mardi 28 août 2012

De l’affaire Etté (1992) à l’affaire Katinan (2012)


Vingt ans après, le même scenario…

Qui donc tient tant à nous brouiller avec le Ghana ?

 

La tentative d’enlèvement de l’ancien ministre Justin Katinan Koné à l’aéroport d’Accra en vue de le livrer aux sbires du régime fantoche d’Abidjan, ressemble comme une goutte d’eau à une autre tentative de la même nature survenue vers la fin de l’année 1992, une année particulièrement riche en traquenards ourdis par le gouvernement alors dirigé par Alassane Ouattara contre l’opposition légale. Il s’agit de l’enlèvement du professeur Marcel Etté. Planifié à partir de la Côte d’Ivoire ­– ce qui ne veut pas nécessairement dire : « planifié par des Ivoiriens pur jus ! » –, ce complot aussi fut déjoué in extremis, grâce notamment à la vigilance des autorités frontalières ghanéennes.
J’ai retrouvé l’article que « Téré », l’éphémère organe du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), consacra en son temps à cette rocambolesque affaire ; je le livre à nos lecteurs comme une pièce à conviction et comme un indice pour orienter la recherche des éventuels commanditaires de ces actes de piraterie.
Il est particulièrement intéressant de comparer l’article de « Téré » traitant de l’affaire Etté avec celui que « Le Nouveau Courrier » vient de consacrer à l’affaire Katinan. A vingt ans de distance, l’histoire semble vouloir se répéter à l’identique. C’est que, très probablement, ceux qui étaient à la manœuvre en 1992 et ceux qui sont à l’œuvre aujourd’hui, sont des gens la même sorte, agissant pour les mêmes intérêts, et n’ayant rien à voir avec les Ivoiriens ni avec la Côte  d’Ivoire, même s’ils poussent toujours devant eux des Bakayoko, des Ahoussou, des Kouadio, des Konan et des Ouattara comme au temps du gouverneur Angoulvant.
Marcel Amondji

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Koné Katinan, un enlèvement illégal qui a fait pschitt ?

Le Nouveau Courrier 26 août 2012

Koné Katinan Justin, porte-parole du Président Laurent Gbagbo, accompagné de l’avocate Lucie Bourthimieux, a séjourné en Afrique du sud du 19 au 24 août 2012, muni d’un visa régulier. Il y a eu des contacts très fructueux dans le cadre de la mission que lui a confié Laurent Gbagbo. A l’issue de son voyage il est arrivé à l’aéroport International d’Accra Kotoka par un vol régulier de la compagnie aérienne South African Arways. C’est à sa sortie de l’aéroport, après toutes les formalités usuelles et dans l’attente de son chauffeur que Koné Katinan a été interpellé par des policiers dont découvrira par la suite qu’ils sont de Interpol Ghana. Ces derniers, notoirement dans un deal avec le pouvoir Ouattara, à l’insu des autorités ghanéennes, ont voulu remettre Katinan dans l’avion pour le livrer à Abidjan comme ce fut le cas du Commandant Anselme Séka Yapo depuis l’aéroport de Lomé.
L’avocate Lucie Bourthoumieux s’y est opposée de manière très ferme et a clairement indiqué aux que la destination finale de son client était Accra et non Abidjan. C’est sur ces discussions que l’affaire atterrit à la police de l’immigration de l’aéroport et ensuite au BNI (Bureau National d’investigation )… DST ghanéenne. Là-bas, tout le monde est surpris par ce qui apparait visiblement comme un enlèvement organisé par le pouvoir ivoirien avec la complicité manifeste de certains policiers du Ghana. On parle même d’une affaire de gros sous.
L’on comprend pourquoi c’est précisément d’Abidjan qu’on apprendra en «exclusivité» l’arrestation de Katinan et son extradition imminente sur Abidjan comme le signale Le Patriote, journal porte-voix du pouvoir dans son édition du Samedi 25 août 2012. On a même signalé une grande effervescence faite de joie, d’affrètement d’avion spécial et de l’avènement du doyen des juges d’instruction du Tribunal d’Abidjan pour finaliser à Accra, les formalités judiciaires pour l’extradition illico presto de Koné Katinan, présenté comme un « activiste pro Gbagbo pour qui sonnait la fin de cavale ». Cette fausse information relevant purement de l’intoxication gouvernementale a malheureusement été reprise par les médias internationaux AFP, BBC, RFI et autres. Aucun avion, aucun juge n’a été aperçu dans la capitale ghanéenne. Le Ghana qui est un pays respectueux du droit et particulièrement jaloux de son indépendance et de sa souveraineté ne s’est jamais senti ni concerné ni influencé par les agitations du pouvoir Ouattara.
Après le week-end, Koné Katinan sera surement libre de ses mouvements bénéficiant de la protection constitutionnelle de l’Etat ghanéen en sa qualité de réfugié politique. En effet la Constitution ghanéenne, renforcée par des lois pertinentes, interdit formellement et de manière explicite l’extradition d’un réfugié surtout pour des motifs politiques.
Après le coup foireux de Katinan présenté en son temps par Ouattara himself comme étant au centre d’une négociation avec le président camerounais Paul BIYA en vue d’une extradition, voici de nouveau une rocambolesque affaire d’enlèvement crapuleux qui échoue une fois de plus de la manière la plus lamentable.
(Source : Connectionivoirienne.net 26 août 2012)


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Etté Marcel enlevé par qui ? et pourquoi ?
Téré n°14, 3 novembre 1992

La Côte d'Ivotre est un Etat bien curieux qui se permet d'enlever d'honnêtes ivoiriens en territoire étranger. Au mépris de toute clause d'extradition. Au moment où le Ghana vit à L'heure des élections présidentielles ; qu'il a d'autres chats à fouetter qu'à livrer des armes à l'opposition ivoirienne pour déstabiliser un régime aux abois, l'enlèvement d'Etté Marcel à Accra relèved'un non-sens . Dans cette ridicule mais rocambolesque affaire pilotée de main de maître par James Scott, l'agent double, il faut savoir raison garder.
Que s'est-il passé ?
Le 12 Juillet 1992, Monsieur Paul Tedga écrit au professeur Etté Marcel, secrétaire général du Synares pour une participation à la rédaction d'un ouvrage collectif sur les universités africaines du XXIe siècle. Cet ouvrage qui sera édité par les éditions L’Harmattan et qui est actuellement suivi par Mme Monique Chasmovian, directrice littéraire. Pour cela Etté Marcel a reçu la mission d'écrire le chapitre 07 du livre sur les rapports entre les universités africaines et les pouvoirs politiques africains, en tant que universitaire et grand dirigeant syndicaliste. Le communiqué de Presseadressé au journaux par le Pr. Etté Marcel souligne bien qu'il y est pour des interviews et des enquêtes dans le but de finaliser son chapitre. Le livre doit être  prêt avant fin 1992 et doit paraître en 1993. Voici les faits !
James Scott : un agent double
Le 04 Octobre 1992, James Scott, espion ghanéen à Abidjan, celui-là même qui a dirigé l'orchestre de la RTI et qui est en réalité un agent double, puisqu'il s'est fait racheter par la Côte d'Ivoire, donnant des informations au Ghana, à Rawlings (son ami d'enfance) et à Houphouet, intervient. A bord d'une peugeot 205 immatriculée AN 5225 CM, et avec l'aide d'une cammarilla à la solde du Pdci, (policiers ghanéens ? ou loubards ?) au nombre de 5 personnes, ils enlèvent Etté Marcel pour le ramener en Côte d'Ivoire. A la frontière la police ghanénne les coince et saisit le gouvernement ghanéen qui les fait ramener à Accra. Il faut signaler que d'Accra à Elubo il n'y a pas de poste de police pendant la journée. Un malfrat réussit à prendre la fuite. James Scott, l'espion double visage, et les autres sont emprisonnés et l'ambassadeur des Etats-Unis au Ghana son excellence Kenneth Brown est saisi aussitôt de l'affaire. Etté Marcel aux mains et sous la protection de Rawlings, les agents de la sécurité ivoirienne qui attendaient à la frontière rentrent bredouille. Que se serait-il passé si la bande à James Scott avait pu ramener Etté Marcel en territoire ivoirien. Encore un complot qui aurait été sûrement et rondement mené. N'est-ce pas là une intrigue pour salir Jerry Rawlings en cette période d'élection ou le Pdci, semble-t-il, soutient un candidat opposé à Rawlings ?
L'opposition n'a pas intérêt à ne pas ouvrir les yeux. Le complot guette. Si l'opposition doit s'armer, ce nest sûrement pas un homme aussi connu et aussi populaire qu'Etté Marcel qui s'en ira chercher les armes au Ghana.
N'Guetta Kouamé
(source : Archives personnelles de Marcel Amondji)


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Une bien étrange circulaire

Lors de l’affaire Etté, il y eut en France un début de campagne d’intoxication de l’opinion publique visant à reproduire l’effet Biafra, c’est-à-dire : à dresser les milieux progressistes de France contre le gouvernement ghanéen et le président Rawlings comme on avait réussi, en 1976, à les dresser contre les autorités légitimes du Nigeria contre lesquelles la France menait une guerre non déclarée sous le masque d’une soi-disant révolte nationale des Ibos. On trouvera, ci-dessous, la très étrange lettre-circulaire qu’une certaine Catherine Choquet diffusait à l’époque avec le même zèle que les propagandistes de Foccart… Il faut lire ce texte avec la plus grande attention ! C’est une autre pièce à conviction et un autre indice précieux pour qui veut vraiment chercher à connaître les tenants et les aboutissants de l’affaire en cours. On y voit, inscrite en toutes lettres, l’intention pernicieuse de détourner l’attention des vrais coupables et de leurs commanditaires en accusant le président Rawlings et son gouvernement d’avoir ordonné l’arrestation de Marcel Etté pour d’obscures raisons politiciennes, et même de l’avoir peut-être déjà « liquidé »…
Marcel Amondji

Catherine CHOQUET
Fax 1.42.72.34.59
Tel 42.78.33.22 bureau
Tel 42.02.54.92 domicile

Paris, le 23 octobre 92

Hier matin, j'avais contacté Mme Etté en lui demandant que son fils m'appelle le plus tôt possible d'un autre endroit que leur domicile. Hier soir vers 19 h., j'ai reçu deux appels de Michel Etté (fils de Marcel et frère de Jean) actuellement à Abidjan.
Je lui ai demandé qu'il nous fasse parvenir le maximum d'informations sur son père et son frère, par fax. J'ai donc reçu ce matin, une lettre de Madeleine Etté dont vous trouverez le texte ci-dessous. (J’ai dû refaire la dactylographie, l’original reçu étant peu lisible.)
Les discussions que j'ai eues avec Michel Etté donnaient les informations qui figurent dans la lettre de sa mère. Il évoquait certaines possibilités : Actuellement le Ghana est en pleine campagne pour les élections présidentielles. La Côte d'Ivoire finance les opposants à Rawlings. Marcel et Jean Etté pourraient donc être en résidence surveillée « sous protection » de Jerry Rawlings soit parce que ce dernier souhaiterait obtenir des informations sur la pénétration de son armée par les services ivoiriens, puisque des complicités semblent avoir joué entre la FIRPAC et des militaires ghanéens pour l'arrestation des deux hommes ; soit une négociation pourrait être en cours entre autorités ghanéennes et ivoiriennes, du genre « je vous remets ces hommes, et vous arrêtez de financer mon opposition ». Bref tout est possible, y compris le fait que ces personnes aient déjà été liquidées...
Dans sa lettre Mme Etté fait allusion aux notables de la région de Niablé qui sont intervenus pour empêcher que Marcel et Jean Etté soient remis à la FIRPAC. Michel Etté m’a précisé que la région de Niable était sous contrôle du FPI (Front populaire Ivoirien).
Il est absolument vital d'intervenir auprès des autorités  ghanéennes pour obtenir des informations sur l'état de santé de ces personnes, sur les raisons de leur « arrestation » et de leur maintien en détention ou résidence surveillée.
Si vous faites une déclaration (télégramme, télex ou autre) merci de m'en transmettre copie pour que je puisse passer l'information à Mme Etté. Si vous entrez en contact avec elle, attention son téléphone est sous surveillance et il y a des risques pour elle et sa famille. Je rappelle que toute la famille Etté a la double nationalité française et ivoirienne.
Avec mes remerciements pour votre aide.
(source : Archives personnelles de Marcel Amondji)


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Vingt ans ! Beaucoup de nos concitoyens aujourd’hui majeurs n’etaient que de très jeunes enfants au moment de ces faits et sans doute la plupart ignorent-ils qui est Marcel Etté et ce qu’il représentait ;  et ceux qui étaient déjà en âge de le savoir l’ont peut-être oublié ; un bref rappel me paraît donc nécessaire.
Au moment du « Printemps ivoirien », au tout début des années 1990, Marcel Etté était la figure emblématique de l’opposition au système de parti unique. L’année précédente, lors des Journés nationales du dialogue, au nom du Syndicat national de la recherche et de l’Enseignement supérieur (Synares) dont il était le secrétaire général, il avait prononcé un véritable réquisitoire contre le régime. Ce qui l’avait rendu très populaire. Mais cela lui avait aussi valu la haine implacable de nos ennemis. Personnalité éminemment consensuelle et universellement appréciée pour son intégrité, Marcel Etté apparaissait comme le candidat idéal de l’opposition au moment où la formation d’un vrai gouvernement d’union nationale apparaissait à tous comme le seul moyen de sortir définitivement de la crise du système politique issu de la soi-disant décolonisation. Il n’est pas interdit de penser que ceux qui tentèrent d’enlever Marcel Etté et, peut-être, de l’éliminer physiquement, visaient avant tout à empêcher qu’un tel processus puisse être conduit jusqu’à son terme.
Les circonstances, ainsi que l’histoire personnelle de Justin Katinan Koné sont certes différentes. Mais l’avantage que se procureraient ses persécuteurs est du même ordre que celui qu’escomptaient les ravisseurs de Marcel Etté : le capturer en vue de le réduire au silence, c’est, pour les vainqueurs du 11-Avril 2011, éliminer un témoin des plus gênants. Souvenez-vous de Désiré Tagro, de Phillipe Rémond, d’Yves Lambelin…, tous lâchement assassinés non pour ce qu’ils avaient fait, mais pour ce qu’ils savaient du vaste complot ourdi par leurs assassins en vue d’installer Alassane Ouattara au pouvoir.
Pour conclure (provisoirement) ce dossier, voici un extrait de l’article que j’avais consacré à l’affaire Etté dans Le Nouvel Afrique Asie N°40 de janvier 1993.
Marcel Amondji

UNE TENEBREUSE AFFAIRE

Bien curieuse affaire que celle au centre de laquelle se trouve le professeur Marcel Etté, le secrétaire général du SYNARES, depuis le 20 septembre dernier. D’autant plus que cette affaire ne semble pas avoir soulevé beaucoup d’émotion dans les milieux politiques et syndicaux d’un bord ou de l’autre. D’autant plus, aussi, qu’elle eut lieu dans une période où on pouvait constater de très nombreux signes de détente entre le pouvoir et d’autres opposants dont pourtant on le dit proche. Parti au Ghana le 20 septembre « dans le cadre d’une enquête pour la rédaction d’un ouvrage collectif » sur les universités africaines du XXIè siècle – une idée de Paul Tedga, dit-on –, son absence ne devait pas d’abord excéder le temps d’un week end ; mais, à l’heure où ces lignes sont écrites, le professeur Marcel Etté n’a toujours pas rejoint son domicile. On sait néanmoins qu’il se trouve à Accra et qu’il est, en principe, hors de danger.
Dès le début du mois d’octobre, la rumeur d’une tentative d’enlèvement du leader syndicaliste pendant son séjour à Accra envahissait Abidjan. Pourtant, ce n’est qu’à la fin du même mois, dans sa livraison du 31 octobre-1er novembre, que l’officieux Fraternité Matin donna corps à cette rumeur dans une manchette ambiguë en forme d’affichette : « "Tentative d’enlèvement" du S. G. du SYNARES ? Marcel Etté jamais inquiété. Le S. G. du SYNARES déclare à l’AFP s’être réfugié au Ghana suite à une tentative d’enlèvement. Le gouvernement dément et déclare que M. Etté est libre de tout mouvement en Côte d’Ivoire et ailleurs. » Restée muette jusque là, la presse d’opposition s’empara alors de l’affaire, mais avec une sobriété et un détachement qui peuvent surprendre, quand on se rappelle les nombreuses chroniques passionnées que, à peine un mois plus tôt, les mêmes journaux et parfois les mêmes journalistes consacraient à la ténébreuse « affaire Drobo II », du nom de ce guérisseur ashanti qui prétendait détenir le secret de guérir le SIDA !
Dans ses livraisons des 3 et 4 novembre, le quotidien La Voie (proche du FPI) publia une interview du professeur M. Etté dans laquelle ce dernier dément le démenti du gouvernement en faisant le récit détaillé de sa mésaventure des 4, 5 et 6 octobre à Accra et à la frontière ivoiro-ghanéenne, face à la localité de Niablé. Attiré d’abord dans un guet-apens à l’intérieur d’une villa discrète, séquestré ensuite dans un local du centre-ville par des hommes armés, il fut emmené le lendemain jusqu’à la frontière, en un point où s’étaient rassemblés des « policiers, gendarmes et militaires » ivoiriens assez peu discrets et même provocants. Là, le voyage fut interrompu parce la méfiance des autorités frontalières ghanéennes avait été alertée par cette activité inhabituelle, et par l’impossibilité où se trouvèrent les ravisseurs de prouver par des pièces officielles qu’ils exécutaient un ordre d’une autorité ghanéenne. C’est à cela que le secrétaire général du SYNARES doit aujourd’hui d’être encore au Ghana, libre, retenu seulement, assure-t-il, pour les besoins de l’enquête diligentée par les autorités ghanéennes. Quant à ses ravisseurs, ils auraient été emprisonnés.
On doit rapprocher de cette affaire un incident survenu à l’aéroport d’Abidjan le 27 septembre dernier, et qui alimenta des rumeurs d’après lesquelles l’un des fils du professeur M. Etté avait été arrêté alors qu’il transportait une bombe dans sa valise. Ce jour-là, l’appareil d’Air Ivoire en provenance d’Accra fut fouillé de fond en comble. L’un des passagers fut sauvagement malmené ; c’était un Métis, mais ce n’était pas un Etté… A quelques jours près, le coup était réussi pour autant, bien entendu, que ce fût lui qu’on chercha à piéger : l’un des fils du professeur M. Etté était allé au Ghana avec son père le 20 septembre, puis il était revenu à Abidjan, mais c’était avant le 27…
Le professeur M. Etté n’écarte pas l’hypothèse d’une machination tramée autour de sa personne. Il paraît au moins vraisemblable que, entre le 20 septembre et le 6 octobre, quelqu’un a bel et bien tenté de l’impliquer à son insu dans une situation compromettante, et que l’entreprise ne manqua son but que grâce à une série de hasards. Encore que, hypothèse la moins sauvage, si le but n’était que d’écarter momentanément un personnage gênant sans nécessairement attenter à sa vie, ce résultat puisse s’analyser comme un succès : la prolongation sine die du séjour du secrétaire général du SYNARES à Accra n’équivaut-elle pas à un exil forcé ? Et c’est à ce moment où, de toute évidence, la vie politique aborde un important virage, peut-être vers la formation d’un gouvernement intégrant des personnalités de l’opposition politique et syndicale.
(…).

Marcel Amondji
(source : Archives personnelles de Marcel Amondji)

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