Depuis l’éclatement de la
crise au FPI, les partisans d’Affi et les journaux proches du RHDP tentent de
ramener les dissensions internes actuelles à une crise de succession ou de
positionnement. Pour eux, ceux qui combattent le Président Affi lorgnent sa
place et sont contre sa personne. Réduire à dessein et de façon aussi simpliste
la crise à une question de succession est une fuite en avant…
Et ce, dans le but de masquer les vrais enjeux de cette crise interne ainsi
que les nombreuses dérives du Président Affi, qui affectent le combat de tout
un peuple dont il incarne l’espoir en tant que Président du FPI, instrument de
tous les démocrates qui se sont retrouvés pour mener le combat de la dignité de
la Côte d’Ivoire qui est aujourd’hui sacrifiée.
Trois observations nous permettent facilement de battre en brèche la thèse
de la guerre de positionnement et de succession entretenue à dessein :
1) Quand Affi était en prison, Miaka a voulu organiser un congrès. Nous
avons tous dit « niet », au nom de la légalité mais aussi au nom de
l’éthique du combat ; car il n’était pas moralement bon de remplacer
quelqu’un qui est en prison. Ceux qui ne sont pas en phase aujourd’hui avec
AFFI (Akoun, Douati, Koua, Katina, Lazare Koffi Koffi, Secré Richard,
Guirieoulou Emile…) se sont tous ligués à l'époque contre Miaka. Si c’était une
guerre de succession, si c’était la personne du Président Affi qui était visée,
les mêmes qui décrient aujourd’hui sa stratégie auraient soutenu Miaka dans ses
manœuvres pour éjecter Affi et se positionner. De plus, la trop grande
collaboration de Miaka avec le régime Ouattara au moment où nous pleurions
fraichement nos morts a été tout aussi critiquée comme celle du Président Affi
aujourd’hui.
2) Quand Affi est sorti de prison et qu’il s’est engagé résolument dans la
mobilisation des militants, nous l’avons tous et sans exception applaudi et
soutenu, relaye les discours et les images de ses tournées. Nous voyions notre
combat et notre espoir renaitre. C’était l’union sacrée autour de lui. Tant
qu’il était dans une posture de combat, personne ne s’attaquait vraiment à lui.
Si le Président Affi fait aujourd’hui l’objet d’attaques tous azimuts,
c’est parce qu’il s’est écarté de la ligne de combat. Il a embarqué le parti
dans une dynamique de pouvoir et de compromission avec le régime Ouattara au
détriment de la libération du Président Gbagbo, de Simone, de Blé Goudé et tous
les autres prisonniers, du retour des exiles…..Trois ans et demi après, toutes
ces questions restent sans réponses faute de stratégie claire pour les
résoudre. C’est plutôt la CEI et les élections qui focalisent son combat sans
que l’on ne perçoive clairement les gains qu’engrange le parti.
Que le Président Affi décide d’écouter les militants aujourd’hui, de se
retirer de la CEI, de lancer des mots d’ordres pour la libération de Gbagbo et
des prisonniers, qu’il se batte pour obtenir un accord viable pour le retour
des exilés et vous verrez que la crise s’arrêtera immédiatement. Personne n’est
donc contre lui.
3) Au-delà des militants du FPI, la quasi-totalité de ceux qui ont porte
très haut le combat pendant les 10 années de résistance disent : « C’est
Gbagbo ou rien», et qui rejettent toute idée de participation à la CEI et aux
élections. Va-t-on nous dire que Serges Kassy, Fofana Youssouf, Hanny Tchelley,
Dacouri Richard, Touré Zeguen, Damana picass, Idriss Ouattara, Stephane
Kipré... mènent eux aussi un combat de positionnement ou de succession contre
le Président Affi ? Quand Jean-Jacques Béchio se retire de la CEI parce que,
dit-il, ce n’est pas moralement sain d’y être par rapport à nos morts et à nos
prisonniers, mène-t-il un combat de succession ? Le problème qui se pose
clairement aujourd’hui est un problème d’orientation du combat, un problème de
priorité, un problème de ligne et non un problème de positionnement ou de
succession.
Idriss Ouattara, membre de la galaxie patriotique, exilé politique au Ghana
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l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu
informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : La
Dépêche d'Abidjan 4 Septembre 2014
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