Leader
de la Coalition des militants du PDCI pour la sauvegarde des
résolutions du 12ème congrès n’est pas du tout content de la
déclaration unilatérale de soutien à la candidature d’Alassane
Ouattara prononcée par Bédié le mercredi dernier à Daoukro. Il le
fait savoir dans cet entretien accordé au Nouveau Courrier.
Hier
près que le président Bédié a lancé un appel à soutenir la
candidature unique de monsieur Alassane Ouattara aux prochaines
présidentielles. Vous avez lancé un appel à la mobilisation de
tous les militants du PDCI, cadres, jeunes militants de base à faire
barrage à cette forfaiture. Qu’est-ce que cela signifie
concrètement et qu’est-ce vous allez faire ?
Monsieur
Henri Konan Bédié a fait une sortie de route. Monsieur Henri Konan
Bédié, lui seul ne représente pas le PDCI, ne représente pas les
milliers militants du PDCI. Un parti politique fonctionne avec des
règles. Le PDCI-RDA s’est doté de statuts et un règlement
intérieur. Monsieur Henri Konan Bédié s’est adressé aux
militants du PDCI et non à une tribune du PDCI-RDA. Mais à la
visite d’un chef d’Etat dans une région. Les militants sont
frustrés, les militants sont vexés, les militants sont mécontents
donc pour ce fait il faudrait qu’il sache que beaucoup d’entre
nous ne partagent pas cet avis et que le PDCI de feu le président
Félix Houphouët-Boigny était ce PDCI là qui continuait d’exister.
Mais
et si le président Bédié persiste ?
Pour
nous c’est une forfaiture, et quelque chose qui n’est pas normal
c’est une forfaiture. S’il persiste dans la même voie nous
l’appelons à revenir sur la décision qu’il a prise à Daoukro.
Il faudrait qu’il revienne sur sa décision parce que les militants
sont désemparés, les militants sont éparpillés. Ils ne savent
plus à quel saint se vouer.
Vous
pensez que cette sortie va créer une crise au PDCI ?
Le
PDCI ne disparaitra pas. L’implosion qui se prépare sera colmatée
par nous. Nous n’allons pas laisser le PDCI imploser après les
déclarations faites par Monsieur Henri Konan Bédié depuis Daoukro.
Si nous ne faisons rien c’est là que le PDCI va s’imploser. Et
mon mécontentement est tel que c’est comme toute la Côte d’Ivoire
était en deuil, c’est comme si le président Houphouët-Boigny
mourait pour une deuxième fois. Voici l’acte posé par Henri Konan
Bédié qui tue une deuxième fois le président Félix Houphouët
Boigny. Un, il se permet de dissoudre le PDCI-RDA sans aucun congrès,
aucun parti politique ne peut être dissous. Faut-il le rappeler à
Monsieur Konan Bédié ? Seul le congrès peut prononcer la
dissolution du PDCI-RDA pour refondre le PDCI-RDA en PDCI-RDR. Il ne
peut pas prendre sur lui la responsabilité de le faire.
C’est
votre avis d’aller au parti unifié ?
Nous
ne voulons pas aller à un parti unifié de cette façon. Il ne
revient pas à Williams Koffi d’aller à un parti unifié. Un parti
unifié est du ressort d’un congrès ; même Henri Konan Bédié ne
peut pas, moi je ne peux pas, c’est le congrès qui est souverain.
Le congrès seul peut se prononcer sur un parti unifié mais pour moi
à mon avis le parti unifié pour le moment n’a pas de sens, il n’a
pas sa raison d’être. Le PDCI en temps que parti politique à la
veille d’une échéance aussi importante que celle des élections
présidentielles de 2015 où ce pays a connu la quiétude, la paix
nous sommes un recours. Les Ivoiriens attendent beaucoup du PDCI donc
il faut que le PDCI revienne au pouvoir. Henri Konan a signé sa
déclaration de Daoukro en tant que Monsieur Henri Konan Bédié,
ancien président de la République et fils de la région de l’Iffou,
il n’a pas signé sa déclaration en tant que président du
PDCI-RDA donc sa déclaration l’engage à titre personnel. Sa
déclaration est un acte isolé d’un fils de la région de l’Iffou.
Les gens ont vite fait de confondre l’individu qui est le président
Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et qui est un fils de la région de
l’Iffou. Je vous montre les documents que nous avons remis à la
presse, il n’a pas signé en tant que président du PDCI-RDA.
Déjà
sa déclaration fait l’effet d’une bombe. Certains partisans de
la diaspora ont déjà demandé sa destitution. Ils demandent un
congrès extraordinaire. Quelle est donc votre analyse ?
C’est
un fait. Il y a eu une analyse logique, il a prononcé un discours
politique à une visite d’un chef d’Etat dans une région. Ce
n’était pas un endroit indiqué pour que lui, en sa qualité de
président du PDCI-RDA, le fasse, donc si les gens pensent qu’il a
dérapé et qu’ils veulent sa tête, c’est un fait. Le congrès
analysera s’il doit avoir un congrès extraordinaire ou pas. Le
congrès analysera aussi les dispositions pratiques. Williams Koffi
ne peut pas se prononcer, la diaspora même l'a dit, c'est-à-dire
que c’est le congrès seul qui peut se prononcer là-dessus.
Depuis
un moment on voit que c’est KKB, c’est vous qui êtes sur le
terrain pour contester la position de Bédié et tout ce qui ne
rentre pas dans les résolutions du 12ème congrès. Est-ce que vous
êtes soutenus par ceux qu’on appelle au PDCI des barons ?
Je
vous ramène la question. C’est vous les journalistes qui nous avez
suivi dans les différents entretiens. Et que disent les barons ? Ils
se réfèrent tous au congrès, ils nous laissent même parler. Ils
font des déclarations pour dire que le PDCI-RDA se réfère au
congrès, que le PDCI-RDA est obligé d’avoir son candidat. Depuis
la déclaration de Konan Bédié, bon nombre de ceux que vous appelez
«barons», même les militants nous appellent parce qu’un baron,
sa voix est égale à un militant simple, donc actuellement il faut
compter avec la mobilisation qui est grande. Ce n’est pas seulement
les militants du PDCI mais c’est aussi la Cote d’Ivoire qui est
meurtrie. Félix Houphouët-Boigny vient de mourir pour la deuxième
fois. Il y a eu un deuil national le mercredi 17 septembre 2014.
Titre original : « Soutien à la candidature unique de Ouattara - Williams Koffi : "Bédié tue une deuxième fois Houphouët-Boigny". »
en
maraude dans le Web
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cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance
diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec
notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec
l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des
Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de
nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et
des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source
: Le Nouveau Courrier 19 Septembre 2014
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