Il y a
quelques années, du temps de Georges W. Bush – un criminel de haut vol, un sot
à brouter la carpette – mes amis de New York de passage à Paris m’avouaient
leur honte de partager le même passeport que l’ancien président des Etats-Unis.
« Ce type est un imbécile, un
provocateur, un danger pour notre sécurité et celle du monde avec ses guerres à
répétition. Il se complaît aussi et surtout dans une bêtise crasse à nous faire
passer pour des abrutis », me disaient mes copains yankees à l’époque.
Le temps
s’est écoulé et ces mêmes amis toujours de passage à Paris me balançaient
l’autre jour. « Nous avions honte. Avec
Hollande, Valls, Sarkozy, Le Pen et les autres, t’as pas aussi un peu
honte ? ».
J’ai eu beau
me démener en affirmant mes distances avec ces personnages et leurs politiques,
rien n’y a fait : les quolibets me revenaient direct avec un brin de
moquerie.
C’est vrai.
Nous n’avons pas de quoi être fiers. Un président carbonisé, des sous-fifres
fuyant le navire en perdition, une gauche en mal de rassemblement polluée par
un nouveau Bonaparte aux allures de général Boulanger, des frondeurs couards,
une droite et son extrême baignant dans le pétainisme nouvelle manière, pas de
quoi donner des leçons. Il y a plus.
L’autre
soir, j’ai entendu un commentaire affirmant, je cite, que « Hollande pouvait afficher à son actif une bonne politique
étrangère ».
Une bonne
politique étrangère alors qu’il s’est aligné sur la politique nord-américaine
sauf lorsque cette dernière n’a pas voulu bombarder Damas ?
Une bonne
politique, celle consistant à mener des opérations militaires au Mali pour
laisser, après, ce pays sans perspective politique ?
Une bonne
politique celle de vendre des armes aux pires régimes du Moyen-Orient ?
Une bonne
politique étrangère, celle de refuser le dialogue avec la Russie, d’insulter ce
grand pays, de rompre des relations commerciales comme si une véritable
politique étrangère (quelle que soit l’opinion sur le régime en place) ne
passait pas irrémédiablement par le dialogue et la négociation ?
Une bonne
politique celle qui appuie l’actuel gouvernement criminel et fascisant
israélien responsable du martyr du peuple palestinien ?
Une bonne
politique, celle du deux poids deux mesures, celle qui fait preuve d’une grande
réserve concernant le respect des droits de l’homme dans certains pays ?
Tenez, la
Turquie par exemple, avec actuellement des rafles monstres, des prisons
pleines, des journaux interdits, des élus embastillés. Quelques réactions
discrètes du côté de l’Élysée et une complicité côté cour.
J’exagère ? Voici un exemple de la duplicité des gens qui nous
gouvernement.
La chaîne de
télévision kurde Med Nûçe vient d’être fermée par le dictateur Erdogan. Il a
suffi au despote de demander à Eutelstat, qui gère le satellite Hotbir,
d’éteindre la chaîne. Eutelsat a accepté. Et qui est Eutelsat ? Un
fournisseur français. Et quel est le principal actionnaire ? La Caisse des
dépôts. Et qui dirige la Caisse ? Pierre-René Lemas, ex-secrétaire général
de François Hollande à l’Élysée. Pas un mot dans les médias, pas une réaction
officielle. Tout a été mené dans le secret total comme des malfrats impliqués
dans une sordide affaire.
Il n’y a pas
de quoi être fiers. La France, autrefois référence en matière de liberté, de
respect des droits de l’homme, des lumières, en a pris un sacré coup pendant
les cinq ans de Hollande.
Je ne sais
pas si nous laisserons la France, au printemps prochain, dans un état pareil à
ces toilettes qu’il est d’usage de quitter dans les mêmes conditions que celles
dans lesquelles nous les avons trouvées en arrivant, mais en attendant je mise
sur l’espoir et… l’écoute de HK et les Saltabanks et leur chanson « Citoyens du
monde ». Écoutons
José Fort
Source :
Le blog de José Fort 7 novembre
2016
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