Pr Luc Marius Ibriga |
Et de mobiliser, au besoin, les Burkinabè de tous les horizons pour rééditer la symbolique du vase de Ghézo en faisant leur la fameuse tirade «Si tous les fils et filles du pays venaient par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre percée, le pays serait sauvé». Pour le FOCAL, le départ du président du Faso en 2015, à la fin de son mandat, va de soi et n’est plus un sujet de débat.
Créé en 2009, le FOCAL est une organisation de la société civile burkinabé qui s’est fixé pour objectif de contribuer à l’enracinement de la démocratie et de la citoyenneté. Pour le président du forum, le Pr Luc Marius Ibriga, la mission fondamentale du FOCAL est de travailler sur les problématiques de l’alternance en tant qu’indicateur et valeur clé d’une démocratie pluraliste véritable dans un Etat. C’est pourquoi la responsabilisation des citoyens pour la promotion et la défense de la démocratie et du constitutionalisme sont au cœur de son action.
Malgré les plaidoyers et diverses actions engagées par le forum auprès d’autres organisations de la société civile pour le renforcement de la démocratie et en faveur des réformes politiques et institutionnelles, les dirigeants ne semblent pas prendre au sérieux ces réflexions et forces de propositions alternatives.
Pour le Pr Luc Marius Ibriga, ce déficit de réceptivité aux idées émanant de courants non alignés sur la doctrine CDP, frise parfois le mépris. C’est dans ce contexte que les partisans du président Blaise Compaoré appellent au déverrouillage de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels. En vue de permettre au chef de l’Etat de conserver le pouvoir après 2015.
C’est dans ce marché de dupes qu’il faudrait également comprendre la farouche volonté de mettre en place le Sénat. En somme, il y a des tentatives de remise en cause des acquis démocratiques par le président du Faso et ses partisans.
C’est fort de cette conviction, poursuit le président du FOCAL et conformément à ses statuts, que son organisation a décidé de jouer sa partition pour sauver les acquis du processus démocratique et ce à travers son rôle de veille, d’information, d’analyse citoyenne et de catalyseur des forces de propositions. «Toute tentative de fraude à la Constitution par quelques moyens que ce soit, dont l’objectif est de sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels est à dénoncer et à combattre avec la dernière énergie».
C’est dans ce contexte que se justifie la tenue les 30 novembre et 1er décembre 2013 à Ouagadougou dans la salle de conférences du CBC, du troisième forum autour du thème : «Le Burkina Faso après l’élection présidentielle de 2015». Un thème qui se situe au cœur de la problématique de l’alternance. Deux grandes thématiques seront développées au cours des travaux : Premièrement «Quelle alternative au régime Compaoré ?».
Ce thème vise à approfondir la réflexion sur les conditions et les garanties d’une transition apaisée. Et la seconde, «Quelle riposte citoyenne face aux velléités de déverrouillage de l’article 37 de la Constitution ?». Il s’agira d’explorer les stratégies de riposte à élaborer pour annihiler toutes velléités de continuisme.
Ce forum a aussi pour ambition de contribuer à éviter une transition catastrophique au Burkina Faso et à intérioriser dans la conscience populaire, que le départ du président en exercice à la fin de son mandat va de soi et n’est plus un sujet de débat. C’est pourquoi les responsables du FOCAL, les Pr Luc Marius Ibriga et Augustin Loada, exhortent les Burkinabè à rééditer la symbolique du vase de Ghézo en faisant leur la fameuse tirade :
«Si tous les fils et filles du pays venaient par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre percée, le pays serait sauvé... nous ne devons pas laisser le fantôme de la déliquescence sociale et du chaos entrer dans la case avant de refermer la porte». Le droit a des aspects contraignants, mais les règles du jeu ne peuvent être changées au gré des intérêts surtout que, juridiquement, rien n’empêche le président en exercice de se représenter à la présidentielle de 2020, ont-ils conclu.
Jean Stéphane Ouédraogo
Source : L’Observateur Paalga 29 novembre 2013
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