjointe de plusieurs pays
européens et du Royaume-Uni qui expulsent des diplomates russes, sans toutefois
exprimer leur propre position à ce sujet, ont annoncé les médias portugais. Selon
le ministre portugais des Affaires étrangères Augusto Santos Silva, le
gouvernement portugais réfléchit sur la décision à prendre sur l'affaire
Skripal, pour défendre «les intérêts nationaux, européens et de l’Otan», mais
aussi pour faire preuve d’«autonomie, de prudence et de fermeté».
Grèce
Les autorités grecques
n’ont pas encore pris de décision concernant l’expulsion de diplomates russes
en lien avec l’attaque de Salisbury du 4 mars.
Monténégro
Le Monténégro se prononcera
mardi ou mercredi sur les mesures à prendre à l’égard des diplomates russes sur
fond de l’affaire Skripal, a déclaré le Premier ministre de la république Dusko
Markovic. Intervenant mardi devant les journalistes à Bar, le Premier ministre
n’a pas pu bien indiquer la ville britannique où ont été retrouvés l’ex-agent
double Sergueï Skripal et sa fille. Toutefois, il a rappelé que le Monténégro
avait des engagements vis-à-vis de l’Otan en tant que candidat à l’adhésion.
Source :
https://fr.sputniknews.com 27 mars 2018
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