samedi 23 juin 2012

SCRUTIN PRESIDENTIELLE DE 2010

LA VÉRITÉ SUR LES RESULTATS du 2e TOUR


La proclamation des résultats provisoires par le président de la CEI a été émaillée de faits insolites, y compris des atrocités commises dans le Nord par les Forces nouvelles, qui n’ont nullement retenu l’attention de la communauté internationale. Parmi ces faits, qu’il soit permis de rappeler brièvement les trois principaux .

D’abord, l’auteur de la proclamation, en tant que délibération n’est pas la CEI, faute de consensus, mais M. Youssouf Bakayoko, tout seul, qui n’engage que lui. Car les textes fondateurs de la CEI disent que les résultats de l’élection présidentielle se proclament au sein de la CEI et non ailleurs. En outre, une circulaire du président de la CEI datée du 27 novembre dit que la proclamation des résultats du second tour se fait non seulement à la CEI mais en présence de tous les commissaires de la CEI, des représentants des deux candidats et des officiels.

Ensuite, le lieu de la proclamation n’est pas le siège de la CEI, mais l’hôtel du Golf, le quartier général de l’ex-Premier ministre, Alassane Dramane Ouattara, l’un des candidats à l’élection présidentielle, celui des rebelles et aussi du Premier ministre, Guillaume Soro, Secrétaire général des Forces nouvelles, c’est-à-dire la rébellion armée.

Enfin, le destinataire de la proclamation n’est pas le peuple ivoirien, mais les ambassadeurs de France et des Etats-Unis, assistés du représentant du facilitateur du dialogue inter-ivoirien (Burkina Faso) et ce devant les médias français, à l’exclusion des médias ivoiriens.

Le quatrième fait, tout aussi insolite, se rapporte à l’objet même de la proclamation, c’est-à-dire les résultats provisoires des élections du second tour du scrutin. Il s’agit plus précisément du taux de participation qui, curieusement, a été majoré.

Le président de la CEI a annoncé 81% lors de sa proclamation du Golf alors que le taux de 70% faisait l’unanimité de tous au lendemain du scrutin, d’où une majoration de près de 11%.


I – 81% de taux de participation annoncé par le président de la CEI au Golf hôtel

- Les résultats provisoires, tels que délibérés et proclamés par le président de la CEI, s’établissent comme suit :

§ - Suffrage exprimé : Alassane Dramane Ouattara : 2.483.164 voix, soit 54, 10% ; Laurent Gbagbo : 2.107.055 soit 45, 90%.

§ - Taux de participation : 81%. Ce taux, qui avoisine presque celui du 1er tour du scrutin (83%), est bel et bien celui que Youssouf Bakayoko a communiqué à la communauté internationale, réduite aux ambassadeurs de France et des Etats unis assistés du représentant du facilitateur du dialogue inter-ivoirien (Burkina Faso).

- La réaction de Choï, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, en sa qualité de certificateur, ne s’est pas fait attendre. Après avoir dénié les résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel et pris partie pour la CEI en charge de la proclamation des résultats provisoires, il a en effet déclaré :

« Même si toutes les réclamations déposées par la Majorité présidentielle auprès du Conseil constitutionnel étaient prises en compte en nombre de procès-verbaux, et donc de votes, le résultat du second tour de l’élection présidentielle tel que proclamé par le président de la CEI le 2 décembre ne changerait pas, confirmant le candidat Alassane Ouattara vainqueur de l’élection présidentielle ».


II – 70 % de taux de participation faisant l’unanimité de tous au lendemain du scrutin

Dès le lendemain du scrutin, toutes les structures impliquées dans le processus électoral ainsi que les observateurs et experts ont reconnu la baisse du taux de participation par rapport au 1er tour. Et tous se sont accordés sur un taux avoisinant les 70%. Qu’il soit permis de mentionner quelques déclarations :

- Le ministre Soumahoro Amadou, 1er vice-président de la CEI chargé des opérations électorales, représentant le Rassemblement des républicains (RDR), parti d’Alassane Dramane Ouattara, le jour même du scrutin, constate la faible mobilisation et en donne l’explication suivante : « … comme le droit de vote n’est pas une obligation dans notre pays, naturellement chacun l’exerce dans la mesure de sa conscience civique ». Le lendemain lundi 29 novembre, au Journal télévisé de 13heure, avec le journaliste Thomas Bahinchi, il annonce que le taux de participation est faible cette fois-ci comparé à celui du premier tour. Cela dit, a-t-il ajouté, il se situe entre 60 et 70%.

- Le président de la CEI, Monsieur Youssouf Bakayoko lui-même, reconnaît également le même jour les faits : « On note simplement une faiblesse. Je ne peux pas donner de chiffres. » (http://www.afrik.com/article21376.html) ;

- Le site lequotidien.sn, par Mamadou DIALLO, relève : «Contrairement au premier tour où le taux de participation était de 83 %, les électeurs ne se sont pas déplacés en masse pour le second tour. Une baisse du taux de participation confirmée par le président de la CEI. ».

- Gérard Latortue, le chef de la Délégation des observateurs de la Francophonie, déclarait le 29 novembre 2010 « que même si le taux de participation au second tour était inférieur à celui du premier, il pourrait avoisiner les 70 pour cent ».

Il faut noter, à ce stade, trois circonstances importantes. La première, c’est que Gérard Latortue est un observateur occidental et non Africain et donc « crédible », conformément aux critères de Choï. La seconde circonstance, c’est que le Représentant de l’OIF s’est exprimé au siège de l’ONUCI et en présence de Choï. Celui-ci n’a apporté aucun démenti.

La troisième donnée, c’est que le taux de 70%, annoncé par Gérard Latortue, a été rapporté par un communiqué officiel de l’ONUCI.

- France24 publie le 29 novembre sur son site : « La Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne a annoncé hier que le taux de participation au second tour de la présidentielle, qui opposait dimanche le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo à l’ex-Premier ministre Alassane Dramane Ouattara (ADO), s’élevait à 70 % environ des 5,7 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales. Un chiffre plus faible qu’au premier tour, au cours duquel 83 % des électeurs inscrits s’étaient rués dans les bureaux de vote. »,

- observers.africa24.com et africahit.com reprennent l’information précitée en ces termes: « La Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne a annoncé ce lundi que le taux de participation au second tour de la présidentielle s’élève à 70 % environ des 5,7 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales ».


III – 11% de majoration du taux de participation


De tout ce qui précède, il résulte une majoration du taux de participation de 11%. Ce qui correspond à un gonflement de plus de 500.000 voix.

Cette majoration subite suscite un certain nombre de questions dont les suivantes :

- N’est-ce pas pour masquer la supercherie et attribuer des voix supplémentaires au candidat de la CEI, Alassane Dramane Ouattara ?

- N’est-ce pas la raison pour laquelle l’on a procédé à un résultat global plutôt qu’à un résultat détaillé, sinon département par département, à tout le moins région par région ?

- N’est-ce pas pour les mêmes raisons que, dès le lundi 29 novembre, les membres de la CEI ont communiqué, selon le site Lesgrandesoreilles.com, aux chancelleries les résultats ? Ceux-ci donnaient Alassane Dramane Ouattara vainqueur avec plus de 53% des suffrages, alors même que la CEI avait à peine commencé ses délibérations. Il n’est pas inutile de préciser que le site en question appartient à Jean Paul Ney, ancien locataire de la MACA pour tentative de déstabilisation, en complicité avec feu Ibrahim Coulibaly dit IB.

- N’est-ce pas pour occulter un fort taux d’abstention préjudiciable à Alassane Dramane Ouattara, bénéficiaire présumé du report de voix du candidat malheureux Henri Konan Bédié que l’on a procédé à cette majoration de 11% ?

- N’est-ce pas ce qui explique la volte-face du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU qui a soutenu que, quel que soit le cas de figure, Alassane Dramane Ouattara est vainqueur ?


René Pierre D., président du Collectif des juristes pour la sauvegarde de la légalité républicaine.

(Sources : Notre Voie 21/6/2012)



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Le cercle victor biaka boda

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