L’accord que notre pays a signé avec la France sur
le « détachement de militaires
français au Burkina Faso pour la sécurité au Sahel » est une
poudrière. Ce document de 8 pages signé le 9 janvier 2015 comporte pratiquement
des parties injurieuses est explicites qui montrent une fois de plus jusqu’à
quel point la colonisation continue. Ce document fait de notre pays, une
« province » de la France.
Au
nom de la « lutte contre le terrorisme » qu’elle-même n’arrive pas à
faire jusque dans sa capitale, la France se pointe bel et bien au Burkina Faso
au risque de traîner « ses terroristes » dans notre pays. Pire
encore, cet accord donne des droits aux militaires français sur notre sol
qu’ils n’ont pas sur leur sol.
Tenez,
en son article 4, l’accord stipule que : « Pendant la durée de sa
présence, le personnel militaire de la partie française bénéficie, à
l’égard de la partie Burkinabè, des immunités et privilèges identiques à ceux
accordés aux experts en mission par la convention sur les privilèges et
immunités des Nations unies du 13 février 1946 ».
C’est
injurieux pour un Etat indépendant, même pauvre. Un militaire français en
mission au Burkina est donc un expert des Nations unies ? Est-ce qu’en
signant cet accord le ministre délégué chargé de la Coopération régionale de
l’époque, Moussa Nébié a pensé à ce que l’armée française à fait en Côte
d’Ivoire ? A-t-il demandé à la partie française la raison pour laquelle
elle souhaitait l’immunité pour ses soldats ? Comprenez donc qu’il n’y
aura jamais jugement s’ils violent des femmes, des filles et mêmes des mineurs
comme ça déjà été le cas. Même quand ils tuent un militaire ou civile
Burkinabè, il n’y aura rien. Immunité totale.
Voyons
ensemble le contenu de l’article 12 : « Chaque partie renonce à tout recours
qu’elle pourrait avoir contre l’autre partie, les forces, ou un membre du
personnel de cette partie pour les dommages causés à ses biens ou à son
personnel, y compris ceux ayant entraîné la mort, en raison d’actes ou de
négligences dans l’exercice des fonctions officielles qui découlent du
présent accord. Lorsque le tiers intente une action judiciaire, la partie
burkinabè se substitue à la partie française devant les instances compétentes
du Burkina Faso en vertu des immunités des Etats qui lui sont reconnus. En cas
de condamnation définitive, les parties déterminent la répartition entre elles
de la prise en charge… »
Voilà jusqu’où des responsables peuvent condamner
leurs citoyens sous le couvert d’une convention suicidaire avec une armée
française qui a déjà tué assez de civils en Afrique, notamment noire, et violé
des femmes et des enfants. Il est temps que les autorités actuelles trouvent
les moyens de revoir cet accord pendant qu’il est temps, voire même de l’annuler.
C’est également le devoir de veille de la société civile. Pour l’instant, la
colonisation continue, le risque de dérapage est imminent !
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de
provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou
l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : salfo.blog4ever.com 13 janvier 2016
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