À
propos de « Un Pompier pyromane : l’ingérence française en Côte d’Ivoire
d’Houphouët-Boigny à Ouattara », de
Raphaël Granvaud et David Mauger.[1]
Par
Marcel Amondji
Roboratif, certes, ce livre l’est ! Cinq cent
trente-six pages de faits compilés avec minutie ; un appareil critique
somptueux… Que demander de plus ? C’est du très honnête journalisme
d’investigation comme on dit, où l’exposé brut des faits prime sur les opinions
et les affects du journaliste. A cet égard, ce livre est très supérieur à beaucoup
d’autres que nous avons déjà lus sur le même sujet depuis le commencement de
cette histoire. Le hic, car il y a un hic, c’est que nous savions déjà presque
tout de son contenu explicite, nous qui avons vécu en direct cette histoire du
début à la fin. Or, nous, ce qu’il nous importe le plus de savoir, comme
citoyens et comme patriotes ivoiriens, ce n’est pas ce que les Français ont dit
ou fait chez nous, malgré nous ou contre nous, publiquement et ostensiblement, entre
le 19 septembre 2002 et le 11 avril 2011, ni même pourquoi ils l’ont fait – car
de cela non plus ils ne se sont point cachés ! –, mais de quel droit ou, si
vous préférez, à quel titre ils l’ont fait ? Est-ce qu’il existerait
quelque part un truc qui, sans que nous le sachions ou, pis, sans que nous
ayons même le droit de le savoir, leur en donnait le pouvoir. Quelque chose
comme une ou plusieurs clauses ultra-secrètes des fameux accords dits de
coopération – déjà particulièrement inégaux en eux-mêmes sans cela ! –
qu’ils auraient imposées à Félix Houphouët au moment de l’indépendance ? A
moins que ce ne fût le contraire, et que ce fût Houphouët qui le leur imposa,
ainsi qu’à nous et à notre insu…
Car, soit dit entre parenthèses, à lire ce livre, on
a souvent l’impression que la fameuse « Politique africaine de la
France », ici brocardée par les laborieux épigones du très regretté
François-Xavier Verschave[2], et ce que Jacques Baulin dévoila, au
début des années 1980, sous l’appellation de « Politique africaine d’Houphouët-Boigny »[3], c’est strictement la même chose. Dès la
page 18, le ton est donné sans autre précaution qu’une rapide invocation de
l’autorité de « l’historien Jean-Pierre Bat », qui, il est vrai, serait
dans son genre une espèce de prince porphyrogénète, à moins que le partage de
son patronyme avec un certain Maurice Bat, alias « Monsieur Maurice »,
dont il brosse un portrait fort avantageux dans « La Fabrique des
barbouzes », ne soit une simple coïncidence… Sous couvert de cette
autorité, Raphaël Granvaud et David Mauger n’ont aucun scrupule à affirmer à
leur tour qu’« Houphouët a même été
un véritable cogestionnaire de la Françafrique. En contact permanent avec
Foccart, il est en effet étroitement associé à l’élaboration d’une longue série
d’aventures criminelles. On le retrouve ainsi en première ligne pour torpiller
les projets panafricains, qu’il s’agisse de la Fédération initiée par le
Sénégal et le Mali (alors soudan français) ou de ceux portés par le leader
ghanéen Kwame Nkrumah. Le tandem Houphouët-Foccart s’active pour déstabiliser
les régimes qui s’opposent au colonialisme, comme celui de Sékou Touré en Guinée
ou plus tard celui de Thomas Sankara au Burkina Faso. A l’inverse, il fonctionne
à plein régime pour soutenir ceux qui servent les intérêts de la Françafrique.
Houphouët et Foccart auraient également joué un rôle de premier plan pour
convaincre De Gaulle de soutenir la sécession du Biafra en 1967, conflit que le
soutient militaire français rendra particulièrement meurtrier. Le duo est
encore à la manœuvre pour faire parvenir des armes au régime raciste d’Afrique
du Sud malgré l’embargo international, ou pour soutenir au Liberia la sanglante
conquête du pouvoir de Charles Taylor, qui déclenche en 1989 une guerre civile
– elle le conduira à la tête du pays, 7 ans plus tard ». Ce petit
chef-d’œuvre de désinformation se rencontre, ai-je dit, dès la page 18. Autant
dire que c’est l’éclairage sous lequel l’ouvrage entier fut pensé et rédigé !
Je ne veux pas te cacher, cher ami lecteur, que j’ai bien failli en rester là
de ma lecture… L’impression que m’a fait cette façon bêtement cynique de parler
d’un Houphouët fantasmé en véritable Jupiter olympien, voulant tout, pouvant
tout, coupable de tout, en un mot capable de tout sauf d’apaiser en soi-même
cette inextinguible addiction à la nuisance politique – qu’il aurait mise, qui
pis est, au service exclusif d’intérêts étrangers –, m’était d’autant plus insupportable
que je l’avais déjà éprouvée maintes et maintes fois à la lecture d’auteurs
français les plus divers. À croire qu’Houphouët les fascine tellement qu’ils en
perdent toute capacité de discernement. Ou bien, qu’horrifiés par la nature
essentiellement et, à la fois, si gratuitement criminelle de cette politique au
point de ne pas même pouvoir se faire à l’idée de la rattacher au nom sacré de
leur chère patrie, ils en rejettent lâchement la responsabilité sur Houphouët par
une espèce de réflexe civique, comme ils iraient déposer leurs encombrants à la
déchetterie la plus proche. Tout en feignant d’ailleurs, dans le même temps, de
le vénérer à l’égal des héros les plus prestigieux de leur roman national.
Encore, peut-être le plus étrange ou le plus
extraordinaire n’est-il pas là ! Si, comme dans ce livre-ci et à l’instar
de ses deux auteurs, tout africaniste français tend toujours à faire du nom
d’Houphouët le réceptacle de toutes les saletés que recouvre l’expression
« la politique africaine de la France », il leur arrive aussi, bien
souvent, soit par inadvertance soit par paresse, de conférer à des personnages totalement
insignifiants les mêmes honneurs qu’ils lui prodiguent. Au risque, par exemple,
de nous donner un quelconque Blaise Compaoré pour un autre émule de Jacques
Foccart ou de Charles de Gaulle… Le bon sens ne serait-il donc plus, en France,
la chose du monde la mieux partagée ?
Profitons de l’occasion pour remettre les choses à
l’endroit. Si, depuis 1956 jusqu’à sa mort, Houphouët ne fut qu’un pantin entre
les mains de gouvernants français plus faux-culs les uns que les autres, il
n’en est pas moins vrai qu’avant d’être réduit à ce triste sort, il était le
produit d’une histoire autrement glorieuse que celle qui produit des Blaise
Compaoré.
Dans un cas, un puissant mouvement révolutionnaire
qu’il a fallu décapiter non en tuant son chef symbolique comme on procédera au
Cameroun, mais en le capturant et en le retournant – ou, pour le dire avec plus
de chances d’être compris dans les maquis d’Abidjan et d’ailleurs : en le captivant
–, puis en le couvrant d’honneurs factices et en le ceinturant de multiples
rangs de soi-disant conseillers chargés en réalité de tout régenter à sa place.
Probablement, d’ailleurs, parce qu’à l’origine il ne dut pas être si facile de
persuader un homme avec un tel passé – si lâche et si corruptible qu’il fût – de
consentir à ne plus être que la chose docile de ses vainqueurs. Raison aussi sans
doute pour laquelle ils le confinèrent dans cette véritable forteresse humaine,
prison aux murailles invisibles mais d’autant plus infranchissables…
Dans l’autre cas, de sordides intrigues barbouzardes,
un quasi fratricide, un simulacre de révolution vertueuse pour couvrir ce crime
primordial bientôt suivi de nombreux autres de plus en plus crapuleux, qui,
fatalement, conduisirent leur auteur à devenir le sous-traitant régional de la
fameuse « politique africaine de la France » : au Liberia en
tandem avec Charles Taylor, au Sierra Leone en tandem avec Fode Sanko, et même
jusqu’à la lointaine Angola en tandem avec Jonas Savimbi… En attendant la Côte
d’Ivoire où, cette fois, le nouveau Caïn jouera « perso » tantôt en
tenue de chevalier blanc, tantôt sous le masque des prétendus « rebelles
ivoiriens » qu’il avait été chargé par ses maîtres parisiens d’entraîner
et d’armer…
Fermons la parenthèse.
*
« C’est dans
l’espoir de contribuer à une nécessaire prise de conscience que ce livre a été
rédigé », nous avertissent les auteurs avant
d’entrer dans le vif de leur sujet. Et puis, tout aussitôt, ils sautent négligemment
par-dessus le seul mystère de leur livre dont l’élucidation complète pouvait le
mieux favoriser cette « nécessaire prise de conscience ». Enfin, du
moins si tel était vraiment leur objectif en faisant ce livre… Car, alors, ils
se seraient arrêtés à la page 90 où se trouve ce mystère, et ils n’en auraient
pas bougé jusqu’à ce qu’ils aient dûment fourni à leurs futurs lecteurs tous
les moyens de comprendre un propos comme celui-ci : « Le général Bentégeat, chef d’état-major des armées, justifie
également le refus d’activer les accords de défense par l’absence d’"agression
extérieure". Même si, précise-t-il, "certains accords de défense
passés par la France comportent des clauses secrètes prévoyant des cas
d’intervention plus larges". Les clauses secrètes auxquelles le général
fait référence sont contenues dans une "convention relative au maintien de
l’ordre" signée le 9 février 1962, qui permet à la France d’intervenir même
en cas de trouble intérieur menaçant le régime en place, comme ce fut par
exemple le cas au Gabon en 1990. Selon le député Jean-Louis Destans, il existerait
même avec la Côte d’Ivoire "deux autres accords, actuellement classifiés
dont ni le contenu, ni l’intitulé ne peuvent être cités" ».[4]
La citation du rapport Destans se trouve à la fin
d’un développement intitulé « Les accords entre la France et la Côte
d'Ivoire » : « Des accords
signés dans le domaine militaire avec ces trois pays, ceux avec la Côte
d'Ivoire sont les plus anciens. Le premier est une convention annexe à la
convention générale du 30 juin 1959 relative à l’emploi des militaires en
situation hors cadre dans les services publics de la République de Côte
d’Ivoire, signée le 4 décembre 1959. Deux ans plus tard, de nouveaux accords
étaient conclus. Un "Accord de défense", quadripartite, entre les
gouvernements de la République française, de la République de Côte d’Ivoire, de
la République du Dahomey et de la République du Niger, était signé le 24 avril
1961, dont les clauses ne s’appliquent plus aujourd'hui qu’à la seule Côte
d’Ivoire après qu’il a été dénoncé par les deux autres pays ; un "accord
d’assistance militaire technique", bilatéral, était conclu le même jour
entre le gouvernement français et celui de chacune des parties, dont la Côte
d'Ivoire, complété de ses annexes sur "le statut des membres des forces
armées françaises sur le territoire de la République de Côte d'Ivoire" et
"l’aide et les facilités mutuelles en matière de défense" ; figurait
aussi un accord, par échanges de lettres, additionnel à l'accord de défense
relatif aux matières premières et produits stratégiques entre la République de
Côte d'Ivoire et la République française.
Quelques temps plus tard, on relève un protocole sur les missions et
modalités d’intervention des formations des gendarmeries, des forces terrestres
et aériennes de l’armée française en République de Côte d’Ivoire du 12 avril
1962, et son annexe du 21 avril 1962, l’ensemble non publié, de même qu’un
protocole fixant l'organisation, le fonctionnement et les règles de
correspondance du Bureau d'aide militaire à l'armée ivoirienne, signé le 12
septembre 1962. D’autres textes interviendront ensuite, dont le 8 avril 1965
une convention "fixant les règles et condition du soutien logistique des
forces terrestres, des forces aériennes et de la gendarmerie de la République
de Côte d'Ivoire". Un accord de coopération en matière d’armement entre
les deux parties a également été adopté le 26 janvier 1978. Votre Rapporteur a
été informé de l’existence de deux autres accords, actuellement classifiés dont
ni le contenu, ni l’intitulé ne peuvent être cités ».[5]
Il vaut toujours mieux aller à la racine
des choses : « Votre rapporteur a été informé de… »,
cela sonne tout de même autrement que « Selon le député Jean-Louis Destans… ».
Au moins, contrairement à Granvaud et Mauger, et c’est tout à son honneur, le
député rapporteur, lui, n’a pas jugé la chose si banale et il a tenu, par cette
formulation, à bien marquer sa distance avec cette monstruosité sans nom :
des accords contractés par la France avec une de ses anciennes colonies – ou
qu’elle lui a peut-être imposés –, « dont le contenu, ni l’intitulé ne peuvent
être cités » dans un « rapport fait au nom de la Commission des Affaires
étrangères » de la Chambre des députés !
*
Peut-être quelques-uns de nos amis lecteurs se
souviennent-ils de ces propos un peu sibyllins de Verschave, prononcés à
Grenoble au même moment où, à Linas-Marcoussis, se tenait une fameuse
« table ronde » : « Je
ne sais pas si l'on peut parler de décolonisation de la Côte d'Ivoire.
Houphouët était plutôt un gouverneur à la peau noire entouré de ses conseillers
français. C'est lui qui a inventé le terme "Françafrique", mais pas
au sens où je l'emploie évidemment. A l'époque la Françafrique était une espèce
de continuité rêvée et idéale entre la France et l'Afrique, au profit d'un
petit nombre évidemment. C'est ce que Jean-Pierre Dozon, un expert africaniste
de ces questions, appelle dans un récent numéro des Temps modernes "un
Etat franco-africain". Ou, comme dirait André Tarallo d'Elf, "un Etat
en indivision", comme disent les Corses. On pourrait dire encore "une
marmite commune où tout le monde se sert". Enfin du moins ceux qui ont
accès à la marmite... Il faut comprendre que, quand on a comme cela un Etat
franco-africain, l'indépendance octroyée est illusoire et partielle. C'est
comme si on n'avait jamais coupé le cordon ombilical, c'est comme un enfant
dont les parois du crâne n'auraient jamais séché. (…). Bref voici la Côte
d'Ivoire dans une sorte de protectorat français. (…) la Côte d'Ivoire est un
Etat qui n'existe pas. C'est un Etat jamais fondé, etc. ».[6]
« La Côte d'Ivoire est un Etat qui n'existe
pas. C'est un Etat jamais fondé… ». La
première fois que je les ai lues, ces deux petites phrases m’ont ramené à ce
jour où nous fîmes connaissance, Verschave et moi, dans un petit restaurant sur
la place du marché de Saint-Fons, où une de ses collègues de la mairie, qui
était aussi une amie de mon épouse, nous avait conviés exprès à déjeuner. A un
moment de la conversation, comme Verschave demandait ce que je pensais de la
situation en Côte d’Ivoire, j’ai dit que j’en étais parfois à m’interroger si
l’indépendance de la Côte d’Ivoire avait réellement été formalisée… Je crois
bien l’avoir dit dans ces termes-là, et c’était la première fois que je l’essayais
en public. Pour toute réaction, Verschave sourit seulement sans rien dire, et moi,
prenant ce silence souriant pour de la condescendance – pourquoi m’en
cacher ? –, je m’abstins prudemment de développer mon hypothèse. Je savais
qu’elle pouvait paraître farfelue, surtout pour quelqu’un qui n’était pas nécessairement
au fait des réalités ivoiriennes. Et puis, pour moi-même, c’était quelque chose
de tout à fait nouveau. L’idée m’en était venue quelques semaines seulement
avant cette première rencontre avec le président de Survie et je peinais encore
à lui donner une expression suffisamment claire, afin que ceux à qui je la
présenterais à l’occasion aient au moins l’envie d’y réfléchir avec moi. Imaginez
donc ma surprise et mon bonheur le jour où, par pur hasard, je découvris ce
discours où non seulement Verschave semblait reprendre mon idée à son compte
mais, encore, la développait avec l’assurance de quelqu’un qui possédait des
indices suffisamment solides pour ne pas craindre d’être démenti !
Que la Côte d’Ivoire ne fonctionnât
pas exactement comme un Etat indépendant et souverain, on peut dire que tout le
monde le savait au moins depuis le milieu des années soixante. Dans son
discours de Grenoble, Verschave va plus loin : ce n’est pas seulement l’indépendance
de la Côte d’Ivoire ou sa souveraineté qu’il met en doute, mais l’existence
même d’un Etat national ivoirien – un Etat effectif, non cette pure fiction
qu’on nous donne comme tel depuis plus d’un demi-siècle –, un Etat dont les
habitants naturels d’une contrée appelée la Côte d’Ivoire seraient, par
excellence, les citoyens pour eux-mêmes, pour leurs voisins, pour l’univers
entier ! Ce qui, compte tenu de la qualité et de la sûreté habituelle des
sources de l’ancien président de Survie, appelle naturellement la question
suivante : existerait-il un rapport quelconque entre les deux accords
ultrasecrets dont a parlé Jean-Louis Destans et ces deux petites phrases du
discours de Grenoble ? C’est évidemment une question à laquelle il est désormais
vain d’espérer une réponse valable puisque Verschave, qui était le seul à qui
il eut été normal de la poser, n’est malheureusement plus là pour nous répondre.
Cela dit, il n’en est pas moins étrange, pour autant, que, dans un livre qui « prend pour objet d’étude l’action de la
France en Côte d’Ivoire, notamment dans ses aspects les plus méconnus car les
moins avouables », Raphaël Granvaud et David Mauger – qui devaient bien
connaître ces paroles de Verschave lorsqu’ils préparaient leur livre – ne se
soient pas même posé cette question, eux qui reprochent à Survie d’avoir aussi contribué
« à obscurcir les enjeux de
l’intervention militaire française en Côte d’Ivoire » en 2002.
*
Chers amis lecteurs, surtout que cette
incompréhensible négligence ne vous empêche pas de croire, comme je fais, que nous
tenons là l’explication la plus approchée – jusqu’à plus ample informé – de cet
état d’absolue dépendance où nous sommes, nous et notre patrie, vis-à-vis de la
France. Oui, ce truc mystérieux que j’évoquais tout à l’heure, dont les gouvernants
français s’autorisent si tranquillement pour nous massacrer périodiquement en
gros ou en détail, le voilà ! Ce sont ces soi-disant accords dont il serait
interdit à quiconque, mais surtout à nous, les Ivoiriens, de connaître jusqu’au
simple intitulé !
L’un de ces messieurs voudrait-il
démentir ? C’est simple : il n’aurait qu’à les montrer, ces fameux
accords…
Marcel Amondji (10 novembre 2018)
[1] - Agone-Survie 2018.
[2] - Militant de Survie à partir de 1985, dont il devint président en 1995, et passionné par les
relations franco-africaines, François-Xavier Verschave a notamment forgé et
décrit le concept de « Françafrique », terme parodiant l'expression
la « France-Afrique » de Félix
Houphouët-Boigny (d’après Wikipedia).
[3] - Editions Eurafor-Press 1980.
[4] - Un pompier pyromane, p. 90, note 11.
[5] - Rapport fait au nom de la
commission des Affaires étrangères sur : – Le projet de loi n° 425, autorisant
la ratification du traité de coopération en matière de défense entre la
République française et la République de Djibouti, – Le projet de loi n° 426,
autorisant la ratification du traité instituant un partenariat de défense entre
la République française et la République de Côte d’Ivoire, et – Le projet de
loi n° 427, autorisant la ratification du traité instituant un partenariat en
matière de coopération militaire entre la République française et la République
du Sénégal, par M. Jean-Louis Destans, député. Enregistré à la Présidence de
l'Assemblée nationale le 24 avril 2013 ; p. 17.
[6] - F.-X. Verschave, intervention lors de la
Journée « Côte d'Ivoire » de Grenoble le 11 janvier 2003, dans ce
blog : « La Côte d'Ivoire est un Etat qui n'existe
pas, c'est un Etat jamais fondé... » (https://cerclevictorbiakaboda.blogspot.com/2011/09/la-cote-divoire-est-un-etat-qui-nexiste.html). Voir
aussi : M. Amondji, dans ce blog : « Quelle était la véritable fonction d’Houphouët dans la
Françafrique ? » (https://cerclevictorbiakaboda.blogspot.com/2012/02/quelle-etait-la-veritable-fonction.html). A rapprocher de cette information due à Venance Konan : encore à la veille du scrutin litigieux de 2010, «
[de nombreux] Français [étaient] employés à la présidence. Ils y étaient avant
l'arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir et ils y sont restés. Le plus étonnant
est qu'ils occupent des postes stratégiques, voire sensibles. On compte parmi
eux les deux assistants du directeur financier et les deux femmes qui
s'occupent du règlement des factures de la présidence. Ce sont aussi toujours
deux Français qui vont chercher de l'argent à la banque pour le compte du
palais. Il y a aussi le chef cuisinier.
Le service des écoutes des téléphones fixes est également assuré par des
Français sous le commandement d'un colonel. Une note de service interdirait
d'ailleurs aux Ivoiriens de pénétrer dans la salle des écoutes. Un certain Davy
Attia graviterait aussi dans l'entourage de Laurent Gbagbo » (africamagazine.com 02 mai 2009). Il serait intéressant de savoir si les textes en vertu desquels tant d'agents français squattent toujours très souverainement la présidence de la République indépendante de Côte d'Ivoire ne sont pas ceux qu'évoquait J.L. Destans.
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