Les partis affiliés
au chef de file de l'opposition ont effectué leur rentrée dans l'après-midi du 2 novembre 2013 à Ouagadougou. Cette rentrée, synonyme de reprise des
activités, est placée sous le thème central suivant :
« Intensification de la lutte face aux manœuvres actuelles du
gouvernement pour faire oublier les revendications du peuple ».
Ce thème
central est sous-tendu par 5 sous-thèmes.
Le premier est « Point de la lutte contre le Sénat, la vie chère, la modification
de l'article 37 de la Constitution et la politique du gouvernement ».
Le deuxième sous-thème est « Les dessous de la montée de
l'incivisme et de l'intolérance au Burkina Faso ».
Le troisième sous-thème est intitulé « La crise sociale et universitaire
dans notre pays ».
« Les
raisons profondes des mesures du gouvernement contre la vie chère » et « Alternance et modification
des articles 78, 80, 112 et 153 de la Constitution et la loi 009/2009/AN
portant statut de l'opposition » sont les intitulés des deux derniers
sous-thèmes.
Lesquels ont
été développés par Norbert Tiendrébéogo, président du Front des forces sociales (FFS); Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso Autrement et Arba Diallo,
président du Parti pour la démocratie et
le socialisme/Parti des bâtisseurs (PDS/Metba).
Quant à
Zéphirin Diabré, le chef de file de l'opposition, il a axé son intervention sur
le thème central de la rentrée. Comme s'il avait été inspiré par la finale
remportée par les Etalons au 6e tournoi de l'UEMOA, le début de son
intervention était beaucoup teinté d'allégories du football. Ainsi, il a fait
savoir que l'opposition a marqué un but contre zéro au chef de l'Etat Blaise
Compaoré dans la lutte contre la mise en place du Sénat. Toutefois, il s'est
empressé d'ajouter que le match n'est pas terminé car le camp d'en face n'a pas
renoncé à son projet et est en train de se préparer pour revenir. Pour Zéphirin
Diabré, le prochain but à marquer est la suppression du mot sénat de la
Constitution.
Le chef de file
de l'opposition a laissé entendre qu'il tire 5 enseignements de la mobilisation
populaire qui a fait reculer le pouvoir – même momentanément – sur le Sénat.
Ainsi, il dit avoir retenu que les Burkinabè ont vaincu leur peur, que le
pouvoir se révèle plus fragile qu'il n'y paraît, que l'unité d'action et la
crédibilité de l'opposition sont à cultiver davantage, etc. Toutefois, le chef
de file de l'opposition a appelé à la vigilance car le pouvoir tient à mettre
en place le sénat et à faire sauter le verrou limitatif du mandat présidentiel.
Mais, prévient Zéphirin Diabré, « quelle
que soit la voie choisie, la riposte sera rapide, efficace et foudroyante ».
Face à ce qu'il
qualifie de volonté liquidatrice de l'opposition à travers le projet de
révision du statut de l'opposition par le pouvoir, le chef de file a appelé à
envisager une autre organisation en dehors d'un cadre règlementaire octroyé par
le régime. Il a invité les uns et les autres à prendre l'exemple d'opposants
d'autres pays africains qui savent bien défendre leurs intérêts sans avoir un
chef de file.
Séni DABO
Source : aOuaga.com 2
novembre 2013
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L’opposition
burkinabè a accusé samedi Blaise Compaoré de vouloir
son « démantèlement » à travers un projet de loi visant à modifier
ses statuts.
Un projet de
loi examiné mi-octobre en conseil des ministres propose que
les partis d’opposition s’enregistrent via une « déclaration officielle
écrite »
envoyée au ministre chargé des libertés publiques, celui-ci publiant « chaque
année » sur cette base « la liste actualisée des partis ».
Actuellement,
les formations de l’opposition se déterminent en établissant
une « déclaration officielle de (leur) appartenance à l’opposition »
transmise
« au chef de file de l’opposition », selon l’article 4 de la
constitution.
« La loi
proposée par le gouvernement vise tout simplement à supprimer
l’opposition », a pesté Zéphirin Diabré, son chef de file, lors du meeting
de
rentrée de l’opposition, auquel plusieurs présidents de partis politiques ont
pris part. « Il
n’appartient pas à la majorité d’organiser l’opposition au travers
d’une loi. Il appartient à l’opposition de s’organiser elle-même, de s’assumer
et de trouver les ressources financières pour ses activités », a-t-il
argumenté.
Le pouvoir « cherche à créer une opposition fantoche et divisée »
afin de
pouvoir modifier à sa guise l’article 37 de la constitution, qui limite à deux
le nombre de mandats présidentiels et empêche le chef de l’État en exercice de
se présenter à nouveau en 2015.
Blaise
Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d’Etat, a effectué
deux septennats (1991 et 1998), avant qu’un amendement modifiant la durée du
mandat présidentiel ne lui permette d’être élu pour deux nouveaux quinquennats
(2005 et 2010).
La loi sur les
statuts de l’opposition est une conséquence de la lutte de
cette dernière contre la création d’un Sénat, qui devait intervenir le 25
septembre dernier mais dont le président Compaoré a suspendu la mise en place,
selon M. Diabré.
Opposition,
syndicats et clergé catholique burkinabè sont très hostiles à
l’établissement de cette seconde chambre.
Source :
AFP 3 novembre 2013
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