jeudi 13 avril 2017

Désiré Tagro. Suicide ou assassinat ?

Désiré Asségnini Tagro

L’ancien ministre de l’Intérieur, précédemment secrétaire général de la présidence nommé dans le gouvernement de Laurent Gbagbo début décembre 2010, est décédé mardi (12 avril 2011) à la Polyclinique Sainte Anne Marie (PISAM), à Abidjan Cocody, selon des sources concordantes.
Les circonstances du décès de ce fidèle de Laurent Gbagbo, arrêté lundi en même temps que l’ex-président et une soixantaine de ses proches par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara), demeurent floues.
Dans un article intitulé « Côte d’Ivoire : Désiré Tagro, suicide ou assassinat ? », le magazine hebdomadaire panafricain Jeune Afrique indique qu’il se serait suicidé.
« Selon une source diplomatique au sein de l’Union africaine et plusieurs témoignages concordants, le secrétaire général de la présidence n’a pas supporté l’idée de se rendre aux Forces républicaines d’Alassane Ouattara. Lors de l’assaut donné sur la résidence présidentielle de Laurent Gbagbo, hier en fin de matinée dans le quartier de Cocody, il est l’un des premiers à sortir du bunker en agitant un tissu blanc en signe de reddition. Puis, après que Laurent Gbagbo s'est également extrait de sa cachette, Désiré Tagro se saisit de son pistolet et se tire une balle en pleine bouche. Il décédera ce mardi matin à la Polyclinique internationale Sainte Anne-Marie (Pisam) du quartier Cocody Canebière ».
Le site panafricain note toutefois que « la version donnée mardi matin par Toussaint Alain, le porte-parole parisien de Laurent Gbagbo, est radicalement différente. Pour lui, Tagro a été froidement assassiné par les FRCI ». Jeune Afrique fait observer que « de tous les anciens cadres du système Gbagbo, c’est peut-être l’ancien ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, natif de la ville d'Issia (centre-ouest), qui a connu le sort le plus tragique ».
Libération.fr croit savoir que Désiré Tagro « est mort ce matin (mardi, ndlr) des suites de ses blessures infligées lors de l'assaut final de la résidence de Gbagbo, à la résidence de Cocody ». Le journal français en ligne souligne qu’il était présent dans les sous-sols de la résidence aux côtés de la famille Gbagbo. « Il aurait été sévèrement battu à coups de crosse par les soldats pro-Ouattara. D'autres sources affirment que sa mort serait due à des blessures par balles. Il a été transporté hier soir par les forces de l'ONU à l'hôpital Pisam d'Abidjan, où il est décédé », poursuit Libération.fr.
Désiré Tagro, magistrat de carrière, était une figure du régime déchu. Considéré comme un dur, il avait négocié l’Accord politique de Ouagadougou qui, en mars 2007, avait abouti au « dialogue direct » entre Laurent Gbagbo et Soro Guillaume, auparavant secrétaire général des Forces Nouvelles (FN, ex-rébellion) devenu alors Premier ministre de M. Gbagbo, jusqu’au lendemain du second tour de l’élection présidentielle tenu le 28 novembre 2010.
Lundi, après son transfert au Golf Hôtel à la suite de son arrestation par les FRCI, Laurent Gbagbo a affirmé sur Télé Côte d’Ivoire (TCI, appartenant à Alassane Ouattara) qu’à l’arrivée de ces soldats à sa résidence, il avait demandé à Tagro d’agiter un « mouchoir blanc », en signe de sa reddition.
Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre Guillaume Soro a annoncé mardi l'autopsie du corps de Désiré Tagro en vue d'élucider les conditions de son décès.
AIP (Abidjan) 12 avril 2011

Un proche de Gbagbo assassiné ?

L'ex-ministre de l'Intérieur de Laurent Gbagbo, Désiré Asségnini Tagro, est décédé ce mardi matin dans des circonstances encore floues à Abidjan.
C’était un des bras droit de Laurent Gbagbo. Il a même été « créé » en quelque sorte par Gbagbo. Désiré Asségnini Tagro est mort ce matin des suites de ses blessures à l'hôpital Pisam d'Abidjan ; des blessures a priori infligées lors de l'assaut final de la résidence du président ivoirien déchu, lundi, à sa résidence de Cocody, dans la capitale économique du pays. Il y avait été transporté d’urgence hier par les forces de l'ONU, mais les circonstances restent confuses. Présent dans le « bunker » aux côtés de la famille Gbagbo, puis à l’hôtel du Golf après sa chute, l’ex-ministre aurait été sévèrement battu à coups de crosse par les soldats pro-Ouattara, affirment certaines sources. D'autres croient savoir qu’il aurait été tué par balles. Pour Alain Toussaint, le porte-parole de l’ancien président ivoirien, il ne fait en tout cas aucun doute que Désiré Tagro a été assassiné, rapporte Afrik.com. Une information qui n’a pas été encore commentée par le camp Ouattara. Certains, cités par Jeune Afrique, affirment en revanche qu’il s’est suicidé.
Magistrat de formation, Désiré Tagro avait été nommé directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur Émile Boga Doudou, en 2000, dès l’accession au pouvoir du Front populaire ivoirien (FPI) – créé par Laurent Gbagbo et son épouse Simone Ehivet Gbagbo. Au début de la guerre civile en 2002, celui qui dirige le pays depuis deux ans le nomme conseiller spécial chargé des affaires juridiques, puis porte-parole de la présidence. Natif de la ville d’Issia (Centre-Ouest), Tagro est connu pour avoir négocié les accords de Ouagadougou, en mars 2007, avec les rebelles des Forces nouvelles de Guillaume Soro – accords censés mettre fin à la crise politique, puisqu’ayant établi une feuille de route menant à l’élection présidentielle. Suite à ce succès politico-diplomatique, il devient ministre de l’Intérieur, puis secrétaire général de la présidence, postes qu’il conserva jusqu’à la fin de l’ère Gbagbo. Désiré Tagro avait bénéficié d’un non-lieu en juillet dernier dans une affaire de corruption, faute de preuves. Il était entre autres soupçonné d'avoir détourné de l'argent destiné aux victimes des déchets toxiques du Probo Koala, mais aussi d’abus de pouvoir, de faux et usage de faux, pour avoir fait entrer frauduleusement des proches à l’école nationale de la police.

Marie Desnos (Parismatch.com 12 avril 2011)

Le meurtre de Désiré TAGRO

Monsieur Désiré́ TAGRO, ex-ministre de l’Intérieur et Secrétaire Général de la Présidence de la République, ne s’est pas suicidé. Il a été́ exécuté́ d’une balle dans la bouche par les rebelles.
L’ambassadeur de France à Abidjan est la dernière personne à avoir communiqué sur son téléphone portable avec M. Tagro, chargé par le président Laurent Gbagbo de négocier un cessez-le-feu afin de permettre au chef de l’Etat et à ses proches de sortir sans violence de la résidence.
Le diplomate français doit donc fournir des explications puisqu’il a très clairement demandé au Ministre Tagro de sortir du sous-sol de la résidence présidentielle avec un drapeau blanc.
Une première fois, M. Tagro a essuyé́ des tirs des rebelles. Il l’a signalé auprès de l’Ambassadeur de France qui a ironisé et lui a demandé de tenter à nouveau l’opération, promettant de dire aux rebelles de cesser de tirer. Les tirs se sont arrêtés.
M. Tagro a ensuite tenté une seconde sortie de la résidence en brandissant un drapeau blanc à l’instar de quelques autres proches du président Gbagbo. Des rebelles, qui l’ont reconnu, se sont alors saisi du Ministre pour lui tirer une balle dans la bouche.
L’Ambassadeur de France peut permettre que la vérité́ éclate sur les circonstances de la mort du Ministre Désiré́ Tagro, avec lequel il était en contact régulier au moment de l’assaut des forces spéciales françaises, afin que les auteurs de ce crime abominable soient punis.

Paris, le 15 avril 2011
Toussaint Alain, conseiller du président Laurent Gbagbo
 

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