Gildas
Le Lidec aura beau dire, ce livre n’existe que parce qu’il a éprouvé le besoin
de vider son sac de tout ce qui lui était resté sur le cœur après et depuis son
passage en Côte d’Ivoire comme ambassadeur vraiment extraordinaire, mais
nullement plénipotentiaire, de la République française. En tout cas, je suis
absolument sûr qu’aucun Japonais, aucun Vietnamien, aucun Congolais ni aucun
Malgache, bref, aucun citoyen d’aucun des autres pays où il exerça son métier
de diplomate français, ne trouverait dans son livre autant de choses utiles à
savoir pour bien comprendre la situation politique de son pays et le caractère
de sa relation avec la France, que nous autres Ivoiriens pourrions y trouver,
si nous prenions le temps de le bien lire, et d’y réfléchir à fond.
J’ai
découvert ce livre presque en même temps que celui de François Mattei
prétendument cosigné par Laurent Gbagbo. Les deux ouvrages traitent le même
sujet, et les événements dont il y est question ont les mêmes protagonistes.
Seule les différencie la position respective de leurs auteurs vis-à-vis de ces
événements, Le Lidec se situant en leur cœur même tandis que Mattei, même s’il était
vraiment aussi proche de Laurent Gbagbo qu’il le prétend, n’en fut qu’un
observateur lointain. Au premier, donc, la palme de l’originalité et une
crédibilité plus certaine. Et c’est pourquoi le contraste de leur réception par
une certaine fraction de l’opinion publique ivoirienne – plus que triomphale pour le livre de Mattei (même si ce ne fut qu’un
feu de paille), pire qu’indifférente pour celui de Le Lidec qui peut-être n’eût
même pas été remarqué du tout s’il n’y avait pas l’anecdote de la tentative
d’étranglement de son auteur par Guillaume Soro – donne-t-elle beaucoup à penser…
Je
reviendrai une autre fois plus spécialement sur le livre de François Mattei pour
souligner ce qui, selon moi, en limite fortement l’intérêt pour qui veut
réellement connaître les enjeux de cette interminable crise des relations
franco-ivoiriennes. Pour cette fois je m’attacherai seulement à montrer comment
l’ouvrage de l’ambassadeur Le Lidec révèle ces enjeux et, en même temps, nous prépare
bien mieux à les comprendre que celui de Mattei, alors même que tel n’était
évidemment pas le principal souci de SEM l’ambassadeur.
L’auteur
de « De Phnom Penh à Abidjan.
Fragments de vie d’un diplomate » semble en effet avoir
surtout voulu purger son palmarès des éclaboussures que les turbulences ivoiriennes
ne pouvaient pas manquer d’y projeter. Mais, à son tour, lui-même ne pouvait
pas manquer de dévoiler beaucoup de choses que son pays aurait sans doute
préféré qu’on ne sache pas. C’est précisément ce que je me suis proposé de
montrer, en m’appuyant sur de larges extraits de son texte même.
La
méthode que j’ai choisie consiste en effet à lire ce livre, pour vous et avec
vous, plume à la main, en soulignant au fur et à mesure les passages où, tant
par ce qui est dit que par ce qui n’est pas dit expressément mais qui affleure
sous les mots, se dévoile la véritable nature et les vrais enjeux de ce qu’on a
pris l’habitude d’appeler « la crise ivoirienne », mais qu’il serait certainement
plus juste d’appeler « la crise des relations franco-ivoiriennes ».
Cette
recherche est, à mon avis, d’autant plus nécessaire que non seulement la crise
est très loin d’être terminée, mais encore parce que, par la faute de ce qu’on
nomme si improprement « la classe politique ivoirienne », elle risque
de s’aggraver encore à me mesure que le temps passe, de se compliquer jusqu’à
devenir définitivement incurable.
« Un peuple
qui oublie son passé se condamne à le revivre », avertissait
Winston Churchill. Ne dirait-on pas que certains Ivoiriens ont déjà oublié et ce
qui nous est arrivé entre le 24 décembre 1999 et le 11 avril 2011, et qui
nous a fait tout ce mal, et dans quel dessein ? Je dis bien
« certains », et je ne veux pas citer de noms car, qu’ils s’agissent
de ceux qui se défient au nom du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ou de ceux
qui se déchirent au nom du Front populaire ivoirien, quel que soit d’ailleurs
le camps, la doctrine ou la nuance dont ils se réclament, tous sont pareils et rien
ne les distingue vraiment. Tous sont pareillement aveuglés par l’illusion qu’il
y a des accommodements possibles, et honorables, avec ceux qui, en 2004 et en
2011, massacrèrent des foules de nos compatriotes désarmés sous le regard des
caméras, détruisirent nos peu de forces armées, et écrasèrent sous leurs bombes
la résidence officielle de nos chefs d’Etat, parce qu’ils voulaient coûte que
coûte nous imposer Alassane Ouattara à la tête de l’Etat ivoirien.
Pour
nous qui ne sommes ni « adorateurs », ni « bédiéphiles »,
ni « bédiéphobes », ni « Affistes », ni
« Gbagbo-ou-rienistes », mais simplement des Ivoiriens, c’est donc le
bon moment de lire ou de relire attentivement le témoignage d’un homme qui fut
à un moment donné, de par sa fonction, l’un des principaux acteurs de ce drame
du côté …disons, des forces prétendument impartiales.
Marcel
Amondji
PREMIERE PARTIE
Des lettres de
créance bidon
(Pages 58 à 59)
« Lorsque je
présentai le 17 décembre 2002 mes lettres de créance au chef d'Etat ivoirien
devant les corps constitués et les caméras de télévision, il n'y avait que du
papier blanc dans l’enveloppe que je lui tendais en m'inclinant profondément,
faute que le protocole ait eu le temps d'établir les documents requis. »
Cette
histoire d’enveloppe vide présentée au chef de l’Etat ivoirien en guise de
lettres de créance, m’a rappelé une anecdote de 1992. Un journaliste demanda à
Edwige Avice, la ministre de la Coopération du gouvernement d’Edith Cresson, pourquoi
le fameux discours du président Mitterrand à La Baule n’avait pas rendu la
France plus regardante sur la manière dont Houphouët gouvernait la Côte
d’Ivoire. Elle répondit : « Le discours de La Baule n’oblige pas la
France à avoir une attitude uniforme, systématique envers tous les pays, alors
que nous ne ferions jamais cela avec les pays d’Europe ou d’Amérique
latine »[1].
« Soit !, avais-je réagi à ce propos dans un article intitulé "La mémoire, l’histoire… et le reste"[2], mais dans combien de pays
d’Europe ou d’Amérique latine la France dispose-t-elle d’autant de moyens de
pression, et même d’action souveraine directe, que dans ses anciennes colonies
d’Afrique noire, et tout particulièrement en Côte d’Ivoire ? ».
Devant cette histoire de lettres de créance fictives qui, de son propre aveu,
n’empêchèrent même pas l’ambassadeur Le Lidec d’être traité par Laurent Gbagbo
comme si elles étaient plus vraies que vraies, la même question me vient :
de tous les pays où il exerça ses talents de diplomate bobo avant et après son
aventure ivoirienne, dans lequel Gildas Le Lidec lui-même aurait-il trouvé
convenable de présenter au chef de l’Etat des feuilles blanches en guise de
lettres d’accréditation ?
« Cette
cérémonie purement protocolaire qui ne dura qu'une dizaine de minutes fut
suivie, l’après-midi, d'une longue « séance de travail » au cos de laquelle
Laurent Gbagbo, entouré de ses principaux ministres, entreprit trois heures
durant de faire au nouvel arrivant une introduction détaillée de son pays...
Par la suite, je ne le rencontrai plus qu'en tête-à-tête. »
Inutile
de se poser la question de savoir comment le chef d’Etat ainsi offensé par ce
plaisantin d’ambassadeur aurait réagi dans tout autre pays que la Côte
d’ivoire, même en Afrique… Parce que, tout simplement, une telle transgression
n’est ni imaginable ni possible ailleurs qu’en Côte d’Ivoire, ce pays où de
longue date, tels des chiens savants, les politiciens sont dressés à faire sans
rechigner ce que la France veut qu’ils fassent.
Abidjan, le grand
froid (2005)
(Pages 75 à 77)
« La relation
franco-ivoirienne sous le régime de Laurent Gbagbo était au plus bas en juillet
2005. Le 14 juillet de cette année-là était notre dernière fête nationale en
Côte d'Ivoire après un séjour mouvementé de trois ans. Le bombardement
incompréhensible de Bouaké, le 6 novembre de l'année précédente, causant
l’assassinat de neuf de nos soldats de l'opération Licorne ; la destruction
immédiate de toute l'aviation ivoirienne ordonnée par le président Chirac ; la
mise à feu d'Abidjan née du choc entre une population locale qui, par
vengeance, voulait s'emparer du 43ème B1Ma[3] et une poignée de
soldats français courageux qui réussirent à éviter un « Dien Bien Phu africain
» et l’exode massif des ressortissants français et étrangers qui s'en suivit
avaient marqué tous les esprits et allaient durablement modifier les relations
avec notre ancienne colonie. »
La
référence à Dien Bien Phu est intéressante. En somme, dans l’esprit de cet
ambassadeur (et sans doute pas que là), la situation de la France en Côte
d’Ivoire vers 2004 était comparable à sa situation en Indochine cinquante ans
plus tôt ! Mais nous, étions-nous en guerre avec la France ? En
principe, non ! Du moins, nous l’ignorions. « Nous », je veux
dire : le gouvernement, les FANCI, l’ensemble des Ivoiriens… Ce n’était
apparemment pas le cas de nos chers « amis » Français civils et
militaires qui, eux, s’adonnaient sans trop s’en cacher à un double jeu diabolique
que nous finirions quant à nous par payer de plusieurs milliers de morts, de
blessés, de prisonniers politiques et de déplacés !
« Alors que mon
rôle était, depuis ma nomination, d'entretenir un lien personnel et continu
avec le chef de l'Etat ivoirien, voilà qu'à la suite des évènements de la fin
2004, n'ayant plus le contact de Gbagbo, je devais désormais en laisser le soin
à un simple colonel des services. J'avais suggéré au Département que pour
marquer la gravité de la situation à laquelle nous étions parvenus, il aurait
été préférable de me rappeler à Paris et de dégrader nos relations au niveau de
chargé d'affaires. Cette solution pourtant de bon sens ne fut pas retenue et je
fus maintenu jusqu'à l’été 2005 pour célébrer un étrange 14 juillet. »
« Je
devais en laisser le soin à… ». Bon, ici, rien à reprocher à un
ambassadeur qui, manifestement, n’a pas encore digéré d’avoir été ainsi humilié
par les siens. Notre problème, encore une fois, c’est comment, du côté
français, on a pu imaginer de substituer un « simple colonel des
services » à un ambassadeur pourtant maintenu à son poste ? Et
pourquoi, du nôtre, on accepta cela comme s’il s’agissait d’une manière de
faire tout à fait normale ?
« Il eut lieu
dans une résidence d'allure sévère, construite après l'indépendance dans les
plus grandes dimensions possible comme si nous avions voulu marquer que nous
restions présents. »
Décidément
Le Lidec ne connaissait vraiment pas le terrain, ni même l’histoire de cette
« ambassade » dont, pas si longtemps avant lui, les titulaires se
comportaient en véritables gauleiters. « Comme si… », dites-vous,
Excellence ? Mais quand on songe à un Georges Raphaël-Leygues ou à un
Michel Dupuch, qui y firent sans états d’âme la moitié, voire la totalité de
leur carrière d’ambassadeur, c’était vraiment
comme ça !…
« Elle donnait
toutefois sur l'admirable panorama de la lagune Ebrié. Sa localisation en
voisinage immédiat du palais présidentiel avait été voulue par l'ancien
président Houphouët-Boigny qui avait même été jusqu'à faire creuser un passage
souterrain entre les deux propriétés en cas d'éventuel danger pour lui. »
Oui,
le fameux chef charismatique que, d’après une certaine presse française, son
peuple adorait comme une divinité, résidait en fait en territoire français même
quand il se trouvait dans son propre palais ! Car, à l’autre bout de ce
tunnel campait en permanence un commando spécialement chargé de l’exfiltrer
« en cas, donc, d’éventuel danger pour lui » : « Les moyens militaires français
mis en place à Abidjan, après l’indépendance, à la demande de Félix Houphouët,
répondaient aux menaces possibles contre sa personne. (…). Pour se garantir
contre un coup de main qu’il a toujours craint, Félix Houphouët m’avait demandé
en 1973, quand j’étais Premier ministre, de lui assurer une protection
rapprochée, à son domicile. (…) . Il s’était fait construire dans le nouveau
quartier résidentiel de Cocody une villa dont le jardin n’était séparé que par
une légère clôture de la résidence de notre ambassadeur. J’avais donc fait
installer, dans le parc de l’ambassade, un détachement d’une quinzaine de
parachutistes, toujours en alerte et devant répondre sans délai à l’appel d’une
sonnerie d’alarme commandée par Félix Houphouët lui-même. Après mon départ de
Matignon, les ambassadeurs ont demandé plusieurs fois à Paris la suppression de
ce détachement relevé tous les trois mois, dont la présence permanente les
gênait. Jusqu’à sa mort, Félix Houphouët s’y est opposé et a obtenu
satisfaction, en intervenant directement auprès des présidents de la
République. »[4]
« Ce passage
avait été obstrué depuis longtemps quand j'eus le droit, peu de temps après mon
arrivée, à cette remarque acide de notre ministre des Affaires étrangères,
Dominique de Villepin : "C'est une connerie de boucher un tunnel quand on
la chance d'en avoir un !". »
Parole
étrange dans la bouche d’un homme d’Etat. Villepin, qui eut des ambitions
présidentielles, n’aurait donc rien vu de mal à faire creuser un tunnel entre
l’Elysée et, par exemple, l’ambassade étatsunienne toute proche ? Ou bien
trouvait-il cela normal seulement dans un pays comme la Côte d’Ivoire, où il
pouvait impunément venir s’asseoir sur les institutions… Ce qui, venant de la
part d’un type affublé d’un patronyme paraissant tout droit revenu de Coblentz,
ne serait d’ailleurs point pour étonner.
« La réception
eut lieu. L'immense drapeau français que nous avions tendu sur la façade de la
résidence pour en cacher l'apparence austère, voire hideuse, impressionna nos
invités ivoiriens. Ceux-ci étaient venus en petit nombre, malgré un lot
d'invitations égal aux années précédentes, avec quelques ministres ou chefs
militaires suffisamment courageux pour s'aventurer en « terre ennemie ». La
prédominance des militaires français de l’opération Licorne et les prestations
musicales et vocales de ses éléments commencèrent d'inquiéter nos invités
ivoiriens. Nous avions voulu, ma femme et moi, refaire le « coup de Kinshasa »
en disposant deux trompettistes à chaque extrémité du toit de la résidence. Nos
militaires ont dû juger ces hymnes trop timides par rapport à la gravité des
évènements passés et aux incertitudes de ceux à venir. Ils entonnèrent alors,
entrainant avec eux les quelques civils français encore présents à Abidjan, une
Marseillaise d'une infinie puissance et d'une profondeur inégalée qui,
d'évidence, acheva de terroriser nos convives représentant le régime qui
quittèrent rapidement les lieux. »
J’aurais
bien aimé contempler une scène comme celle-là ! J’imagine que ces
« invités ivoiriens » voulaient manifester qu’eux du moins n’étaient
pas de ces anti-Français compulsifs dont une certaine presse parisienne
peuplait alors ses articles sur la Côte d’Ivoire. Et quel message ont-ils reçu
en retour ? Une manifestation de potaches décervelés qui était dans son
genre une espèce de lynchage moral ! Le Lidec s’est-il seulement inquiété
de savoir quelle idée ses « invités ivoiriens » avaient d’eux-mêmes
et de la France lorsqu’ils s’éclipsèrent de sa fête ? Et pourquoi omet-il
de dire que cette fête avait eu lieu quelques jours seulement après que des
officiers supérieurs et généraux ivoiriens, qu’il avait invité à dîner à sa
résidence, eurent été arrêtés au moment où ils en ressortaient, et brièvement
détenus pour interrogatoire, parce qu’ils s’y étaient rendus « sans
en informer leur hiérarchie » ? Le bruit avait même couru que l’un d’entre
eux, le
colonel-major Bakassa Traoré, directeur de l'Office national de la
protection civile, décédé quelques jours après l’incident, y fut brutalisé et
que c’est de cela qu’il mourut, ce qui fut démenti tant par l’autorité
militaire que par les compagnons d’infortune du défunt. Qui plus est, cela se
passait à peine 8 mois après le massacre, par le colonel Destremau et ses
soudards, de plus de 60 jeunes Ivoiriens non armés devant l’hôtel Ivoire. Ce qui
donne aux gesticulations et vociférations des convives français, militaires et
civils confondus, un sens tout différent de celui que suggère Le Lidec :
c’était, comme qui dirait, la réponse du berger à la bergère, mais un berger
qui s’appellerait Dupont-La-Joie ! Ce qu’un tel épisode avait de plus
consternant, c’est de révéler la persistance chez beaucoup de Français, et en
particulier chez « beaucoup de Français résidant en Côte d’Ivoire »,
plus d’un demi-siècle après l’« indépendance », de la même malveillance
triviale, des mêmes réflexes « white trash » (ordure blanche), de la
même agressivité gratuite que du temps des colonies de papa. Devant eux, dans
notre propre pays, vivants ou morts, ils nous veulent seulement à genoux ou couchés !
Il
y eut donc un véritable renouvellement du personnel diplomatique français à
cette occasion. Pour quelle raison, et dans quel dessein ? L’origine
professionnelle du successeur immédiat de Le Lidec – André Janier, un ancien
journaliste, était aussi, comme Jean-Claude Simon qui le remplacera, un
non-énarque –, sa personnalité et, surtout, sa très grande proximité avec
Dominique de Villepin, sont peut-être des indices qui peuvent nous orienter
vers les bonnes réponses… Cependant, comme en définitive Janier et son équipe
n’en firent pas plus que Le Lidec et la sienne, sans doute pour les mêmes
raisons de suprématie mal acceptée du militaire (voir ci-après), ces questions
resteront sans doute à jamais sans réponse sûres et certaines, ce qui nous
laisse beaucoup de latitude pour des hypothèses… La plus plausible, c’est que
ce chamboulement annonçait le choix définitif de l’option du « tout
militaire » qui sera systématiquement mise en œuvre quand, avec Jean-Marc
Simon[5], on aura enfin trouvé un « ambassadeur »
suffisamment déhonté pour l’assumer. Le dispositif technique, lui, était déjà
en place depuis la prise en main de la Force Licorne par le sulfureux général
Poncet et son équipe et, à en juger d’après les événements de novembre 2004, le
président Chirac n’attendait que le bon prétexte pour le mettre en branle.
Avant
la Côte d’Ivoire, le général Poncet était le chef des « Opérations
spéciales », un service « chargé
des interventions les plus sensibles des armées »[6]. The right man in the
right place…
(A suivre)
[1] - Le Monde 23 mars 1992.
[1] - Le Monde 23 mars 1992.
[2] - Le Nouvel Afrique-Asie N° 34-35,
juillet-août 1992 ; p. 12.
[3] -
Bataillon d’infanterie de marine stationné à Port-Bouët, près de l’aéroport
d’Abidjan, en vertu des accords de défense bilatéraux.
[4] - Pierre Messmer, Les blancs s’en vont, Albin Michel 1998 ; p. 253.
[5] - G. Le
Lidec nous a donné un aperçu de la réputation sulfureuse que son collègue – et
successeur en Côte d’Ivoire – s’était acquise dès longtemps avant son « prépositionnement »
à Abidjan : « Patassé, qui
détestait Simon, en avait fait un portrait fort peu flatteur à Kabila (père),
allant même jusqu’à prêter au diplomate français une tendance à jouer les
déstabilisateurs » (De Phnom
Penh à Abidjan…, p. 52).
[6] - Cf. : Charles Maisonneuve, Le Bourbier ivoirien, Editions Privat,
2004 ; p. 135.
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