La Côte d’Ivoire, une poule aux œufs d’or. Elle a donné
naissance normalement, ou par césarienne, à de nombreux enfants. La plupart se
battent pour la préserver des prédateurs. Quand une minorité, enivrée par le
pouvoir et la haine, habitée par une ingratitude sans équivalence, ne peut se
départir de ce qui fonde son existence : La destruction. Détruire l’autre pour exister. Penser d’abord à soi, au clan, à la tribu
avant de penser à la nation. Les pères fondateurs avaient pourtant balisé la
voie à suivre. Faire de la Côte d’Ivoire une nation. Or, comme des rapaces de
dernières heures, certains concitoyens se sont mis en tête qu’ils
peuvent vivre sans les autres. Qu’ils doivent vivre en faisant le vide autour
d’eux. Qu’ils n’auront leur salut qu’en régnant par l’épée. Alors, ils tuent.
Font tuer des dizaines de compatriotes. Par des affidés qui se tapant la
poitrine, crient haut être plus Ivoiriens que les Ivoiriens. L’hospitalité
légendaire des Eburnéens est-elle, pour ainsi dire, leur talon d’Achille ?
Surtout quand les vainqueurs de la guerre, ces conquistadors des temps
nouveaux, massacrent, exproprient pour inspirer peur et crainte. Des dizaines
d’Ivoiriens contraints à l’exil. Réfugiés sur leur propre terre où à
l’étranger. Le pogrom ou génocide Wè n’est nullement une vue de l’esprit. Les
jeunes du Cojep (mouvement de jeunes proches de Blé Goudé) sont constamment
arrêtés, intimidés, enlevés, soumis à des demandes de rançon. Tout comme les
cadres ou déclarés Lmp. Des militaires, ex-Fds, remplissent les prisons du pays
sur dénonciations calomnieuses des lampistes de la soldatesque. C’est banal
ici, d’enfermer dans des containers, d’anciens députés, comme Mady Mady. C’est
aussi banal de jeter en taule tous ceux qui ne disent pas amen au régime. La devise
est : Prison d’abord. Chef d’inculpation après.
C’est sûrement de
tout cela que Miaka Oureto du Fpi, Assoa Adou et Don Mello de l’opposition en
exil, Dakoury Richard du Cojep et bien d’autres voix autorisées, parlent depuis
peu, avec des interlocuteurs attentifs à la situation ivoirienne. A Paris,
Dakar, Pretoria, etc. Ce son de cloche délivré par les bannis du régime
Ouattara est minimisé par la presse impérialiste. Pourtant, ça fait tâche. Il
se répand de plus en plus partout. Des orphelins que les gouvernants jettent
avec mépris à la rue, au nom du « rattrapage ». Le retour de la paix, de la
réconciliation nationale, de la sécurité, de la bonne gouvernance, du respect
des droits de l’homme, d’une justice impartiale et équitable pour tous ? Discours
de façade. La réalité est autre. Des goulags pour intimider les opposants. Ceux
qui, ont détruit les symboliques de la République et de la démocratie, fonce
droit dans le mur. L’Ivoirien sur mesure qui au vu de tous aujourd’hui, donne
de lui l’image de la grenouille qui voulait être plus grosse que le bœuf, est
pris au piège de sa vanité. Se prenant pour le nombril de la lagune Ebrié, il
claironna : « On ne veut pas que je sois
candidat à la présidentielle de mon pays parce que je suis du Nord. Et je suis musulman
». C’était pour plaire aux nordistes. Les chantres de la division avaient
pris le soin d’élaborer la charte du nord. «
On va "Gnangami" (déplanifier, détruire) le pays ». Est-on loin
de la prophétie ? Que dire des écailles qui tombent maintenant des yeux de
certains laudateurs et « adorateurs » ? Commentaire d’un sachant : Rfi vient de
dénoncer la Nième bavure de nos très chers Frci. Ils ont arrêté une dame, l'ont
déshabillée, l'ont bastonnée et dépouillée de tous ses biens. « La radio
mondiale ». Rfi précise que les Frci étaient à un barrage officiel avec
une voiture sans immatriculation (c'est un fait banal ici). « La "radio mondiale"
dénoncera-t-elle un jour ces tortures, arrestations, brimades et séquestrations
sur tous ces anonymes, tous ces jeunes hommes et jeunes femmes qui n'ont ni
parents ni connaissances dans les hautes sphères du pouvoir ivoirien ? »
Une certitude. L’œuf que la communauté internationale a mis dans la corbeille
Ivoire est pourri. Et ça commence à sentir…
Francesca Adeva
EN MARAUDE DANS LE WEB
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des documents de provenances diverses et qui ne seront pas nécessairement à
l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec
l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens et que, par leur
contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des
causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source :
Le Temps 14/12/2012
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