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Désiré Asségnini Tagro |
L’ancien ministre de l’Intérieur, précédemment secrétaire général de la présidence nommé dans le gouvernement de Laurent Gbagbo début décembre 2010, est décédé mardi (12 avril 2011) à la Polyclinique Sainte Anne Marie (PISAM), à Abidjan Cocody, selon des sources concordantes.
Les circonstances du décès de ce
fidèle de Laurent Gbagbo, arrêté lundi en même temps que l’ex-président et une
soixantaine de ses proches par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI,
pro-Ouattara), demeurent floues.
Dans un article intitulé « Côte d’Ivoire : Désiré Tagro, suicide ou
assassinat ? », le magazine hebdomadaire panafricain Jeune Afrique indique
qu’il se serait suicidé.
« Selon une source diplomatique au sein de l’Union africaine et
plusieurs témoignages concordants, le secrétaire général de la présidence n’a
pas supporté l’idée de se rendre aux Forces républicaines d’Alassane Ouattara.
Lors de l’assaut donné sur la résidence présidentielle de Laurent Gbagbo, hier
en fin de matinée dans le quartier de Cocody, il est l’un des premiers à sortir
du bunker en agitant un tissu blanc en signe de reddition. Puis, après que
Laurent Gbagbo s'est également extrait de sa cachette, Désiré Tagro se saisit
de son pistolet et se tire une balle en pleine bouche. Il décédera ce mardi
matin à la Polyclinique internationale Sainte Anne-Marie (Pisam) du quartier
Cocody Canebière ».
Le site panafricain note
toutefois que « la version donnée mardi
matin par Toussaint Alain, le porte-parole parisien de Laurent Gbagbo, est
radicalement différente. Pour lui, Tagro a été froidement assassiné par les
FRCI ». Jeune Afrique fait observer que « de tous les anciens cadres du système Gbagbo, c’est peut-être
l’ancien ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, natif de la ville d'Issia
(centre-ouest), qui a connu le sort le plus tragique ».
Libération.fr croit savoir que
Désiré Tagro « est mort ce matin (mardi,
ndlr) des suites de ses blessures infligées lors de l'assaut final de la
résidence de Gbagbo, à la résidence de Cocody ». Le journal français en
ligne souligne qu’il était présent dans les sous-sols de la résidence aux côtés
de la famille Gbagbo. « Il aurait été
sévèrement battu à coups de crosse par les soldats pro-Ouattara. D'autres
sources affirment que sa mort serait due à des blessures par balles. Il a été
transporté hier soir par les forces de l'ONU à l'hôpital Pisam d'Abidjan, où il
est décédé », poursuit Libération.fr.
Désiré Tagro, magistrat de
carrière, était une figure du régime déchu. Considéré comme un dur, il avait
négocié l’Accord politique de Ouagadougou qui, en mars 2007, avait abouti au « dialogue direct » entre Laurent Gbagbo
et Soro Guillaume, auparavant secrétaire général des Forces Nouvelles (FN,
ex-rébellion) devenu alors Premier ministre de M. Gbagbo, jusqu’au lendemain du
second tour de l’élection présidentielle tenu le 28 novembre 2010.
Lundi, après son transfert au
Golf Hôtel à la suite de son arrestation par les FRCI, Laurent Gbagbo a affirmé
sur Télé Côte d’Ivoire (TCI, appartenant à Alassane Ouattara) qu’à l’arrivée de
ces soldats à sa résidence, il avait demandé à Tagro d’agiter un « mouchoir blanc », en signe de sa
reddition.
Lors d'une conférence de presse,
le Premier ministre Guillaume Soro a annoncé mardi l'autopsie du corps de
Désiré Tagro en vue d'élucider les conditions de son décès.
AIP (Abidjan) 12 avril
2011
Un proche de Gbagbo assassiné ?
L'ex-ministre
de l'Intérieur de Laurent Gbagbo, Désiré Asségnini Tagro, est décédé ce mardi
matin dans des circonstances encore floues à Abidjan.
C’était un des bras droit de
Laurent Gbagbo. Il a même été « créé » en quelque sorte par Gbagbo. Désiré
Asségnini Tagro est mort ce matin des suites de ses blessures à l'hôpital Pisam
d'Abidjan ; des blessures a priori infligées lors de l'assaut final de la
résidence du président ivoirien déchu, lundi, à sa résidence de Cocody, dans la
capitale économique du pays. Il y avait été transporté d’urgence hier par les
forces de l'ONU, mais les circonstances restent confuses. Présent dans le «
bunker » aux côtés de la famille Gbagbo, puis à l’hôtel du Golf après sa chute,
l’ex-ministre aurait été sévèrement battu à coups de crosse par les soldats
pro-Ouattara, affirment certaines sources. D'autres croient savoir qu’il aurait
été tué par balles. Pour Alain Toussaint, le porte-parole de l’ancien président
ivoirien, il ne fait en tout cas aucun doute que Désiré Tagro a été assassiné,
rapporte Afrik.com. Une information qui n’a pas été encore commentée par le
camp Ouattara. Certains, cités par Jeune Afrique, affirment en revanche qu’il
s’est suicidé.
Magistrat
de formation, Désiré Tagro avait été nommé directeur de cabinet du ministre de
l’Intérieur Émile Boga Doudou, en 2000, dès l’accession au pouvoir du Front
populaire ivoirien (FPI) – créé par Laurent Gbagbo et son épouse Simone Ehivet
Gbagbo. Au début de la guerre civile en 2002, celui qui dirige le pays depuis
deux ans le nomme conseiller spécial chargé des affaires juridiques, puis
porte-parole de la présidence. Natif de la ville d’Issia (Centre-Ouest), Tagro
est connu pour avoir négocié les accords de Ouagadougou, en mars 2007, avec les
rebelles des Forces nouvelles de Guillaume Soro – accords censés mettre fin à
la crise politique, puisqu’ayant établi une feuille de route menant à
l’élection présidentielle. Suite à ce succès politico-diplomatique, il devient
ministre de l’Intérieur, puis secrétaire général de la présidence, postes qu’il
conserva jusqu’à la fin de l’ère Gbagbo. Désiré Tagro avait bénéficié d’un
non-lieu en juillet dernier dans une affaire de corruption, faute de preuves.
Il était entre autres soupçonné d'avoir détourné de l'argent destiné aux
victimes des déchets toxiques du Probo Koala, mais aussi d’abus de pouvoir, de
faux et usage de faux, pour avoir fait entrer frauduleusement des proches à l’école
nationale de la police.
Marie Desnos (Parismatch.com
12 avril 2011)
Le meurtre de Désiré TAGRO
Monsieur
Désiré́ TAGRO, ex-ministre de l’Intérieur et Secrétaire Général de la
Présidence de la République, ne s’est pas suicidé. Il a été́ exécuté́ d’une
balle dans la bouche par les rebelles.
L’ambassadeur de France à
Abidjan est la dernière personne à avoir communiqué sur son téléphone
portable avec M. Tagro, chargé par le président Laurent Gbagbo de négocier un
cessez-le-feu afin de permettre au chef de l’Etat et à ses proches de sortir
sans violence de la résidence.
Le diplomate français doit
donc fournir des explications puisqu’il a très clairement demandé au Ministre
Tagro de sortir du sous-sol de la résidence présidentielle avec un drapeau
blanc.
Une première fois, M. Tagro a essuyé́ des tirs des rebelles. Il l’a signalé auprès de l’Ambassadeur de France qui a ironisé et lui a demandé de tenter à nouveau l’opération, promettant de dire aux rebelles de cesser de tirer. Les tirs se sont arrêtés.
Une première fois, M. Tagro a essuyé́ des tirs des rebelles. Il l’a signalé auprès de l’Ambassadeur de France qui a ironisé et lui a demandé de tenter à nouveau l’opération, promettant de dire aux rebelles de cesser de tirer. Les tirs se sont arrêtés.
M. Tagro a ensuite tenté une
seconde sortie de la résidence en brandissant un drapeau blanc à l’instar de
quelques autres proches du président Gbagbo. Des rebelles, qui l’ont reconnu,
se sont alors saisi du Ministre pour lui tirer une balle dans la bouche.
L’Ambassadeur
de France peut permettre que la vérité́ éclate sur les circonstances de la mort
du Ministre Désiré́ Tagro, avec lequel il était en contact régulier au moment
de l’assaut des forces spéciales françaises, afin que les auteurs de ce crime
abominable soient punis.
Paris, le 15 avril 2011
Toussaint Alain, conseiller du président Laurent Gbagbo
Toussaint Alain, conseiller du président Laurent Gbagbo
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