mercredi 17 septembre 2014

Affi N'Guessan rattrapé par la forte exigence de démocratie interne du Fpi.*


Plus dure sera la chute...
Sorti de sa prison de Bouna, Pascal Affi N'Guessan, président du Front Populaire Ivoirien, a bien su reprendre le gouvernail du parti. Il a, par ce fait, pu redonner espoir à ses militants. Espoir né de quelques éclaircies qu'il semblait apporter à un horizon obscurci par les ténèbres du 11 avril 2011. De nombreux militants avaient donc repris confiance en eux. Tous heureux de revoir un FPI remobilisé à travers les différents meetings organisés par son président. Marqué par l'enthousiasme des militants et sympathisants lors de ses différentes sorties post-prison, Affi N'Guessan avait fini par confondre l'adhésion populaire à la cause défendue avec un attachement personnel qui lui serait dévoué par les militants. Alors que ces derniers attendaient un leader capable de donner courageusement de nouvelles directives pour continuer la lutte, le président du FPI s'est progressivement illustré dans une posture collaborationniste avec le régime Ouattara, sous couvert d'un « dialogue républicain » ou d'une contribution à une hypothétique réconciliation. Une posture qui était loin de renouer fondamentalement avec la lutte pour la souveraineté, la démocratie, les libertés et la prospérité des Ivoiriens. Une posture ambiguë et jugée contre-nature par les radicaux du parti. Faisant fi de l'opinion de la base, Affi N'Guessan s'est engagé dans une démarche autocratique. Il a fait des choix personnels qu'il a tenté d'imposer au parti, au mépris de la démocratie interne régissant son fonctionnement procédural régulier. Pour tenter de donner du poids à ces choix personnels, Affi décide des les exprimer sous le couvert de l'Alliance des Forces démocratiques (Un groupement de partis politiques d'opposition), loin des débats internes de son parti. L'entrée du FPI dans la Commission électorale indépendante a fortement marqué ce déni de démocratie interne. Affi N'Guessan a désigné un représentant du FPI, en la personne de Alain Dogou, au sein de cette Commission, sans prendre le soin de consulter le Comité central.
Mais refusant que le FPI soit un parti de béni-oui-oui, le Comité central en a décidé autrement. Depuis le week-end dernier, le Comité central a par un vote démocratique désavoué la démarche cavalière d'Affi N'Guessan. 135 voix, contre 119, ont été pour le retrait du FPI de la Commission Électorale Indépendante. Affi a donc été ainsi rattrapé par la forte exigence de démocratie interne du parti. Cet acte historique du Comité central, suscite quelques interrogations : désavoué dans sa démarche cavalière, Affi pourra-t-il démissionner pour sauver son honneur ? Se soumettra-t-il effectivement à cette décision du Comité Central ? Quel autre plan mettra-t-il à exécution pour poursuivre sur sa dérive collaborationniste ? Et qu'adviendra-t-il en cas d'échec de ce plan ? Autant d'interrogations qui nous projettent dans l'incertitude des lendemains du retrait du FPI de la CEI.
Pour l'heure, la dernière bataille pour définitivement mettre Affi et son clan hors d'état de nuire sera le Congrès prévu du 11 au 14 décembre prochain. Si Affi connait un second désaveu à ce Congrès, s’alignera-t-il sur les positions de la nouvelle direction du parti qui sera mise en place ou suivra-t-il la voie de Mamadou Koulibaly, président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), celle qui consiste à créer son propre parti politique quand on fait le choix de la trahison ou quand on s'obstine à soutenir une position minoritaire ?

Zéka Togui.
(*) - Titre original : "FPI-Pascal Affi N'Guessan : Sa démarche cavalière, son désaveu démocratique, le dernier coup fatal qui l'attend, et l'incertitude des lendemains." 
 
en maraude dans le Web
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Source : CIVOX. NET 15 Septembre 2014

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