jeudi 24 novembre 2016

PAS DE QUOI ÊTRE FIERS



Il y a quelques années, du temps de Georges W. Bush – un criminel de haut vol, un sot à brouter la carpette – mes amis de New York de passage à Paris m’avouaient leur honte de partager le même passeport que l’ancien président des Etats-Unis. « Ce type est un imbécile, un provocateur, un danger pour notre sécurité et celle du monde avec ses guerres à répétition. Il se complaît aussi et surtout dans une bêtise crasse à nous faire passer pour des abrutis », me disaient mes copains yankees à l’époque.

Le temps s’est écoulé et ces mêmes amis toujours de passage à Paris me balançaient l’autre jour. « Nous avions honte. Avec Hollande, Valls, Sarkozy, Le Pen et les autres, t’as pas aussi un peu honte ? ».

J’ai eu beau me démener en affirmant mes distances avec ces personnages et leurs politiques, rien n’y a fait : les quolibets me revenaient direct avec un brin de moquerie.

C’est vrai. Nous n’avons pas de quoi être fiers. Un président carbonisé, des sous-fifres fuyant le navire en perdition, une gauche en mal de rassemblement polluée par un nouveau Bonaparte aux allures de général Boulanger, des frondeurs couards, une droite et son extrême baignant dans le pétainisme nouvelle manière, pas de quoi donner des leçons. Il y a plus.

L’autre soir, j’ai entendu un commentaire affirmant, je cite, que « Hollande pouvait afficher à son actif une bonne politique étrangère ».

Une bonne politique étrangère alors qu’il s’est aligné sur la politique nord-américaine sauf lorsque cette dernière n’a pas voulu bombarder Damas ?

Une bonne politique, celle consistant à mener des opérations militaires au Mali pour laisser, après, ce pays sans perspective politique ?

Une bonne politique celle de vendre des armes aux pires régimes du Moyen-Orient ?

Une bonne politique étrangère, celle de refuser le dialogue avec la Russie, d’insulter ce grand pays, de rompre des relations commerciales comme si une véritable politique étrangère (quelle que soit l’opinion sur le régime en place) ne passait pas irrémédiablement par le dialogue et la négociation ?

Une bonne politique celle qui appuie l’actuel gouvernement criminel et fascisant israélien responsable du martyr du peuple palestinien ?

Une bonne politique, celle du deux poids deux mesures, celle qui fait preuve d’une grande réserve concernant le respect des droits de l’homme dans certains pays ?

Tenez, la Turquie par exemple, avec actuellement des rafles monstres, des prisons pleines, des journaux interdits, des élus embastillés.  Quelques réactions discrètes du côté de l’Élysée  et une complicité côté cour. J’exagère ? Voici un exemple de la duplicité des gens qui nous gouvernement.

La chaîne de télévision kurde Med Nûçe vient d’être fermée par le dictateur Erdogan. Il a suffi au despote de demander à Eutelstat, qui gère le satellite Hotbir, d’éteindre la chaîne. Eutelsat a accepté. Et qui est Eutelsat ? Un fournisseur français. Et quel est le principal actionnaire ? La Caisse des dépôts. Et qui dirige la Caisse ? Pierre-René Lemas, ex-secrétaire général de François Hollande à l’Élysée. Pas un mot dans les médias, pas une réaction officielle. Tout a été mené dans le secret total comme des malfrats impliqués dans une sordide affaire.

Il n’y a pas de quoi être fiers. La France, autrefois référence en matière de liberté, de respect des droits de l’homme, des lumières, en a pris un sacré coup pendant les cinq ans de Hollande.

Je ne sais pas si nous laisserons la France, au printemps prochain, dans un état pareil à ces toilettes qu’il est d’usage de quitter dans les mêmes conditions que celles dans lesquelles nous les avons trouvées en arrivant, mais en attendant je mise sur l’espoir et… l’écoute de HK et les Saltabanks et leur chanson « Citoyens du monde ». Écoutons



José Fort



Source : Le blog de José Fort 7 novembre 2016

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire