« L’assassin de Voli-Bi Tra, pour deux défenses d’éléphant, est acquitté par les assises. Il est venu au greffe et tout heureux a crié : « Gloria in excelsis Deo ! » (…). Un Blanc tue à bout portant, intentionnellement, un Nègre en le poursuivant. On commence par rendre un non-lieu. Une campagne de presse se déclenche. On délivre à notre homme, un certificat d’aliéné, puis on le fait passer aux Assises pour l’acquitter. Il y a dans cette prison, Gaston, ancien combattant 39-45, qui a été obligé, en octobre 1948, d’égorger un Blanc. C’est un cas de légitime défense. Il est certain qu’on le condamnera très sévèrement. Un Blanc tue un Nègre. C’est, si l’on peut dire, un lapin qu’on a abattu. (…). » Bernard Dadié, Carnet de prison, 3/XII/1949.
« Nil novi sub sole » L’Ecclésiaste.
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Ceux qui ont cru à la comédie française de rendre justice dans l’affaire Firmin Mahé, ce jeune ivoirien présenté par les forces françaises comme un coupeur de route et qui a été étouffé jusqu’à ce que mort s’ensuive, le 13 mai 2005, devraient déchanter à la tombée du verdict. Pas de prison ferme pour les assassins d’un nègre. La Grande France ne va quand même pas se faire hara-kiri en envoyant à la potence ses soldats à qui elle a demandé de faire le « nettoyage » en Côte d’Ivoire ? Nul n’a le droit de se faire justice. Cette belle maxime n’est bonne que pour meubler des pages d’ouvrages de droit. Et puis, qu’a-t-on fait des assassins de la soixantaine de jeunes morts devant l’hôtel Ivoire dans le feu des événements de novembre 2004 ? Evénements au cours desquels la soldatesque chiraquienne ne s’est pas seulement contentée de réduire en épaves la flotte de l’armée de l’air ivoirienne. Elle a écrabouillé la résistance des jeunes. Des jeunes aux mains nues qui ont été froidement abattus par les tireurs embusqués dans la Tour d’Ivoire ? Rien. Eux ont le droit de tuer les Noirs. Eux ont les armes de pointe. La convention de Vienne qui stipule que mettre fin à la vie d’un prisonnier de guerre est considéré comme un crime de guerre n’est juste applicable que pour le Tiers monde. Les Grands de ce monde n’affaibliront jamais leurs armées quoi qu’elles auront fait. Séry Dago, ce policier ivoirien qui a mis fin à la vie de notre confrère Jean Hélène en a pris pour 17 ans de taule. Il fallait rendre justice. Et justice a été rendue. La vie humaine est sacrée. Quiconque l’ôte à son prochain devrait répondre de ses actes. A lumière du verdict dans l’affaire Mahé, on fait le triste constat que l’égalité devant la loi, à nous enseignée par nos amis Gaulois, souffre d’une faiblesse. La primauté de la race blanche sur la race noire. Sinon, la France de Jaurès n’offrirait pas ce spectacle avilissant. Et indigne d’une héritière des droits humains.
Tché Bi Tché - LG Infos 8 décembre 2012
Source : CIVOX. NET 8 décembre 2012Tché Bi Tché - LG Infos 8 décembre 2012
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Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenances diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens et que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension
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des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
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