Vingt ans après, le même scenario…
Qui donc tient tant à nous brouiller avec le Ghana ?
La tentative d’enlèvement de l’ancien ministre Justin
Katinan Koné à l’aéroport d’Accra en vue de le livrer aux sbires du régime
fantoche d’Abidjan, ressemble comme une goutte d’eau à une autre tentative de
la même nature survenue vers la fin de l’année 1992, une année particulièrement
riche en traquenards ourdis par le gouvernement alors dirigé par Alassane
Ouattara contre l’opposition légale. Il s’agit de l’enlèvement du professeur
Marcel Etté. Planifié à partir de la Côte d’Ivoire – ce qui ne veut pas
nécessairement dire : « planifié par des Ivoiriens pur jus ! »
–, ce complot aussi fut déjoué in extremis, grâce notamment à la vigilance des
autorités frontalières ghanéennes.
J’ai retrouvé l’article que « Téré »,
l’éphémère organe du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), consacra en son temps à
cette rocambolesque affaire ; je le livre à nos lecteurs comme une pièce à
conviction et comme un indice pour orienter la recherche des éventuels
commanditaires de ces actes de piraterie.
Il est particulièrement intéressant de comparer l’article
de « Téré » traitant de l’affaire Etté avec celui que « Le
Nouveau Courrier » vient de consacrer à l’affaire Katinan. A vingt ans de
distance, l’histoire semble vouloir se répéter à l’identique. C’est que, très
probablement, ceux qui étaient à la manœuvre en 1992 et ceux qui sont à l’œuvre
aujourd’hui, sont des gens la même sorte, agissant pour les mêmes intérêts, et
n’ayant rien à voir avec les Ivoiriens ni avec la Côte d’Ivoire, même s’ils poussent toujours devant
eux des Bakayoko, des Ahoussou, des Kouadio, des Konan et des Ouattara comme au
temps du gouverneur Angoulvant.
Marcel Amondji
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Koné Katinan, un enlèvement illégal qui a fait pschitt ?
Le Nouveau Courrier 26
août 2012
Koné Katinan Justin,
porte-parole du Président Laurent Gbagbo, accompagné de l’avocate Lucie
Bourthimieux, a séjourné en Afrique du sud du 19 au 24 août 2012, muni d’un
visa régulier. Il y a eu des contacts très fructueux dans le cadre de la
mission que lui a confié Laurent Gbagbo. A l’issue de son voyage il est arrivé
à l’aéroport International d’Accra Kotoka par un vol régulier de la compagnie
aérienne South African Arways. C’est à sa sortie de l’aéroport, après toutes
les formalités usuelles et dans l’attente de son chauffeur que Koné Katinan a
été interpellé par des policiers dont découvrira par la suite qu’ils sont de
Interpol Ghana. Ces derniers, notoirement dans un deal avec le pouvoir
Ouattara, à l’insu des autorités ghanéennes, ont voulu remettre Katinan dans
l’avion pour le livrer à Abidjan comme ce fut le cas du Commandant Anselme Séka
Yapo depuis l’aéroport de Lomé.
L’avocate Lucie
Bourthoumieux s’y est opposée de manière très ferme et a clairement indiqué aux
que la destination finale de son client était Accra et non Abidjan. C’est sur
ces discussions que l’affaire atterrit à la police de l’immigration de
l’aéroport et ensuite au BNI (Bureau National d’investigation )… DST ghanéenne.
Là-bas, tout le monde est surpris par ce qui apparait visiblement comme un
enlèvement organisé par le pouvoir ivoirien avec la complicité manifeste de
certains policiers du Ghana. On parle même d’une affaire de gros sous.
L’on comprend pourquoi c’est précisément d’Abidjan qu’on apprendra en
«exclusivité» l’arrestation de Katinan et son extradition imminente sur Abidjan
comme le signale Le Patriote, journal porte-voix du pouvoir dans son édition du
Samedi 25 août 2012. On a même signalé une grande effervescence faite de joie,
d’affrètement d’avion spécial et de l’avènement du doyen des juges
d’instruction du Tribunal d’Abidjan pour finaliser à Accra, les formalités
judiciaires pour l’extradition illico presto de Koné Katinan, présenté comme un
« activiste pro Gbagbo pour qui sonnait la fin de cavale ». Cette fausse
information relevant purement de l’intoxication gouvernementale a
malheureusement été reprise par les médias internationaux AFP, BBC, RFI et
autres. Aucun avion, aucun juge n’a été aperçu dans la capitale ghanéenne. Le
Ghana qui est un pays respectueux du droit et particulièrement jaloux de son
indépendance et de sa souveraineté ne s’est jamais senti ni concerné ni
influencé par les agitations du pouvoir Ouattara.
Après le week-end, Koné Katinan sera surement libre de ses mouvements
bénéficiant de la protection constitutionnelle de l’Etat ghanéen en sa qualité
de réfugié politique. En effet la Constitution ghanéenne, renforcée par des
lois pertinentes, interdit formellement et de manière explicite l’extradition
d’un réfugié surtout pour des motifs politiques.
Après le coup foireux de Katinan présenté en son temps par Ouattara himself
comme étant au centre d’une négociation avec le président camerounais Paul BIYA
en vue d’une extradition, voici de nouveau une rocambolesque affaire
d’enlèvement crapuleux qui échoue une fois de plus de la manière la plus
lamentable.
(Source : Connectionivoirienne.net 26 août 2012)
@@@@
Etté Marcel enlevé par qui ?
et pourquoi ?
Téré n°14, 3 novembre
1992
La Côte d'Ivotre est un
Etat bien curieux qui se permet d'enlever d'honnêtes ivoiriens en territoire
étranger. Au mépris de toute clause d'extradition. Au moment où le Ghana vit à
L'heure des élections présidentielles ; qu'il a d'autres chats à fouetter qu'à
livrer des armes à l'opposition ivoirienne pour déstabiliser un régime aux
abois, l'enlèvement d'Etté Marcel à Accra relèved'un non-sens . Dans cette
ridicule mais rocambolesque affaire pilotée de main de maître par James Scott,
l'agent double, il faut savoir raison garder.
Que s'est-il passé ?
Le 12 Juillet 1992,
Monsieur Paul Tedga écrit au professeur Etté Marcel, secrétaire général du Synares
pour une participation à la rédaction d'un ouvrage collectif sur les
universités africaines du XXIe siècle. Cet ouvrage qui sera édité par les
éditions L’Harmattan et qui est actuellement suivi par Mme Monique Chasmovian,
directrice littéraire. Pour cela Etté Marcel a reçu la mission d'écrire le
chapitre 07 du livre sur les rapports entre les universités africaines et les
pouvoirs politiques africains, en tant que universitaire et grand dirigeant
syndicaliste. Le communiqué de Presseadressé au journaux par le Pr. Etté Marcel
souligne bien qu'il y est pour des interviews et des enquêtes dans le but de
finaliser son chapitre. Le livre doit être
prêt avant fin 1992 et doit paraître en 1993. Voici les faits !
James Scott : un agent
double
Le 04 Octobre 1992, James
Scott, espion ghanéen à Abidjan, celui-là même qui a dirigé l'orchestre de la
RTI et qui est en réalité un agent double, puisqu'il s'est fait racheter par la
Côte d'Ivoire, donnant des informations au Ghana, à Rawlings (son ami
d'enfance) et à Houphouet, intervient. A bord d'une peugeot 205 immatriculée AN
5225 CM, et avec l'aide d'une cammarilla à la solde du Pdci, (policiers
ghanéens ? ou loubards ?) au nombre de 5 personnes, ils enlèvent Etté Marcel
pour le ramener en Côte d'Ivoire. A la frontière la police ghanénne les coince
et saisit le gouvernement ghanéen qui les fait ramener à Accra. Il faut
signaler que d'Accra à Elubo il n'y a pas de poste de police pendant la
journée. Un malfrat réussit à prendre la fuite. James Scott, l'espion double
visage, et les autres sont emprisonnés et l'ambassadeur des Etats-Unis au Ghana
son excellence Kenneth Brown est saisi aussitôt de l'affaire. Etté Marcel aux
mains et sous la protection de Rawlings, les agents de la sécurité ivoirienne
qui attendaient à la frontière rentrent bredouille. Que se serait-il passé si
la bande à James Scott avait pu ramener Etté Marcel en territoire ivoirien.
Encore un complot qui aurait été sûrement et rondement mené. N'est-ce pas là
une intrigue pour salir Jerry Rawlings en cette période d'élection ou le Pdci,
semble-t-il, soutient un candidat opposé à Rawlings ?
L'opposition n'a pas
intérêt à ne pas ouvrir les yeux. Le complot guette. Si l'opposition doit
s'armer, ce nest sûrement pas un homme aussi connu et aussi populaire qu'Etté Marcel
qui s'en ira chercher les armes au Ghana.
N'Guetta Kouamé
(source :
Archives personnelles de Marcel Amondji)
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Une bien étrange circulaire
Lors de l’affaire Etté, il y eut en France un début de
campagne d’intoxication de l’opinion publique visant à reproduire l’effet
Biafra, c’est-à-dire : à dresser les milieux progressistes de France
contre le gouvernement ghanéen et le président Rawlings comme on avait réussi,
en 1976, à les dresser contre les autorités légitimes du Nigeria contre
lesquelles la France menait une guerre non déclarée sous le masque d’une
soi-disant révolte nationale des Ibos. On trouvera, ci-dessous, la très étrange
lettre-circulaire qu’une certaine Catherine Choquet diffusait à l’époque avec
le même zèle que les propagandistes de Foccart… Il faut lire ce texte avec la
plus grande attention ! C’est une autre pièce à conviction et un autre
indice précieux pour qui veut vraiment chercher à connaître les tenants et les
aboutissants de l’affaire en cours. On y voit, inscrite en toutes lettres,
l’intention pernicieuse de détourner l’attention des vrais coupables et de
leurs commanditaires en accusant le président Rawlings et son gouvernement
d’avoir ordonné l’arrestation de Marcel Etté pour d’obscures raisons
politiciennes, et même de l’avoir peut-être déjà « liquidé »…
Marcel Amondji
Catherine CHOQUET
Fax 1.42.72.34.59
Tel 42.78.33.22 bureau
Tel 42.02.54.92 domicile
Paris, le 23 octobre 92
Hier matin, j'avais contacté Mme Etté en lui demandant
que son fils m'appelle le plus tôt possible d'un autre endroit que leur
domicile. Hier soir vers 19 h., j'ai reçu deux appels de Michel Etté (fils de
Marcel et frère de Jean) actuellement à Abidjan.
Je lui ai demandé qu'il nous fasse parvenir le maximum
d'informations sur son père et son frère, par fax. J'ai donc reçu ce matin, une
lettre de Madeleine Etté dont vous trouverez le texte ci-dessous. (J’ai dû refaire la dactylographie, l’original reçu
étant peu lisible.)
Les discussions que j'ai eues avec Michel Etté donnaient
les informations qui figurent dans la lettre de sa mère. Il évoquait certaines
possibilités : Actuellement le Ghana est en pleine campagne pour les élections
présidentielles. La Côte d'Ivoire finance les opposants à Rawlings. Marcel et
Jean Etté pourraient donc être en
résidence surveillée « sous
protection » de Jerry Rawlings soit parce que ce dernier souhaiterait obtenir des informations sur la
pénétration de son armée par les services ivoiriens, puisque des complicités
semblent avoir joué entre la FIRPAC et des militaires ghanéens pour
l'arrestation des deux hommes ; soit une négociation pourrait être en cours
entre autorités ghanéennes et ivoiriennes, du genre « je vous remets ces hommes,
et vous arrêtez de financer mon opposition ». Bref tout est possible, y compris le fait que ces personnes aient déjà été
liquidées...
Dans sa lettre Mme Etté fait allusion aux notables de
la région de Niablé qui sont intervenus pour empêcher que Marcel et Jean Etté soient
remis à la FIRPAC. Michel Etté m’a précisé que la région de Niable était
sous contrôle du FPI (Front populaire
Ivoirien).
Il est absolument vital
d'intervenir auprès des autorités
ghanéennes pour obtenir des informations sur l'état de santé de ces personnes,
sur les raisons de leur
« arrestation » et de leur maintien en détention ou résidence
surveillée.
Si vous faites une déclaration (télégramme, télex ou
autre) merci de m'en transmettre copie pour que je puisse passer l'information
à Mme Etté. Si vous entrez en contact avec elle, attention son téléphone est
sous surveillance et il y a des risques pour elle et sa famille. Je rappelle que toute la famille Etté a la double nationalité française et
ivoirienne.
Avec mes remerciements pour votre
aide.
(source :
Archives personnelles de Marcel Amondji)
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Vingt ans ! Beaucoup de nos concitoyens aujourd’hui
majeurs n’etaient que de très jeunes enfants au moment de ces faits et sans
doute la plupart ignorent-ils qui est Marcel Etté et ce qu’il représentait ; et ceux qui étaient déjà en âge de le savoir
l’ont peut-être oublié ; un bref rappel me paraît donc nécessaire.
Au moment du
« Printemps ivoirien », au tout début des années 1990, Marcel Etté
était la figure emblématique de l’opposition au système de parti unique.
L’année précédente, lors des Journés nationales du dialogue, au nom du Syndicat
national de la recherche et de l’Enseignement supérieur (Synares) dont il était
le secrétaire général, il avait prononcé un véritable réquisitoire contre le
régime. Ce qui l’avait rendu très populaire. Mais cela lui avait aussi valu la
haine implacable de nos ennemis. Personnalité éminemment consensuelle et universellement
appréciée pour son intégrité, Marcel Etté apparaissait comme le candidat idéal
de l’opposition au moment où la formation d’un vrai gouvernement d’union
nationale apparaissait à tous comme le seul moyen de sortir définitivement de
la crise du système politique issu de la soi-disant décolonisation. Il n’est
pas interdit de penser que ceux qui tentèrent d’enlever Marcel Etté et,
peut-être, de l’éliminer physiquement, visaient avant tout à empêcher qu’un tel
processus puisse être conduit jusqu’à son terme.
Les
circonstances, ainsi que l’histoire personnelle de Justin Katinan Koné sont certes
différentes. Mais l’avantage que se procureraient ses persécuteurs est du même
ordre que celui qu’escomptaient les ravisseurs de Marcel Etté : le
capturer en vue de le réduire au silence, c’est, pour les vainqueurs du
11-Avril 2011, éliminer un témoin des plus gênants. Souvenez-vous de Désiré
Tagro, de Phillipe Rémond, d’Yves Lambelin…, tous lâchement assassinés non pour
ce qu’ils avaient fait, mais pour ce qu’ils savaient du vaste complot ourdi par
leurs assassins en vue d’installer Alassane Ouattara au pouvoir.
Pour conclure
(provisoirement) ce dossier, voici un extrait de l’article que j’avais consacré
à l’affaire Etté dans Le Nouvel Afrique Asie N°40 de janvier 1993.
Marcel Amondji
UNE TENEBREUSE AFFAIRE
Bien curieuse
affaire que celle au centre de laquelle se trouve le professeur Marcel Etté, le
secrétaire général du SYNARES, depuis le 20 septembre dernier. D’autant plus
que cette affaire ne semble pas avoir soulevé beaucoup d’émotion dans les
milieux politiques et syndicaux d’un bord ou de l’autre. D’autant plus, aussi,
qu’elle eut lieu dans une période où on pouvait constater de très nombreux
signes de détente entre le pouvoir et d’autres opposants dont pourtant on le
dit proche. Parti au Ghana le 20 septembre « dans
le cadre d’une enquête pour la rédaction d’un ouvrage collectif » sur
les universités africaines du XXIè siècle – une idée de Paul Tedga,
dit-on –, son absence ne devait pas d’abord excéder le temps d’un week
end ; mais, à l’heure où ces lignes sont écrites, le professeur Marcel
Etté n’a toujours pas rejoint son domicile. On sait néanmoins qu’il se trouve à
Accra et qu’il est, en principe, hors de danger.
Dès le début du
mois d’octobre, la rumeur d’une tentative d’enlèvement du leader syndicaliste
pendant son séjour à Accra envahissait Abidjan. Pourtant, ce n’est qu’à la fin
du même mois, dans sa livraison du 31 octobre-1er novembre, que
l’officieux Fraternité Matin donna
corps à cette rumeur dans une manchette ambiguë en forme d’affichette : « "Tentative d’enlèvement" du
S. G. du SYNARES ? Marcel Etté jamais inquiété. Le S. G. du SYNARES
déclare à l’AFP s’être réfugié au Ghana suite à une tentative d’enlèvement. Le
gouvernement dément et déclare que M. Etté est libre de tout mouvement en Côte
d’Ivoire et ailleurs. » Restée muette jusque là, la presse
d’opposition s’empara alors de l’affaire, mais avec une sobriété et un
détachement qui peuvent surprendre, quand on se rappelle les nombreuses
chroniques passionnées que, à peine un mois plus tôt, les mêmes journaux et
parfois les mêmes journalistes consacraient à la ténébreuse « affaire Drobo II », du nom
de ce guérisseur ashanti qui prétendait détenir le secret de guérir le
SIDA !
Dans ses
livraisons des 3 et 4 novembre, le quotidien La Voie (proche du FPI) publia une interview du professeur M. Etté
dans laquelle ce dernier dément le démenti du gouvernement en faisant le récit
détaillé de sa mésaventure des 4, 5 et 6 octobre à Accra et à la frontière
ivoiro-ghanéenne, face à la localité de Niablé. Attiré d’abord dans un
guet-apens à l’intérieur d’une villa discrète, séquestré ensuite dans un local
du centre-ville par des hommes armés, il fut emmené le lendemain jusqu’à la
frontière, en un point où s’étaient rassemblés des « policiers, gendarmes et militaires » ivoiriens assez
peu discrets et même provocants. Là, le voyage fut interrompu parce la méfiance
des autorités frontalières ghanéennes avait été alertée par cette activité
inhabituelle, et par l’impossibilité où se trouvèrent les ravisseurs de prouver
par des pièces officielles qu’ils exécutaient un ordre d’une autorité
ghanéenne. C’est à cela que le secrétaire général du SYNARES doit aujourd’hui
d’être encore au Ghana, libre, retenu seulement, assure-t-il, pour les besoins
de l’enquête diligentée par les autorités ghanéennes. Quant à ses ravisseurs,
ils auraient été emprisonnés.
On doit rapprocher
de cette affaire un incident survenu à l’aéroport d’Abidjan le 27 septembre
dernier, et qui alimenta des rumeurs d’après lesquelles l’un des fils du
professeur M. Etté avait été arrêté alors qu’il transportait une bombe dans sa
valise. Ce jour-là, l’appareil d’Air Ivoire en provenance d’Accra fut fouillé
de fond en comble. L’un des passagers fut sauvagement malmené ; c’était un
Métis, mais ce n’était pas un Etté… A quelques jours près, le coup était réussi
pour autant, bien entendu, que ce fût lui qu’on chercha à piéger : l’un
des fils du professeur M. Etté était allé au Ghana avec son père le 20
septembre, puis il était revenu à Abidjan, mais c’était avant le 27…
Le professeur M.
Etté n’écarte pas l’hypothèse d’une machination tramée autour de sa personne.
Il paraît au moins vraisemblable que, entre le 20 septembre et le 6 octobre,
quelqu’un a bel et bien tenté de l’impliquer à son insu dans une situation
compromettante, et que l’entreprise ne manqua son but que grâce à une série de
hasards. Encore que, hypothèse la moins sauvage, si le but n’était que
d’écarter momentanément un personnage gênant sans nécessairement attenter à sa
vie, ce résultat puisse s’analyser comme un succès : la prolongation sine die du séjour du secrétaire général
du SYNARES à Accra n’équivaut-elle pas à un exil forcé ? Et c’est à ce
moment où, de toute évidence, la vie politique aborde un important virage,
peut-être vers la formation d’un gouvernement intégrant des personnalités de
l’opposition politique et syndicale.
(…).
Marcel Amondji
(source :
Archives personnelles de Marcel Amondji)
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