mardi 15 novembre 2016

Duncan l’indéboulonnable ministre, bientôt député



D. Kablan Duncan

La liste du sphinx de Daoukro est connue. Et comme il fallait s’y attendre, les élèves turbulents ont été remplacés par les plus attentifs. Parmi ces élèves studieux, il y a bien évidemment des « Doya » c’est-à-dire des doyens de doyens. Au nombre de ces dernier, un nom attire l’attention. J’ai nommé Daniel Kablan Duncan.
Du 7 novembre 1990  au 24 décembre 1999, l’homme a été ministre de l’Économie, de l’Industrie et des Finances et Premier ministre de Côte d’ivoire. Et ce pendant 9 ans. N’eut été le coup d’État du « père Noël en treillis » et de ses jeunes mutins, un certain 24 décembre 1999, Monsieur Duncan aurait eu une plus grande longévité aux affaires.
On a cru que s’en était terminé de la présence de celui que les Ivoiriens appellent, l’air mi-agacés, mi-amusés, « Croissance à deux chiffres » dans les arcanes du pouvoir. Que nenni !
Depuis le premier juin 2011, il a encore rempilé pour un autre bail avec les lambris dorés du pouvoir. Ainsi donc, depuis le retour aux affaires d’État de la coalition houphouétistes, Daniel Kablan Duncan a été successivement ministre des Affaires étrangères, puis une fois de plus Premier ministre dans le gouvernement Ouattara. Là encore, cela fait 5 ans qu’il est là !
En un mot, ça fait 20 ans que Daniel Kablan Duncan a pour fonction : « ministre ». Comme si cela ne suffisait pas, à 73 ans, l’homme se présente comme candidat aux législatives dans la circonscription électorale de Grand-Bassam commune et sous-préfecture. En 1990, moi, Daouda le natif de Bouaké, dans mon « Tchakoto », je déambulais dans les rues poussiéreuses d’Odiennekourani. Le vieux-là était ministre. Vingt-six (26) ans après, pendant que je cherche toujours un emploi stable, le Monsieur est toujours ministre.
Je m’interroge ; je me demande. Dans les 70 % de jeunes que comporte la Côte d’Ivoire sur 23.000.000 d’habitants, est-ce qu’il n’y a personne assez intelligente pour occuper ce poste de député ? Ni de technocrates capables de remplacer valablement Daniel Kablan Duncan ?
Qu’on ne se méprenne pas, Je n’ai rien contre le « Doya ». Mais je suis contre cette prise en otage de la jeunesse Ivoirienne.
La classe politique ivoirienne, lorsqu’on la regarde de plus près, on se rend compte qu’elle a une moyenne d’âge de 70 ans. Et à l’exception de quelques-uns, que l’on peut aisément compter sur les doigts d’une main, ceux qui composent cette classe politique, ne sont pas prêts à laisser les jeunes faire leurs preuves.
Du RDR d’Alassane Ouattara au PDCI du « sphinx » de Daoukro en passant par le FPI de Affi N’Guessan ou celui d’Abdou Dramane Sangaré, les vieux ne voient les jeunes qu’en éternels poseurs de bâche pour leurs meetings.
Cependant, faut-il en vouloir aux vieux de garder le pouvoir ? Je ne pense pas ! Car les jeunes eux-mêmes n’ont pas encore pris conscience de leurs potentiels. Ils se complaisent dans cette position de suivistes. Toujours là, à répondre présent en parfait laudateurs. Toujours là, à cirer les pompes de ces vieux qui se voient en immortels.
Cette candidature de Duncan est la preuve par A+B que les vieux ne sont pas prêts à laisser la place jeunes. Et cette candidature devrait attirer l’attention des jeunes de Côte d’Ivoire. Ne dit-on pas que lorsqu’on danse avec un aveugle, il faut souvent lui marcher sur le pied pour qu’il ne se sente pas seul ? Je crois pour ma part que c’est le lieu pour les jeunes ivoiriens de marcher sur le pied des vieux afin qu’ils ne se sentent plus seuls !

Daouda Coulibaly (lavoiedessansvoix 14 novembre 2016)


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Source : http://iciabidjan.com 15 novembre 2016

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