Plus dure sera la chute... |
Sorti
de sa prison de Bouna, Pascal Affi N'Guessan, président du Front
Populaire Ivoirien, a bien su reprendre le gouvernail du parti. Il a,
par ce fait, pu redonner espoir à ses militants. Espoir né de
quelques éclaircies qu'il semblait apporter à un horizon obscurci
par les ténèbres du 11 avril 2011. De nombreux militants avaient
donc repris confiance en eux. Tous heureux de revoir un FPI
remobilisé à travers les différents meetings organisés par son
président. Marqué par l'enthousiasme des militants et sympathisants
lors de ses différentes sorties post-prison, Affi N'Guessan avait
fini par confondre l'adhésion populaire à la cause défendue avec
un attachement personnel qui lui serait dévoué par les militants.
Alors que ces derniers attendaient un leader capable de donner
courageusement de nouvelles directives pour continuer la lutte, le
président du FPI s'est progressivement illustré dans une posture
collaborationniste avec le régime Ouattara, sous couvert d'un «
dialogue républicain » ou d'une contribution à une hypothétique
réconciliation. Une posture qui était loin de renouer
fondamentalement avec la lutte pour la souveraineté, la démocratie,
les libertés et la prospérité des Ivoiriens. Une posture ambiguë
et jugée contre-nature par les radicaux du parti. Faisant fi de
l'opinion de la base, Affi N'Guessan s'est engagé dans une démarche
autocratique. Il a fait des choix personnels qu'il a tenté d'imposer
au parti, au mépris de la démocratie interne régissant son
fonctionnement procédural régulier. Pour tenter de donner du poids
à ces choix personnels, Affi décide des les exprimer sous le
couvert de l'Alliance des Forces démocratiques (Un groupement de
partis politiques d'opposition), loin des débats internes de son
parti. L'entrée du FPI dans la Commission électorale indépendante
a fortement marqué ce déni de démocratie interne. Affi N'Guessan
a désigné un représentant du FPI, en la personne de Alain Dogou,
au sein de cette Commission, sans prendre le soin de consulter le
Comité central.
Mais
refusant que le FPI soit un parti de béni-oui-oui, le Comité
central en a décidé autrement. Depuis le week-end dernier, le
Comité central a par un vote démocratique désavoué la démarche
cavalière d'Affi N'Guessan. 135 voix, contre 119, ont été pour le
retrait du FPI de la Commission Électorale Indépendante. Affi a
donc été ainsi rattrapé par la forte exigence de démocratie
interne du parti. Cet acte historique du Comité central, suscite
quelques interrogations : désavoué dans sa démarche cavalière,
Affi pourra-t-il démissionner pour sauver son honneur ? Se
soumettra-t-il effectivement à cette décision du Comité Central ?
Quel autre plan mettra-t-il à exécution pour poursuivre sur sa
dérive collaborationniste ? Et qu'adviendra-t-il en cas d'échec de
ce plan ? Autant d'interrogations qui nous projettent dans
l'incertitude des lendemains du retrait du FPI de la CEI.
Pour
l'heure, la dernière bataille pour définitivement mettre Affi et
son clan hors d'état de nuire sera le Congrès prévu du 11 au 14
décembre prochain. Si Affi connait un second désaveu à ce Congrès,
s’alignera-t-il sur les positions de la nouvelle direction du parti
qui sera mise en place ou suivra-t-il la voie de Mamadou Koulibaly,
président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER),
celle qui consiste à créer son propre parti politique quand on fait
le choix de la trahison ou quand on s'obstine à soutenir une
position minoritaire ?
Zéka Togui.
(*) - Titre original : "FPI-Pascal Affi N'Guessan : Sa démarche cavalière, son désaveu démocratique, le dernier coup fatal qui l'attend, et l'incertitude des lendemains."
en
maraude dans le Web
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Source
: CIVOX. NET 15 Septembre 2014
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