Vendredi 13 septembre 2002.
La
dernière prise de parole publique du général Guéi
13 septembre 2002-13 septembre 2015. Il y a 13 ans
jour pour jour, le vendredi 13 septembre 2002, à l'hôtel Sofitel devenu depuis
l'hôtel Pullman, le général Robert Guéi, président de l'UDPCI, annonçait le
divorce entre son parti et la formation politique de Laurent Gbagbo, le Fpi,
lors d'une conférence de presse. Six (6) jours plus tard, lors de la tentative
de putsch de la nuit du 18 au 19 septembre 2002, il trouvait la mort ainsi que
son épouse et ses proches collaborateurs, dans des circonstances demeurées à ce
jour mystérieuses. Rappelons que cette même nuit, une autre personnalité
politique de premier plan, Boga Doudou, alors ministre de l’Intérieur, fut
également tuée sans qu’on ait jamais su ni par qui ni pourquoi. Rappelons aussi
que quelques semaines avant ces drames, un collaborateur important du général
Guéi, l’ancien ministre Balla Kéita, avait été tué à l’arme blanche dans la
villa, domaine de l’Etat burkinabè, où il résidait à Ouagadougou… A l'occasion
du 13e anniversaire de ces événements, et en guise d’hommage à
toutes ces victimes d’un drame toujours enveloppé d’épais brouillards, nous vous
proposons de lire (ou de relire) et de méditer la déclaration par laquelle
Robert Guéi débuta sa dernière conférence de presse. Peut-être y trouverez-vous
quelques pistes pour démêler les causes et les enjeux de cette crise dans
laquelle notre chère patrie est engluée depuis …le 24 décembre 1999.
Mesdames et Messieurs les
Journalistes,
Depuis que nous nous sommes
séparés le 19 mai dernier, date de clôture du congrès de l'UDPCI, c'est
aujourd'hui, seulement, que je vais vous donner l'éclairage que j'ai, du cours
de la nation et me tenir prêt à répondre à toutes vos questions.
Le débat qui suivra, je le
voudrais libre dans la mesure où je souhaiterais voir la Côte d'Ivoire aller de
l'avant.
Mais auparavant, je voudrais
vous saluer tous, vous, nos braves professionnels de la communication, pour les
efforts que vous déployez, parfois sans moyens, pour informer les Ivoiriens et
les amis de la Côte d'Ivoire.
La trop grande ébullition de
la presse et dans la presse ces temps-ci, atteste d'un trouble profond de tous,
sur la gestion de l'Etat, par le régime de La Refondation.
Déjà au Forum sur la
réconciliation nationale, nous avions tout dit pour informer ceux des Ivoiriens
qui n'avaient pas toutes les données de certains dossiers.
Nous avions, notamment, fait
le bilan partiel de la Transition. L'essentiel y avait été dit.
Au congrès de l'UDPCI, nous avions outillé nos militants pour leur permettre de répondre, en toute objectivité, à ceux de nos compatriotes qui auraient peut-être oublié certains détails de certains dossiers de la transition.
Au congrès de l'UDPCI, nous avions outillé nos militants pour leur permettre de répondre, en toute objectivité, à ceux de nos compatriotes qui auraient peut-être oublié certains détails de certains dossiers de la transition.
Pour l'entretien de ce
matin, je vous propose d'abord, dans un premier temps, un coup de projecteur
sur certains problèmes qui meublent l'actualité, et dans un deuxième temps, je
vous laisserai la parole pour répondre à vos questions.
Je souhaite de tout cœur que
cette rencontre soit placée sous le double signe de la vérité et de l'honnêteté
intellectuelle. Vous êtes en Côte d'Ivoire. Vous vivez ce qui se passe en Côte
d'Ivoire. En ma qualité de premier responsable d'un parti politique qui compte,
j'ai le devoir sacré de parler. Et le moment me semble venu pour le faire.
Concernant les questions
d'actualité, nous pouvons commencer par les résolutions du Forum et les
engagements pris par le Président Gbagbo en vue de leur application ; lesquels
résolutions et engagements sont restés sans suite.
Le FPI, fidèle à sa logique
de gain de temps, traîne sciemment le pas. Aucune promesse n'est tenue. On
refuse d'avancer. On veut faire croire aux Ivoiriens qu'on « maîtrise la
chose » or, rien de tout cela.
Aujourd'hui, on veut
distraire certains partis politiques pour convaincre les bailleurs de fonds. Sans
vouloir donner de leçons à qui que ce soit, encore moins à un parti politique
souverain, j'observe qu'on veut endormir certaines formations politiques sœurs
comme le PDCI, avec une fausse alliance à tous points de vue, alliance que l'on
reniera, lorsque les objectifs à terme seront atteints.
J'espère que ces frères et sœurs
ne se laisseront pas avoir. Qu'ils tirent les enseignements de ce qui s'est
passé. Hier avec le RDR et le Front Républicain ; et, aujourd’hui, avec
l'UDPCI, le nouveau partenaire est très vite éjecté.
Au regard et à l'analyse de
ce que nous vivons depuis 2 ans. Les quelques points d'actualité que nous
aborderons, ce matin, vont pêle-mêle concerner, sous forme de constat :
La mauvaise gestion de
l'Etat
Le problème d'insécurité
La pauvreté et l'école
ivoirienne
S'agissant de la gestion de
l'Etat, c'est un véritable « casse-tête chinois ». Face aux nombreux
problèmes des Ivoiriens, le FPI nous avait promis des solutions miracles.
Aujourd'hui, les choses sont devenues pires qu'auparavant.
Les opérateurs économiques
sont écrasés par la pression fiscale. Certains ont même déjà fui, pour aller
s'installer dans les pays voisins.
Et pourtant, le FPI criait
hier sur tous les toits, promettant bonheur, bonne gouvernance, transparence et
bien-être à tous, dès sa prise de pouvoir.
Les paysans attendent les
3.000 FCFA le kg de café. Dans certaines régions, aujourd'hui, le kilogramme
est à 75 FCFA. C'est avec ça qu'on demande au pauvre paysan de débourser 1.000
FCFA pour être identifié ! Quand on sait que, par définition, un paysan est
toujours le chef d'une famille très nombreuse parce qu'élargie à la parentèle
proche.
VOICI UN GOUVERNEMENT, QUI
SE DIT SOCIALISTE
Chaque Ivoirien a
quotidiennement sa part du sourire moqueur des refondateurs, et surtout, sa
dose de farine. Dans les journaux on lit, tous les jours : « Gbagbo a
roulé Guéi dans la farine, Gbagbo a roulé ADO dans, la farine, Gbagbo a roulé Bédié
dans la farine ».
Quel est donc ce chef d'Etat
qui se transforme en boulanger pour pétrir toujours la farine ? Et pour rouler
tout le monde dans cette farine, le pain se fait avec de la levure, sachons-le.
Et ce que le FPI ne doit pas oublier, c'est qu'un jour, cette même farine sans « levure sociale » va lui boucher les narines et la gorge, parce qu'elle sera pétrie par le peuple qui sait ce que Gbagbo ne sait pas.
Et ce que le FPI ne doit pas oublier, c'est qu'un jour, cette même farine sans « levure sociale » va lui boucher les narines et la gorge, parce qu'elle sera pétrie par le peuple qui sait ce que Gbagbo ne sait pas.
Le Peuple n'est pas dupe.
Les Ivoiriens sont écrasés par le poids de l'insécurité et de la pauvreté.
Choses que le FPI combattait hier dans les rues.
Chaque jour que Dieu fait,
il y a un coup d'Etat en préparation. Le Pouvoir FPI, arrête des citoyens, les
emprisonne, les torture sans l'ombre d'une preuve et sans égard pour le respect
de leurs droits fondamentaux. C'est à croire que les Refondateurs sont atteints
de « complotite aigüe ».
Et pourtant, ce sont
eux-mêmes qui nous parlaient, hier, des droits de l'Homme.
Où sont aujourd'hui, ces nombreuses ONG qui défendaient, hier, les droits de l'homme ivoirien ? Où sont-ils aujourd'hui ces « Zorro », braves défenseurs de la veuve et de l'orphelin ?
Où sont aujourd'hui, ces nombreuses ONG qui défendaient, hier, les droits de l'homme ivoirien ? Où sont-ils aujourd'hui ces « Zorro », braves défenseurs de la veuve et de l'orphelin ?
SUR LE PLAN SÉCURITÉ : C'EST
LA PEUR GÉNÉRALISÉE
Aujourd'hui, ils inventent
des scénarios de tueries et tuent réellement pour créer veuves et orphelins à
défendre, et que nous défendrons.
Dès qu'un Ivoirien n'est pas
d'accord avec une certaine façon de voir les choses, il est curieusement
agressé quelques heures ou jours plus tard. On peut citer, entre autres :
- Le cas de l'Inspecteur
d'Etat, François Kouadio, qui a dénoncé les malversations dans le dossier de café-cacao.
Celui du pasteur Leka,
plusieurs fois convoqué au palais de la présidence de la République pour y être
menacé et qui a fini par être agressé par des « justiciers masqués »
quelques jours plus tard...
Les chefs coutumiers,
dignitaires de royautés établies depuis la nuit des temps, instrumentalisés,
sont bafoués et détrônés s'ils refusent de faire allégeance à ce pouvoir.
Aujourd'hui, d'éminents chefs
religieux sont humiliés et quelquefois agressés.
Est-il encore besoin de signaler la récente violation des libertés des professionnels de la communication de Le Patriote et Tassouman ?
Est-il encore besoin de signaler la récente violation des libertés des professionnels de la communication de Le Patriote et Tassouman ?
Quel est ce régime qui ne
craint même pas Dieu ! Et qui, pourtant, organise, à longueur d'année,
séminaires, retraites et groupes de prières !
1 - Des Ivoiriens sont
agressés de jour comme de nuit par des bandits qui n'ont plus peur de rien ni
de personne. Les Ivoiriens sont traumatisés, humiliés, par des malfaiteurs qui
ne prennent même plus de gants pour accomplir leurs forfaits.
2 - Il s'agit pour les
refondateurs, de tout mettre en œuvre pour gagner du temps.
3 - Il s'agit pour eux, de
tout faire pour rester seuls dans l'arène.
Sinon, pourquoi vouloir
créer troubles et divisions au sein des autres formations politiques ?
On prend tel militant, ou
tel frère, ou ami, pour l'opposer à son leader ?
Plutôt que faire tout cela,
pourquoi ne pas supprimer les partis politiques pour revenir purement et simplement
au parti unique que le Président Gbagbo a vilipendé et combattu pendant des
lustres ?
C'était pour faire plonger
le pays dans le chaos qu'ils organisaient marches sur marches, hier ?
Patriotisme ? Ou nationalisme ? A vous de choisir. Pensaient-ils vraiment à la
Côte d'Ivoire ?
- Est-ce simplement pour se
glisser dans les habits de leurs prédécesseurs, qu'ils criaient « Liberté »
et « Démocratie », sur tous les toits ?
Il fallait dire la vérité
aux Ivoiriens.
Aujourd'hui, ce sont des promesses
qu'on se garde bien de tenir.
Aujourd'hui, ce sont des forums
et des réunions sur tout et rien, afin d'endormir le peuple.
Aujourd'hui, la République
part de voyages en vacances surmédiatisées, le tout au compte du contribuable
ivoirien.
Où allons-nous ? Où le Front
populaire veut-il mener les Ivoiriens et la Côte d'Ivoire ?
De plus en plus, c'est la
honte, rien que la honte pour notre pays :
- C'est en Côte d'Ivoire que
l'on découvre, aujourd'hui, les stratégies politiques les plus dégradantes et
les plus humiliantes.
C'est en Côte d'Ivoire, que
les coups d'Etat sans preuves concrètes se succèdent au jour le jour.
Nos pauvres soldats, gendarmes
et policiers n'ont même plus l'occasion de vivre leur vie de famille. Ils sont
toujours en alerte !
C'est en Côte d'Ivoire que
l'on organise l'assassinat d'adversaires politiquement gênants. On nous parle
d'Angolais discrètement enrôlés, dans les formations de sécurité rapprochée de
la République. Où allons-nous ? S'ils ne font même plus confiance aux membres
des forces de sécurité de leur propre pays.
Plutôt que de faire tout
cela, plutôt que de perdre son temps à regarder dans le rétroviseur, pour
refuser l'amnistie au PDCI, il faut penser au bonheur des Ivoiriens en leur
donnant à manger ; en garantissant leur sécurité ; en améliorant leur pouvoir
d'achat et surtout en les aidant à sortir de la spirale de pauvreté.
Qu'on arrête de distraire
les Ivoiriens en inaugurant, en grandes pompes, ce que d'autres ont construit,
hier. Qu'on pense plutôt, à apporter à la Côte d'Ivoire, les « solutions
miracles » dont on s'est gargarisé quand on était dans l'opposition.
Depuis Yamoussoukro, c'est seulement maintenant qu'on parle de statut des anciens dirigeants, qu'on pense à un autre forum concernant la Constitution. C'est seulement maintenant qu'on parle de financement des partis politiques, avec des pièges vicieux. Sur ce point, les députés de l'UDPCI, à l'Assemblée, affirmeront notre position.
Que le FPI arrête de confisquer, à son profit, la démocratie et le fair-play politique,
Quand on s'est dit combattant de la liberté, de la démocratie, il y a des choses qu'on ne doit plus faire. Le FPI ne semble pas le savoir.
Depuis Yamoussoukro, c'est seulement maintenant qu'on parle de statut des anciens dirigeants, qu'on pense à un autre forum concernant la Constitution. C'est seulement maintenant qu'on parle de financement des partis politiques, avec des pièges vicieux. Sur ce point, les députés de l'UDPCI, à l'Assemblée, affirmeront notre position.
Que le FPI arrête de confisquer, à son profit, la démocratie et le fair-play politique,
Quand on s'est dit combattant de la liberté, de la démocratie, il y a des choses qu'on ne doit plus faire. Le FPI ne semble pas le savoir.
- Les médias d'Etat sont
aujourd'hui confisqués, alors qu'on avait marché, un samedi de 1991, pour
dénoncer cet état de fait sous un régime précédent ! C'est vrai qu'il y a loin
de la coupe aux lèvres.
- On assassine des citoyens
pendant les élections et on n'en parle même pas.
- Des ministres de la
République donnent des stupéfiants et de l'alcool à des jeunes pour « lapider »
des convois des adversaires politiques.
On ferme les yeux sur tout
cela. On garde, sous le coude, les plaintes déposées par les victimes, au nom
de la démocratie et au nom des droits de l'Homme.
« On » est fier de
demander et d'avoir obtenu la reprise des élections à Duékoué, parce qu'on rêve
déjà à la technologie électorale.
C'est très bien, mais et à
Daloa où il y a eu morts d'hommes ? A Daloa où on a empêché des citoyens de
jouir de leurs droits civiques sur la simple base de leur appartenance ethnique
ou religieuse ? Y aura-t-il seulement, un jour, reprise des opérations
électorales ? Bien sûr que non! Le vainqueur ayant la bonne coloration
politique. C'est triste et honteux pour la démocratie et pour la République.
On veut distraire le peuple,
pour étouffer l'assassinat de Balla Kéita !!! Ça ne passera pas. Nous restons
vigilants.
Il faut que les Ivoiriens
sachent ce qui s'est passé. Nous comptons sur la valeur des serments de nos frères
magistrats du Pays des Hommes intègres.
Le Front populaire ivoirien,
par la voix de son secrétaire général, a eu le courage de nous Interroger sur
la nature de la mission confiée à notre regretté frère Balla !
Soyons sérieux !
D'éminents historiens comme
eux ne devraient jamais avoir la mémoire courte !
Ils savent bien que tout
homme ou toute femme, qui est accueilli sur le sol du Faso, n'est autorisé à
remplir qu'une seule mission : la mission humaine, c'est-à-dire celle de la
fraternité africaine.
C'est cette même mission,
qui n'a jamais changé, qu'avaient remplie, en leur temps, les frères du FPI,
Gbagbo, Boga, et bien d'autres.
Ils peuvent témoigner. Car,
ils doivent garder encore, et j'en suis convaincu, le souvenir de la générosité
des frères du Faso. Cette générosité qui leur avait même procuré des passeports
Burkinabés, pour aller se réfugier en France ou ailleurs.
Tout ceci pour dire, de ne
pas trop chatouiller l'UDPCI, de ne pas trop réveiller les esprits critiques,
d'éviter d'être méchant.
Oui, Balla a été assassiné,
et le gouvernement ivoirien, le gouvernement de son pays, n'a même pas osé
réagir spontanément !
- L'ambassadeur de Côte
d'Ivoire à Ouagadougou n'a pas daigné lui faire le respect d'assister à sa
levée du corps. D'ailleurs, aucun personnel de l'ambassade n'a estimé utile d'y
participer.
- Mieux, tous les partis
politiques sont venus nous présenter leurs condoléances à notre siège, et
signer notre Livre d'or. Le FPI, notre allié, n'est jamais venu jusqu'à ce
jour. Leur mépris pour les Ivoiriens se concrétise une fois de plus.
Il a fallu la bonté de cœur
de nos frères du Faso, que je tiens à saluer et à remercier de tout cœur, pour
que Balla retrouve dignement sa terre natale par l'affrètement d'un vol spécial
d'Air Burkina.
Est-ce un avion qui manque à
la Côte d'Ivoire ?
Quelle honte ! Quel mépris !
Quelle méchanceté !
L'ECOLE IVOIRIENNE
Alors que les parents
d'élèves et d'étudiants s'attendaient aux solutions promises pour l'école et
l'Université, voilà que le FPI, qui moralisait hier la société ivoirienne,
vient aggraver la pauvreté des parents d'élèves.
De 6.000 FCFA de frais
d'inscription, on passe à 50.000 FCFA, c'est-à-dire, une augmentation de 83%.
L'UDPCI, au moment où un nouveau ministre entre en mission, suggère que soit donné à ce ministre, le temps de bien s'instruire de ce dossier. En conséquence, l'UDPCI propose, la suspension pure et simple de cette mesure, dès cette rentrée, 2002/2003.
L'UDPCI, au moment où un nouveau ministre entre en mission, suggère que soit donné à ce ministre, le temps de bien s'instruire de ce dossier. En conséquence, l'UDPCI propose, la suspension pure et simple de cette mesure, dès cette rentrée, 2002/2003.
Que le FPI arrête de
distraire les enfants et pense plutôt à améliorer leurs conditions de vie.
A la lumière de tout ce qui
vient d'être dit, chacun voit que le FPI est venu enterrer la Côte d'Ivoire.
LE PROFESSEUR LAURENT GBAGBO
A DÉJÀ OUBLIÉ QU'IL ÉTAIT LE DICTIONNAIRE VIVANT DES IVOIRIENS !
C'est avec lui que les
Ivoiriens ont appris à utiliser les mots : brûler, casser, tuer, braiser,
démissionner, bloquer, marcher, boycott actif, frapper les professeurs
Aujourd'hui, c'est le même Laurent Gbagbo qui nous parle de trêve ? On interdit les marches dans la commune du Plateau, pendant qu'on pousse, dans l'ombre, certains à se rendre à l'ambassade du Burkina ou au palais de Justice pourtant situés dans le même Plateau.
Aujourd'hui, c'est le même Laurent Gbagbo qui nous parle de trêve ? On interdit les marches dans la commune du Plateau, pendant qu'on pousse, dans l'ombre, certains à se rendre à l'ambassade du Burkina ou au palais de Justice pourtant situés dans le même Plateau.
Pourquoi deux poids, deux
mesures ?
Pourquoi, toute cette
comédie ?
Un Chef d'Etat, qui passe
son temps à diviser ses compatriotes !
En recevant le PDCI, il y a
seulement quelques semaines, le président Gbagbo a eu le courage de sortir une
carte de la Côte d'Ivoire, pour dire, en substance, aux enfants d'Houphouët :
« Laissons ADO et son RDR, au Nord ; GUÉI et l'UDPCI dans son "Guéiland".
Vous PDCI et nous FPI, entendons-nous pour nous partager le Sud et le Centre ».
Quel danger, pour un si beau
pays, où cohabitent près d'une centaine d'ethnies !
Un pays d'accueil et
d'hospitalité qui avait jusque-là accueilli les frères et les sœurs des autres
pays frères de la sous-région.
Faut-il vraiment diviser
notre patrie commune au nom d'intérêts bassement partisans ?
Quelle honte pour celui qui
dit ressembler à Houphouët-Boigny ? C'est grave et vraiment dangereux.
Chaque Ivoirien doit se
sentir à l'aise et chez lui dans chaque village de la Côte d'Ivoire.
Quand le Bété est au Nord, il est chez lui en Côte d'Ivoire.
Quand le Bété est au Nord, il est chez lui en Côte d'Ivoire.
Quand le Sénoufo est au
Centre, il est Ivoirien et il est chez lui.
Quand l'Akan est à l'Ouest,
il est chez lui et j'en passe...
Outre ses comportements
diviseurs, que pouvons-nous retenir comme actions négatives du grand moraliste ?
De celui-là même qui se proclamait « la poche de moralité », et qui
se disait aussi « l'homme aux mains propres » ?
Aujourd'hui, c'est lui qui
garde, par devers lui, l'argent remis par certains chefs d'Etat et amis en
guise de cadeaux !
Pourquoi se sert-il de cet
argent pour agrandir son château de Cocody la Riviera et pour construire pour
son seul village de Mama, alors que le Premier ministre du Niger rétrocède ce
genre de cadeau à son Pays ?
Dans les républiques dignes
de ce nom, les cadeaux offerts aux chefs d'Etat sont déposés et comptabilisés.
Sous la Transition, je
m'étais servi du peu que j'avais reçu de mes amis personnels de l'étranger,
pour acheter 4.000 lits et 4.000 matelas que j'avais partagés entre les
militaires et les étudiants. J'avais aussi, acquis des effets d'habillement
pour les forces de défense et de sécurité.
Gbagbo, « la poche de
moralité » devait suivre ces exemples-là.
Après avoir critiqué
Yamoussoukro et Daoukro, Gbagbo a transformé Mama en Yamoussoukro bis et en
Daoukro bis, et ce, en moins de deux ans.
C'est très fort comme
prouesse et comme démonstration, de bonne moralité.
Comme quoi, la critique est
aisée et l'art difficile.
Si la Côte d'Ivoire est
revenue en arrière, là où pendant 40 ans, nous l'avons laissée pour l'avoir
bâtie avec patience et conscience.
Moi Robert Guéi, je fais
partie de ceux qui, de par leur métier, ont garanti la Sécurité et l'Indépendance
de cette Nation qui est devenue le jouet de Monsieur Laurent Gbagbo.
Voyez, mes chers amis, en moins de deux ans, Monsieur Gbagbo a fait le tour du monde avec les Grumman et parfois le Fokker présidentiel, accompagné d'une cohorte de courtisans aux lourds frais de la République.
Voyez, mes chers amis, en moins de deux ans, Monsieur Gbagbo a fait le tour du monde avec les Grumman et parfois le Fokker présidentiel, accompagné d'une cohorte de courtisans aux lourds frais de la République.
Lui, l'adepte de la
transparence, est-ce pour transformer les Grumman en taxi, et le Fokker 100 en
"Wôrô-wôrô ?
Combien coûtent ces
déplacements et ces voyages ?
Et qui paie tout cela ?
Qu'il réponde à la question de Jean-Baptiste Akrou dans Fraternité-Matin qui
s'interroge sur la part du contribuable ivoirien, dans les frais de ses
voyages,
Aujourd'hui, pendant que les
Ivoiriens ont faim, pendant que les parents d'élèves et d'étudiants sont
soucieux du sort de leurs enfants à cause des frais d'inscription trop élevés,
voilà que le "père de la Refondation" est sur la plage ne faisant que
jouer aux cartes, au football et s'offrant des repas copieux.
Voilà ce qu'est devenue la
Côte d'Ivoire d'Houphouët !
Quand je me souviens que ce
sont ces moralistes de la Refondation, qui poussaient hier nos enfants des universités
et des écoles à attenter à la dignité des soldats, à leur sens du devoir et du service
de la patrie.
Quand je me rappelle que ce
sont ceux-là qui traitaient les militaires d'adeptes de la violence sur des
innocents, et que je découvre aujourd'hui que c'est sous leur règne que des
journalistes sont battus, gazés, traumatisés, je suis tenté de donner raison à
Courteline qui avait dit et je cite : "Passer pour un imbécile, aux yeux
d'un idiot, est une volupté de Gourmet."
Messieurs les journalistes,
suivez mon regard, car par cette citation, vous avez sûrement compris ce que je
pense de tous ceux qui, à court d'imagination et d'arguments, jouent les
perroquets, en répétant la même litanie, qui n'est ni un programme de
Gouvernement, ni un projet de société. Je suis un citoyen Ivoirien, fier de son
métier et qui, à la retraite, a le droit de faire de la politique comme
Messieurs les professeurs qui sont en train de comprendre que la théorie est
différente de la pratique. Ils sont doués peut-être pour la conquête du pouvoir
par la démagogie et le ministère de la parole, mais, ils se révèlent
dangereusement carrents, pour la gestion du pouvoir.
C'est à cause de tous ses
comportements peu fraternels, ses mépris et ses arrogances, que les militants
de l'UDPCI, mécontents, nous avaient donné plein pouvoir le 19 mai dernier, au congrès,
pour revoir notre alliance avec le FPI.
C'est le lieu de rappeler
que :
- C'est grâce à l'UDPCI que
le Président Gbagbo a fait sa première entrée sur la scène internationale à
Yaoundé, en janvier 2001, à la conférence des Chefs d'Etat de la Francophonie.
- C'est grâce à l'UDPCI qu'à
Syrte en Lybie, le Président Gbagbo a pu intégrer le cercle des Chefs d'Etat.
Comment après tout cela, ne
serait-ce que par simple éducation, pour ne pas parler de courtoisie, Gbagbo ne
daigne même pas nous informer ou nous consulter, pour la constitution de son gouvernement
dit de large ouverture ?
C'est pourquoi, en
conclusion : Nous disons NON à la politique de division des Ivoiriens.
Et nous disons aussi que : À
PARTIR DE CE JOUR, NOUS METTONS FIN A NOTRE ANCIENNE ALLIANCE AVEC LE FPI.
En attendant que
l'initiative soit reprise par le Président Gbagbo, comme l'a souhaité le Premier
ministre, suite à l'échec des dernières négociations.
A l'Assemblée Nationale, nos
députés ne viseront que l'intérêt supérieur de la Côte d'Ivoire et le bonheur
de nos compatriotes.
Nous lançons un appel à tous
les Partis politiques pour qu'ils restent vigilants.
Pour notre part, nous restons ouverts à toutes formes de discussions et de négociations avec tous les Ivoiriens et tous les groupements politiques y compris le FPI.
Pourvu que l'objectif poursuivi, concerne toujours le bonheur des Ivoiriens, le respect des libertés et la promotion de la Démocratie.
Pour notre part, nous restons ouverts à toutes formes de discussions et de négociations avec tous les Ivoiriens et tous les groupements politiques y compris le FPI.
Pourvu que l'objectif poursuivi, concerne toujours le bonheur des Ivoiriens, le respect des libertés et la promotion de la Démocratie.
Je vous remercie
Robert Guéi, Président de
l'UDPCI
Source
: info-udpci.org
10 Septembre 2013
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