mercredi 27 juin 2012

Le facilitateur était un cheval de Troie...

Sur un discours de B. Compaoré au lendemain du sommet de Paris sur la crise ivoirienne.
 
Au moment où les fantoches actuellement au pouvoir à Abidjan multiplient les provocations verbales contre certains des pays voisins qui accueillent nos compatriotes exilés, et alors que des régions entières de notre pays sont en voie de burkinabéisation forcée, c’est l’occasion de se rappeler le rôle que le Burkina Faso et son président jouèrent dans la longue série d’actes subversifs qui, de 2002 à 2011, ont préparé et permis finalement l’installation d’Alassane Ouattara à la présidence de la République de Côte d’Ivoire. Ce rôle, Blaise Compaoré l’a revendiqué avec cynisme dans un discours où il ne cachait pas sa fierté d’avoir été associé par Jacques Chirac et Dominique de Villepin à leur entreprise de reconquête de la Côte d’Ivoire pour y restaurer l’houphouéto-foccartisme. Nous sommes au tout début de l’année 2003. Celui qui jouera, hélas ! avec l’accord de nos dirigeants au plus haut niveau, les arbitres entre nous et les bandes armées houphouéto-ouatarristes était déjà, en fait, le « cheval de Troie » de ces dernières.
Facilitateur !
Ainsi l’appelait-on depuis l’accord politique de Ouagadougou (APO), ce marché de dupes. S’il a jamais facilité quelque chose, c’est seulement la victoire des ouattaristes et des Français sur les défenseurs de la souveraineté du peuple ivoirien.


M. Amondji

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« Lorsque les Burkinabè ont des droits à défendre en Côte d'Ivoire, je les connais. Je suis sûr qu'ils ne vont jamais reculer, quel que soit le risque. »
Blaise Compaoré


« Chers compatriotes, en cette journée mémorable de rassemblement des patriotes du Burkina Faso, de rassemblement de l'ensemble du peuple du Burkina Faso pour la préservation de ses droits et de sa dignité, je voudrais simplement vous dire un grand merci. Pour la mobilisation de ce soir et aussi pour la qualité de nos convictions depuis bientôt quatre ans. Lorsque de Tabou nous avons vu arriver au Burkina Faso, des hommes et des femmes spoliés, expropriés, nous avons compris à l'époque que c'était un signal dangereux pour le Burkina Faso et pour la stabilité de la sous-région. Car toutes les conventions internationales, tous les accords bilatéraux et sous-régionaux indiquent que notre peuple pouvait aller librement vivre dans les pays de la communauté sous-régionale. Notre peuple devait résider sous la protection des autorités gouvernementales de la sous-région. Malheureusement, le signal de Tabou a été l'indicateur de ce qui devait arriver par la suite. Nous sommes aujourd'hui obligés de dire notre compassion à ces milliers de victimes qui sont rentrées de Côte d'Ivoire. Je voudrais vous remercier également pour la résistance, pour le refus que nous avons pu sentir au niveau de la population du Burkina Faso. Par rapport à ces exactions, ces négations de la dignité et des droits fondamentaux des Burkinabè en terre ivoirienne, aux présidents Henri Konan Bédié, Robert Guéi et Laurent Gbagbo nous leur avons toujours dit que lorsqu'ils exproprient des populations, lorsqu'ils organisent des élections en écartant des candidats, ou falsifient les listes électorales, ils ne pouvaient que conduire la Côte d'Ivoire à l'instabilité. Ils ne pouvaient qu'entraîner des conflits dommageables pour leur pays. Malheureusement, nous n'avons pas été écouté et ce qui devait arriver arriva. Les quatre derniers mois, nous avons subi à l'intérieur comme pour les compatriotes de Côte d'Ivoire, des épreuves difficiles. Des mensonges ont été annoncés et proclamés. Des accusations de toutes sortes, car le Burkina Faso semblait être le seul pays qui n'avait pas le droit de défendre ses droits sur cette terre d'Afrique, dans ce monde. Ensemble nous avons dit non. Nos ancêtres, depuis au moins dix siècles se sont toujours dressés contre l'injustice, contre la négation de leur dignité. C'est pourquoi nous avons refusé d'entériner ce qui a été fait. C'est pourquoi nous avons rejeté cela et c'est ce qui nous a conduit à toujours formuler des revendications, pour l'intérêt de la sous-région, de respecter partout les droits des Burkinabè. Je dois vous dire qu'en revenant de Paris nous avons été réconfortés par l'écoute qui a été faite de nos revendications et de nos aspirations. Nous pouvons dire que nous avons été comblés pour la Côte d'Ivoire à travers les accords de Marcoussis. Vous avez suivi, l'identification nationale a été rétablie dans ses droits. L'équité va être rétablie. Les Ivoiriens seront égaux devant les bureaux de vote au moment des élections. La sécurisation des personnes et des biens en Côte d'Ivoire sera une réalité. C'est vous dire donc que nous sommes comblés pour la Côte d'Ivoire mais aussi pour le Burkina Faso, car nous aurons sur cette terre de Côte d'Ivoire, la stabilité. Nous aurons la possibilité de maintenir ces liens de fraternité et d'amitié avec le peuple de Côte d'Ivoire. Nous aurons l'opportunité d'œuvrer pour la prospérité de la Côte d'Ivoire et celle du Burkina Faso. C'est pourquoi, nous devons soutenir cet accord et nous espérons que notre message sera reçu de l'autre côté afin qu'ensemble, nous puissions mettre en œuvre les dispositions de cet accord historique qui va régler ce conflit en Côte d'Ivoire et permettre la réconciliation pour les populations ivoiriennes. Je voudrais en cette soirée vous dire toute ma gratitude pour cette mobilisation. Et surtout pour la mobilisation de tous les instants que nous avons pu voir à travers le pays ces cinq derniers mois. Les uns et les autres ont compris que nous avons des droits à défendre sur cette terre de Côte d'Ivoire. Lorsque les Burkinabè ont des droits à défendre en Côte d'Ivoire, je les connais. Je suis sûr qu'ils ne vont jamais reculer, quel que soit le risque. Nous pensons que cette leçon doit servir à d'autres gouvernements pour comprendre que jamais le Burkina Faso ne reculera devant la défense de ses intérêts. Nous sommes nés et nous avons trouvé ces valeurs de rejet de l'injustice, de défense ferme de nos droits et ce n'est pas à notre génération de faillir face à ces engagements. Des engagements pris par nos ancêtres qui nous ont précédés sur cette terre. Nous sommes vigilants et nous resterons vigilants. Il y a des accords qui sont signés et parfois ne sont pas respectés. Mais nous sommes heureux de constater que la Communauté internationale a été avec nous à Paris pour mettre un Comité international de suivi qui va veiller à l'application stricte de cet accord. L'essentiel pour nous est de renouveler notre amitié et notre fraternité au peuple de Côte d'ivoire et toujours indiquer aux dirigeants de Côte d'ivoire que nous sommes pour l'amitié, la fraternité tant que ces valeurs soutiennent le respect de notre dignité et de nos droits. Nous vous remercions pour cette soirée historique, pour ce rappel que vous avez pu faire de notre engagement à rester toujours unis, toujours mobilisés lorsqu'il s'agit des intérêts nationaux de notre pays. Je crois que votre message ira au-delà du Burkina Faso pour indiquer à tout un chacun que le Burkina a besoin de respect aujourd'hui, et aura besoin de respect demain. »

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