D. Kablan Duncan |
La liste du sphinx de Daoukro est connue.
Et comme il fallait s’y attendre, les élèves turbulents ont été remplacés par
les plus attentifs. Parmi ces élèves studieux, il y a bien évidemment des « Doya »
c’est-à-dire des doyens de doyens. Au nombre de ces dernier, un nom attire
l’attention. J’ai nommé Daniel Kablan Duncan.
Du 7 novembre 1990 au
24 décembre 1999, l’homme a été ministre de l’Économie, de
l’Industrie et des Finances et Premier ministre de Côte d’ivoire. Et ce pendant
9 ans. N’eut été le coup d’État du « père
Noël en treillis » et de ses jeunes mutins, un certain 24 décembre
1999, Monsieur Duncan aurait eu une plus grande longévité aux affaires.
On a cru que s’en était terminé de la
présence de celui que les Ivoiriens appellent, l’air mi-agacés, mi-amusés, « Croissance à deux chiffres »
dans les arcanes du pouvoir. Que nenni !
Depuis le premier juin 2011, il a encore
rempilé pour un autre bail avec les lambris dorés du pouvoir. Ainsi donc,
depuis le retour aux affaires d’État de la coalition houphouétistes, Daniel
Kablan Duncan a été successivement ministre des Affaires étrangères, puis une
fois de plus Premier ministre dans le gouvernement Ouattara. Là encore, cela
fait 5 ans qu’il est là !
En un mot, ça fait 20 ans que Daniel Kablan
Duncan a pour fonction : « ministre ».
Comme si cela ne suffisait pas, à 73 ans, l’homme se présente comme candidat
aux législatives dans la circonscription électorale de Grand-Bassam commune et
sous-préfecture. En 1990, moi, Daouda le natif de Bouaké, dans mon « Tchakoto »,
je déambulais dans les rues poussiéreuses d’Odiennekourani. Le vieux-là était
ministre. Vingt-six (26) ans après, pendant que je cherche toujours un emploi
stable, le Monsieur est toujours ministre.
Je m’interroge ; je me demande. Dans
les 70 % de jeunes que comporte la Côte d’Ivoire sur 23.000.000
d’habitants, est-ce qu’il n’y a personne assez intelligente pour occuper
ce poste de député ? Ni de technocrates capables de remplacer valablement
Daniel Kablan Duncan ?
Qu’on ne se méprenne pas, Je n’ai rien
contre le « Doya ». Mais je suis contre cette prise en otage de la
jeunesse Ivoirienne.
La classe politique ivoirienne, lorsqu’on
la regarde de plus près, on se rend compte qu’elle a une moyenne d’âge de 70
ans. Et à l’exception de quelques-uns, que l’on peut aisément compter sur les
doigts d’une main, ceux qui composent cette classe politique, ne sont pas prêts
à laisser les jeunes faire leurs preuves.
Du RDR d’Alassane Ouattara au PDCI du « sphinx »
de Daoukro en passant par le FPI de Affi N’Guessan ou celui d’Abdou Dramane
Sangaré, les vieux ne voient les jeunes qu’en éternels poseurs de bâche pour
leurs meetings.
Cependant, faut-il en vouloir aux vieux de
garder le pouvoir ? Je ne pense pas ! Car les jeunes eux-mêmes n’ont
pas encore pris conscience de leurs potentiels. Ils se complaisent dans cette
position de suivistes. Toujours là, à répondre présent en parfait laudateurs.
Toujours là, à cirer les pompes de ces vieux qui se voient en immortels.
Cette
candidature de Duncan est la preuve par A+B que les vieux ne sont pas prêts à
laisser la place jeunes. Et cette candidature devrait attirer l’attention des
jeunes de Côte d’Ivoire. Ne dit-on pas que lorsqu’on danse avec un aveugle, il
faut souvent lui marcher sur le pied pour qu’il ne se sente pas
seul ? Je crois pour ma part que c’est le lieu pour les jeunes
ivoiriens de marcher sur le pied des vieux afin qu’ils ne se sentent plus
seuls !
Daouda Coulibaly
(lavoiedessansvoix 14 novembre 2016)
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causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source :
http://iciabidjan.com 15 novembre 2016
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